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À quel âge commencer Harry Potter ?

C’est une interrogation que nous avons reçue plusieurs fois à la rédaction : parents ou proches, fans ou non, beaucoup se demandent à partir de quel âge les enfants peuvent entrer dans le monde magique de Harry Potter.

Il y a vingt ans, on ne se posait que très peu la question : Harry Potter était le phénomène jeunesse du moment. Les enfants qui le lisaient avaient entre 8 et 12 ans, à peu près l’âge du jeune sorcier, et ont grandi avec ce dernier au fil des livres et des films qui sont arrivés un peu plus tard. Cependant aujourd’hui, la situation est très différente.

Harry Potter, un nom qui attire

L’univers de Harry Potter, toujours très à la mode, continue d’attirer les foules, notamment à travers les films et les livres originaux ainsi que la nouvelle saga des Animaux Fantastiques. Mais cela s’explique également par une multiplication des événements centrés sur Harry Potter et des produits dérivés (jeux de société, jouets, peluches…) ciblés pour un public parfois très jeune.

Ajoutons à cela que les fans de la première heure ont parfois aujourd’hui des enfants, des neveux et nièces, à qui iels rêvent de faire découvrir cet univers avec lequel iels ont grandi et se sont construits. Ce n’est pas étonnant que les enfants, de plus en plus petits, aient envie de se plonger dans ce monde magique qui fascine et intrigue, comme il nous a intrigués plus jeunes.

Mais alors, à quel âge et comment faire découvrir Harry Potter aux enfants dans les meilleures conditions ?

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Un univers créé pour les enfants

Le monde d’Harry Potter attire et est une bonne porte d’entrée dans l’univers de la fantasy. La magie et le merveilleux sont au cœur de l’histoire. Un jeune lecteur ou une jeune lectrice peut facilement s’identifier à ce personnage en apparence ordinaire qui vit des choses extraordinaires.

Parler aux serpents, terrifier ses harceleurs, vivre des aventures extraordinaires avec ses meilleurs amis, se déplacer dans une cheminée, faire bouger un objet d’un simple geste de la baguette, ça fait rêver, non ? C’est d’autant plus vrai si l’on découvre l’histoire à l’âge qu’a Harry à chaque tome. Les préoccupations de ce dernier évoluent au fil du temps, au fur et à mesure qu’il grandit et entre dans l’adolescence puis dans l’âge adulte.

L’histoire de Harry concentre ainsi des thématiques qui parlent directement aux enfants (l’amitié, l’amour, la justice, la vie à l’école, les devoirs) et d’autres qui sont importantes pour leur éducation (le Bien et le Mal, l’entraide, la tolérance). On retrouve également des questions plus sombres mais néanmoins cruciales à aborder avec les enfants, comme celles du harcèlement, de la mort ou du deuil.

Par quel moyen découvrir Harry Potter ?

Si beaucoup d’entre nous ont découvert la saga à travers la lecture, aujourd’hui les enfants ont le choix : lire, écouter ou voir…

Les livres, la première porte d’entrée

Dans la traduction en français, Jean-François Ménard a veillé à conserver un vocabulaire accessible et un style assez littéral. Le niveau de langue est donc adapté à de jeunes lecteurs, sans pour autant l’être pour des lecteurs débutants.

Compte tenu de ce paramètre, les premiers tomes peuvent êtres lus à environ 8 ans. Pour le quatrième volet et les suivants, plus longs, 9 ou 10 ans semble être un âge adapté pour une lecture autonome. Bien entendu, il s’agit d’une estimation. Nous y reviendrons plus tard, mais il est évident que cela dépend de chacun, de son aisance dans la lecture et sa capacité à lire des œuvres romanesques conséquentes.

Des versions illustrées existent aujourd’hui pour les lecteurs qui, justement, se trouveraient rebutés par le format roman. Elles peuvent faciliter l’accès à l’histoire par la présence des images, qu’il s’agisse de la version de Jim Kay ou celle de MinaLima.

Pour les enfants plus jeunes ou ayant des difficultés à lire seuls, les audiolivres lus par Bernard Giraudeau et Dominique Collignon-Maurin présentent également un intérêt pour une découverte autonome de l’histoire de notre sorcier préféré. Bien sûr, un autre moyen d’entrer dans cet univers est d’en partager la découverte avec un lecteur ou une lectrice plus aguerri.e (parent, frère, sœurs, famille…).

Des films plus simples d’accès ?

Les films sont également particulièrement tentants pour proposer une rencontre avec Harry Potter aux plus jeunes, à celles et ceux qui ne présenteraient pas d’intérêt à la lecture ou qui auraient des difficultés à s’y plonger. Le médium audiovisuel semble plus facilement accessible. Plus « immédiat », il met de côté le déchiffrage et la compréhension, proposant directement une interprétation visuelle et sonore.

