Exclu : Convention Welcome to the Magic School II : compte-rendu jour 2
Les 13 et 14 février dernier se tenait à Paris la convention Welcome to the Magic School II organisée par People Conventions, en présence de plusieurs acteurs de la saga : Stanislav Yanevski (Viktor Krum), Predrag Bjelac (Igor Karkaroff), Jason Isaacs (Lucius Malefoy), Adrian Rawlins (James Potter), Natalia Tena (Tonks), et Katie Leung (Cho Chang). MadEye et Ipiutiminelle étaient présents tout au long du week-end et vous racontent l’évènement en détails.
Toutes nos photos de l’évènement ICI.
Vous pouvez cliquer sur les noms des acteurs pour vous rendre directement au résumé de leur panel ou à la retranscription de leur interview ! Stanislav Yanevski (interview) ; Katie Leung (interview, panel) ; Jason Isaacs (panel). Le grand panel avec tous les acteurs est ici.
Vous pouvez également lire notre compte-rendu du premier jour de la convention avec les interviews de Jason Isaacs et de Adrian Rawlins.
Panel de Katie Leung
La deuxième journée de convention débute à 10h avec le panel de Katie Leung, qui nous rejoint en lieu et place de Natalia Tena.
Est-ce que Katie peut nous en dire plus à propos de sa mini-série à venir, One Child?
Katie répond que oui, qu’elle sera diffusée la semaine prochaine en Angleterre et qu’elle espère que nous y aurons accès un jour en France. C’est l’histoire d’une jeune fille chinoise adoptée par un couple de britanniques qui s’apprête à retourner en Chine et à retrouver sa famille dans des circonstances très particulières: son frère est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et a besoin de son aide. C’est lui qui parvient à la retrouver, et à lui envoyer un messager pour qu’elle accepte de venir l’aider. Elle rencontre ainsi sa mère biologique et découvre la politique et la justice chinoise, et la corruption qui fait rage.
De toutes les friandises tirées de l’univers d’Harry Potter, laquelle préfère-t-elle?
Katie commence par dire qu’elle en a des boîtes entières chez elle: beaucoup trop de bonbons, elle ne sait pas comment s’y prendre pour en venir à bout. Ses préférés sont les Fudge Flies.
Quel est son personnage préféré?
On lui a posé cette question plusieurs fois la semaine dernière à Orlando, et elle n’a pas répondu la même chose à chaque fois. Elle adore Luna, parce qu’elle est bizarre, mais aussi très honnête. Elle a revu Evanna à Orlando lors des Celebration of Harry Potter et elle l’admire beaucoup pour être si semblable à Luna, si à l’aise avec elle-même. Elle ajoute ensuite qu’elle aurait beaucoup aimé jouer Drago, parce qu’elle adorerait passer du côté obscur et savoir ce que ça fait que d’incarner un vrai Serpentard.
Pense-t-elle que la relation entre Harry et Cho tourne autour de Cédric, notamment parce qu’Harry a été le dernier à le voir en vie? Est-ce que Cho reste accrochée à Cédric à travers Harry?
Il y a sans doute un peu de ça, c’est vrai, parce que Cho est quelqu’un de très sensible. Mais elle pense avant toute chose qu’Harry est pour Cho un ami qui la soutient énormément dans son deuil, et c’est pour cette raison qu’ils se sont rapprochés.
Qu’est-ce qu’elle préfère dans le personnage de Cho?
Elle est extrêmement agaçante. Elle aime la façon dont on ne peut que ne pas l’apprécier.
Elle a passé samedi à Paris, visité le Louvre: qu’est-ce qui l’a marquée le plus?
Elle trouve les parisiens extrêmement détendus. [Rires dans l’assemblée ; c’est une réponse inattendue]. Elle raconte notamment sa rencontre avec une vieille dame dans un ascenseur de l’aéroport, qui s’est mise à parler avec les autres personnes présentes dans la cabine et qui ne s’est pas arrêtée lorsque les portes se sont ouvertes pour qu’ils descendent.
Une question sur la photographie: est-ce qu’elle continue à s’adonner à cette passion?
