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L’Exposition Harry Potter à Paris : tops et flops

La nouvelle exposition Harry Potter ouvrait ses portes à Paris le 21 avril dernier. La Gazette a eu la chance de visiter l’exposition lors de la présentation à la presse, l’occasion pour nous de revenir sur les points forts et les points faibles de ce nouveau format. Pour en apprendre plus sur le déroulé de la visite, vous pouvez retrouver notre compte-rendu de visite lors du passage de l’exposition à Vienne.

Pour rappel, cette exposition Harry Potter est différente de celles qui s’était déjà arrêté à Bruxelles en 2016 et Paris en 2015. Si les costumes et accessoires sont toujours présents, ils sont moins nombreux et plus secondaires. Le but n’est plus aujourd’hui de donner un aperçu des coulisses du tournage : les « Studio Tour » de Londres, Hollywood, et bientôt Tokyo, sont là pour ça.

Alors, quelles surprises nous réservent cette nouvelle édition, et y avons-nous gagné au change ?

Top – Les environnements

Les environnements sont au cœur de l’expérience. Ils ne sont pas toujours parfaits, bien entendu, mais ils sont beaucoup plus élaborés que dans la première exposition. Ici, chaque salle est pensée pour contribuer à une atmosphère, une ambiance… Les quelques costumes et accessoires authentiques sont placés dans un contexte plus large, installé comme un véritable décor.

Lors de l’exposition précédente, les visiteurs étaient véritablement observateurs. La première salle de l’exposition mélangeait plusieurs mises en scènes : dortoir de Gryffondor, Salle de défense contre les forces du Mal, potions… Ici chaque thématique a son espace : une salle de potions, une salle de divination, une serre de botanique… dans lesquelles les fans se retrouvent acteurs.

Quand les ajouts ne servent pas à reproduire une salle de Poudlard, ils contribuent malgré tout à l’atmosphère des lieux. Le retourneur de temps géant, suspendu dans un espace de circulation autrement sans véritable intérêt, vient apporter la touche nécessaire pour renforcer la thématique de ce dégagement sur les transports magiques (entre deux deux cheminées, un portoloin, et juste avant la cabine téléphonique du Ministère de la magie). Le vif d’or géant qui surplombe l’espace dédié au Quidditch est impressionnant, tout comme le Magyar à pointes (taille réduite) à la sortie de la Forêt Interdite.

Indéniablement, c’est beau. Comme on dit aujourd’hui : « c’est très instagramable« .

Top – Au-delà des films Harry Potter

Contrairement à la plupart des expériences officielles proposées à date, l’exposition se permet un mélange des genres inédit. Ici, les costumes des films Harry Potter côtoient ceux des films Animaux fantastiques et de la pièce de théâtre Harry Potter et l’enfant maudit.

Les plus fins connaisseurs reconnaîtront même un clin d’œil à la plus grande boutique Harry Potter au monde (installée à New York) ! En effet, la maquette de Fumseck qui clôt l’exposition rappelle fortement celle qui survole l’un des rayons de la boutique. Juste avant d’entrer dans la boutique de l’exposition, la coïncidence est amusante.

Mais c’est surtout la juxtaposition des costumes et accessoires issus de différentes productions qui enrichit l’expérience. Placer le costume porté par Ombrage dans L’Enfant maudit devant le bureau ministériel souligne à quel point les deux œuvres sont cohérentes entre elles dans leur représentation du personnage. De même, les tenues de Scorpius et Albus Potter dans la vitrine Serpentard donne une dimension parfois presque historique.

Top – Les activités immersives

Déraciner un mandragore, lancer un souafle à travers un anneau de Quidditch… ce sont deux activités que proposait déjà la première exposition Harry Potter itinérante. Cette nouvelle exposition ajoute la composition de potions ; la possibilité de lire une prédiction loufoque dans une boule de cristal ; l’affrontement avec un épouvantard… et la collecte de points pour sa maison !

Chaque salle de l’exposition (ou presque) est pensée autour d’une interaction, plus encore qu’autour des objets exposés. Certaines ne sont que des points photos glorifiés, c’est un fait, et nous y reviendrons. Par exemple, les reproductions du bureau d’Ombrage, du placard sous l’escalier, ou le fauteuil de Hagrid, sont de simples décors. On retrouve ici l’aspect « instagramable » de l’exposition. Cependant, le fait de pouvoir se glisser dans le placard sous l’escalier, ou de s’assoir au bureau de la Grande Inquisitrice demeurent des opportunités amusantes et inédites qui permettent aux fans de s’immerger dans le monde magique.

