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Ces personnages problématiques trop facilement excusés dans Harry Potter

Cet article reflète l’opinion du rédacteur, et pas nécessairement celle de l’ensemble de la rédaction.

La saga Harry Potter est riche en personnages nuancés avec des qualités et des défauts. Des protagonistes imparfaits qui se frayent comme ils peuvent une place dans la vie et dans l’intrigue. Cependant, il en existe certains qui moralement posent problème. Ces personnages sont parfois des Karma Houdini, c’est à dire des personnages méchants qui échappent à une punition pour leurs actes mauvais. L’exemple typique sont les Malefoy, parce qu’ils « le valent bien ». Mais ça peut aussi être parce que ces personnages sont montrés comme positifs alors qu’ils véhiculent des valeurs ou un comportement moralement indéfendable. En voici sept exemples.

Les Dursley

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Un bon exemple de Karma Houdini. Si Harry se venge d’eux directement ou indirectement, c’est toujours de façon comique et pour les tourner en ridicule : faire pousser une queue de cochon à Dudley, lui donner des pralines longue-langue, démolir leur salon, etc. Si c’est très amusant, ne serait-ce pas un peu disproportionné par rapport à tout le mal qu’ils lui ont fait ? Harry a été abusé physiquement et mentalement pendant onze ans. Le moins qui devrait arriver aux Dursley serait la prison ; que font les services sociaux ? Bien que leur plus grande méchanceté soit visible dans les premiers tomes, qui ont un ton très Roald Dahlesque (avec des parents adoptifs exagérément méchants), cela n’excuse en rien le manque de punition pour cette famille. Si Vernon est indéniablement le pire, Pétunia n’a jamais rien fait pour améliorer la vie de tout ce qui reste de sa sœur. Ironiquement, c’est Dudley qui s’en sort le mieux, arrivant presque à devenir sympathique dans le dernier tome.

Argus Rusard

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Moins extrême que les Dursley, mais il est aussi un personnage très abusif et cruel envers les enfants. Comme ces derniers, il est toujours tourné en ridicule et sert davantage de personnage comique. Ses menaces ne seront jamais mises en pratique, même sous Ombrage (par manque de temps). Sans pouvoir magique dans une école de sorciers, pas étonnant qu’il doive utiliser des châtiments corporels et menacer du fouet pour asseoir son autorité.
Comme les Dursley, il rappelle beaucoup l’univers de Roald Dahl, avec des figures d’autorité tellement méchantes avec les enfants que ça en devient drôle. Néanmoins il ne sera lui aussi jamais vraiment puni pour toutes ses menaces, et restera même dans l’école. Pas étonnant que les sorciers aient une image aussi négative des cracmols et des moldus en général quand ils le côtoient tous les jours !

Merope Jedusor-Gaunt

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Il est fréquent de lire des avis disant que la jeune femme était une pauvre victime, et que Tom Jedusor était un fieffé vilain (pour dire ça poliment) de l’avoir abandonné alors qu’elle était enceinte. C’est vite oublier qu’elle a ensorcelé le père de Voldemort, et l’a maintenu dans cet état plusieurs mois, tout ça pour pouvoir se marier avec et avoir un enfant. Il y a un mot pour qualifier un tel acte, c’est viol. Qu’auriez-vous pensé si les genres étaient inversés, si Tom avait été le sorcier qui donne une potion d’amour à Merope la moldue pour concevoir un enfant avec elle ? Non ce n’est pas une histoire d’amour tragique, c’est un drame tout court, avec toutes les répercussions que l’on connait.

Tom Sr est ainsi souvent la cible de critiques, mais imaginez-vous à sa place : vous vous réveillez un beau matin, et à vos côtés une femme que vous trouvez repoussante vous explique que vous êtes mariés et que vous attendez un heureux évènement. Il n’a même aucune façon d’expliquer ça à ses proches ou à la police, qui irait croire des histoires de philtre magique ?

À l’heure où l’émancipation de la parole des femmes est à l’ordre du jour dans le monde réel, il est important de souligner que non, Merope n’est pas une victime dans l’affaire Tom Jedusor, c’est une criminelle. Par contre, oui, indéniablement c’était une victime d’abus domestique de la part de son père et de son frère, qui se feront d’ailleurs arrêter et emprisonner pour cette vilenie.

James Potter et Sirius Black

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Il fallait bien commencer avec des personnages considérés comme gentils.
James est un Drago version Gryffondor : enfant pourri gâté, chef de gang, chouchou des profs, qui réussit tout ce qu’il entreprend, y compris sortir avec son crush de première année après six ans de demande lourdes et rébarbatives.
Difficile de se faire une bonne idée de sa personnalité quand les seules personnes qui parlent de lui en bien sont soit ses meilleurs amis soit des gens avec qui il a combattu dans l’Ordre du Phénix, et que la seule personne qui parle de lui en mal soit Severus Rogue. S’il a certainement été plus mûr quand il a épousé Lily, il n’a jamais été inquiété pour ses actes de harcèlement, qui auraient pu finir très mal. Il a certes sauvé la vie de Severus Rogue dans la Cabane Hurlante, mais c’était vraiment la seule chose à faire : comment Sirius voulait que ça finisse, par la mort de Rogue et l’expulsion de Lupin ?

Il est même possible de penser qu’il aurait harcelé Rogue dans le but de le faire sombrer de plus en plus dans la magie noire jusqu’à ce qu’il craque et rompe son amitié avec Lily en l’insultant, par exemple… Pas que ça ne disculpe Rogue, ni de son comportement, ni de son obsession pour Lily, mais il est difficile de saisir le sens du harcèlement de James, étant donné que plus Severus sera isolé et plus il trempera dans les Ténèbres, et plus il risque de devenir un ennemi redoutable une fois la scolarité terminée. Mais c’est oublier que James et Sirius sont des ados, et comme tout ados qui se respectent ils ne réfléchissent pas très loin.