Malheureusement, non. Depuis qu’elle a obtenu son diplôme de photographie, elle a été très occupée par sa carrière d’actrice. Elle manque donc de temps et n’a pas de projets précis, elle ne prend de photos que lorsqu’elle est en visite dans une ville, par exemple ce week-end à Paris. Elle a toujours son appareil avec elle lorsqu’elle voyage.
Comment a-t-elle vécu son expérience sur le tournage des films?
Particulièrement bien. Il n’y avait alors pour elle aucun plan de carrière, elle n’avait que seize ans et profitait pleinement de la chance qu’elle avait de participer au projet Harry Potter.
Comment était son baiser avec Daniel Radcliffe?
« Great », « Super, » répond-elle rapidement. [On apprendra plus tard, dans le cadre de son Meeting Room, que plusieurs prises de la scène ont été faites. Interrogée sur le manque de naturel de leur baiser, sa retenue, Katie répond qu’au début elle et Daniel s’embrassaient avec beaucoup plus de fougue. C’est David Yates qui leur a demandé d’y aller plus sobrement, plus doucement.]
Est-elle encore en contact avec certains acteurs de la saga?
Oui, elle reste en contact avec Evanna Lynch et les jumeaux Phelps essentiellement à travers les réseaux sociaux. Elle était ravie de pouvoir retrouver Evanna à Orlando, parce qu’elles sont encore très amies même si elle se voient peu. Pour le reste, elle a également le plaisir de croiser Bonnie Wright de temps en temps. Elle vient toujours voir les premières de ses pièces de théâtre, dont la dernière en date You for Me for You au Royal Court Theatre, et la soutient beaucoup.
A-t-elle tourné certaines scènes qui n’ont jamais été dévoilées dans les films?
Oui, elle se souvient notamment de la scène de la Saint Valentin entre Harry et Cho, dans l’Ordre du Phénix. Elle déplore le manque d’espace qu’a eu le personnage de Cho pour se développer dans les films, et regrette également l’assimilation forcée entre Cho et Marietta pour la trahison de l’armée de Dumbledore, nécessaire pour la compréhension du film mais qui, malheureusement, a condamné son personnage.
A propos d’Orange is the New Black, dont elle s’affiche fan sur les réseaux sociaux: quel est son personnage préféré?
Piper, qu’elle trouve vraiment détestable, et dont elle admire les métamorphoses. Elle tient cependant à préciser qu’elle n’a vu que les deux premières saisons, et demande au public si Piper devient pire dans la troisième… Il semblerait bien que tel soit le cas.
Qu’a-t-elle pensé de sa robe de bal dans le quatrième film? A-t-elle été surprise?
Non, elle n’a pas été surprise, parce qu’elle avait vu les modèles, et qu’à plusieurs reprises les couturières étaient venues prendre ses dimensions pour s’assurer de lui livrer une robe qui lui irait parfaitement. La robe était par contre très serrée, et Katie devait porter un string pour éviter de laisser paraître des traces de sous-vêtements à travers le tissu.
Dans quelle maison de Pottermore a-t-elle été répartie?
A Gryffondor. Elle est contente de ce résultat, même si elle s’imagine toujours plutôt à Serdaigle. Elle s’estime personnellement heureuse de ne pas avoir été répartie à Poufsouffle, bien qu’elle ne comprenne pas pourquoi Matthew et Rupert aient été si déçus d’y être envoyés lorsqu’ils ont fait le test à Orlando.
Quelle a été sa réaction quand elle a su qu’elle avait le rôle?
A 16 ans, elle ne se rendait pas compte de l’ampleur du phénomène Harry Potter. Elle se sentait surtout reconnaissante et chanceuse de pouvoir y prendre part.
En y repensant aujourd’hui, elle estime qu’il s’agit d’une œuvre intemporelle, qui n’est pas prête de passer de mode.
La Gazette du Sorcier : Certains décrivent le personnage de Cho comme un stéréotype: qu’en pense-t-elle?
Elle ne pense pas que ce soit le cas. Elle n’a jamais eu la chance de se défendre. Elle est toujours jugée depuis la perspective de quelqu’un d’autre. Katie apprécie le mystère qui entoure par conséquent son personnage.
