Do you LeakyCon? / Et toi, tu LeakyCon ?
L’expérience LeakyCon est toujours assez particulière ; on ne sait jamais très bien quelle conférence, quel panel, quel invité sera le plus intéressant. On vit la convention plutôt différemment en tant que membre de la presse, exposant, détenteur d’un pass VIP ou d’un pass normal. J’essaierai de faire bref…
Impression générale
Comme toujours, l’expérience LeakyCon est plutôt incroyable. Cependant, cette édition m’a frappé par sa taille. Deux à trois fois plus de participants qu’à Londres c’est trop ; on approche la super-convention. Ce qui m’avait plu à Londres était l’aspect intime, qui est clairement perdu ici. L’ouverture à de très nombreux autres fandoms résultait également en un plus grand nombre de conférences, mais bien moins intéressantes à mes yeux ; même si j’ai assisté à quelques discussions non-potteriennes, j’étais présent comme reporter d’un site HP…
La LeakyCon reste malgré tout un exemple en matière de conférence par et pour les fans. Si l’évènement revient de ce côté de l’Atlantique, n’hésitez pas une seconde et, si vous pouvez vous le permettre, faites une fois le voyage aux US pour l’occasion. Surtout que les organisateurs sont conscients du problème de taille et y remédient.
Ci-dessous, un compte-rendu au jour le jour, et les photos ICI.
Note : comme un bon petit reporter, j’avais pris des notes sur papier. Comme un bon gros distrait, je les ai perdues.
J-1, évènement spécial
Pour moi, la LeakyCon commence le mercredi, grâce à l’obtention d’un ticket pour l’évènement I Open At The Close (NdR : Je m’ouvre au terme), qui permettait aux chanceux détenteurs d’accéder au lands Chemin de Traverse et Pré-au-Lard après l’heure de fermeture du parc (22h) et jusqu’à 2h du matin. Le ticket était cependant valable dès 17h, permettant de faire les longues files pour les attractions qui devaient fermer avec le parc afin de les contrôler pour le lendemain.
Pour pouvoir profiter un maximum du reste du parc Universal, je n’ai donc pas attendu la fin d’après-midi. J’ai acheté un ticket à l’entrée (136$ pour les deux parcs à la journée) et je me suis baladé un peu partout. [Pour mes premières impressions sur le Wizarding World, c’est par [ICI !]] Une fois mon ticket pour I Open At the Close récupéré, j’ai attendu la fermeture avant de retourner sur le Chemin de Traverse.
L’évènement en lui-même était une occasion de découvrir à son aise les deux espace potteriens, pouvoir y faire des achats et jouer avec les vitrines animées… mais quelques failles dans l’organisation ont mis une ombre au tableau. Les boissons gratuites auxquelles nous avions droit n’étaient pas clairement établies ; il n’était pas non plus très clair qu’elles ne serait gratuites qu’à partir de 23h, et non 22h au début de l’évènement. Récupérer les tickets avec une heure de retard a, logiquement, réduit le temps que certains ont pu passer dans le parc (ou les files d’attente). Bref, des détails qui ne gâchent pas entièrement la fête, mais l’empêchent d’être une soirée parfaite ; entendre tout Pré-au-Lard se mettre chanter « Happy Birthday Harry/JK » à minuit ni changera rien, bien que l’expérience soit plutôt surréaliste.
Jour J
Le premier jour de la LeakyCon commence généralement en douceur, avec quelques évènements pour socialiser autour d’intérêts communs auxquels j’ai décidé de substituer une grasse matinée bien méritée.
Dans l’après-midi la cérémonie d’ouverture lançait véritablement les festivités. Une véritable pièce de théâtre célébrant le fait d’être fan, d’accepter son identité geek, faisant appel à de nombreux personnages issus de différents univers : littérature, films, séries tv et jeux vidéo. La voix de GlaDOS (promettant notamment un gâteau derrière la porte marquée d’une tête de mort) et la tea party étaient sans nul doute de grands moments d’humour geek, sans parler du générique de fin. Et tout ça est à (re)voir en intégralité !
J’ai ensuite enchaîné sur le match de quidditch HP Alliance VS LeakyCon. L’issue du match était évidente dès l’échauffement ; les membres de la HP Alliance étaient en uniforme et s’échauffaient véritablement, tandis que les membres de l’équipe LeakyCon n’avaient clairement pas prévu le coup (pourtant, ils organisaient). Bref, ce fut un massacre, bien que l’équipe LeakyCon soit parvenue à se ressaisir sur la fin de match. Score final, 170-140*. Avec des règles appliquées de manière plus que laxiste… mais ça, peu de monde dans le public le savait.
Ce soir là, le concert de wrock s’ouvrait avec les Blibbering Humdingers, suivis de Tonks and the Aurors, Gred and Forge, avant de s’achever avec le grand retour de Draco and the Malfoys. Il y avait de l’ambiance, certes, mais rien de comparable à ce que j’avais vécu à Londres ; la salle est trop grande, elle est aux trois-quarts vides, l’acoustique loin d’être idéale…
En rentrant à mon hôtel, je m’arrête quelques minutes avec un sosie de David Tennant, trois Rogues en cosplay et un groupe de participants à la convention partageant un gâteau en l’honneur de l’anniversaire de Harry. Je suppose que GlaDOS avait raison : there was some cake.
