Coupe du Monde de Quadball : La Belgique en Bronze !

La 5ème édition de la Coupe du Monde de Quadball (anciennement quidditch) a eu lieu les 15 et 16 juin derniers à Richmond, en Virginie (Etats-Unis). Cette année, la compétition regroupait 15 nations prêtes à en découdre sur le terrain. Début juillet, nous vous partagions les ressentis de trois joueurs français avant le grand départ qui espérait atteindre la finale. Malheureusement, la France n’a pas réussi cet exploit et ce sont une fois de plus les États-Unis qui ont remporté le titre.

La suprématie américaine ?

L’équipe américaine a en effet remporté une nouvelle Coupe du Monde à domicile. Ils ont gagnés tous les titres, à l’exception d’une défaite en 2016 contre l’Australie à Francfort. Malheureusement, l’Australie n’a pas réussi à confirmer depuis. Les États-Unis ont pourtant dû affronter des adversaires plus ou moins solides dans leur groupe, avec notamment la Belgique, finaliste de la dernière édition, accompagnée de la Norvège souvent présente dans le top européen. Les autres adversaires de la poule étaient Hong Kong et l’équipe des Nations d’Afrique.

Malgré cela, les États-Unis ont rencontré peu de difficultés pour terminer en tête de leur groupe, devant la Belgique et les Nations d’Afrique, qui ont également validé leur ticket pour les phases finales. Le format du tournoi a fait que, en quarts de finale et en demi-finales, les États-Unis ont de nouveau affronté les Nations d’Afrique (qui ont disputé un barrage contre le Mexique) et la Belgique, respectivement, avant de faire face en finale à une belle équipe allemande.

Les matchs des phases finales ont été plus intenses, et la demi-finale contre la Belgique a été particulièrement captivante. On peut regretter un arbitrage quelque peu laxiste, car les arbitres n’ont pas remarqué que l’attrapeur américain a attrapé le vif d’or alors qu’il a enlevé son balai d’entre ses jambes un court instant, ce qui a permis de qualifier son équipe en finale. Malgré cela, les États-Unis ont démontré qu’ils étaient toujours dans le top mondial et qu’il faudra encore compter sur eux les années à venir.

Le beau parcours des Belges

Tout comme les Anglais ou encore les Australiens, l’équipe belge faisait partie des outsiders surtout après la démonstration des Dodos à l’EQC D1 en mai dernier. Mis à part leur défaite contre les grands favoris, les Griffons n’ont pas été mis en difficulté dans leur poule. Ils ont surtout élevé leur niveau de jeu dès les quarts en éliminant les Australiens qui ont quelque peu déçu et en mettant en difficulté dans un match d’anthologie les futurs champions du monde.

Ils ont donc affronté l’Angleterre pour la petite finale qu’ils ont remporté avec brio. C’est donc une nouvelle médaille après l’argent obtenue à Florence en 2018. Un beau parcours en soi qui prouve qu’ils sont toujours dans les meilleures nations mondiales.

Le bilan européen est extrêmement positif, avec une excellente deuxième place pour l’Allemagne qui confirme clairement sa montée en puissance. L’Angleterre termine quant à elle à la quatrième place, tandis que la France se classe un peu en dessous, à égalité avec les Nations d’Afrique à la cinquième place. Bien que l’équipe française n’ait pas atteint le même niveau que les grandes équipes, elle réalise néanmoins une belle compétition.

La France à la hauteur ?

Malgré l’objectif affiché en début de compétition, la France n’a pas réussi à se hisser sur le podium et n’a plus le même niveau qu’en 2019 lors de leur titre de champion d’Europe. Mais est-ce pour autant une contre-performance ? Pas forcément au vu du niveau des 4 premiers, les bleus ne pouvait clairement pas faire mieux lors de ce tournoi. 

En phase de poule, l’équipe française a dominé lors de ses trois premiers matchs, mais n’a pas réussi à rivaliser avec l’Angleterre. Finalement, en quart de finale, le scénario s’est répété contre l’Allemagne, qui a démontré sa supériorité. Malgré ces deux défaites consécutives, les joueurs français ont réussi à se ressaisir lors de leur dernier rencontre en s’imposant face au Canada, dans un match relativement ouvert.

L’annulation du match pour la cinquième place contre les Nations d’Afrique, qui s’annonçait prometteur, est regrettable. Au final, cette cinquième place représente fidèlement le niveau de l’équipe française, qui se tourne maintenant vers la Nation Cup en octobre avec son équipe espoir.

