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Podcast ASPIC ep. 29 : Géopolitique du Monde Magique

AVERTISSEMENT : Cet épisode a été enregistré et monté avant que la situation en Ukraine ne donne une tournure dramatique à certains sujets abordés dans notre discussion. Ce podcast prend régulièrement le parti du détour ludique par le monde magique pour aborder des sujets graves et sensibles. Nous sommes conscientes de l’angoisse nouvelle que certaines thématiques peuvent provoquer pour nos auditeurs.trices, ce que nous ne pouvions pas anticiper lors du choix de nos sujets. Nous vous invitons à prendre soin de vous et à choisir les sources d’informations et de distraction qui vous sembleront les plus adaptées pour vous.

Pour ce nouvel épisode, nous accueillons Rebecca de Thy, étudiante en droit, qui nous propose ses réflexion sur la politique internationale du monde magique.  Écoles magiques internationales, voyage et frontières, Secret magique et Confédération Internationale des Sorciers, conflits mondiaux… Nous balayons une grande variétés de sujets pour lire entre les lignes d’un tome comme La Coupe de Feu, et réfléchir au contexte des films Les Animaux Fantastiques.

Chroniqueuses : Marjolaine et Alix
Invitée :
Rebecca de Thy
Graphisme : Salem
Montage : Marjolaine
Générique : Kalegula, d’après des thèmes de Patrick Doyle et John Williams
Transcription : Rowenaz

MUSIQUE 

Sorcières, sorciers et moldus, érudits ou curieux, bienvenue dans ASPIC, l’Académie des Sorciers, un podcast intéressant et captivant, une émission proposée par la Gazette du Sorcier. 

Alix (A) : Bienvenue dans ce vingt-neuvième épisode de l’Académie des Sorciers, je suis Alix… 

Marjolaine (M) : Et je suis Marjolaine, et aujourd’hui on a le plaisir de recevoir Rebecca. Bienvenue Rebecca ! 

Rebecca (R) : Bonjour ! 

M : Bonjour, on est ravies de t’avoir puisque tu es l’incarnation parfaite qu’on a de temps en temps des lecteurs de la Gazette ou des auditeurs et auditrices qui nous envoient des supers idées et des idées tellement géniales qu’on se dit « En fait, la meilleure personne pour traiter ces sujets ce sont nos lectrices et auditrices ! ». Tu nous as en fait envoyé un très beau papier sur la géopolitique du monde magique, et on s’est dit « Ça serait un super sujet pour ASPIC ça ! ». On t’a proposé de venir en parler un peu plus avec nous et tu as accepté. Merci pour ça ! 

R : Merci à vous ! 

M : C’est ce dont on va parler aujourd’hui, la géopolitique; C’est un sujet très large donc on va détailler un peu ce qu’on entend par là et les aspects de la géopolitique qu’on va traiter. Déjà, peut-être que tu peux te présenter ? Nous dire ta maison à Poudlard, première chose, et peut-être comment ça se fait que tu sois aussi calée en géopolitique ? 

R : Je m’appelle Rebecca, j’ai 26 ans et je suis Serdaigle. 

M : Yes ! 

R : Même si c’est une maison que je n’aime pas tant que ça, je trouve que ce n’est pas la plus intéressant en fait. 

M et A : Aaaah ! 

R : J’ai l’impression que les caractéristiques des Serdaigle se retrouvent dans les autres maisons, c’est un peu dommage. 

A : Est-ce que ce n’est pas vrai de toutes les maisons ? 

R : Peut-être… 

M : On vous renvoie à notre fameux quatuor d’épisode de Salut les Sorciers consacré aux quatre maisons. Petite autopromo. 

R : Mais je suis une pure Serdaigle, le fait que je sois juriste va très bien avec, je trouve. 

M : Tu as une formation juridique, c’est ça ? 

R : C’est ça. J’ai fait du droit et je suis à l’école d’avocats, et normalement je prêterai serment à l’automne, si tout se passe bien. 

M : C’est tout ce qu’on te souhaite ! Comment t’est venue cette idée de sujet sur la géopolitique du monde magique ? 