Le panel de Katie Leung est suivi du tirage des deux tombolas, celle de People Con, puis celle de La Radio du Moldu et du Pottershow. C’est également le moment pour nous d’aller faire notre photo de groupe. Après une pause déjeuner, l’après-midi commence avec le panel de Jason Isaacs.
Panel de Jason Isaacs
L’acteur prend le temps de nous mettre dans l’ambiance: il jongle un peu sur scène, enchaîne quelques blagues rapides, puis avertit ceux qui souhaitent poser les questions de certaines règles à respecter: aucune question sur le jeu des autres acteurs, parce qu’il respecte le travail d’autrui, ni de questions du genre « was it fun? », parce qu’il en a sa claque.
Est-ce que les cheveux longs l’aident pour les rôles de méchants ?
Oui, surtout qu’il adore se déguiser, pouvoir se regarder dans le miroir et savoir que ce n’est pas lui. Quelques semaines avant le début du tournage de la Chambre des Secrets, on lui a montré des dessins préparatoires de Lucius, sur lesquels il avait les cheveux noirs coupés courts et portait un costard-cravates. Il a dit qu’il n’aimait pas trop et a demandé s’il ne pouvait pas avoir de longs cheveux blonds. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi, il a répondu que Drago, son fils, avait les cheveux blonds et qu’il voulait un vrai look de sorcier, comme Dumbledore et ses longs cheveux blancs ; les costumiers lui ont dit que c’était une perruque, et il s’est exclamé “moi aussi je veux une perruque !” Il ne trouvait pas ça crédible d’avoir des cheveux courts et noirs.
Pour son costume, il a demandé à avoir une tenue avec de la fourrure, du velours, pour coller à l’image d’aristocrate de Lucius Malefoy. De plus, Lucius détestant les moldus, il n’aurait jamais pu porter un costume de moldu.
Comme les costumiers n’étaient pas convaincu, il a enfilé une perruque de mauvaise qualité, a arraché le rideau en velours, s’est enroulé dedans, et est allé voir le réalisateur, Chris Colombus, dans cette tenue. Celui-ci ne l’a pas reconnu dans un premier temps. Jason lui a alors expliqué ses demandes, et alors que le réalisateur disait qu’il n’était pas sûr, il a ajouté qu’il aimerait avoir une canne, d’où il pourrait sortir sa baguette. Chris a commencé par lui demander s’il avait du mal à marcher, puis lui a dit que ce n’était pas possible, que les baguettes devaient surgir de nulle part, par magie, qu’elles ne pouvaient pas sortir d’une canne. Jason a insisté, évoquant le côté très classe et aristo de Lucius, et Chris a fini par lâcher “les accessoiristes vont t’adorer”.
Que pense-t-il du couple Dramione (Draco-Hermione) ?
Il pense qu’il faudrait voir ça avec Ron ! Il ajoute que sur le tournage, c’était Tom Felton qui recevait le plus de lettres de ses admiratrices, bien plus que Daniel ou Rupert.
Vous avez dit que c’était le documentaire de Tom Felton : Meet the Superfans qui vous avait donné envie de faire des conventions, vous en avez parlé avec lui ?
Il a parlé avec Tom Felton de son documentaire, lui a demandé pourquoi il faisait ça, et se demandait si tous les fans qui se rendaient à des conventions n’étaient pas fous, ce à quoi Tom a répondu “ce sont des fous géniaux”, et c’est cette démarche qui lui a donné envie d’essayer les conventions.
Pour ou contre la libération des elfes de maison ?
Contre !!! Puis en français « tuer tous les elfes ».
Y a-t-il un autre personnage que vous auriez aimé interpréter ?
