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La société magique est-elle respectueuse de la nature ?

L’écologie est une urgence absolue pour les Moldus. Le destin de la nature, à travers la préservation de l’environnement, préoccupe nos dirigeants. Trouve-t-on un écho de ces questions chez les sorciers ? 

La vie sauvage chez les sorciers

La nature, dans son état le plus brut, occupe, pour sûr, une place importante dans la société magique telle que nous la connaissons. Volontairement mise à l’abri ou au contraire indomptable, la saga nous en offre plusieurs représentations.

La faune sauvage, puissante et libre

Il existe au sein de la saga Harry Potter, une nature sauvage. La vraie nature, où l’homme n’est pas au sommet de la chaîne alimentaire. Où il n’a pas tous les droits mais où au contraire d’autres codes s’appliquent. Chez les Moldus, ce type d’espace encore dénué de l’empreinte humaine devient de plus en plus rare. Dans la saga, nous en côtoyons certains.

La Forêt interdite, installée dans le parc de Poudlard, en est sans doute le meilleur exemple. Dès leur rentrée en première année, on avertit les élèves de la dangerosité de cet espace.

La forêt est un topos récurrent en littérature. Obscure, mystérieuse, c’est le lieu de tous les possibles. Au sein de la Forêt interdite, l’humain passe au second plan. C’est sans doute de là que vient le danger. En effet, la puissance de la nature et de la magie y atteignent leur paroxysme.

À Poudlard, les professeurs, de puissants sorciers et sorcières, acceptent que cet espace ne leur appartienne pas. Il constitue un lieu de liberté pour les êtres non-humains. L’autorité de l’école ne s’y applique pas ou, du moins, partiellement, comme pour le cas des centaures. Cet endroit rappelle aux sorciers qu’ils ne sont pas surpuissants et prend à ce titre toute sa place dans l’espace éducatif qu’est Poudlard. Il est là pour contrebalancer la toute-puissance que peut ressentir un adolescent qui découvre la magie. 

Le cas du lac de Poudlard, dans lequel Harry plonge lors de la deuxième tâche du Tournoi des Trois Sorciers, est similaire à celui de la Forêt interdite. À nouveau, les sorciers sont démunis dans cet espace où des êtres évoluent selon leurs propres codes, qui ne sont pas ceux des humains. Sans magie, tous les hommes, a priori, seraient égaux dans ce genre d’endroit. 

 Une préservation volontaire 

Les sorciers ont à cœur de préserver la nature sauvage, tout comme les Moldus, grâce à des réserves naturelles. Une vraie preuve de la présence d’une écologie conscientisée. Ces dernières permettent notamment de cacher aux yeux du monde les espèces magiques. Dans le manuel Vie et Habitat, on mentionne des « régions entières qui ont été rendues incartables ». C’est notamment le cas de la réserve naturelle des dragons de Roumanie, où travaille Charlie Weasley. Cette dernière est la plus grande du monde. Elle permet aux animaux de se reproduire et de se nourrir dans un habitat naturel. En même temps, les populations sont surveillées, étudiées, répertoriées par des chercheurs. Leur existence est donc essentielle.

Une nature asservie

Cependant, les sorciers n’hésitent pas à asservir d’autres êtres vivants. Nombreux sont les exemples de créatures que les sorciers réduisent à de simples serviteurs.

L’usage des animaux et autres créatures dans les pratiques magiques 

L'usage des animaux et autres créatures, entre magie et écologie.

Par asservissement, entendons l’utilisation d’êtres vivants par les sorciers, avec ou sans leur consentement. Le sorcier, comme tout homme, peut penser parfois qu’il est en droit de disposer de ces derniers, à sa guise. À ce titre, plusieurs formes d’asservissement existent.

Prenons l’exemple des chouettes et des hiboux. Une fois adoptés, ces derniers servent à livrer le courrier. Mais on ne place pas les animaux en cage (sauf chez les Dursley), ils vont et viennent, même une fois l’école finie. La fonction de « postier » ressemble plus à un service rendu. Prenons le cas de Hedwige : elle sait d’instinct ce que le sorcier attend d’elle. Le cas de la chouette est un bel exemple de symbiose entre l’homme et l’animal. Mais il semble faire figure d’exception dans la saga.