R : C’était il y a longtemps ! La première fois que je me suis posé cette question c’était après le Brexit. Je me suis dit, quand le Brexit a été voté en 2016, « Ca y est, les sorciers dans Harry Potter ne sont plus citoyens européens ». Est-ce que ça va changer quelque chose pour eux ? En 2017, pas si longtemps après, il y a eu toute l’affaire avec la Catalogne, où elle a déclaré son indépendance et pareil, je me suis demandé si les sorciers britanniques soutiendraient l’indépendance de la Catalogne. C’est là que c’est venu et c’est un peu resté dans mon esprit; Un jour, bien longtemps après, j’ai voulu enfin le mettre à l’écrit et j’ai commencé à écrire sur comment marcheraient les frontières dans Harry Potter, sachant que la magie existe. 

M : C’est un sujet qui nous a semblé passionnant. Effectivement, la géopolitique c’est un gros mot qui peut… – 

A : Faire peur. 

M : Faire peur peut-être, je ne sais pas, mais en tout cas qui peut couvrir plein de choses. Pour préciser un peu ce qu’on va entendre par là dans cet épisode, tu as mentionné l’idée de frontières, je pense que c’est une chose… Territoires, frontières, pays, nations, tout ça, ça peut-être des choses qui sont des sujets qu’on peut explorer avec la géopolitique. Et puis ce qui va avec, les relations internationales au sens large. Ça peut être les accords, conflits, influences… plein de choses comme ça. J’ai bon ou il y a encore d’autres choses ? 

R : C’est ça ! La géopolitique c’est comment la politique varie en fonction de la géographie et donc des frontières, mais pas que. Tout simplement ! C’est vrai qu’il y a tellement des choses à dire. Comment les sorciers réagissent aux conflits internationaux, gèrent la mondialisation, les trafics d’humains, de marchandises…etc. 

M : C’est des choses intéressantes. J’ai quand même l’intuition que dans la saga Harry Potter, comme on est du point de vue d’un ado – ce sont des sujets qui le dépasseraient un peu trop – ce n’est pas quelque chose qui est aussi évident que ça. Mais il y a quand même de la matière pour le traiter. Par contre, je pense qu’avec Les Animaux Fantastiques on rentre en plein dedans. On a déjà des sorciers qui voyagent et ce sont des thématiques importantes. 

A : Là, quand on enregistre, le troisième volet Les Secrets de Dumbledore n’est pas sorti. Il sort dans moins de deux mois donc sans doute que quand il y aura ce nouveau film on aura encore plein d’autres éléments sur la géopolitique du monde magique. On pourra faire un deuxième épisode sur le sujet ! C’est un sujet assez important qui se dessine sur ce film. 

R : Pour ajouter quelque chose, d’un côté c’est vrai qu’on parle très peu de géopolitique parce que les personnages sont ado dans la saga Harry Potter, mais on a quand même Hermione qui, dans le troisième livre, fait du droit. Elle cherche la responsabilité de Buck après l’attaque de Drago Malefoy. Là c’est vraiment la responsabilité du fait des animaux. 

M : Le droit c’est clair que c’est hyper présent. On a déjà un épisode entier sur le passionnant livre Le Droit dans Harry Potter, on en parlait même dans le dernier épisode qui est sorti sur la Harry Potter Conference avec des choses qui en parlaient aussi. Une conférence qui devrait d’ailleurs t’intéresser particulièrement en tant que juriste puisque ça parle de l’absence d’avocats dans le monde magique. 

R : C’est ce qui m’avait beaucoup choquée en grandissant ! J’ai toujours trouvé ça extrêmement étrange qu’on ne voie jamais d’avocats. Même pour Harry qui est quand même mineur dans le cinquième et qui est jugé sans avocat ! 

M : On voit quà ce niveau-là le droit est particulier dans le monde magique. On va essayer de voir, à l’échelle internationale, ce que ça donne. On va peut-être commencer, Alix, par la première incursion de la communauté internationale magique dans les livres ? 

