A quand Harry Potter & L’Enfant Maudit (Cursed Child) en France ?
Quand on parle de la pièce de théâtre Harry Potter et l’Enfant maudit – actuellement installée à Londres, New York, Melbourne, San Francisco, Hambourg – et bientôt Toronto et Tokyo – la question qui revient souvent est “à quand en France / dans la ville à côté de chez moi / chez moi ?”
La réponse apportée est souvent “jamais” ou “ce n’est pas à l’ordre du jour”… mais pourquoi ? Dans quelles conditions cette expérience potterienne pourrait-elle débarquer en France ? On se penche sur cette question plus en détails.
Note : cet article fait partie d’un diptyque avec « A quand un parc d’attractions Harry Potter en France ? »
La pièce de théâtre Harry Potter et l’Enfant maudit
Il ne doit pas être bien compliqué de faire venir une pièce de théâtre en France ! Ou ailleurs dans le monde… Le texte est traduit, boum on trouve un théâtre, des acteurs, et basta ! Non ?
Ce n’est bien entendu pas aussi simple que ça, surtout pour Cursed Child. La pièce a été imaginée comme une expérience complète, une immersion qui se doit de commencer dès l’entrée dans le théâtre ; la décoration doit donc être refaite, pour correspondre à la pièce qui se joue : lanterneaux dragons, affichage sur mesure, papier-peint… c’est une des raisons pour lesquelles nous pensons que diffuser Cursed Child sur écran gâcherait la magie.
Ceci représente un investissement conséquent qui n’est pas possible dans n’importe quel théâtre. Si le bâtiment est classé, par exemple, certaines restrictions pourraient empêcher de placer le nid ou l’aile emblématique de la pièce en façade.
Par ailleurs, le lieu doit correspondre à un certain style. Le Lyric Theatre, qui accueille la pièce à Broadway, était un théâtre très moderne ; l’espace ne répondant pas aux attentes, il leur a fallu investir plusieurs millions de dollars pour construire des loges et donner à la salle un aspect adéquat. (Ci-dessous, avant transformation, à gauche, et après, au centre et à droite).
On se trouve donc face à une situation compliquée : il faut un théâtre suffisamment ancien pour avoir un style jugé approprié, mais suffisamment moderne et ouvert pour permettre la mise en place d’un nouveau papier-peint, de décorations sur mesures pour la pièce… et disposant de toute la mécanique nécessaire à la mise en scène (plateau rotatif, bassin aquatique, etc).
On pourrait se dire « à Broadway, ils l’ont bien fait, pourquoi personne ne fait pareil en France/Belgique/Suisse » ?
C’est à cause de la culture théâtrale. Dans le monde anglo-saxon, il n’est pas rare qu’une production s’installe pour plusieurs années dans un même théâtre ; l’investissement en matière de décors en vaut donc le coup. Dans le monde francophone, en revanche, une pièce restera rarement plus de quelques mois d’affilés à l’affiche. L’investissement en amont, pour se mettre aux normes de la pièce, doit donc être moindre, puisque les revenus s’étaleront sur un temps plus limité.
Il n’y a donc aucun espoir ?
Ca ne veut pas dire que la pièce ne se jouera jamais dans l’Hexagone, bien sûr, mais que les options sont limitées. Quel lieu pourrait s’y prêter ?
Navré de décevoir d’avance de nombreux francophones, mais si la pièce devait être jouée dans une ville française, ce serait sans doute à Paris, l’adresse du site internet est d’ailleurs déjà réservée ! Et ce ne sont pas les théâtres qui manquent : théâtre de l’Odéon (800 places), théâtre de Paris (1100 places), théâtre de la Porte-Saint-Martin (1800 places), théâtre du Châtelet (2010 places)…
Ces deux derniers sont les candidats les plus crédibles, d’autant que le théâtre du Châtelet est habituée à accueillir des superproductions du West End et qu’il était récemment en rénovation pour faire évoluer ses capacités techniques !
C’est donc plus une question de temps et de timing ; trouver les solutions techniques et les compromis qui permettront à une pièce, créée pour des théâtres spécifiques ou fortement malléables, de s’adapter à un environnement moins flexible.
Que la pièce soit jouée en français, ou en anglais avec des sur-titres, elle rencontrera un succès immanquable. Certains préfèreront des acteurs francophones, pour plus d’accessibilité, d’autres trouveront qu’un Harry qui ne parle pas anglais paraîtrait moins authentique, mais c’est un autre débat que nous aurons le jour où la pièce débarque officiellement dans l’hexagone. En Allemagne, la pièce se jouera en tout cas en allemand.
D’ici-là, on se contentera de se réjouir à l’idée que cette venue se produira un jour, même si ce n’est que pour une poignée de représentations.
Conclusion
Verra-t-on Cursed Child au théâtre dans l’hexagone, ça paraît de plus en plus probable.
En attendant, les fans francophones européens ne doivent pas oublier qu’ils sont loin d’être les moins bien lotis : le Studio Tour est à 1h de vol au maximum ; il y a des vols aller/retour directs pour Orlando à moins de 350€, ce qui est raisonnable ; l’exposition itinérante est venue à Paris, Bruxelles, Madrid et Milan, quatre villes facilement accessibles depuis l’hexagone ; il y a des festivals et conventions Harry Potter régulièrement ; Paris vivra une avant-première mondiale avec le prochain film Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald… apprécions ce qu’on a déjà !