Initialement, tout l’univers de Harry Potter a été imaginé, écrit, puis dans un troisième temps filmé, à destination des enfants. Malgré cela, il ne faut pas perdre de vue que, comme nous l’évoquions plus haut, les premiers fans ont grandi avec cette histoire. Iels l’ont découverte environ à l’âge qu’avait Harry au moment où il vivait ses aventures, parfois un peu plus. Harry Potter à l’école des sorciers est paru en France en 1998 et le dernier tome de la saga a été publié neuf ans plus tard. À peu de chose près, il s’agit du temps qui s’écoule dans l’histoire. Les adaptations cinématographiques suivent globalement de deux ou trois ans la sortie du tome correspondant.

Il est certain que l’œuvre constituée par les ouvrages et les films du monde magique a évolué en même temps que ses fans. En ce sens, elle s’est également complexifiée au fil des années. Prendre conscience et des difficultés qu’elle peut poser à un jeune public est primordial pour leur permettre d’y entrer de manière sécurisante.

Une complexité et des obstacles à prendre en compte

Une longueur qui peut rebuter

Nous l’avons évoqué plus haut, les livres peuvent présenter des difficultés. Les sept tomes gagnent peu à peu en longueur. Rappelons que Harry Potter et l’Ordre du Phénix fait environ 1 000 pages. Cette longueur peut décourager les enfants si on les incite trop à lire alors qu’ils ne sont pas prêts à entrer dans une œuvre aussi dense.

Pour l’accès aux films, la question de la longueur se pose également. Ils sont plus longs que la plupart des films destinés aux enfants du même âge ; le premier opus, du haut de ses 152 minutes, peut poser un réel défi en termes de concentration pour les plus petits.

Des images qui font peur

La série de livre illustrée par Jim Kay ressemble à une série d’albums jeunesse. Ce format s’approche de ce que les plus jeunes ont l’habitude de rencontrer (notamment à la maternelle). Mais les illustrations sont parfois assez sombres et peuvent heurter certaines sensibilités fragiles. À l’inverse, les ouvrages illustrés par MinaLima présentent des images plus accessibles. En revanche, les livres en eux-mêmes sont très loin d’être des objets adaptés aux plus petits. Assez denses, avec des pages fragiles et des pop-ups, ils ne peuvent pas forcément être manipulés par un jeune enfant seul.

Le médium cinéma apporte également un obstacle supplémentaire. Si les images rendent l’histoire immédiatement concrète, elles s’imposent à leur public sans tenir compte de leur sensibilité, contrairement aux livres, qui laissent le lecteur imaginer avec ses propres limites. Ainsi, si la magie est plus réelle au cinéma, la violence l’est également.

On se souvient tous de l’apparition de la tête de Voldemort sous le turban de Quirell dès le premier film, ou de Lupin se transformant en loup-garou dans le Prisonnier d’Azkaban. Le Basilic, les Acromentules, les Détraqueurs s’introduisant dans le Poudlard Express, l’attaque de Nagini à Godric’s Hollow ou encore le retour de Voldemort sont autant d’images qui peuvent choquer. Par ailleurs, plusieurs morts sont montrées à l’écran, et ce dès le premier opus.

Des thématiques complexes

Le site FilmsPourEnfants recense, pour chaque film de la saga (entre autres), les messages positifs et les difficultés qui peuvent se présenter pour les enfants. Cependant, lorsqu’on a déjà lu les livres, le visionnage des films peut être plus facile : si l’on connait l’histoire, il y a moins de suspense et moins de craintes sur la suite de l’histoire. Cela rend le visionnage plus léger que si l’on ne sait pas ce qu’il va se passer.

Avec la sortie de la nouvelle saga des Animaux fantastiques, on aurait pu s’attendre à une ambiance davantage « bon enfant » que dans l’heptalogie initiale. Cependant, cette nouvelle série de films reste très sombre, peut-être même davantage que la saga originelle, et ce dès le premier opus. Cela s’intensifie dans Les Crimes de Grindelwald, et l’histoire développée ne semble pas prendre la direction d’un gentil conte.

Les thématiques abordées se complexifient au fil de l’histoire de Harry Potter. Si des questions, comme celles du deuil, de la mort, de la violence, semblent importantes à évoquer pour les enfants, il n’est pas certain que la saga le fasse d’une manière et avec des mots adaptés aux moins de 8 ans. Le quatrième tome introduit des préoccupations adolescentes : les premiers émois, l’amour… Enfin, la question du Bien et du Mal, des choix personnels et de leurs conséquences ou encore les considérations politiques sont des sujets qui peuvent être difficiles à appréhender dans leur entièreté en tant qu’enfant. Il nous semble important d’en avoir conscience, même si, bien entendu, énormément d’œuvres destinées à la jeunesse possèdent une double lecture qu’il n’est pas nécessaire d’avoir pour les apprécier.

Des solutions différentes pour des sensibilités différentes

Enfants comme adultes, personne ne possède la même sensibilité, les mêmes peurs, les mêmes intérêts, les mêmes angoisses, la même maturité. Certains enfants seront en demande très jeunes de découvrir l’univers de Harry Potter et seront capables d’avoir le recul nécessaire pour ne pas être gênés par les points que nous avons évoqués précédemment. D’autres au contraire seront plus sensibles à certaines images et à certaines thématiques.

