Enchère – 7 tomes de Harry Potter signés par J. K. Rowling invendus
Les enchères de premières éditions de la saga Harry Potter sont réputées pour battre des records. Celle-ci a pourtant tourné au fiasco. Sept tomes, tous des premières éditions, et tous annoncés comme signés de la main de J.K. Rowling, étaient mis en vente. Le vendeur espérait obtenir entre 100 000 et 150 000£… il est reparti bredouille !
L’échec a fait grand bruit. Après tout, un seul exemplaire du premier tome a parfois décroché un prix plus élevé que celui attendu pour l’intégralité de la collection.
Certains ont suggéré que les personnes intéressées n’auraient pas entendu parler de la vente. C’est hautement improbable. En effet, une partie des bénéfices de la vente devait revenir à l’association de J. K. Rowling, Lumos. L’association et l’autrice avait donc relayé l’annonce de la vente, ce qui est très rarement le cas ! Christie’s, la maison de vente, dispose également de réseaux pour contacter les potentiels acheteurs. Ce n’est donc pas une question d’information.
Une question de confiance
S’agit-il dès lors d’un « boycott » fondé dans la « cancel culture » comme certains l’ont suggéré ? Soyons clairs : rien ne le laisse penser. En réalité, personne n’a souhaité prendre le risque d’acheter cette collection aux origines douteuses.
Tout d’abord, elle était mise en vente par la Librairie Lello, installée à Porto, qui a attiré les touristes pendant des années en affirmant avoir inspiré J. K. Rowling lorsqu’elle vivait au Portugal. Cette série de premières éditions était exposée dans la librairie pour renforcer encore le lien avec la saga… jusqu’à ce que, il y a deux ans, l’autrice dénonce elle-même la supercherie en affirmant qu’elle n’avait jamais mis les pieds dans cette établissement ! Autant dire que cela n’aide pas à faire confiance au vendeur.
Cependant, s’il est surprenant de voir Rowling s’associer à un commerce qu’elle a dénoncé quelques mois plus tôt… le vrai problème est encore ailleurs. En effet, plusieurs fans, experts en signatures de Rowling, étaient formels : les autographes des tomes 1, 3 et 5 sont des faux ! Ils ont contacté Lumos, Christie’s et l’équipe de J. K. Rowling pour les alerter…
… en vain ou presque. En effet, le tome de Harry Potter et l’Ordre du phénix a été « remplacé » par un autre, ce qui suggère qu’il y avait bien une contrefaçon dans le lot à l’origine. Les deux autres livres dénoncés, en revanche, n’ont pas été échangés.
Le premier tome, l’édition ayant la plus forte valeur, était la raison principale pour laquelle acheter cet ensemble au prix demandé. Il est donc logique que tout acheteur se soit tenu éloigné de cette vente, dès lors qu’il y avait un doute légitime sur son authenticité !
Un art délicat
Expertiser une signature est un processus complexe. Certaines signatures peuvent être authentiques mais issues d’une édition ultérieure (la page de garde est découpée et insérée dans un livre plus ancien). Les faussaires utilisent parfois la technologie pour reproduire à l’identique une signature, et il faut alors connaître la source de leur copie pour pouvoir l’identifier. Même les experts de grandes maisons de ventes peuvent se faire avoir, car ils ne disposent pas de tout l’historique nécessaire pour identifier les anomalies.
Néanmoins, dès lors que plusieurs personnes avec de l’expérience ont dénoncé la contrefaçon, nous serions en droit d’attendre que l’autrice et son équipe interviennent. Surtout quand on sait que Rowling avertissait les fans sur les fausses signatures en 2016 et qu’elle a participé à la promotion de cette vente !
L’échec de cette vente n’est donc pas lié à une quelconque polémique, mais les circonstances de celles-ci ont, une nouvelle fois, écorné l’image de l’autrice. « J’ai perdu confiance en l’équipe de Rowling » indique ainsi Le Potter Collector.
Sources : The Pottercollector, Christie’s, porto.pt, mugglenet, Lumos