Il a auditionné pour le rôle de Gilderoy Lockhart, et à la fin de son audition, alors qu’il pensait que ça s’était bien passé, le réalisateur lui a demandé s’il accepterait de faire un essai pour un autre rôle, un méchant. Comme il n’avait pas lu les livres, le réalisateur lui a dit d’aller lire le script et de revenir faire un essai dans quinze minutes. Dès qu’il est sorti de la pièce, il a appelé son agent, lui a raconté ce qui venait de se passer, et lui a dit qu’il ne voulait pas faire l’essai, qu’il venait de jouer un méchant de The Patriot et qu’il venait d’accepter le rôle du capitaine Crochet, il ne voulait pas de nouveau incarner un méchant.
Son agent lui a dit d’aller tout de même faire la lecture, et que de toute façon, il n’était pas obligé d’accepter le rôle. Il a passé l’essai, et peu après, on lui a dit qu’il était pris. Il allait refuser, mais son agent lui a dit d’attendre un peu, de se donner le week-end pour y réfléchir. Et pendant tout le week-end qui a suivi, le téléphone n’a cessé de sonner ; ses neveux, nièces, filleuls, les enfants de ses amis, tous le suppliaient d’accepter le rôle. Il s’est dit qu’ils voulaient sans doute simplement pouvoir visiter les studios, mais il a fini par accepter le rôle. Six films plus tard, Lockhart n’est plus qu’un lointain souvenir et Malefoy est toujours là, il est donc convaincu d’avoir fait le bon choix !
Comment faites-vous pour vous défaire de votre personnage une fois le tournage terminé ?
Il ne garde jamais son personnage dans la peau, et il ne connait aucun acteur qui reste dans son personnage après qu’on a crié « coupé ! ». “Et puis Lucius est un personnage horrible, ma femme n’aurait jamais accepté que je reste Lucius !”
Il a joué des rôles de personnages costauds, rebelles et il a eu l’occasion de rencontrer des vrais durs à cuire, des marines, des soldats : il sait qu’il ne serait jamais capable de faire ce qu’il font pour un seul instant et qu’il ne fait qu’interpréter des personnages.
Il poursuit en expliquant qu’il a essayé de vraiment comprendre Lucius, et de le jouer comme une personne à part entière, pas juste comme un méchant, parce qu’il est plus complexe que cela. S’il était simplement méchant, il serait une caricature, mais ce n’est pas le cas. Lucius est un homme raciste, conservateur, détestable comme on peut en voir tous les jours à la télévision et il s’est inspiré de ces hommes-là pour essayer de comprendre son personnage.
Comment imaginez-vous votre personnage après la fin des livres ?
Un alcoolique qui mourra jeune d’une maladie du foie, seul, comme il le mérite.
Quel a été le rôle qu’il a préféré incarner ?
Celui du capitaine Crochet, car pour ce rôle, il a habité pendant un an au bord d’une plage en Australie avec sa famille. Les enfants qui jouaient les garçons perdus venaient chez lui tous les jours, puis allaient à la plage, c’est là que sa fille a fait ses premiers pas, et quand il revoit le film, il repense à tout ça. Peter Pan est aussi un livre qu’il aime particulièrement.
Au début, le film devaient être tourné à Hawaï, en Malaisie, au Costa Rica, et finalement tout a été fait en studios en Australie. Il n’a même pas pu tourner sur un vrai bateau, mais tout le monde ou presque a quand même eu le mal de mer à cause des mouvements artificiels du décor.
Malgré ça, il adore l’histoire. Il souligne que c’est avant tout l’histoire de Wendy et non celle de Peter ; il adore l’histoire de Wendy, l’histoire du passage à l’âge adulte, et le fait qu’il ait pu jouer le rôle du capitaine Crochet et de Mr Darling, le père de Wendy.
A la fin du panel, nous quittons la grande salle ; c’est l’heure de nos interviews exclusives avec Stanislav Yanevski, Predrag Bjelac et Katie Leung.
Interview exclusive avec Stanislav Yanevski
GdS : Comment avez-vous été choisi pour le rôle de Viktor Krum ?
