5 raisons de donner sa chance aux Animaux Fantastiques 3
Entre les multiples reports, l’arrêt du tournage pour cause de COVID, le changement d’acteur, et les très mauvaises critiques du deuxième opus, les Animaux Fantastiques 3 claudique déjà sur le chemin de l’oubli. Bien sûr, une horde de fans en colère m’indiquera très certainement que non, qu’ils l’attendent avec impatience, et qu’ils seront au cinéma le jour même de sa sortie en salle. Ce dont je ne doute pas. Il en faut, et il y en a, des fans qui apprécient cette nouvelle plongée dans le Monde Magique. Mais soyons honnêtes un instant, et regardons les faits ; le nombre de détracteurs de la saga, et de fans qui en ont marre de tout ce qu’il se passe, augmente chaque jour.
Cet article s’adresse donc avant tout à ceux qui désespèrent. Ceux qui ont déjà décidé d’enterrer la saga, et d’attendre une future diffusion à la télé en 2025 pour enfin voir le film. Je fais partie de la grande frange des déçus du second volet et de la tournure de la saga, mais j’ai tout de même quelques raisons d’espérer que ce troisième opus sera à la hauteur. Lesquelles ? Voici mes 5 raisons de donner sa chance aux Animaux Fantastiques 3.
1. Le retour de Steve Kloves
On en avait déjà parlé lors de l’annonce de son retour, mais pour ceux qui ont loupé l’information, c’est, pour moi, la meilleure raison d’attendre quelque chose de ce film.
Qui est-il ?
Steve Kloves est le scénariste des films Harry Potter. Il a écrit le scénario de tous les opus de la saga du jeune sorcier, en-dehors du cinquième film, l’Ordre du Phénix. Il est donc familier du Monde Magique, de l’univers et de l’équipe qui y travaille. Mais il est surtout scénariste de métier, un travail bien différent de celui d’auteur de livres.
Car oui, jusqu’à maintenant, c’était J. K. Rowling qui était à la manœuvre et à l’écriture du scénario des Animaux Fantastiques. Seule. Un pari osé et audacieux, loin de sa force première, l’écriture de romans. Et un pari visiblement perdu. Confusion dans l’œuvre, personnages secondaires mal exploités par manque de temps et de place (contrairement aux lignes d’un roman qui ne manquent presque jamais), J. K. Rowling avait écrit ce second volet comme s’il s’agissait d’un livre, pas d’un scénario.
Un retour salvateur
Steve Kloves revient donc prêter main forte à l’autrice, sans pour autant la remplacer. En travaillant ensemble, ils pourront combiner la vision de J.K. Rowling sur son histoire et son monde, avec le talent d’écriture de scénarios de Steve Kloves, dont c’est le métier. Cette combinaison promet un bien meilleur suivi et une plus grande cohérence pour ce film que pour le précédent.
2. Un scénario retravaillé
Cet élément va quelque peu de paire avec le retour de Steve Kloves, mais il est plus large que ça. En effet, alors que le scénario du film était annoncé comme achevé en décembre 2018, la pluie de critiques du second opus a poussé Rowling et la Warner à revoir leurs plans. Un travail de réécriture colossal de tout le scénario du troisième film avait donc été entrepris.
Il n’était d’ailleurs toujours pas achevé en septembre 2019, soit après presque un an de corrections. On peut imaginer l’ampleur des modifications ! Combiné avec le retour de Steve Kloves, cette réécriture apporte beaucoup d’espoirs. Le principal étant que les critiques qui ont été émises sur le second volet aient été prises en considération ; tant sur la forme brouillonne et le manque de cohérence, que sur les clins d’œil ratés à l’univers, le mauvais fan-service, et les modifications du canon.
Alors on oublie tout ?
Non, certainement pas. Une réécriture du scénario ne permettra pas d’expliquer les grosses incohérences du second volet, comme la présence de McGonagall à Poudlard. J’espère d’ailleurs qu’ils ne tenteront pas de la justifier d’une manière ou d’une autre pour rendre ça encore plus gênant. Mais j’espère qu’ils auront appris de leurs erreurs, et qu’ils feront plus attention sur la suite en tout cas.