A : Comme on le disait, dans Harry Potter on a le point de vue d’un adolescent donc la première institution qu’on rencontre c’est une école, c’est Poudlard, qui est une école pour les sorciers britanniques, même si on sait que techniquement il n’y a pas d’obligation d’aller à Poudlard et qu’à priori des élèves pourraient venir d’ailleurs pour étudier à Poudlard. Mais ça reste majoritairement une école britannique. Évidemment, ce n’est pas la seule école magique puisqu’on rencontre très vite les écoles de Beauxbâtons et de Durmstrang à partir de la Coupe de Feu. On a eu, de manière beaucoup plus anecdotique, via Pottermore, les mentions de certaines autres écoles de magie à travers le monde. On peut déjà deviner une certaine dynamique institutionnel à ce niveau-là, notamment avec le Tournoi des Trois Sorciers. On a une volonté de collaborer au niveau international, en tout cas européen puisque c’est un tournoi entre trois grandes écoles européennes, mais qui reste une initiative isolée. Quand c’est réinstauré dans la Coupe de Feu, le Tournoi c’est la première fois qu’il se produit depuis plusieurs centaines d’années et on sent quand même, tout au long du tome, qu’il y a une ambiance très particulière. Il y a toujours un peu cette notion de méfiance. Je pense que c’est un des tomes où on voit le plus la xénophobie. On parle de la peur des étrangers, des sorciers, quand on parle des élèves de Durmstrang… Ça montre quand même une dynamique assez particulière. Je ne sais pas ce que ça t’inspire, toi, Rebecca, cette dynamique qui se dessine entre les écoles de magie ? 

R : On ne sait pas pourquoi ce sont ces trois écoles là en particulier. Il y a forcément d’autres écoles en Europe. On ne sait pas pourquoi l’école espagnole, l’école allemande, néerlandaise, italienne… ne sont pas du tout mentionnées. pourquoi elles ne participent pas du tout à ce tournoi ? 

M : Il y a cette question là, on ne sait pas… Poudlard, c’est assez facile, c’est la grande école de magie britannique. Quand on le découvre, on se dit que tous les pays doivent avoir une école comme le Royaume-Uni a Poudlard. En fait, on découvre, particulièrement avec Durmstrang… Beauxbatons on a l’impression que c’est l’école française et dans Pottermore on se rend compte que c’est un peu plus que la France. c’est comme si c’était les trois meilleures. J’imagine que c’est ces trois-là parce qu’elles sont réputées parce qu’elles sont les trois meilleures, peut-être ? 

A : C’est un peu comme ça que c’est présenté. Je pense qu’il y a la manière dont c’est présenté dans les livres et la manière donc ça a été présenté rétrospectivement sur Pottermore. D’un côté, ce sont les trois plus grandes écoles, les trois plus connues, les trois plus anciennes…etc. Sur Pottermore tu as vraiment les onze grandes écoles. Il y a quand même un peu cette idée qu’il peut y avoir des écoles ultra-locales mais ça ne va pas être considéré comme une grande école de magie s’ils sont trois élèves à faire cours dans une grange. 

R : Ça fait un peu bizarre. Autant, on pourrait dire l’empire russe, britannique, français… Mais il y a quand même eu l’empire ostro-hongrois, germanique… Forcément, il y a dû y avoir une école qui ont une histoire pour ces pays-là. 

M : Durmstrang c’est un peu… Grindelwald on ne sait pas d’où il vient mais il y a quand même un sous-texte où on peut penser qu’il est allemand ou autrichien. 

A : Germanophone en tout cas. 

M : Il était à Durmstrang. 

R : A quelle époque ? C’était après la Seconde Guerre Mondiale ? 

A : Non, c’était avant. 

R : Oui donc il n’était pas en Allemagne de l’est. 

M : Non, pas encore. Pour revenir sur la question que tu avais, Alix, ce point de vue j’ai l’impression que c’est vraiment le point de vue britannique. Autant Durmstrang et Beauxbâtons c’est des écoles qui nous sont présentées comme étant plus larges, beaucoup plus grandes, aussi. Poudlard ça passe comme étant presque le bastillon britannique sur leur île face au reste de l’Europe ! Tu parlais du Brexit mais c’est vrai qu’il y a ce côté… – 

R : C’est une petite école finalement, par rapport aux autres. 