Ca s’est fait de façon complètement hasardeuse. Stan était en retard au lycée parce qu’il avait passé la matinée à jouer aux jeux vidéos. Il précisera plus tard qu’il jouait à Diablo II, qui était alors son jeu préféré. Les élèves qui arrivaient en retard devaient s’arrêter dans l’entrée et remplir un cahier d’excuse. Lorsqu’une des directrices de casting d’Harry Potter et la Coupe de Feu est arrivée dans son lycée, c’est donc lui qu’elle a aperçu en premier, mais lui n’y a pas prêté plus attention que cela et est reparti en cours. Sa directrice l’a appelé le lendemain en lui expliquant qu’il avait été repéré, et qu’il était envisagé pour incarner le personnage de Viktor Krum dans la saga Harry Potter. Tout cela était très lointain pour Stan qui n’avait pas lu les livres et ne connaissait que vaguement les films. Il a cependant accepté qu’elle communique son nom aux recruteurs. Après avoir convenu trois fois d’un rendez-vous avec l’équipe du film pour passer un entretien, et avoir trois fois laissé en plan ses interlocuteurs, Stan a finalement été choisi directement par Mike Newell, et n’a auditionné pour le rôle pour la toute première fois que lorsqu’il est arrivé à Leavesden et a rencontré le réalisateur.
Il lui arrive encore de jouer à Diablo III, pour le moment en tant que moine.
GdS : Une photo de Viktor Krum tenant l’œuf d’or de la Première Tâche a été dévoilée, bien que cette scène n’ait jamais été intégrée aux films. De quoi s’agissait-il ?
Stan n’a jamais tourné la scène entière de son combat contre le Boutefeu Chinois. Par contre, Mike Newell envisageait au départ de montrer un plan de chacun des champions victorieux brandissant l’œuf subtilisé au dragon. C’est de ce moment du tournage qu’est extraite la photo : Stan devait juste s’emparer de l’œuf. On peut donc imaginer que de telles images existent également avec Robert Pattinson et Clémence Poésy pour illustrer la réussite des deux autres champions.
GdS : Comment décrirait-il son expérience de tournage sur un balai, aurait-il aimé avoir plus de scènes de Quidditch ?
Stan décrit son balai comme très inconfortable : en effet le siège était vraiment très petit, et le balai se déplaçait constamment en haut en bas. Il ne recommande l’expérience à aucun homme. Il aurait néanmoins aimé tourner au moins quelques scènes de la finale de la Coupe du Monde de Quidditch.
Il évoque les textes sur la Coupe du Monde de Quidditch 2014 publiés via Pottermore par JK Rowling, et le retour de Krum, se disant prêt à retenter l’expérience s’il y était invité.
A propos de ses projets futurs en tant qu’acteur, Stan nous annonce avoir décroché un contrat dix jours avant notre rencontre avec un réalisateur bulgare, pour un film en anglais, The Hidden Treasure, dont le tournage commence en juin. Il espère qu’il bénéficiera d’une diffusion aussi large que possible, grâce à la langue dans laquelle le film sera tourné.
Après cette première interview, nous apprenons que l’agent de Predrag Bjelac ne souhaite pas que celui-ci fasse d’interview. Nous patientons donc jusqu’à la fin du meeting-room de Katie Leung pour pouvoir l’interviewer.
Interview exclusive avec Katie Leung
GdS : Cho est un personnage qui a déjà peu d’espace dans les livres. N’êtes vous pas trop déçue des choix effectuées par les scénaristes et réalisateurs, qui ont encore réduit son espace d’expression et biaisé la perception que le public a du personnage?
Katie respecte énormément le travail de toute l’équipe du film, et est consciente que dans les films comme dans les livres, c’est avant tout l’histoire d’Harry, et non celle de Cho. Mais elle trouve cette sélection extrêmement frustrante, et regrette que nous ne puissions entrevoir dans les films que de toutes petites parties de son personnage. Elle regrette, par exemple, que Cho ne soit pas apparue dès le troisième film: le fait qu’elle soit attrapeuse pour l’équipe de Serdaigle en fait une femme forte, déterminée, habile; c’est également à ce moment là que se noue sa relation avec Harry, autour de leur passion pour le quidditch. Même si elle comprend que tout ne peut pas être gardé à l’écran, car Harry a d’autres soucis plus importants que ses histoires de coeur et que l’intrigue doit avancer, elle regrette le résultat des films, qui présentent une Cho unidimensionnelle, et aurait aimé qu’il y ait eu la possibilité de la rendre plus complète, c’est très frustrant pour un acteur de ne pas pouvoir explorer toutes les facettes d’un personnage.