3. Mads Mikkelsen rejoint le casting
Attention, j’arrive dans des zones sensibles, il va falloir naviguer avec prudence, marcher sur des œufs dont la coquille a déjà mille fois cédé sous les pieds. Oui, Johnny Depp a quitté le casting du film. C’est un grand acteur qui s’en va, dans des circonstances que certains trouvent inacceptables, bien qu’il faille relativiser et prendre du recul sur l’histoire. Tout n’est pas tout noir ni tout blanc dans cette affaire, mais ce n’est pas là-dessus que je veux me concentrer. Que vous soyez pro ou anti-Depp, mettons ça de côté le temps de cet article.
Mads peut faire un très bon Grindelwald
Même si ça n’était pas mon premier choix lorsqu’il a fallu chercher un remplaçant potentiel pour incarner Grindelwald, il ne fait aucun doute sur la prestance que Mads Mikkelsen peut apporter au rôle. Son incarnation du Chiffre dans James Bond, d’Hannibal dans Hannibal Lecter, et de tant d’antagonistes puissants et craints sont déjà de bons indices sur ses capacités dans de tels rôles. Il ne sera pas Johnny Depp, il ne copiera pas Johnny Depp, il apportera une nouvelle vision du rôle, tout en conservant une cohérence. Il en est capable, il doit en être capable.
Le caractère froid et manipulateur du mage noir lui sied à merveille, et ses origines germaniques collent évidemment parfaitement avec celles de Mikkelsen, qui, rappelons-le, est danois. Physiquement, il aurait d’ailleurs besoin de bien moins de maquillage « too much » que Depp, et pourrait incarner un Grindelwald peut-être plus sobre, et plus classe.
Des propos à nuancer
Il faut évidemment nuancer, et voir comment les films amèneront ce changement, et à quel point ils oseront le faire. Si le scénario essaie de nous faire passer Mads Mikkelsen pour Johnny Depp dans un simulacre de copié-collé, j’imagine déjà très bien le raté complet. Des justifications sont possibles, on connait les talents de métamorphe de Grindelwald, mais il faut les exploiter de la bonne manière pour que l’histoire conserve une cohérence scénaristique.
4. Le deuxième volet des Animaux Fantastiques, un film de transition
Cinq films, c’est long. Pour tenir en haleine le spectateur jusqu’au bout, il faut pouvoir proposer du contenu qui tienne la route, et, malheureusement, des intrigues secondaires pour remplir les blancs. Le second volet n’était que ça. Une intrigue qui trépigne, un dénouement en cliffhanger juste pour nous faire revenir au cinéma. Le reste des intrigues du film ? Inexistantes.
Le trois sera-t-il différent ?
Mais voilà, on arrive à mi-parcours de la saga, et cette fois les choses sont différentes. Les personnages sont mis en place. Si le premier volet nous avait permis de découvrir Norbert et ses amis, le second volet nous a permis de faire connaissance avec Flamel, Nagini, Dumbledore et surtout Grindelwald en tant que lui-même. Oublions Leta Lestrange et Irma Dugard qui n’ont servis que de figurants dans une intrigue secondaire. Les Animaux Fantastiques 3 a donc des bases suffisantes pour s’émanciper des présentations, même si de nouveaux acteurs rejoignent également le casting.
Les camps sont maintenant dessinés, les desseins du mage noir éclairés et les enjeux définis. On sait que les clés du conflit se situent dans le pacte de sang entre Albus et Gellert, et dans l’héritage familial de Croyance. Nos héros ont donc un but défini ; comprendre comment briser le pacte en question ; alors que Grindelwald a désormais dévoilé ses plans, en poussant Croyance à tuer son rival.
Des questions en suspens
Évidemment, il reste encore beaucoup de choses à éclaircir. Comment Croyance est-il un Dumbledore (même si la théorie de l’obscurus d’Ariana est la plus plausible) ? Pourquoi Queenie a-t-elle rejoint les rangs de Grindelwald, est-ce uniquement de l’espionnage ou une réelle adhésion à ses idées ? Quel rôle Nagini va-t-elle avoir sur ce conflit, et quel impact pour la saga Harry Potter ?