On peut considérer le cas des dragons lors du Tournoi des Trois Sorciers. Le but du jeu est de leur dérober l’œuf qu’ils protègent. Or, la protection de leurs œufs est instinctive chez ces animaux. Les sorciers provoquent ces bêtes, privées de leur capacité de voler. On considère l’animal comme un objet. Volontairement agacé, pour le simple divertissement des sorciers. Avant l’épreuve, les dragons sont de plus enchaînés, placés dans des cages. La provenance de ces dragons laissent, qui plus est, grandement à réfléchir… Nous évoquions à l’instant la réserve de dragons en Roumanie. Et c’est justement là que les animaux ont été “empruntés”.

Cette dégradation de la condition animale apparaît dans la magie en elle-même. On entraîne les élèves à transformer leur animal de compagnie en objet lors du cours de métamorphose [dans les films]. Ou à projeter un serpent vivant sur son adversaire avec le sort Serpensortia. De même, pour le sort Crache-Limace dont Ron fait l’objet. S’il est désagréable de vomir des limaces, il doit aussi être pénible pour elles d’être régurgitées et de patienter dans un seau en attendant que quelqu’un les remette dans l’herbe. On peut aussi évoquer le fait qu’un animal de compagnie soit présent sur la liste de fournitures scolaires, au même titre que des livres et des chaudrons.

La fabrication des baguettes magiques est aussi à l’image de cette ambiguïté. Certaines sont en effet fabriquées à base de ventricule de cœur de dragon, de crin de licorne ou encore de plume de phénix. Il est donc convenu que l’on tue des animaux pour utiliser leurs organes au profit d’un objet dont seul l’humain aura le bénéfice. En effet, si les sorciers possèdent a priori la même baguette toute leur vie, la fabrication de ces dernières nous montre qu’ils n’hésitent pas à utiliser les matériaux les plus nobles, donc souvent les plus discutables.

L’ambiguïté autour de la botanique 

    Les plantes comme une ressource 

Les sorciers voient les plantes, magiques ou non, comme une véritable ressource. 

Abondamment utilisées dans leurs potions, elles font ainsi souvent partie des protocoles de soins de madame Pomfresh. Cet usage de la botanique dans la médecine inscrit définitivement l’école dans une époque aujourd’hui révolue. À noter en effet qu’en France par exemple, personne ne peut se prétendre légalement herboriste. Le métier est en effet extrêmement réglementé et seul un docteur en pharmacie peut suivre une formation pour être nommé herboriste. On utilise tout de même certaines plantes dans les médicaments. Mais on leur préfère les principes actifs issus de la nature des molécules de synthèse plus simples à fabriquer et moins coûteuses.

Pour revenir aux baguettes magiques, on peut aussi noter que toutes sont issues d’un matériau naturel, sain et biodégradable : le bois. De plus, les sorciers sont supposés garder leur baguette de leurs 11 ans à la fin de leur vie, si cela est possible. On peut donc imaginer que les sorciers gèrent intelligemment leurs forêts, afin de ne pas créer de déforestation importante ou altérer sur le long terme leur parc forestier.

     Le pouvoir des plantes, une magie du quotidien

En dehors de leur usage curatif, les sorciers utilisent les plantes en toute confiance. On peut citer l’exemple du Filet du Diable, qui doit freiner l’accès à la pierre philosophale dans le premier tome de la saga. Le professeur Chourave l’a elle-même placé en rempart. Le professeur fait confiance aux propriétés de la plante, qui dispose d’une intelligence qui lui est propre. On peut aussi citer le Saule Cogneur, ou encore le labyrinthe végétal lors de la dernière épreuve du Tournoi des Trois Sorciers. Les plantes sont définitivement des artefacts puissants dans le monde des sorciers. Ces derniers le savent et mettent régulièrement leurs qualités à profit.