Jour 2
Le lendemain, je passe brièvement sur certaines présentations dont la “Wizard Warz”, qui propose d’utiliser des baguettes pour un duel. Malheureusement, ils semblent mal préparés, ils n’ont le temps que pour deux duels alors qu’ils prévoyaient un tournoi entier. Ils finiront par organiser le tournoi tout au long du week-end sur leur stand.
C’est ensuite au tour de la performance de Not Literally en direct. On sent que c’est du direct ; les deux chanteuses glissent des anecdotes dans leurs chansons, oublient un vers ou l’autre, parlent de leurs expériences en tournage (“porter une fausse barbe pour jouer Khal Drogo, ça va pendant 5h, pas une journée entière… après ça gratte”). Tant mieux, parce que ça rend vraiment la performance amusante : on dépasse la dimension concert pour se trouver dans un registre comique plus approprié à cette heure de la journée. Mais, surtout, elles révèlent un clip basique pour la chanson Serdaigle “Smarter” et nous la font découvrir en exclusivité ! Le clip est cependant incomplet, ce qui ne nous permet pas de découvrir le “scénario complexe” qui nous est promis.
J’enchaîne sur la table ronde avec les acteurs d’Harry Potter. Peu de nouvelles anecdotes à transmettre, cependant. La soirée au WWoHP et le parc en lui-même sont au cœur des discussions pendant une bonne partie de l’interview ; bien que seule Scarlett Byrne ait pu profiter de l’attraction Gringotts parmi les cinq acteurs présents. Ca n’empêche pas Robbie Jarvis de signaler que Orlando est le seul endroit au monde où Leicester Square est situé à côté de King’s Cross et que ces deux lieux sont propres. Ellie Darcy-Alden, quant à elle, explique que Florian Fortarôme est son magasin préféré, suivi par Ollivanders.
Robbie Jarvis se montre le plus intéressant de tous avec ses réponses [[Je suis peut-être biaisé quand j’affirme ça]] ; il raconte le jour de son audition pour le rôle de James Potter. Premièrement, à la vue des actrices passant l’audition pour le rôle de Lily Potter, il explique avoir pensé “Mon dieu, si une bombe explose ici et maintenant, c’est toute une génération de roux qui n’aura jamais la moindre chance de voir le jour”.
Ensuite, lors de l’audition elle-même, alors que les participants devaient jouer à taper sur la tête de cinq autres participants le plus rapidement possible en courant dans la pièce, un échauffement classique, Robbie explique avoir repéré cinq personnes assises en rang. Sans se poser de question, il passe devant elles et frappe leurs têtes à la suite… Il n’avait pas réalisé que les cinq personnes en question étaient les producteurs (David Heyman, David Barron) et directeurs de casting. Lorsqu’il demanda pourquoi on lui avait donné le rôle malgré cet incident, la réponse fut que James aurait fait pareil.
Par la suite, j’assiste à une conférence sur les livres bannis, les raisons de ces bannissements, les structures de protection etc… parce que c’est aussi le genre de sujet sur lequel on peut en apprendre beaucoup à la LeakyCon. Je fais ensuite une pause, passe en salle de presse, et je tombe sur Kazu Kibuishi, illustrateur des nouvelles couvertures Scholastic, en pleine interview pour Buzzfeed…
Dans l’après-midi, la tentative de record du monde du plus grand nombre de couronnes en papier portées en même temps offre une vision sympathique et certains ont fait un véritable effort avec leur couronne. Malheureusement, la fin de l’évènement est décevante ; on ne nous annonce même pas si le record est battu. Merci beaucoup, au revoir.
Les concerts ce soir là paraissent encore moins peuplés que la veille, jusqu’à l’entrée en scène des têtes d’affiche que sont The Whomping Willows et Lauren Fairweather. La soirée culminant avec les immanquables Harry and the Potters qui mettent le feu et qui ont beau se répéter un peu d’un show à l’autre offrent toujours une expérience de groupe extra. [[C’est quand même la troisième fois que je les vois et le set est toujours le même]] En toute fin de concert, toute la salle entonne “Accio Deathly Hallows”, une fanfare surgit de nulle part pour accompagner le groupe et Hank Green apparaît sur l’écran ; l’équipe de la LeakyCon l’a skypé pour lui faire une surprise.
Jour 3
Déjà le dernier jour de véritable activité, plein de bonnes surprises cependant.
Première conférence de la journée, Eduardo Lima vient présenter le travail de MinaLima, l’équipe graphique de la saga. Bonne surprise, il ne présente pas exactement les mêmes créations que lors de sa conférence londonienne ! Il annonce également de nouveaux produits exclusifs ! Pour couronner le tout, il a apporté des accessoires des films, comme un exemplaire des Contes de Beedle le Barde, que nous pouvons donc admirer de près, sans vitrine par dessus, à condition de ne pas les prendre en photo !