Nous interrogeons ensuite Katie sur une déclaration faite récemment au Herald Scotland, et lui avons demandé si elle parvenait à mener sa carrière comme elle le souhaitait, sans être cataloguée dans un certain type de rôle uniquement, du fait de sa couleur de peau.
Elle nous répond qu’après la série One Child, où elle joue une enfant chinoise adoptée, elle a interprété une nord-coréenne pour les besoins de la pièce You For Me For You . Bien qu’elle concède qu’il puisse s’agir d’une sorte de casting « au faciès », elle a trouvé ce rôle extrêmement intéressant et enrichissant. Elle attend le jour où elle se verra proposer le rôle d’une simple fille née en Ecosse, et l’accueillera comme une victoire, le public ne pouvant alors plus ignorer la réalité de la société écossaise, métissée et plurielle.
Dans un deuxième temps de sa réponse, elle s’attarde plus précisément sur son désir de jouer Shakespeare et revient sur une anecdote de sa deuxième année de lycée. Dans un environnement où elle se sentait en confiance, elle avait passé un casting pour le rôle de Portia, personnage principal de la pièce de Shakespeare Le Marchand de Venise. Ce personnage l’attirait fortement, parce qu’il constitue l’une des rares figures féminines centrales dans les pièces du dramaturge anglais, mais elle pensait ne pas y avoir accès, parce que Shakespeare semblait réservé aux acteurs de type caucasien. Parvenir à obtenir ce rôle l’a considérablement désinhibée et elle considère aujourd’hui pouvoir prétendre à n’importe quel rôle, pourvu qu’il lui plaise. Elle confie également qu’elle rêve de pouvoir intégrer la Royal Shakespeare Company.
GdS : Elle a rencontré Noma Dumezweni, que pense-t-elle de son choix pour interpréter Hermione dans la pièce Harry Potter and the Cursed Child?
C’est une très grande actrice. J’ai eu la chance de la côtoyer un peu, lorsque nous jouions en même temps à Londres dans le même théâtre, et c’est vraiment quelqu’un de fantastique. Je ne mets pas un seul instant en doute sa capacité à s’approprier le rôle d’Hermione. Lorsque j’ai su que c’était elle qui avait obtenu le rôle, je suis allée la féliciter et lui ai souhaité la bienvenue dans la famille Harry Potter.
On nous signale que c’est la fin de l’interview, nous n’avons pas vu le temps passer, l’actrice est très agréable et nous sommes ravis d’avoir pu avoir une vraie conversation passionnante avec elle.
Panel général
Nous regagnons la salle principale, où va à présent se dérouler un panel général. Les cinq acteurs prennent place sur scène, où s’opposent deux styles et deux écoles: Jason Isaacs et Adrian Rawlins autour de leur théière; Stanislav Ianevsky et Predrag Bjelac accrochés à leurs canettes de Coca-Cola.
Pour ceux qui ont des enfants, est-ce qu’ils ont lu Harry Potter ? Comment les ont-ils introduit à la saga ?
Adrian Rawlins : il a une fille de sept ans, qui a lu le premier livre et vu le premier film, et elle a encore du mal à comprendre qu’il puisse être dans le film et à côté d’elle en même temps.
Jason Isaacs : Son aînée, qui a 13 ans aujourd’hui, lui avait demandé peu avant la sortie du dernier film au cinéma si elle pourrait venir avec lui le jour de l’avant-première, ce qu’il avait refusé parce que c’était une soirée de travail, que c’était le dernier film et qu’elle n’avait pas lu les livres ou vu les films, et qu’il voulait qu’elle lise les livres d’abord. Il était en tournage loin de chez lui à ce moment-là, et lorsqu’il est rentré trois semaines plus tard, sa fille avait lu les sept tomes, alors qu’elle ne lisait pas avant, et elle continue de lire aujourd’hui ; c’est un peu la magie de Harry Potter selon lui.
