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Rowling s’attaque aux principales associations LGBT britanniques

Entre le 26 septembre et le 5 octobre, J.K. Rowling a publié de nombreux tweets pour s’attaquer à Mermaids, une association qui accompagne les jeunes personnes transgenres et leurs parents.

Mermaids propose notamment une ligne téléphonique pour demander de l’aide, et des conseils pour vivre sa transition de manière aussi sûre que possible. L’association avait d’ailleurs publié une lettre ouverte à J.K. Rowling, l’appelant à une rencontre et au dialogue lors des premières polémiques, et qui est restée sans réponse.

Cette attaque fait suite à une première prise de position contre Stonewall, la principale association LGBT britannique (J. K. Rowling a financé à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euro un procès mené contre Stonewall), et dans le contexte d’un procès qui oppose Mermaids à une association soutenue par J. K. Rowling.

Mermaids vs LGB Alliance

Mermaids a récemment intenté un procès à l’encontre d’un autre groupe, la LGB Alliance, pour demander que la reconnaissance de cette dernière en tant qu’association caritative soit réexaminée. En effet, la « Lesbian Gay and Bi Alliance« , qui se présente comme une association pour défendre les droits des personnes LGB (mais pas Trans, queer, intersexes, asexuelles…) a surtout pour faits d’armes de militer contre les droits des personnes trans, ce qui devrait la disqualifier de ce statut.

Ses combats sont, par exemple, de compliquer l’accès aux bloqueurs de puberté (pourtant utilisés depuis des années pour traiter la puberté précoce) pour les personnes trans. La LGB Alliance estime que le combat pour le mariage homosexuel n’est pas important ; s’est opposée à l’interdiction des conversions de thérapies ; et défend de s’associer à des groupements fascistes homophobes dans sa lutte contre les droits des personnes trans. Les membres de l’Alliance affirment que les « activistes trans convertissent des homosexuels en personnes trans » (Dans quel but ? L’argent !), et qu’il faut donc empêcher ces « conversions ».

Les personnes trans bisexuelles sont exclues de la LGB Alliance, bien qu’elles soient bisexuelles. L’une de ses fondatrices, Alison Bailey, grande amie de J.K. Rowling, est également à l’origine du procès contre Stonawall, la principale association LGBT+ britannique. Les soutiens de la LGB Alliance sont, selon ses propres chiffres, majoritairement des personnes hétérosexuelles.

En guerre contre les sirènes

Dans ce contexte, Rowling s’est donc attaquée de façon virulente à Mermaids. Elle s’est notamment insurgée publiquement du fait que l’association fournisse gratuitement des binders (qui servent aux hommes trans à aplatir leur poitrine) ou accompagne l’usage de bloqueurs de puberté « dans le dos des parents« .

Ce sont pourtant des pratiques normales ; de la même manière que le planning familial peut accompagner des mineurs d’âge dans un avortement, ou dans le bon usage d’un préservatif ou de la pilule, sans consulter les parents si ceci mettait en danger les jeunes en question ou qu’ils s’y opposent.
Utiliser des binders de fortune, ou mal les utiliser, peut avoir des conséquences ; il est donc logique d’accompagner dans cette pratique pour réduire les risques. C’est le rôle d’une association. Tout comme les avortements, si personne n’accompagne la pratique, elle se déroule quand même mais dans de moins bonnes conditions.

Rowling s’est ensuite réjouie lorsque ces « révélations » ont déclenché une enquête sur le statut caritatif de Mermaids. Mais ce n’était pas encore suffisant.

Coupable d’avoir orienté des adolescents vers Discord

Un article du Times, pointé du doigt pour un titre trompeur, attire l’attention de l’autrice. L’article, intitulé « Le forum destiné aux enfants de l’association caritative trans décrié comme un dangereux Far West« , commence ainsi :

Le premier signe de danger fut la dick pick. Katie ne savait pas que son fils de 14 ans discutait avec des inconnus sur un forum secret de Mermaids, avant de découvrir plusieurs photos explicites sur son téléphones.

Vous en concluez que les photos explicites circulent sur le forum de Mermaids ? Eh bien, beaucoup plus loin, la journaliste explique qu’en réalité, ces photos viennent d’inconnus avec lesquels cet enfant discutait sur un serveur Discord non-affilié à Mermaids ! Un groupe d’adolescents, qui s’étaient rencontrés via le forum de Mermaids, souhaitaient continuer à discuter entre eux ; un modérateur du forum de Mermaids leur a suggéré de créer un espace sur Discord pour échanger entre eux ; et LA ils ont discuté avec des inconnus qui leur ont envoyé des photos explicites.

Rowling s’est précipitée sur ceux qui soulignaient le caractère trompeur de l’article et de son titre. Elle a notamment accusé Mermaids d’avoir orienté ces adolescents vers une plateforme dangereuse « connue pour son contenu explicite« . Oui, J. K. Rowling est maintenant en guerre contre Discord.

Combien d’entre vous, lecteurs et lectrices, êtes coupables du même crime d’avoir invité un.e ami.e sur cette dangereuse plateforme ?