M : Ca incarne ce qu’on a dans le monde moldu, c’est un peu les britanniques isolés du reste de l’Europe, qui s’isolent un peu tous seuls aussi. En tout cas ça donne un peu cette impression là. 

A : On n’a pas beaucoup d’infos sur le reste du monde mais ce qu’on voit assez vite c’est que la population sorcière, c’est vraiment quelques centaines de milliers d’individus. Ca peut aussi expliquer pourquoi il n’y a pas 50 000 écoles. Par rapport aux écoles européennes, pour moi il y a un peu ça : est-ce qu’il y aurait assez de sorciers d’une classe d’âge pour avoir un grand château avec des centaines d’élèves dans un petit pays d’Europe ? je ne sais pas. 

R : Sans aller jusqu’à Monaco, il faut quand même ne serait-ce qu’une langue commune. on ne peut pas accueillir des élèves de plusieurs pays en même temps. 

A : C’est pourtant comme ça qu’est présenté Beauxbatons sur Pottermore, a posteriori. 

M : On va revenir sur Durmstrang juste après parce qu’il y a quelque chose de particulier avec Durmstrang, historiquement, en parallèle avec l’histoire européenne. Mais Beauxbâtons, il y a quand même cette question. Quand on les rencontre on a l’impression que c’est une école française, clairement, et on découvre sur Pottermore que non, il y a quand même beaucoup plus que la France qui est cueillie à Beauxbatons. D(autres nations francophones : la Belgique, le Luxembourg… je ne sais plus qui d’autres sont cités. 

A : En francophones c’est vraiment la Belgique et le Luxembourg parce qu’après c’est l’Espagne, le Portugal et les Pays-Bas. 

M : Là on se dit « Comment ça marche ? ». 

R : Est-ce que c’est l’empire français ? 

M : Oui mais quel empire ? La grande question que je me pose c’est : pourquoi on (je dis « on » en tant que français magiques) est dans la même école que les espagnols et pas les italiens, par exemple ? Est-ce que les italiens auraient leur école ? Est-ce qu’ils auraient une école plus méditerranéenne avec d’autres nations méditerranéennes peut-être ? Mais historiquement, entre l’Italie et la France ça peut être curieux que ce ne soit pas une école commune. 

R : Est-ce que comme pour Durmstrang il y aurait des sections internationales ? Ça m’est venu à l’esprit il y a quelques jours mais Malefoy dit qu’il aurait dit aller à Dyrmsrahg. Techniquement, ça veut dire qu’ils parlent anglais à Durmstrang puisqu’ils étaient capables de l’accueillir. Donc est-ce qu’il y aurait des sections internationales comme dans les lycées internationaux dans chaque école ? 

A : Il n’y en a pas à Poudlard à priori. On pourrait très bien imaginer une pirouette du style « Oui mais bon ils ont des sorts qui leur permettent de se comprendre » et en même temps on voit que ce n’est pas vraiment le cas parce que justement, à la Coupe du monde de Quidditch, quand Ludo Verpey et surtout Fudge essaye de discuter avec le Premier Ministre bulgare, il essaie de se faire comprendre et il n’y arrive pas. S’il y avait un sort, on peut supposer qu’il serait capable de le jeter. 

R : Ils n’ont pas leur interprète respectif ? 

A : Ils en avaient peut-être un mais ce n’est pas décrit, dans mon souvenir. Il se rend compte plus tard que finalement le Premier Ministre parle anglais mais il s’est bien amusé à voir Fudge essayer d’articuler des trucs. 

R : Par exemple, les Dolohov, qui ont l’air d’être d’une famille d’Europe de l’est, type russe, sont quand même implantés en Angleterre et bien implantés. Donc il y a quand même eu, à un moment, des étrangers qui sont venus s’installer en Angleterre et qui ont suivi des cours à Poudlard. 

M : Ce sont des flux de migration qui doivent exister dans le monde magique comme dans le monde moldu. Mais c’est vrai qu’au niveau des institutions et des langues qu’il y a dans les institutions… Beauxbatons, en réflechissant, je me suis dit que peut-être que ça faisait référence à un passé où le français était la langue culturelle de l’Europe et était parlé un peu partout comme langue de référence pour la culture et pour le monde intellectuel. peut-être que Beauxbatons s’est créée à ce moment-là, ou en tout cas dans ce cadre-là et que la communauté magique d’Europe de l’ouest aurait gardé cette référence-là du français et qu’on part du principe que tous les jeunes sorciers espagnols, portuguais et néérlandais apprennent le français parce qu’ils savent que… – 

R : Dès le primaire. 