Et ensuite il y a Sirius. Quand on parle de Rogue qui est incapable de laisser tomber une rancœur d’adolescent, Black ne fait pas mieux. Certes, l’animosité entre les deux personnages est sans fin car ni l’un ni l’autre n’a la maturité d’arrêter, mais ça n’enlève en rien le fait que Sirius ne se soit jamais excusé d’avoir tenté de provoquer la mort de Severus (de la main de Lupin, ce qui aurait eu des effets dévastateurs sur le jeune homme) et ne lui a jamais pardonné d’avoir été du côté des mangemorts. Comme si ça ne suffisait pas, dans le tome V nous faisons la connaissance de Kreattur, et de la mise en pratique de la fameuse citation de Sirius « Si tu veux voir ce que vaut un homme, regarde comment il traite ses inférieurs, pas ses égaux ».

Bien sûr ces défauts n’enlèvent pas les qualités des deux hommes : James s’est sacrifié pour que sa femme et son fils essaient de s’enfuir (un geste aussi courageux que désespéré), et Sirius a toujours été d’une loyauté sans faille envers ses amis (sans compter le fait d’avoir eu une vie particulièrement pénible, ce qui le rend attachant).

Ron Weasley

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Un article montrait ses qualités de héros, mais on ne peut nier ses défauts, qui sont parfois la cause d’un certain agacement des fans à son égard. Il est ironique de constater qu’il partage beaucoup de points communs avec Drago Malefoy, du fait qu’ils soient tous deux issus des familles purement sorcières : il est très conservateur et néophobe, assez fainéant et se sert volontiers de la magie pour éviter les travaux manuels. S’il n’est pas raciste envers les sang-mêlés et les nés-moldus, il est assez clair qu’il voit ceux qui n’ont pas de pouvoirs magiques au mieux comme des imbéciles. Il est loin de prendre exemple sur son père qui, si lui aussi voit les moldus un peu comme des singes savants, s’intéresse à la technologie et essaye de comprendre comment ils voient et appréhendent le monde.

Ironiquement, si Ron fait preuve de « bon sens magique », il manque cruellement de bon sens pratique ou d’idées qui viendraient naturellement à quelqu’un dépourvu de pouvoirs magiques (contrairement à sa future femme). Mais là où son aspect conservateur s’illustre le mieux, c’est indéniablement dans son comportement envers les elfes de maison. S’il refusera d’aider les sorciers à diminuer leurs privilèges en participant à l’émancipation des elfes, il changera un peu au fil des tomes, et c’est d’ailleurs sa superbe réflexion « Il faut sauver les elfes des cuisines ! » à la bataille de Poudlard qui lui vaudra enfin le baiser tant attendu de sa dulcinée.

Nous passerons sous silence ses défauts (jaloux, rancunier…) parce qu’ils ne sont pas intéressants ici et que ce sont eux qui le rendent plus réaliste et humain. À noter que son comportement est très loin de s’améliorer si vous avez lu Cursed Child (et accessoirement si vous comptez cette pièce comme canon…). Bref, une belle image d’un héros conservateur et qui tient à garder (volontairement ou non) ses privilèges de magiciens, un peu comme les nobles vers la Révolution.

Severus Rogue

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Il est inutile de revenir dessus, Rogue pose tellement de problèmes qu’un article récemment publié sur la Gazette lui est entièrement dédié.

Albus Dumbledore

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Comme pour Rogue, plusieurs articles de la Gazette traitent du sujet de son incompétence en matière de pédagogie et d’administration d’une école, nous ne reviendrons pas là-dessus. Comment s’étonner que seul Harry obtienne un Optimal aux BUSEs de Défense contre les Forces du Mal si les seuls professeurs décents en la matière étaient Lupin et Barty Crouton/Fol Œil ?

En plus de ses piètres performances en tant que directeur, il est aussi à la limite du manipulateur et calculateur. Bien qu’il s’en défende, difficile de ne pas penser comme Rogue qu’il a façonné Harry de manière à ce que ce dernier accepte de se sacrifier « pour le plus grand bien ». Il n’y a qu’un pas pour dire qu’il manipule également Rogue pour que ce dernier serve sa cause : il rejette toute la faute de la mort des Potter sur Severus (ce qui n’est qu’en partie vrai, Dumbledore pouvait aisément assurer leur sécurité en devenant leur gardien du secret), en plus de lui servir plus ou moins de père de substitution (Rogue, comme beaucoup d’autres personnages comme Harry et Barty Croupton, est à la recherche de l’approbation d’une figure paternelle), ce qui culminera avec l’orchestration de sa propre mort.

En fin de compte, Dumbledore est encore une fois un personnage nuancé et intéressant, d’autant plus que les livres, rédigés d’un point de vue subjectif, nous le montre principalement sous son meilleur jour.

En conclusion, nous ne pouvons que revenir sur la richesse et la nuance des personnages de Harry Potter, avec leurs qualités et leurs défauts. Quelques autres personnages auraient pu mériter une place dans cet article. Il aurait aussi été possible de parler d’Ombrage, si Rowling n’avait pas expliqué plus tard son destin mérité de prison à vie pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ou encore des Malefoy, qui échappent à toute sanction à la fin de la guerre, mais sont épargnés, parce qu’ils l’ont bien mérité et qu’ils ont compris la leçon.

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