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Houleux débat à l’institut de Salem, la Gazette du Sorcier , le 12 avril 1992

Cet article, traduit par Alana et Androcus , est sorti en 1992 dans the New York’s Wizard.

Il marque la première implication du Ministère de la Magie américian dans l’éducation. »


L’affaire a provoqué une tempête dans notre pays[[Les ètats-unis d’Amérique-NDLR]]. En effet, le Ministère de la Magie lui-même a du trancher le débat houleux qui agitait depuis plusieurs mois le conseil d’administration du prestigieux Institut de Salem. Il s’agit là d’une première. En effet, jamais le pouvoir politique n’était encore intervenu dans la gestion interne des écoles de Magie des Etats-Unis. Cette intervention fera t-elle jurisprudence ?

Tout a commencé par une nouvelle demande auprès du conseil d’administration au sujet du cours de Vaudou. A plusieurs reprises au court des vingt dernières années, un groupe de parents d’élèves regroupé en lobby, a réclamé que cette option, accessible à partir de la quatrième année des étudiants, devienne un matière principale de l’enseignement, dès la première année. A chaque fois le conseil d’administration a répondu par un refus, mais aujourd’hui, il est divisé sur la question, et elle n’a pu être tranchée. Le président a donc fini par s’en remettre au Ministère, ce qui a déclanché une nouvelle polémique, de la part des professeurs cette fois.

L’option Vaudou est une des matières les plus prisée de l’Institut de Salem. En effet, elle connaît de plus en plus de succès. « Plus de la moitié des élèves l’ont choisi cette année. » explique Madame Gogol, la titulaire de la chaire de Vaudou. « Cela n’est pas spécifique à notre école, ce phénomène se retrouve dans les autres écoles du pays, mais pas à ce point. Il devient difficile de la considérer comme une simple option. Nous avons du refuser des élèves et les diriger vers d’autres options, car on ne pouvait en accueillir autant. Nous craignons qu’ils s’y exercent en cachette pour combler leur frustration, ce qui pourrait être très dangereux. »

Les inquiétudes de Madame Gogol renvoient à une triste histoire qui entacha la réputation de l’Institut. Il est impossible de savoir si l’affaire des Poupées de Salem, qui a défrayé la chronique il y a quinze ans, a influé sur l’attitude du Ministère. On se souviendra qu’un groupe d’étudiantes de dernière année avait monté un réseau de possession au nez et à la barbe des professeurs, provoquant de graves accidents et entraînant presque la mort d’un élève. Les quatre jeunes filles mises en causes se sont faites discrètes et n’ont pas voulu répondre à nos questions, malgré les rumeurs qui accusaient deux d’entre elles d’être des apprenties-Mangemort.

« Il faut reconnaître la réalité des choses et donner plus de poids à une matière plébiscitée par les élèves eux-mêmes, et par leurs parents ! » martèle encore le professeur, qui s’est activement engagé dans le débat. La nomination d’un assistant pour pallier au problème d’effectifs pour l’année prochaine ne semble pas être suffisant aux yeux de Madame Gogol, ni d’une partie des parents d’élèves. Il s’agit en fait d’une véritable campagne de promotion du Vaudou. Ce à quoi la Directrice de l’Institut, Miss Duroc, est très opposée. « De tels débordements n’ont pas leur place dans notre travail. Le Vaudou est une matière optionnelle et le restera. Nous ne pouvons rogner sur les autres matières, notre ligne de conduite a fait la réputation de notre enseignement depuis des siècles, il est hors de question d’en changer. »

La directrice regrette ce mouvement de la part des parents d’élèves et des enseignants, qui citent l’exemple des écoles africaines où la matière est l’une des plus importantes. « C’est une question culturelle et donc très délicate. Pourquoi donnerions-nous plus de poids au Vaudou, juste pour suivre la mode ? Quelques parents d’élèves d’origine indienne réclament à présent la même chose pour les Invocations, une discipline fortement modelée par leur culture. Mais nous devons rester un pays égalitaire et multiple. Le melting-pot est notre culture, nous ne pouvons donner plus d’importance à une forme de magie plutôt qu’une autre. »

La directrice ne cache pas son mécontentement envers la décision du conseil d’Administration qui a mis le problème entre les mains du Ministère. Selon elle, si la décision était celle à prendre, elle incombait à l’établissement en premier lieu. Selon certaines sources, la directrice aurait une répulsion personnelle pour le Vaudou, ce qui n’est guère surprenant puisqu’une de ses nièces fut victime des Poupées de Salem.

La fascination pour le Vaudou semble donc avoir de beaux jours devant elle. Reste à savoir comment les professeurs gèreront la crise.

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