M : Voilà, dans leur famille, parce que « L’école d’élite pour nous c’est Beauxbâtons et il faut qu’on parle français. » Ce serait possible. 

R : Ça me semble aussi probable. J’avais pensé à ça un peu comme le français est une des langues de référence à l’ONU. Dans l’Union Européenne, dans les institutions européennes, c’est ça aussi. 

M : Je pense que ça peut être ça. C’est ce point de vue… Il ne faut pas oublier que J.K Rowling écrit de son point de vue britannique donc avec un rapport à l’anglais forcément impérialiste mais elle a quand même étudié en France et étudié le français. Elle a été au Portugal mais elle a cette vision. C’est assez marrant, elle a vécu au Portugal, elle a étudié en France et l’école européenne continentale rassemble le Portugal et la France suit la même école. C’est assez intéressant, je pense que c’est lié aussi à sa vision. Peut-être qu’elle a beaucoup moins de lien affectif ou personnel avec l’Italie et elle l’a laissée de côté. C’est intéressant. 

R : Les pauvres italiens quand même, on aurait aimé les avoir à Beauxbatons. 

M : J’ai tendance à me dire que peut-être qu’il y a une école très ancienne, italienne, très antique et qui aurait ce poids, qui n’aurait pas réussi à être détrôné par Beauxbatons et l’impérialisme français sur le reste de l’Europe et qu’il y aurait toujours cette petite école hyper particulière. Peut-être pas élitiste mais en tout cas qui reproduirait vraiment un modèle antique et qui serait en Italie. C’est de la fanfiction ! 

A : J’aime beaucoup l’idée. 

R : Dans le vieux Rome, ça serait sympa. Il faut reconnaître que J.K Rowling a été gentille avec nous, elle a mis des français qui parlaient bien anglais ce qui est quand même assez fou. 

M : Avec un accent. 

R : Avec un accent mais on parle quand même, un apprend très tôt l’anglais. 

M : Pas très réaliste mais pas mal ! 

R : Bon, par contre on n’est pas tous blonds aux yeux bleus. 

A : Ce qui n’est pas le cas inversement parce qu’au Royaume-Uni moldu, les enfants apprennent le français à l’école. C’est la première langue qu’ils apprennent au même titre que nous, la première langue qu’on apprend, c’est l’anglais. Par contre, il n’y a pas du tout cette notion d’apprentissage des langues et d’ouverture culturelle à Poudlard. 

R : Tout à fait. Ce qui veut dire que s’ils apprennent une langue, soit se serait avec des tuteurs dans les familles les plus riches, soit ils apprennent à partir de 18 ans et dans ce cas ils galèrent un peu. Il y a forcément des diplomates, des traducteurs, des interprètes… dans le monde sorcier. 

A : Même sans en faire leur métier, ça paraît nécessaire. Si on suppose que le Tournoi des Sorciers se déroule une nouvelle fois et que cette fois-ci ça se fait à Beauxbâtons, il faut bien qu’ils puissent, pendant l’année, suivre. 

M : J’ai l’impression que c’est un peu en sous-texte. On part du principe qu’on parle anglais partout. Ça existe quand même dans la mentalité anglo-saxonne au sens large de « On se débrouille avec l’anglais partout ». Peut-être que ça existe aussi chez les sorciers ! 

R : C’est quand même paresseux de leur part. Surtout que pourquoi ils se diraient ça, les sorciers britanniques, sachant qu’ils ne sont pas américanisés ? Il n’y a pas forcément un impérialisme américain qui s’est imposé parmi les sorciers.

A : Non mais il a l’héritage de l’impérialisme britannique, je pense. 

M : Qui est encore plus fort. 