Quel est votre sort préféré ?
Katie répond « Accio », celui qui lui semble le plus utile dans la vie de tous les jours. Pour Adrian Rawlins, ce serait « Oculus Reparo », car il s’assied toujours sur ses lunettes.
Si vous pouviez utiliser une pensine, quel souvenir aimeriez-vous revoir ?
Adrian : « Je ne peux pas vous raconter, vous êtes bien trop jeunes ! »
Jason : « J’aimerais revoir la naissance de mes enfants, mais je ne suis pas sure que ma femme aimerait, elle ! »
Katie : J’ai très peu de souvenirs de mon enfance, avant mes 10 ans, j’aimerais pouvoir m’en rappeler. C’est une partie très intense de l’enfance, mais qui se volatilise beaucoup trop vide. Nous en gardons quelques bribes heureuses sans vraiment pouvoir associer un moment à la sensation.
Stanislav : « J’ai perdu mon père quand j’avais 17 ans, alors j’aimerais revoir les 17 premières années de ma vie avec lui. »
Predrag : « Leavesden, ces moments à travailler avec de grands acteurs comme Maggie Smith. »
Beaucoup de formules magiques dans Harry Potter viennent du latin, pensez-vous que latin et magie sont liés ?
Jason : Non, parce que personne n’aime le latin, mais tout le monde aime la magie ! L’univers est merveilleusement bien construit, pensé, se base sur des légendes ou des choses que nous connaissons comme la langue latine, et c’est pourquoi il plait tant, parce qu’il est si bien rôdé.
Y a-t-il des acteurs de Harry Potter avec qui vous avez eu peu ou pas de scènes et avec qui vous auriez aimé partager l’écran ?
Jason : avec tout le monde ! Il a eu beaucoup de scènes de groupe, mais il aimerait pouvoir rejouer avec tous les acteurs. Ils ont créé de beaux liens sur le plateau durant toutes ces années, et c’est ça le plus important.
Adrian : Il aurait aimé pouvoir jouer avec Michael Gambon car il a déjà joué avec lui au théâtre et il sait qu’il est brillant. Il aurait aussi aimé plus de scènes avec son fils.
Katie : Avec Robbie Coltrane car il est écossais comme elle et qu’ils ont eu très peu d’occasions pour discuter.
Predrag : il aurait voulu plus de scènes avec Jason, mais aussi avec Alan Rickman, qui était quelqu’un de vraiment spécial, très calme, très discret, assez solitaire, mais un partenaire incroyable, chaleureux, et si impressionnant. Il donnait tout le temps l’impression qu’il pouvait vraiment vous comprendre.
Stanislav : il aurait adoré pouvoir jouer avec Ralph Fiennes, c’est un acteur incroyable avec beaucoup de charisme, ça lui aurait beaucoup apporté professionnellement de pouvoir jouer avec lui.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut devenir comédien ?
Jason Isaacs : Ne fais pas ça ! Mais si on rien ne peut t’empêcher d’être acteur, alors soit créatif, essaye toi à d’autres choses, scénario, réalisation, ne reste pas cantonné dans l’idée d’être acteur. C’est très facile aujourd’hui de faire ses propres images, avec juste un téléphone, et c’est tellement enrichissant de pouvoir raconter ses propres histoires, et de créer quelque chose.
Predrag Bjelac : Il ne le recommande pas forcément, car c’est un milieu très difficile, même quand on a eu une carrière.
Adrian Rawlins : Quel que soit ce que vous voulez faire, foncez et faites-le, suivez votre cœur, la vie est trop courte.
Stanislav : Le plus important est de toujours croire en soi.
Cérémonie de fin
Le panel s’achève, les acteurs quittent la salle pour la deuxième session d’autographes, et dans la salle principale, ce sont les enchères qui commencent. Sont en jeu un tableau de la Grande Salle de Poudlard peint spécialement pour l’occasion, un set de photos des acteurs présents à faire dédicacer, et la bannière de la convention, à faire dédicacer également.