Au passage, elle s’en est pris au directeur de la publication de PinkNews, l’un des principaux médias LGBT au Royaume-Uni. Qualifiant le site de « fiction putaclic« , lorsque celui-ci s’est plaint de recevoir des messages abusifs après avoir été cité nommément par l’autrice.

Quand Big Pharma s’en mêle.

L’attaque ne s’est pas arrêtée là pour autant. Rowling n’en avait pas encore assez. Dans le cadre de sa procédure à l’encontre de la LGB Alliance, Mermaids a dû faire la lumière sur l’ensemble de son équipe administrative. Il s’est alors avéré que l’un des membres du conseil d’administration (nommé en Juillet 2022) avait tenu il y a 10 ans des propos douteux, minimisant la gravité de la pédophilie.

Cette révélation a pu avoir lieux parce que Mermaids a lancé une enquête interne et démis le membre du conseil de ses fonctions. Mais cette action immédiate n’est pas suffisante pour Rowling ; elle préfère l’ignorer et présenter la nomination de ce membre du conseil d’administration comme une preuve de soutien à son opinion. Elle le formule comme si l’association l’avait nommé en toutes connaissances de cause.

Alors que l’association a agi dès que le problème a été signalé ; que ce conseiller n’était en place que depuis 3 mois dans un rôle qui ne le met pas en contact avec le public ; que son opinion a été condamnée par de nombreux membres éminents de la communauté trans… J. K. Rowling continue de faire comme si cette personne était représentative de « ses ennemis« . Elle s’est attaquée aux « célébrités qui ont soutenu cette association » (dont font partie Emma Watson).

Et, à ceux qui indiquent que, justement, le membre du conseil a été renvoyé, elle répond en évoquant « un mouvement complaisant envers les violeurs, les pédophiles et Big Pharma » (une théorie du complot selon laquelle les établissements médicaux et les compagnies pharmaceutiques s’organisent en dépit du bien commun, à des fins financières).

Des attaques qui ont des conséquences

Aujourd’hui, l’association Mermaids a du fermer sa ligne d’écoute et réduira les horaires d’opération dans les semaines à venir, tant le nombre d’appels téléphoniques abusifs a été élevé. Un service qui sauve potentiellement des vies au quotidien a dû fermer notamment à cause des attaques répétées de J. K. Rowling, qui propage des informations biaisées à ses followers.

Comme le souligne Chris Rankin, incarnation de Percy Weasley, les crimes haineux à l’encontre des personnes trans ou non-binaires ont augmenté de 56% au Royaume-Uni par rapport à la même période l’an dernier.

Si Rowling n’est pas seule à mener ces attaques, elle les amplifie sans vergogne. Elle se positionne à la tête d’un véritable mouvement qui prétend ne pas vouloir impacter les personnes transgenres mais qui, par ses actions et ses mensonges, attise la haine envers celles-ci.

Ce n’est pas « un tweet » qui est reproché à J.K. Rowling ; ce sont des dizaines de tweets militants.
Vous en trouverez l’historique ICI.

Un militantisme continu

L’autrice a d’ailleurs répété son opposition au projet de loi simplifiant les démarches administratives des personnes trans (GRA, ou « Self ID ») ; un dispositif déjà en place dans des dizaines de pays sans les « conséquences » prédites par Rowling et ses alliés. Affirmant être « solidaire avec le groupe de manifestants présents devant le parlement écossais pour s’opposer » au projet de loi, elle a posté une photo sur laquelle elle arbore un t-shirt dessiné et vendu par une militante néo-fasciste du nom de Posie Parker. Une femme qui estime le droit à l’avortement peut être sacrifié, invitée régulière de la chaîne d’extrême droite américaine Fox News, et qui arborait une Barbie nazie en photo de profil avant d’être bannie de Twitter. Posie Parker est également favorable à la stérilisation des hommes trans (une pratique qui rentre dans la définitions d’un génocide).

Ironiquement, le t-shirt désigne Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise, comme une « destructrice des droits des femmes ». Elle qui, contrairement à la créatrice du t-shirt, n’estime pas que le droit à l’avortement « peut être sacrifié » et qui a fait passer de nombreuses lois pour les droits des femmes (produits hygiéniques gratuits, notamment).

Un comité parlementaire écossais a souligné que le projet de loi pour le Self ID, le Gender Recognition Act, n’affecte en rien les sujets soulevés par Rowling et ses alliés. Le comité (le deuxième depuis l’introduction du projet de loi), a rendu la conclusion suivante :

La majorité (du comité) confirme que la loi n’altère pas ou ne retire pas de droits aux femmes ; ne change pas l’accès aux toilettes ou vestiaires ; ne redéfinit pas les concepts d’homme ou de femme… De plus, la majorité indique qu’aucun témoin n’a pu soumettre des exemples concrets d’abus lorsqu’ils ont été demandés.

De nombreuses associations ont témoigné devant le comité en faveur du projet, parmi lesquelles Amnesty International, le groupe d’experts des Nations Unies sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle, la Commission des Droits de l’Homme écossaise, Rape Crisis Scotland (soutien aux victimes de viols)… Le projet de loi est soutenu par l’ensemble des partis du parlement écossais, à l’exception de la droite conservatrice.

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