Il existe une disparité à l’international quant à l’âge conseillé légal de visionnage des films Harry Potter. En effet, si le premier film est considéré comme « Tous publics » en France, il est déconseillé aux moins de 8 ans au Royaume-Uni, aux moins de 10 ans en Suisse et est même classé « PG-13 » aux États-Unis. Cela signifie qu’un accompagnement parental est fortement recommandé en dessous de 13 ans. Le second volet de l’adaptation de Harry Potter et les Reliques de la mort est également déconseillé aux moins de 13 ans aux États-Unis et aux moins de 12 ans en Belgique, Royaume-Uni, Irlande et Allemagne. La France classe la plupart des films en « Tous publics », avec ou sans avertissement.

L’âge moyen conseillé pour visionner la totalité des films est autour de 10-11 ans si l’on prend en compte les différents pays cités ci-dessus.

Accompagner, partager ou laisser découvrir

Pour certains films, et selon l’âge des enfants et leur sensibilité, l’accompagnement va donc être indispensable à la bonne réception de l’œuvre. Cela s’applique également aux livres, dans une certaine mesure. Mais alors, comment accompagner au mieux la découverte de l’univers de Harry Potter ?

Partager la découverte avec ses enfants ou son entourage peut être séduisant, pour un.e fan. Cela peut être l’occasion de moments privilégiés, d’échanges et de discussions riches. Cela permet aussi de parler des passages qui posent problème, des moments difficiles, des scènes qui font peur… Mais il ne faut pas oublier que certain.es préfèreront découvrir seuls, par la lecture ou par le visionnage des longs-métrages, ce qui est plus difficile à encadrer.

quatre lecteur.ice.s de Harry Potter devant une pile de livres liés à la saga

Il est possible de visionner un film en plusieurs morceaux, pour pallier le problème du maintien de la concentration. On peut alors se poser une question plus générale sur l’art que nous ne développerons pas ici : peut-on apprécier pleinement une œuvre et celle-ci a-t-elle encore du sens si elle n’est pas reçue dans le format pour lequel elle a été conçue ? Doit-on adapter une œuvre à son public, ou attendre que le public soit en mesure de la recevoir ?

Nous évoquions plus tôt les illustrations parfois sombres proposées par Jim Kay. On peut choisir de ne pas montrer certaines images d’un livre. Dans un film, il est aussi possible de cacher des scènes problématiques ou potentiellement choquantes. Mais là encore, vaut-il mieux faire découvrir une œuvre au plus tôt ou attendre que l’enfant ait les capacités de la comprendre et l’apprécier dans son ensemble ?

Les conseils de la Gazette

En prenant en compte ces éléments nous avons beaucoup réfléchi à la rédaction et les avis divergent. Dans l’ensemble cependant, nous conseillerions d’attendre que l’enfant soit en mesure de saisir la majorité des enjeux de l’histoire et de l’œuvre, et de pouvoir la recevoir dans son intégralité.

Aujourd’hui, on observe que les enfants ont une tendance à être exposés assez tôt à certaines œuvres dures ou complexes. Il existe pourtant une vraie diversité et une réelle richesse des contenus adaptés pour les enfants. C’est une vraie réflexion que de questionner la pertinence de confronter les enfants jeunes à des œuvres qui ne leur sont pas destinées à l’origine. Nous aurions tendance à dire qu’il y a peut-être un simple manque d’intérêt à découvrir trop tôt une œuvre qu’on ne comprendra pas forcément.

De jeunes fans découvre HArry Potter et la coupe de feu lors de sa sortie en librairie

Dans tous les cas, l’appréciation est bien entendu laissée à chacun.e. Voici par conséquent deux petits conseils pour vous qui vous demandez à quel âge on peut entrer dans l’univers magique de Harry Potter. Tout d’abord, pensez que ce n’est pas aussi simple que « c’est Harry Potter donc c’est pour les enfants ». La franchise Wizarding World et l’univers Harry Potter ont plusieurs facettes, plus ou moins complexes, et s’adressent à des publics très variés : des enfants aux adultes, de ceux qui découvrent aux fans confirmés. Cela est valable pour les films et les livres, comme nous l’avons développé dans cet article, mais également dans les événements thématisés, les jeux ou les produits dérivés. Parfois, ce n’est pas adapté pour les plus jeunes.

Le second conseil s’adresse davantage aux parents. Assurez-vous que votre enfant est prêt.e. Vérifiez avec lui ou elle quelles sont ses limites, sur le fond ou sur la forme, et accompagnez si besoin sa découverte.

Après tout cela, peut-être souhaitez-vous une réponse plus tranchée. Si nous devions réduire notre réflexion à un âge minimal, il serait autour de 8 ans pour la lecture autonome du premier livre. Pour les films, nous conseillerions d’avoir environ 10 ans pour le visionnage du premier film et environ 13 ans pour le dernier film.

Que proposer aux enfants plus jeunes ?

Pas de panique ! La Gazette du Sorcier vous prépare une sélection d’ouvrages pour faire entrer les plus jeunes dans l’univers de la magie et de la sorcellerie. Iels seront ainsi bien préparé.es le jour où ils et elles recevront leur lettre d’admission à Poudlard !

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