Une faible empreinte écologique

Intéressons-nous, à présent, aux différentes sources de pollution qui existent chez les sorciers. Et voyons, peut-être, comment ces derniers arrivent à les contourner. 

La sobriété énergétique 

On parle de sobriété énergétique lorsque l’objet, quel qu’il soit, être vivant, construction, véhicule, émet une empreinte carbone si faible qu’elle est quasiment nulle. Différents exemples nous permettent de supposer que la société magique fait preuve de sobriété énergétique à l’égard de l’environnement et donc d’un mode de vie en adéquation avec l’écologie.

Si l’on compare le mode de vie des sorciers avec celui des moldus, les sources de pollution en tout genre sont quasiment inexistantes chez eux. Et la liste de leurs habitudes vertueuses est longue. 

La pollution de l’air chez les sorciers est très minime : ils n’utilisent pas de voitures, mais des balais volants. Ils ne connaissent pas les avions, les hélicoptères… Mais leur préfèrent les navires, les bus magiques (tels le Magicobus), les carrosses, les Sombrals, Portoloins ou transplanage, que l’on qualifierait de modes de transport doux, car leur impact écologique est très (très) faible. 

Le Poudlard Express est un des rares contre-exemples. La pollution engendrée par les trains à vapeur (dont le principe repose sur la combustion du charbon dont la fumée est rejetée dans l’air) est considérable. Cela dit, l’école n’utilise pas quotidiennement le train, mais uniquement lors des vacances scolaires. La majorité des élèves de Poudlard l’emprunte, ce qui rentabilise le trajet et réduit l’empreinte carbone individuelle.

En terme de pollution de l’air, nous n’avons comme réelle information que la façon dont les sorciers se chauffent. En effet, on mentionne à plusieurs reprises des cheminées dans le récit. Les sorciers ne semblent pas connaître le chauffage électrique, le fioul ou encore le gaz.

Pour étudier l’empreinte carbone de la société magique, nous pouvons aussi nous intéresser aux pratiques exercées au sein du collège de sorcellerie de Poudlard, qui nous donne un aperçu du quotidien des sorciers, à tous les niveaux. L’école entre aussi dans cette logique d’un impact carbone extrêmement faible. Les élèves disposent de cheminées dans leur salle commune. Et nous savons aussi que, comme au Moyen-âge, on a suspendu au moins une tenture au mur. Par soucis esthétique ou pratique, la Dame à la licorne habille les murs de la salle commune des Gryffondor. 

 L’usage de l’électricité étant impossible dans des lieux aussi chargés de magie, Poudlard, le Ministère de la magie et la plupart des habitations sorcières semblent s’en passer très bien. Les sorciers n’ont donc pas besoin de bâtir de centrales, de tous types, ce qui évite leurs impacts néfastes.

On peut également évoquer l’immense source de pollution que représente le stockage des données et le numérique, totalement absente du monde des sorciers. Ces derniers n’ont pas de téléphone, pas d’ordinateur. La bibliothèque de l’école suffit à leur fournir toutes les informations dont ils ont besoin. 

Pour ce qui est des repas, les élèves s’en tiennent, la plupart du temps, à ce que les elfes des cuisines leur mettent dans l’assiette. Leur alimentation est variée et contient de la viande. On sait que Hagrid a un potager, capable de fournir chaque année les citrouilles pour l’école lors de la fête d’Halloween. Il élève également des poules. L’école dispose aussi de serres où on cultive des plantes. Elles servent pour les potions et l’infirmerie : Poudlard semble fonctionner en totale auto-suffisance.  La famille Weasley empreinte le même chemin, mais sans doute pour des raisons plus économiques.

Société magique, société de consommation ?

La société magique semble être restée dans une forme de décroissance, semblable à celle de la société moldue jusqu’au début du XXe siècle, avant la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’explosion de la société de consommation et tout ce qu’elle a entraîné dans son sillage (émergence du plastique, émergence des notions de gaspillage, prémices de la mondialisation, etc.) La société magique est bâtie sur un tout autre modèle. Les sorciers sont en effet éloignés de la société de consommation telle que nous la connaissons. 