A côté de ça, le système de bracelet électronique, qui personnalise l’expérience dans une certaine mesure, ouvre de nouvelles possibilités d’interactions. La fabrication de potions, notamment, est particulièrement bien réalisée, avec les fioles correspondantes qui s’allument lorsqu’un ingrédient est sélectionné. On s’amuse aussi à voir qui « dégaine » sa baguette le plus rapidement dans la reproduction du duel final entre Harry et Voldemort, pour déclencher l’animation. (En touchant la baguette simultanément, les éclairs de magie se neutraliseront ; tandis qu’un des deux l’emportera sur l’autre s’il a été plus rapide).

Flop – Un concept à peaufiner

Si les interactions sont un point fort de l’exposition, ce sont aussi par certains aspects l’un de ses défauts. Le potentiel de la technologie semble sous-exploité. Par exemple, les visiteurs ne reçoivent pas plus (ou moins) de points s’ils réalisent leur potion en 30 secondes ou en 10 minutes, tandis que lancer des sorts se résume à tracer un mouvement sur un écran.

Plusieurs salles s’enchaînent avec usage du bracelet au début de l’exposition, mais la deuxième moitié du parcours est beaucoup moins riche en activités ou en opportunités pour remporter des points. Scanner son bracelet pour voir son nom apparaître sur la carte du maraudeur au début est amusant et donne le ton de l’exposition, qui se veut immersive… finir la visite par un principe identique qui fait apparaître une photo avatar devant la pensine n’apporte rien !

Salle de la carte du maraudeur dans l'exposition Harry Potter (Harry Potter: the exhibition) à Paris 2023
Guettez votre nom sur la Carte du Maraudeur

Les points photos offrent des moments amusants. Malheureusement, ils ne remplacent pas les activités véritablement interactives. On a envie de tenter de réaliser toutes les potions ou de marquer dans tous les anneaux de Quidditch… Une fois qu’on a pris sa photo dans le fauteuil de Hagrid, c’est fini. Et certaines salles reposant entièrement sur le principe de photo op’, sans interactions véritables semblent, par conséquent, bien moins intéressantes.

Flop – Manque d’authenticité

Par ailleurs, malgré quelques décors très réussis, il se dégage de plusieurs éléments un sentiment d’artificialité. On y prête peu attention au début, dans les salles particulièrement soignées comme la serre de botanique… puis la magie s’effrite.

Les papiers tenus par les mannequins arborant les tenues des quatre champions du Tournoi des Trois Sorciers, m’ont semblé inutiles et particulièrement grossiers. Plus encore lorsqu’on m’a assuré qu’il s’agissait d’accessoires authentiques ! Et j’en suis venu à remettre en doute l’authenticité d’autres accessoires : le crochet du basilic exposé à côté du journal intime de Jedusor semble bien moins fin que celui que j’ai pu admirer au Studio Tour…

Par moment, même les éléments clairement crées spécifiquement pour l’exposition sont peu convaincants. Quand on compare les anneaux de Quidditch de l’exposition précédente (ronds, avec un faux gazon) et ceux de cette nouvelle édition (plats, avec du sticker au sol), l’impression de décor au rabais est fulgurante ! Pour une exposition qui mise sur l’immersion, c’est regrettable de ne pas avoir fait l’effort jusqu’au bout avec ce genre de détail. La cabane de Hagrid souffre également de la comparaison avec l’ancienne exposition.

L’expérience se perd parfois entre la réplique, l’immersif et l’authentique. L’exemple de vitrine des reliques de la mort est assez flagrant. On peut y observer la baguette de sureau et la pierre de résurrection, deux accessoires des films (en théorie)… tandis que l’espace dédié à la cape d’invisibilité est vide ! Un gimmick amusant sur le moment, mais qui pose question : si le but est de montrer des objets des films, pourquoi ne pas inclure celui-là ? Où se situe le réel de l’exposition ? Où commence la fiction de l’immersif ? En refusant de tracer une ligne claire et explicite, l’exposition oblige à se poser la question et attire l’attention sur ses artifices.

Infos pratiques

Au final, cette nouvelle exposition Harry Potter : the exhibition parvient à créer quelques moments magiques et surprenants, qui ne satisferont néanmoins pas tous les fans. Elle ne fait pas doublon avec le Studio Tour ou l’ancienne exposition, car elle mise sur un principe complètement différent. On devrait d’ailleurs plus parler d’expérience que d’exposition.

Salle de la Bataille de Poudlard dans l'exposition Harry Potter (Harry Potter: the exhibition) à Paris 2023

Pour vous rendre sur place et juger par vous-même :

  • Réservations sur harrypotter-exposition.fr
  • Durée de la visite : 1h à 1h30.
  • Où : Paris, Parc des Exposition – Porte de Versailles, pavillon 2.
  • Quand : du 21 avril 2023 au 1er octobre 2023
  • Prix : à partir de 19€ par personne

Plus de photos de notre visite

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