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Violence et horreur dans Harry Potter : le côté sombre du monde magique

Harry Potter est souvent présenté comme un livre pour enfants, ce qui n’empêche pas la saga de traiter de thèmes très sombres. Cependant, et paradoxalement, cette classification est aussi utilisée pour effacer, atténuer ou minimiser la violence et les aspects les plus torturés de la saga : c’est un univers pour enfants, donc il n’y a pas d’horreur, donc il ne faut pas insister sur les monstruosités qui transparaissent.

Même s’il est indéniable que les livres évoluent vers un univers de plus en plus sombre, par nécessité, il est facile de percevoir que la violence intrinsèque au monde magique est présente dès le premier tome, a posteriori. Le lecteur découvre Poudlard à travers les yeux d’un enfant de 11 ans, émerveillé, mais le monde magique est déjà, à cette époque, celui que les lecteurs ont finalement appris à connaître à la fin du tome 7 : un univers où des enfants sont jetés en pâture à des dragons, où la torture la plus abominable est à portée de tous et où bien des dangers rôdent au détour d’un couloir.

L’esthétique des films a également permis d’atténuer les horreurs du monde des sorciers ; pour rappel, dès la fin du premier tome, Harry brûle le visage du professeur Quirrell d’un simple contact. Pour les amateurs de Game of Thrones, les descriptions du Limier (ci-dessous à gauche) donnent une bonne idée de l’aspect potentiellement terrifiant d’un tel épisode.

L’apparence de Maugrey Fol Œil est sans doute l’un des meilleurs exemples de choix effectué par l’équipe des films dans le but d’effacer le côté effrayant du monde magique. Le dessin conceptuel du personnage finalement ci-dessus à droite, écarté au profit d’une apparence plus soft, l’illustre parfaitement. Il met cependant en évidence la facilité avec laquelle l’univers d’Harry Potter pourrait basculer dans l’horreur. Les fans qui se rendent au Studio Tour peuvent également découvrir une vision bien plus terrifiante de la tête de Voldemort sous le turban de Quirrell.

L’aspect physique de certains personnages, ou le déroulement de certaines scènes, ne sont cependant pas les seuls facteurs contributifs à cette ambiance potentiellement sombre et malsaine qui émane du monde magique.

Rogue au chevet de Drago Malefoy baignant dans son sang suite au Sectumsempra

Des sorts considérés comme mineurs, dont l’utilisation est souvent banalisée, peuvent avoir des conséquences dramatiques. Le Ministère de la Magie impose des restrictions sur les trois Sortilèges Impardonnables, mais qu’en est-il d’un Stupéfix lancé sur une personne en haut d’un escalier dans l’idée qu’elle chutera ? Comment Harry peut-il s’en sortir avec une simple retenue alors qu’il transperce Drago de dizaines de coups d’épée d’un “simple” Sectumsempra ? (Qui veut dire “coupé pour toujours”, on le rappelle. Peut-être les élève de Poudlard devraient-ils apprendre un peu de latin, histoire de savoir ce qu’ils font ?) Et que dire de l’usage des filtres d’amour ?

Les violences, tant physiques que mentales, sont monnaie courante dans le monde magique, banalisées au point de servir de point de départ aux divertissements les plus populaires. Le Quidditch, avec les batteurs qui expédient des sphères métalliques sur des joueurs adverses afin de provoquer une chute de plusieurs mètres de haut, pourrait servir d’exemple, mais le Tournoi des Trois Sorciers semble encore plus adéquat.

Détraqueur dans le labyrinthe de la troisième tâche, illustration par Pottermore

Prenons des enfants, confrontons-les à des dangers mortels (torture physique) ; faisons-leur croire que la survie de leurs amis repose sur leurs épaules (torture psychologique) ; et plaçons-les dans un environnement qui va les terrifier au point de leur faire perdre jusqu’à leurs repères moraux. (Un aspect accentué dans les films et une bonne idée de l’équipe de production). Les phrases précédentes pourraient décrire Hunger Games, une dystopie, et on veut nous faire croire que le l’univers d’Harry Potter est enchanteur, merveilleux et “Rated PG-13” en permanence ?

Sans aller jusque là, on oublie souvent facilement que Harry est un enfant battu, brimé par ses gardiens légaux, faisant face à une violence physique et mentale presque permanente… et que personne n’intervient. Pas même les services sociaux moldus.

À Poudlard et dans le monde des sorciers, la violence physique est justifiée par la magie, qui permet de guérir des blessures bien plus graves que la médecine. Leur culture excuse donc plus facilement les comportements à risques (même les livres peuvent vous mordre !) et la gravité de certains actes mais, comme nous le prouvent les Dursley, c’est tout l’univers de la saga qui est plus sombre, plus prompt à la violence et plus tolérant envers celle-ci.

L’artiste Dylan Pierpont a, d’ailleurs, voulu souligner ce côté effrayant des livres par sa série d’illustrations Scary Potter.

Une démonstration, s’il en fallait une, qu’une esthétique différente de celle choisie par les films nous aurait donné un univers bien plus glauque, sans particulièrement forcer le trait : le détails du sang sur les mains de Ginny pour La Chambre des secrets, par exemple, ou l’apparence décharnée des détraqueurs et les yeux vides de Bathilda Tourdesac, ne sont pas des exagérations.

Certes, J.K. Rowling ne s’attarde pas sur ces éléments… mais, ne nous voilons pas la face, l’univers de Harry Potter est loin d’être enfantin et l’horreur comme la violence y occupent, en vérité, une place importante.

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