A : C’est une supposition, mais par exemple les jumelles Patil qui ont un nom à consonance indienne, il y a une part importante de la population au Royaume-Uni qui est originaire d’Inde ou du Bengladesh, qui sont d’anciennes colonies britanniques. Pour moi c’est aussi le reflet de cette diversité-là dans le monde magique. Ça montre qu’il y a un lien entre l’impérialisme sorcier et l’impérialisme moldu. Le monde magique se serait étendu de la manière manière que le monde moldu s’est étendu. 

M : Oui puis Ilvermorny, aux Etats Unis, s’est fondé sur le modèle de Poudlard. Par une irlandaise. 

R : Il y a une migration, la migration moldue a été suivie par une migration sorcière. 

M : Ils disent même que c’est venu avant mais ça c’est un texte un peu controversé de Rowling. 

A : Ce à quoi je repensais c’est que le code du Secret Magique, dont on reparlera tout à l’heure, c’est 1692. A cette époque-là, la colonisation avait déjà commencé. Au moment où les moldus colonisaient le monde, les sorciers étaient avec eux. C’est plus la décolonisation qui ne s’est pas passée de la même manière puisque là, la communauté sorcière était cachée. On peut supposer qu’elle s’est passée de manière différente. Mais on peut supposer un parallèle à ce niveau-là. 

M : On va revenir sur ces parallèles-là. On a dit qu’on reviendrait sur Durmstrang parce qu’il y a quand même quelque chose d’assez intéressant. Justement, dans ton texte, Rebecca, tu faisais tout un parallèle avec, forcément, l’ex bloc de l’Est. Qu’est-ce que tu peux nous dire sur tes réflexions par rapport à ça ? 

R : Durmstrang, on ne sait pas du tout où ça se situe. On nous dit juste que c’est au nord de l’Europe. L’histoire se déroule en 1994, enfin le tome 4 s’y déroule, donc on est quand même juste après la chute du bloc de l’Est, la chute du mur de Berlin… A ce moment-là, la Bulgarie n’est pas encore complètement un état de droit, le passage entre la dictature soviétique et la démocratie a pris vraiment des années. Donc forcément, Viktor Krum a dû être impacté, à cette période-là, pendant son enfance, par ce changement de régime. On se demande ce que ferait un Bulgare dans une école au nord de l’Europe. Comme la Bulgarie, pendant son enfance, était sous le joug de l’Union Soviétique, je me suis dit que pour moi Durmstrang est une école de l’Union Soviétique, en fait. Ce serait une école du bloc de l’Est et elle accueillerait les élèves des différentes démocraties populaires. 

M : Elle aurait la même zone de juridiction – je ne sais pas si on dit comme ça. 

R : Donc on se dirait qu’il est russophone, Viktor Krum. Il est bulgare, on le dit quand même, il a la nationalité bulgare, mais qu’est-ce que ça a changé dans sa vie, la chute du mur ? Et la chute du rideau de fer, juste après. Il y a eu quand même un éclatement de l’Europe en 1991, il y a une redéfinition des frontières. 

A : Et plus largement sur Durmstrang ! Tout à l’heure, on mentionnait le fait que Grindelwald était germanophone, étudiant à Durmstrang, qui a d’ailleurs laissé une certaine influence à Durmstrang puisque Viktor Krum mentionne la marque des Reliques de la Mort qui est le symbole de Grindelwald et qui est encore gravée à Durmstrang. Son histoire et sa présence à l’école est encore une chose qui laisse des traces, des dizaines et des dizaines d’années plus tard. Ça pose des questions au niveau politique. Grindelwald était étudiant à la fin des années 1800, à peu près, puisqu’il avait à peu près le même âge que Dumbledore. Historiquement, entre la fin du 19ème et la fin du 20ème siècle, politiquement, ça a énormément évolué. 

M : C’est passé par pas mal de choses ! 

A : C’est une période qu’on explore un peu dans les Animaux Fantastiques et qu’on aimerait bien voir plus ! 

R : Oui mais on change de pays à chaque fois donc on n’a pas le temps de voir la culture locale. 