Au quotidien, nous pouvons par exemple prendre la façon dont ils se procurent des vêtements, ou du matériel scolaire. Nous n’avons pas connaissance de virées shoppings dans des magasins de type fast-fashion comme nous en avons beaucoup chez les Moldus, et les chaines semblent inexistantes. En revanche, nous savons qu’avant la rentrée les sorciers vont pour la plupart se fournir chez Madame Guipure, une boutique de prêt-à-porter pour les mages et sorciers, ou encore chez Tissard et Brodette. Ces deux boutiques indiquent justement que les vêtements sont prêts à être portés, on peut donc imaginer qu’il existe une forme d’industrie textile dans la société magique, mais la consommation semble tout de même être plus que raisonnable. Nous avons aussi l’exemple de la famille Weasley, qui a opté pour des vêtements cousus mains, avec des matériaux durables comme la laine.

Le fait que l’école impose le port d’un uniforme permet aussi aux sorciers de limiter leur consommation de vêtements. D’ailleurs, on utilise les robes d’école plusieurs années de suite. On sait pourtant que certains sorciers sont très soucieux de leur image, et que la mode compte beaucoup pour eux ; c’est le cas par exemple de Gilderoy Lockhart. Il incarne le people par excellence, et doit sans doute faire la une de l’équivalent des tabloïds moldus.

La production et l’alimentation, deux points clés en matière d’écologie 

Écologie ou opulence ? La notion de gaspillage chez les sorciers.

La société magique semble être à mi-chemin entre deux modèles, l’écologie et en même temps une certaine forme d’opulence. 

Dans leur consommation, en règle générale, les sorciers semblent adeptes de la simplicité et on se rapproche de l’idée de consommation en circuit court et du zéro déchet. Le plastique est absent de la société sorcière, et lorsque les élèves vont dans les boutiques de Pré-au-lard, comme chez Honeydukes, les bonbons sont vendus en vrac, ou dans de petites boîtes en carton.

La présence de jardins potagers est également un bon indicateur du rapport qu’entretiennent les sorciers à la nature. Le jardin demande un investissement, de temps et de patience, mais il apporte aussi beaucoup en retour. C’est un gage de qualité et de proximité, deux notions qui ne sont pas étrangères à l’écologie.

Si on transposait Poudlard chez les Moldus, un établissement de ce type pourrait difficilement permettre à ses élèves de la nourriture issue des jardins du château. On sait que le potager de Hagrid n’est pas la source d’approvisionnement exclusive de Poudlard, mais c’est tout de même un début ! 

Il reste cependant un gros point noir à porter au tableau des scores : le gaspillage ! Les élèves sont bercés dans l’opulence, ce que Harry ne manque pas d’apprécier, n’ayant connu que les restrictions de sa tante. Mais que deviennent les restes ? Laissons à la magie le bénéfice du doute, et présumons qu’ils sont conservés et réchauffés. Après tout, l’alimentation est assez peu variée et ce sont les mêmes repas qui tournent en boucle. Ou peut-être sont-ils donnés aux troupeaux ou utilisés en engrais…

Conclusion

Le rapport que les sorciers entretiennent avec la nature est complexe. Leur mode de vie est relativement écologique, sans doute d’abord par effet de contraste avec la société moldue moderne. Mais pour ce qui est de leur rapport avec l’environnement, il est ambigu. Il existe un respect du monde animal, que certains de leurs actes remettent cependant complètement en question. En cela les sorciers et les moldus agissent de la même manière et cette attitude révèle un point commun aux deux sociétés au début des années 2000 : l’absence de questionnement. 

Notre regard de 2022 ne peut évidemment pas nier ces incohérences, et en même temps envier cet univers où nos ennemis tels que le plastique, le pétrole et la surconsommation, n’existent pas…

Mots-clésécologie
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