Le nouveau Pottermore sera design et pour ‘adultes’
Dites au-revoir aux formes étranges de l’ancien site Pottermore, la nouvelle version se veut design, simplifiée, accessible sur tablettes et smartphones ; c’est d’ailleurs premièrement pour ces supports qu’elle a été construite. Cette nouvelle approche fera plaisir à ceux qui se servent du site uniquement pour son aspect “encyclopédique” car elle s’accompagne d’un référencement des contenus inédits de Pottermore par les moteurs de recherche et une navigation simplifiée au travers de ces textes. Par ailleurs, les possibilités technologiques des écrans tactiles devraient être exploitées à l’avenir.
L’idée d’une refonte part également d’un constat que nous avions fait nous-même il y a plusieurs années, comme l’explique la Présidente de Pottermore, Susan Jurevics : le public visé n’était pas le bon. Le site veut changer son cœur de cible, ne désirant plus introduire de nouveaux lecteurs à “la marque Harry Potter”, pour plutôt faire plaisir aux fans de longue date qui souhaitent explorer l’univers plus en profondeur.
Jurevics explique qu’avec le public cible originelle, les enfants, tout était simplifié et tourné autour du jeu : il était très facile de collecter les contenus (un aspect que nous avons souvent souligné et critiqué). Mais ça devrait changer.
Tout ça sans oublier l’arrivée des Animaux Fantastiques et de L’Enfant Maudit, mais aussi le désir de J.K. Rowling d’écrire plus de textes tels que ceux de la Coupe du Monde de Quidditch 2014 qui ne s’inscrivent que difficilement dans la narration linéaire prévue. La plateforme veut donner à l’auteur plus de liberté en matière de création de contenu, ce qui se reflète dans le nouveau logo basé sur son écriture manuscrite.
Pottermore se devait de finir la diffusion des livres rapidement (à nos yeux, de manière bâclée) afin de mettre fin à sa narration linéaire. La nouvelle version n’invitera plus à la lecture chronologique car “ce n’est pas ainsi qu’on parcourt un site internet”. Si le contenu issu des livres sera encore présent, il devrait y avoir “trois fois plus” de contenu inédit, selon Anna Rafferty, directrice du contenu créatif, et des centaines de milliers de “première page”. Une encyclopédie, en somme.
L’idée est donc bonne : corriger le tir quant au public visé; s’adapter aux nouvelles technologies; offrir un accès plus facile aux textes inédits; et offrir des textes sur l’univers étendu…
Mais il y a toujours un “mais” avec Pottermore. Cette évolution implique que les visuels des films viendront désormais se mêler aux illustrations originales. Car la vision va encore au-delà du contenu neuf : le contenu additionnel ne viendra pas que de J.K. Rowling ! L’idée est de s’ouvrir aussi aux autres formats de la saga : il y aura donc du contenu fourni par Warner Bros., basé sur la nouvelle édition illustrée par Jim Kay… permettant à ceux-ci de mieux vendre leurs produits [[“Pottermore will now provide greater opportunities for other franchisees to market their own Harry Potter-related content”.]], tout en faisant de Pottermore le cœur du Potterverse, avec une quantité d’informations jamais vue.
Du côté des doutes subsistants, il y a en plus les informations contradictoires qui circulent : alors que l’équipe confirmait récemment la disparition des maisons et baguettes, une annonce cohérente avec l’évolution présentée, les community managers affirmaient le contraire il y a quelques heure. Il a même été répété que le test Patronus arrivera bien comme prévu depuis des mois… On sait également que ce site ne sera pas disponible en français dans un premier temps.
Une chose est sûre, Pottermore ne tient pas à son public de “jeu de rôle”. La président a ainsi affirmé que “quelques fans voudront garder cet aspect de l’expérience, avec un environnement immersif mais, honnêtement, il y a une myriade de communautés où ils peuvent déjà faire ça”.
En conclusion, il paraît évident que Pottermore change son fusil d’épaule et que certaines évolutions seront extrêmement positives… cependant, il est regrettable que ce changement soit un “tout ou rien”. On dira que nous ne sommes jamais contents, mais les illustrations uniques au site constituaient une grande partie de son attrait ; bien que les textes inédits nous amusent plus que les duels ou potions, il nous paraissait préférable d’améliorer ses aspect pour les rendre attrayants plutôt que de les supprimer comme cela semble être le cas…
Et puis, si le contenu était trop facile d’accès avant, le sera-t-il moins à présent ? Le site semble vouloir abandonner l’aspect jeu, quitter Poudlard, mais garder des tests et des interactions. La confusion semble régner quant à ce qui doit rester et ce qui doit disparaître.
Nous sommes fixés sur le nouveau visuel, sur les raisons du changement, et sur ce qu’il pourrait apporter à l’avenir… mais nous sommes mitigés quant à l’implémentation.
Source The BookSeller.