Arrivent ensuite les Potter Puppet Palls. Je me demandais ce qui serait présenté, quel sketch… deuxième surprise de la journée : présentation d’un sketch exclusif ! Un powerpoint pour expliquer, selon Harry, ce qui fait un bon sorcier, avec intervention de Rogue, Hermione, Ron et Dumbledore (pas de Neville Potato ou de Voldemort). A la fin de cette présentation, il nous est proposé de poser des questions aux personnes qui se cachent derrière les marionnettes, ou aux marionnettes elles-mêmes, et c’est alors que j’apprends que toutes les voix ne sont celles que d’un seul et même acteur ; ce qui explique pourquoi ils ne pouvaient pas présenter The Mysterious Ticking Noise, par exemple.
Dans l’après-midi, Kazu Kibuishi présente son travail pour les couvertures Scholastic et révèle une série de couvertures test non publiées. Il en a de nombreuses car il travaille sans calque ; ce qui veut dire qu’effacer un élément d’une image requiert la modification de toute une zone. Il parle de la difficulté de représenter la voiture volante sur la couverture du deuxième tome ; à l’origine, une falaise permettait de rendre compte clairement de l’état de lévitation du véhicule, mais l’éditeur lui a fait remarquer qu’il n’y avait pas ce type de relief là où se trouve Le Terrier… il a donc fallu ruser pour ne pas donner l’impression que la voiture roulait simplement sur une pente herbeuse.
L’illustrateur revient également sur les détails du coffret ; dans les magasins de Pré-au-lard, il a représenté ses amis, sa femme, mais aussi lui-même, le directeur de la maison Scholastic et JK Rowling elle-même apparaît à la fenêtre au-dessus de Zonko ! Les meilleures images sont dans notre album de l’évènement.
Sur la scène principale, l’équipe des Starkid propose une lecture de “Starship Requiem”, la suite de leur pièce à succès “Starship”, avec un scénario partiellement basé sur “Mon beau-père et moi”… ou un autre film dans le genre. Comme souvent avec les Starkids, c’est une bonne parodie, et même sans avoir vu le premier épisode je passe un bon moment.
Ce soir là, le bal de clôture fait salle comble : les concerts de wrock n’attiraient clairement pas tous les participants. C’est la première fois que le Esther Earl Ball a lieu à la veille de Esther Earl Day et l’émotion en est doublée lorsqu’à minuit la musique s’interrompt pour rappeler d’où vient ce nom. [Pour ceux qui ignorent qui est Esther Earl, je me contenterai de résumer en disant qu’elle a inspiré “The Fault in Our Stars/Nos étoiles contraires”. Vous trouverez plus d’informations sur [This star won’t go out.]] Des milliers de mini-lampes-torche ont été distribuées et, alors que la salle reprend en chœur “Bohemian Rhapsody”, toutes ces lumières donnent une véritable impression de parterre étoilé. L’image est superbe.
D’autres évènements agitent le bal, comme la présence à l’extérieur de nombreuses prétendantes au titre de Miss America qui cherchent à participer à la fête. Miss Rhode Island reste en dernier lieu, passant près d’une heure à discuter avec les fans et signer des autographes. Sa longue discussion avec “Rogue” ne passe pas inaperçue, car ses cheveux tirant sur le roux rappellent un autre personnage des livres à certains. Et puis, c’est un peu la collision entre deux univers que beaucoup opposent : le glamour et le geek. [Même si, à la Gazette, [on sait que l’un n’empêche pas l’autre.]]
Dernier jour
Les Starkids reviennent sur scène pour présenter quelques “scènes coupées” de leurs différentes productions. Ils nous font notamment écouter l’introduction de A Very Potter Musical, qui expliquait l’histoire d’Harry Potter parce qu’ils étaient persuadés que “personne ne connaissait ce bouquin”. Au contraire du reste du show, cette introduction n’avait rien de comique… mais elle est tellement longue qu’elle en devient absurde et on ne peut s’empêcher de rire.
La cérémonie de clôture arrive finalement. Les organisateurs proposent de revisiter les grands moments de l’histoire de la LeakyCon… afin de préparer le terrain à leur grande annonce : la LeakyCon change de nom et devient GEEKYCON, pour représenter son ouverture à de nouveaux fandoms.
Le nom de LeakyCon restera, mais les évènements seront de moindre taille et tenus à d’autres dates, comme pour l’édition Los Angeles 2016. La réception de cette annonce est mitigée dans la salle et pose de nombreuses questions ; mais ce choix pourrait signifier plus de LeakyCon en Europe… certains gardent donc espoir et affirme que ce changement est positif. [MàJ : la convention [reviendra effectivement en Europe sous sa forme réduite ! ]]
C’est là-dessus que la convention s’achève. Je passe l’après-midi au bord de la piscine, à lire L’Appel du coucou et à nager en compagnie de Harry and the Potters ainsi que de membres exécutifs de la HP Alliance. [[My life is that cool]] Je bois un dernier verre avec nos contacts de Mugglenet… et pouf, fin de la parenthèse potterienne à Orlando.