Et ce sont bien ces questions pertinentes qui vont diriger la suite des films. Alors, certes, il en reste encore deux à remplir après celui-ci, dont un sûrement destiné à l’affrontement final. Mais on a de bonnes raisons de penser que ce troisième opus commencera la résolution du puzzle, et à apporter des réponses à une partie des questions. La phase de transition est terminée, tout est en place pour progresser dans l’histoire.
5. Direction le Brésil !
C’est la raison pour laquelle j’ai le plus de craintes. Oui, encore plus que pour le scénario qui pourrait à nouveau être un échec. Mais malgré tout, j’ai hâte d’explorer les forêts brésiliennes, et ça me donne une raison supplémentaire de laisser ma chance au film.
À la conquête de l’Amazonie dans les Animaux Fantastiques 3
On sait donc qu’une partie de l’histoire se déroulera en territoire brésilien. Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? Parce que l’Amazonie regorge de créatures, déjà pour les moldus, mais elles sont également très nombreuses du côté des sorciers. Nul doute que, si c’est bien Norbert Dragonneau qui se rend dans la forêt amazonienne, il ne manquera pas l’occasion de découvrir de nouvelles créatures. Et, après tout, c’est bien ça qui m’a donné envie de voir le premier volet ! J’espère de tout cœur que les animaux fantastiques seront à nouveau au centre de leur saga, qu’on en découvrira de nouveaux et qu’on pourra s’émerveiller sur des mondes fantastiques dans la valise du magizoologiste.
C’est également l’occasion de découvrir Castelobruxo, l’école de magie brésilienne. Si c’est Dumbledore qui envoie nos héros en Amérique du Sud, il doit bien y avoir une raison… Et, en sachant que Castelobruxo est spécialisée en botanique et magizoologie, cette raison est peut-être une créature ou une plante capable de mettre fin au pacte de sang. Une raison pour Norbert de se rendre dans l’école à la recherche de magizoologistes de talent pour l’aider dans sa quête ?
À noter que la création de l’Ordre du Phénix 1.0 avec Nicolas Flamel, Eulalie Hicks, professeur d’Ilvermorny, qui aura un rôle plus important dans ce volet, et Albus Dumbledore, peut également nous faire penser qu’un allié de poids de l’école brésilienne pourrait également rejoindre l’affrontement. En effet, dans cette lutte mondiale, Nicolas Flamel représenterait la France et Beauxbâtons, Eulalie Hicks les États-Unis et Ilvermorny et Albus Dumbledore l’Angleterre et Poudlard. Un membre de Castelobruxo ferait bonne image sur le C.V.
Oui mais…
Oui mais, c’était ce qu’on attendait du second volet également. Et exit le monde magique français, juste effleuré. Exit aussi Beauxbâtons, qui n’a même pas sa mention dans le film. Exit tous les espoirs de développer un monde magique au-delà de l’Angleterre.
C’était d’ailleurs le cas dans le premier volet également, même si le monde américain a eu une plus belle part de gâteau que le tricolore. Mais exit également Ilvermorny. Alors pourquoi en serait-il autrement pour l’école brésilienne ?
D’autant plus que le film doit également se dérouler à Berlin ! C’est le grand écart, et on peut craindre qu’en voulant placer deux pays dans un même film, les deux ne soient qu’entre-aperçus. La place laissée au développement de l’intrigue, aux intrigues secondaires et aux amourettes de Norbert et Tina ne laisseront peut-être plus beaucoup d’espace au développement de mondes magiques étrangers.
De l’espoir, qui masque mes craintes
En conclusion, bien sûr que je redoute ce troisième volet. Un volet central, tant dans le développement de la saga, que dans celui de mes attentes pour celle-ci. Il se doit d’être réussi, l’échec n’est plus permis. Mais même si mes craintes sont fondées, c’est dans le camp de l’espoir que j’ai décidé de me placer. L’espoir que tous ces changements et ces retards permettent au film de s’élever, et de changer ma vision du second volet.
Et j’espère que, vous aussi, vous trouverez les bonnes raisons de donner sa chance à ce troisième opus !
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