Harry Potter et l’Enfant maudit en 1 partie ; une solution pour la France ?
Il y a quelques semaines, la production de Harry Potter & l’Enfant maudit a annoncé un énorme changement. Pour la première fois depuis la première représentation, en 2016, la pièce ne se jouera plus en 2 parties. Ce changement ne concerne, pour l’instant, que les représentations en Amérique du Nord (New-York, San Francisco et Toronto), il est donc passé presque inaperçu dans le fandom européen.
Pourtant, il pourrait avoir des implications énormes pour nous ! En effet, cette version écourtée pourrait faciliter l’exportation de la pièce dans de nouveaux pays ! Cependant, l’expérience proposée par cette version fait débat.
Ça change quoi ? Ils ont simplement supprimé l’entracte ?
Les premières représentations de cette version « en une partie » n’auront lieu qu’à l’automne. On ne sait donc pas encore exactement en quoi elles consistent. Cependant, on sait que le changement n’est pas aussi basique que « supprimer l’entracte ».
Pour bien comprendre l’impact potentiel de ce changement, il est essentiel de mesurer son importance. Depuis 2016, la pièce est jouée en 2 parties. Il ne s’agit pas de 2 actes, mais bien de 2 pièces, chacune avec leur entracte !
Ainsi, la première partie dure environ 2h40, avec un entracte de 20 minutes, et la deuxième partie dure environ 2h35, avec un entracte de 20 minutes. Entre les deux, les spectateurs profitent de plusieurs heures de pause. Il est même possible de voir la deuxième partie le lendemain de la première partie, en fonction des tickets et des jours de représentation.
La nouvelle version devrait avoir une durée maximale de 3h30, avec un entracte. C’est donc 1h45 de pièce, environ, qui serait coupé !
De quoi rassurer les théâtres français ?
Nous vous l’avons déjà dit, nous sommes convaincus que les ayants-droits font leur possible pour faire venir la pièce en France. (Plus précisément à Paris, qui reste une capitale culturelle accessible depuis la Belgique également, et qui figurait déjà en 2017 sur la liste des noms de domaines réservés pour la pièce). Malheureusement, la culture du théâtre, différente de celle du Royaume-Uni et des États-Unis, complique la tâche. Après l’année catastrophique que nous avons connue, se lancer dans les travaux nécessaires pour accueillir la pièce pourrait en refroidir plus d’un. Pour rappel, cela représente un investissement de plusieurs millions d’euros !
Le fait que la pièce se joue en 2 parties peut ajouter un frein. Cela impose un rythme différent au théâtre, à son public… Cependant, maintenant que le nouveau format en une partie existe, il pourrait apparaître comme une solution rassurante ! Plus familier du public francophone ; moins complexe en matière de billetterie ; moins intimidant…
Si la pièce devait débarquer à Paris, la concurrence avec la production de Londres s’en verrait également réduite. Les deux villes sont très proches et accessibles, on pourrait donc craindre que les fans préfèrent se rendre à Londres pour découvrir la pièce. La production française aurait, jusqu’à présent, eu l’avantage d’un texte en français ; elle pourrait maintenant avoir celui d’une expérience différente, plus courte, en plus d’être plus accessible ! Les fans les plus assidus et curieux tenteraient même, sans doute, d’aller voir les deux versions de la pièce pour comparer.
Une évolution dommageable ?
Si ce changement pourrait faciliter l’exportation de la pièce ailleurs dans le monde, elle ne fait pas l’unanimité. Ainsi, Alison Siggard, rédactrice chez Mugglenet, va jusqu’à affirmer que cette évolution gâche la pièce. Et ce n’est pas entièrement faux. Harry Potter et l’Enfant maudit a été pensé comme une expérience complète. C’est pour cette même raison qu’une adaptation sur écran gâcherait la magie, selon moi.
Par exemple, à la fin de la première partie, Acte II, le public découvre une réalité alternative dans laquelle Voldemort a vaincu Harry. Les derniers mots prononcés sur scène sont « Le Jour de Voldemort« , une célébration instaurée dans cet univers sombre et malsain, où Ombrage est directrice de Poudlard et les détraqueurs rôdent dans la salle.
Alors que les spectateurs ont passé l’entracte dans un hall aux couleurs chaleureuses de Poudlard, avec une boutique dans les mêmes tons, ils ont alors la surprise de ressortir dans un hall paré de noir et arborant des marques des ténèbres. A leur retour pour la deuxième partie, ils sont accueillis par ce même décor, et un staff qui leur souhaite un « joyeux jour de Voldemort » !
Rassembler les deux parties de la pièce altèrera inévitablement l’expérience. En fonction des scènes coupées, le spectacle pourrait également perdre une bonne partie de sa magie. Par exemple, les 5 minutes d’introduction de la Résidence St Oswald pour sorciers âgés, sont virtuellement inutiles au scénario ; les acteurs ne font qu’enchaîner les tours de passe-passe comiques, pour montrer la folie d’une maison de retraite magique. Il serait logique de couper ce passage dans le but de raccourcir la pièce ; mais les spectateurs vont y perdre un moment incroyable.
Une perte moindre pour les européens
Cependant… la perte de cette expérience ne me semble pas dérangeante pour la francophonie européenne. En effet, non seulement le spectacle restera plus magique qu’une adaptation sur écran, mais les productions de Londres et de Hambourg (en Allemand) reste très accessible aussi ! Contrairement à l’Amérique du Nord, qui n’aura que l’option en une partie, les fans francophones en Europe pourront toujours se rendre dans l’une de ces villes pour découvrir le format d’origine. Ce sera un peu comme regarder un film au cinéma avant de découvrir la version longue dans un coffret collector quelques mois/années plus tard.
Ce nouveau format réservera peut-être de nouvelles surprises aux fans qui ont déjà vu la pièce à Londres, en plus de préserver la magie pour ceux qui n’ont pas encore pu découvrir la magie de Harry Potter au théâtre dans sa version complète.
Si ce changement de format est à déplorer pour les fans canadiens et nord-américains, il pourrait en revanche être une excellente nouvelle, et une alternative intéressante, pour les fans et les théâtres européens !
Et vous, qu’en pensez-vous ? Seriez-vous favorable à une version française écourtée ?