Préface de J.K Rowling pour ‘The Little Big Things’ : traduction intégrale
Il y a quelques mois, nous apprenions que J.K Rowling préfacerait le livre The Little Big Things de Henry Fraser, un jeune garçon devenu tétraplégique suite à un accident, qui s’épanouit désormais dans la peinture et l’écriture. Il a notamment réalisé le portrait de Newt Scamander que vous pouvez remporter en soutenant la dernière campagne de Lumos, l’association caritative fondée par J.K Rowling qui vient en aide aux enfants institutionnalisés.
Son ouvrage est sorti le 7 septembre dernier, et grâce à Amazon, nous pouvons en lire un extrait, dont l’intégralité de la préface de Rowling, que nous avons donc traduite en français. Elle est à découvrir ci-dessous.
« Henry Fraser est une des personnes les plus incroyables qu’il m’a été donné de rencontrer.
Avant l’accident qui a bouleversé sa vie, Henry était intelligent, talentueux, et beau garçon, ce que la plupart d’entre nous s’accorderont à considérer comme un très bon début dans la vie. Les circonstances n’avaient alors pas encore mis en lumière à quel point Henry était un être exceptionnel. Puis, il est parti en vacances avec ses amis, a plongé dans l’océan, et sa vie a basculé en une fraction de seconde.
J’ai eu connaissance de l’histoire d’Henry par hasard. Je consultais simplement le site internet du club de rugby de Saracens, pour vérifier un détail à propos d’un match mentionné dans un roman policier que j’étais en train d’écrire. L’histoire d’Henry a capté mon attention et, dans la grande tradition des romanciers qui font des recherches, j’ai immédiatement abandonné ce que j’étais censée faire pour lire quelque chose de bien plus intéressant.
Quelques semaines plus tard, mon ami et agent Neil Blair a commencé à me raconter l’histoire d’un jeune homme qu’il venait de prendre parmi ses clients. L’histoire me semblait familière. « Neil, ce ne serait pas Henry Fraser par hasard ? »
Alors, en usant de l’excuse que nous partagions le même agent, j’ai contacté Henry. Nous avons discuté en ligne pendant un moment et nous sommes finalement rencontrés lors de sa première exposition, qui retraçait l’évolution de sa pratique de la peinture avec la bouche, de ses premiers dessins à ses magnifiques tableaux, remarquablement aboutis. Ce soir-là, il a prononcé un discours qui, j’en suis certaine, restera en mémoire de tous ceux qui l’ont entendu. Son honnêteté, sa modestie, le flegme avec lequel il a raconté son accident et comment il s’était adapté pour profiter au mieux d’une vie à laquelle il ne s’attendait pas, étaient stupéfiants.
Je suis Henry sur Twitter et discute régulièrement avec lui par message privé. La plupart des gens répondent à son histoire de la même manière que moi ; avec une admiration teintée d’émerveillement. Mais parfois, je le vois faire face à un tout autre genre de réaction. Une femme lui a un jour dit qu’il avait été puni pour sa stupidité de s’être jeté dans l’océan de la sorte. Un homme l’a accusé d’être un imposteur ; comment pourrait-il utiliser Twitter s’il était véritablement paralysé ?
On peut presque sentir la peur dans ces commentaires indésirables. Accepter la véracité de l’histoire de Henry implique de réfléchir à des défis et des privations que certains jugent trop terrifiants pour seulement les envisager. Le blâmer de la sorte est une façon d’essayer d’ignorer le simple fait que l’existence d’une personne puisse subir des changements soudains, inévitables, et irréversibles.
Nous autres, êtres humains, sommes plus fragiles que nous aimons le croire. Le destin a poussé Henry Fraser dans une voie pour laquelle aucune préparation n’était possible. Il a dû trouver sa façon bien à lui de rendre sa vie digne d’être vécue, et s’est ainsi révélé être une personne dotée d’une persévérance, d’une force, et d’une sagesse extraordinaires.
Il repousse ses limites tant physiques que mentales ; il va au-delà des espérances à tous les niveaux ; il récolte de l’argent pour des causes qui lui tiennent à cœur et, avec chaque tableau, chaque dessin qu’il réalise, son art se révèle de plus en plus abouti.
Par-dessus tout, Henry est la preuve vivante que l’acceptation de soi et l’aspiration ne sont pas mutuellement exclusives. Combien d’entre nous peuvent dire qu’ils acceptent leur quotidien tel qu’il est, tout en vivant leur vie pleinement ? Il est compréhensible de s’emporter contre certaines limites auxquelles nous faisons face ; mais parfois, nous les transformons en excuses pour éviter d’agir, pour ne pas donner le maximum de nous-mêmes : pour nous, pour les autres, pour le monde.
Henry est toujours intelligent, talentueux et beau garçon, mais il est désormais quelque chose de plus, quelque chose de rare : quelqu’un de remarquablement exemplaire. C’est une personne admirable, non pas en raison de ce qui lui est arrivé, mais pour ce qu’il a réalisé. Ce livre n’est que son dernier exploit en date, et personne ne doute qu’il y en aura bien d’autres à venir. Je suis très fière de le compter parmi mes amis.
J.K. Rowling. »
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