Les Black Snitches font une nouvelle démonstration de Quidditch avant de proposer des initiations. Une diffusion des vidéos de la chaîne The Life Warp « Apprend la magie avec Hermione » est également proposée, puis la créatrice (qui n’est nulle autre que la cosplayeuse de Trelawney) est invitée à monter sur scène et à parler un peu de son projet. Nous allons faire la queue pour les autographes de Katie Leung, puis réalisons une interview pour présenter la Gazette du Sorcier à la radio belge Equinoxe.fm, avant de retourner dans la grande salle pour la cérémonie de clôture.
Les acteurs remontent une dernière fois sur scène, saluent les participants avant de partir pour de bon sous les applaudissements. Les animateurs invitent également l’ensemble du staff et les organisateurs sur scène. Les organisateurs remercient l’ensemble de l’équipe, bénévoles, photographes, sécurité, assistants, animateurs, traducteurs, intervenants, avant de dire qu’ils réfléchissaient sérieusement à la possibilité d’une troisième édition. Mais la convention n’est pas encore tout à fait finie ; une vidéo hommage à Alan Rickman est projetée, reprenant des images de plusieurs de ses films de sa longue carrière avant de se concentrer un peu plus sur son personnage de Rogue. Lorsque la voix d’Alan Rickman s’éteint, nombreux sont les participants à lever leur baguette. On n’entend plus un mot pendant une minute ou deux, seulement des sanglots.
Les lumières se rallument enfin, et cette fois-ci la convention est terminée. Chacun commence à rassembler ses affaires et à saluer les personnes qu’il a rencontrées. La convention a fini plus tard que prévu, et il est temps de rentrer et de faire un bilan du week-end !
Bilan
Par rapport à l’édition de l’année dernière, on peut noter que de belles améliorations ont été faites ; pour commencer, des créneaux d’interviews ont été ajoutés cette année pour la presse, ce qui nous a permis de poser des questions aux acteurs que nous n’avions pas l’occasion de poser lors des panels.
L’animateur et la traductrice de l’an dernier ont été remplacés par un très bon duos d’animateurs dynamiques, et familiers de l’univers d’Harry Potter. Les traductions des termes potteriens n’était donc pas un problème cette année et, lorsque la traductrice avait un doute, elle n’hésitait pas à demander au public de l’aider, ce qui a été très apprécié.
L’organisation de l’extra « Private Session » a subi quelques modifications ; contrairement à l’an dernier où chaque acteur était assis et où les participants faisaient la queue pour leur parler, cette année, tout le monde était debout, réuni dans une pièce, et des petits groupes de discussions se formaient naturellement, et de manière plus spontanée.
Ensuite, la soirée, qui était un des points faibles le plus cité l’an dernier, a été organisée de manière différente ; nous n’y étions pas, mais tous les participants que nous avons interrogés sur le sujet se sont dit très satisfaits de la soirée. Le seul bémol pour certains était l’absence de musique Harry Potter pendant la partie dansante. Plusieurs participants – et les rédacteurs de la Gazette en premier – adoreraient voir un concert de Wizard Rock à la soirée si une prochaine édition avait lieu…
Enfin, la communication avant l’évènement a été grandement améliorée, avec la création d’un nouveau site internet beaucoup plus complet.
Pour la très grande majorité des participants, l’évènement est une belle réussite ; l’ensemble de la convention était bien organisée malgré quelques retards, le staff s’est montré très agréable et à l’écoute, l’ambiance était très conviviale, très bon enfant, les acteurs ont tous été très sympathiques et intéressants, même ceux qui n’avaient pas suscité l’enthousiasme lors de leur annonce. Il y a eu quelques petits couacs, et quelques petites choses pourraient encore être améliorées (on nous a cité, par exemple, la possibilité de choisir la musique sur laquelle défiler pour les candidats au concours de cosplay), mais globalement l’ensemble du week-end a satisfait la très grande majorité des participants. Beaucoup d’entre eux nous ont dit avoir eu un coup de cœur pour un acteur qu’ils n’attendaient pas particulièrement, et tous semblent prêts à revenir pour une troisième édition (et nous aussi) !
Un grand merci à People Convention pour leur invitation !