La montée en puissance de l’Allemagne et l’arrivée de nouvelles nations

Comme en Coupe d’Europe des nations l’an dernier, l’Allemagne a décroché l’argent. La Mannschaft a fait un très beau parcours en battant respectivement l’Australie, la France et l’Angleterre, contre qui elle avait perdu en finale européenne l’an dernier. Le développement du Quadball suit son cours outre-Rhin, et les équipes allemandes deviennent de plus en plus compétitives. Qui sait où s’arrêtera cette progression fulgurante.

Cette Coupe du Monde a été aussi une occasion de découvrir de nouvelles nations. Le Japon, l’Inde et les Nations d’Afrique ont participé à leur première compétition internationale. Malgré leur faible expérience, ces équipes se sont bien défendues, notamment les Nations d’Afrique, qui ont atteint les quarts de finale et battu l’Australie d’un souffle (130 à 120). L’Inde a réalisé une honorable 9ème place (égalité avec le Brésil). Ces résultats sont encourageants pour le quadball, car ils montrent que de nouvelles équipes peuvent tout à fait s’intégrer et enrichir le tableau mondial.

Des matchs annulés et un tournoi confus

Les équipes ont proposé de beaux matchs lors de cette Coupe du Monde, bien que certaines grandes nations comme la Turquie aient été absentes. Cependant, cette compétition, qui promettait d’être grandiose, a rencontré des difficultés d’organisation et plusieurs matchs ont dû être annulés. Les matchs pour les 5ème, 7ème, 9ème, 11ème et 13ème places n’ont pas pu être joué. Étant donné que certaines équipes ont parcouru de longues distances pour venir, cela reste regrettable.

En outre, les organisateurs ont modifié le format du tournoi en plein milieu, ce qui a rendu le suivi de la compétition assez confus. Les problèmes techniques lors des diffusions en direct ont également créé des difficultés, et l’application fournissant les scores était rarement mise à jour. Les logements ont posé des problèmes, car les organisateurs ont imposé les hôtels, ce qui a conduit les joueurs belges à se retrouver à dormir sur des canapés convertibles, ce qui est peu convenable pour une compétition internationale.

Un format peut attrayant

Nous exprimons également des regrets quant au manque de nouveauté des matchs en phase finale, qui ont été marqués essentiellement par des remakes de confrontations déjà vues la veille. Cela a affecté l’attrait du tournoi et les potentiels surprises. Il aurait été plus captivant d’assister à d’autres rencontres telles qu’un affrontement entre les États-Unis et l’Angleterre, ou encore entre l’Allemagne et la Belgique. Selon nous, en analysant le dernier carré et la finale, la Belgique a semblé être plus forte que l’Allemagne, ce qui aurait pu considérablement influencer le classement et permettre pourquoi pas une rencontre d’anthologie pour finir le tournoi.

L’arbitrage a été affecté par un effectif très limité, entraînant ainsi un grand nombre de rencontres à être arbitrées par des arbitres américains, ce qui suscite des inquiétudes concernant le respect du fair-play. Bien que les arbitres se déclarent neutres et soient acceptés par les deux équipes, il demeure toujours un potentiel risque de partialité inconsciente dans de telles circonstances.

En somme, nous avons vu de très beaux matchs entre de très belles équipes, mais avec une organisation un peu chaotique dans un lieu qui a avantagé surtout les équipes d’Amérique du Nord. La difficulté d’accès pour de nombreuses équipes a entraîné d’énormes dépenses, expliquant l’absence de certaines nations. J’ai donc pris moins de plaisir à suivre cette compétition contrairement à l’ EQC D1 même si tous les matchs n’étaient pas retransmis. J’espère que ma prochaine expérience de coupe du monde sera plus agréable à suivre et que l’organisation sera à la hauteur de l’événement.

Découvrir et revoir la compétition

Si vous avez manqué la compétition ou si vous souhaitez revoir certains matchs, les rediffusions sont disponibles sur la chaine youtube de l’IQA. Vous pouvez également consulter tous les résultats sur leur site (lien ici), ainsi que sur un Google doc qui présente de manière plus claire le tableau des phases finales.

Les regards se tournent maintenant vers la Nation Cup, qui se déroulera les 7 et 8 octobre à Salou, en Espagne. Cet événement réunira 19 équipes, offrant ainsi aux nations qui n’ont pas pu participer à la compétition de Richmond l’opportunité de participer à un tournoi international.

Le Classement de la compétition

Source : IQA WorldCup