M : On a un grand écart, quand même, au niveau de la référence qu’il peut y avoir derrière Durmstrang, entre ce qui se passe pendant les Animaux Fantastiques avec Grindelwald et ce qui se passe dans le monde moldu à l’époque de Krum. Clairement, Grindelwald qu’on met en parallèle et l’URSS et le régime soviétique… Si on parle, par exemple, de l’Allemagne de l’Est, tout est contenu dans un même territoire. Pour la Bulgarie, c’est des périodes qui sont très différentes et qui ont vu des influences différentes. A mon avis, la manière dont est abordée Durmstrang est vraiment plus symptomatique d’un regard très « ouest » que peut avoir Rowling sur cet est, avec des références historiques qu’elle connaît.  Je pense que ses références à la Seconde Guerre Mondiale sont trop évidentes et claires pour que ce soit quelque chose qu’elle a fait en l’air. Par contre, on la voit peut-être moins, cette référence à l’ex-URSS, alors qu’elle est là, pour Durmstrang, avec Karkaroff… 

R : Surtout qu’elle n’est pas si lointaine, on n’est quand même que 5 ans après la chute du mur. 

M : Même si on se décale par rapport à l’âge de Rowling au moment où elle écrit, c’est pareil. C’est quelqu’un qui était une jeune adulte au moment de la chute de l’URSS. Tu ne peux pas ne pas être marqué par ta vision, le fait d’avoir grandi pendant la Guerre Froide… Tu as cette arrière-pensée quand tu présentes des gens qui viennent de l’est. 

A : Quand on regarde la période d’écriture de Harry Potter, le début des années 90, justement, ça coïncide vraiment avec le moment où ces événements étaient réellement en train de se passer. Ils étaient documentés à la télévision, dans les journaux, à la radio… Ce n’est pas une chose à côté de laquelle on pouvait passer, je pense. Comme aujourd’hui, on parlait du Brexit tout à l’heure, on ne peut pas ne pas savoir que ça arrive. Je pense que c’était un peu le même type de rapport à un événement qui est littéralement en train de se passer. 

M : Tu parlais, dans ton texte – je ne sais pas si tu veux revenir dessus – de ce parallèle entre Durmstrang et ce qu’a pu peut-être devenir Durmstrang, particulièrement dans la période soviétique. Tu parles d’une école vitrine, d’une espèce d’école d’élite. Est-ce que tu voulais revenir sur cette idée qui pourrait y avoir derrière Durmstrang ? 

R : Oui, je voulais juste rajouter, avant, que l’esthétique du quatrième film, la Coupe de Feu, quand on voit l’esthétique de Durmstrang, avec les vêtements… on a vraiment l’impression que c’est des russes. Autant les français ne sont pas du tout habillés comme des français – 

A : Si c’est des pervenches ! 

R : Ils n’ont pas du tout des têtes de français spécialement, ça pourrait être des suédoises les actrices qui ont été prises pour jouer les élèves de Beauxbâtons. Mais les garçons qui jouent les élèves de Durmstrang on a vraiment l’impression qu’ils sortent de Sibérie. 

M : C’est vrai. Ça joue un peu sur cette image de l’homme fort, soviétique… 

R : C’est ça aussi. 

M : La culture du corps… 

R : C’est ce que je m’étais dit aussi. on a un peu un culte de la virilité, on a l’impression, à Durmstrang. C’est la loi du plus fort, il faut être un homme… Ce qui se retrouve un peu dans la culture russe traditionnelle. L’idée de l’école-vitrine c’est que, évidemment, pendant la Guerre Froide, il y avait le bloc de l’est et le bloc de l’ouest qui s’affrontaient en terme d’image également. Ça s’est traduit avec la course aux étoiles, le fait d’envoyer des gens dans l’espace…etc. On a un peu l’impression que Durmstrang se vante d’être la meilleure école : « Vous voyez, on fait de la magie offensive, on sait maîtriser les arts noirs ». On a vraiment l’impression que c’est une école qui se vend. Est-ce que ce serait un héritage de cette époque où il fallait être les meilleurs face au bloc de l’Ouest ? 

A : Je pense qu’il y a un élément à garder en tête, c’est qu’Harry Potter, de manière générale, a été écrit sur base de beaucoup de clichés. Que ce soit sur les personnages, sur les relations… Je pense que cette représentation est un cliché, justement, de cette vision de l’Europe de l’Est. J’avais lu un thread très intéressant d’une fan de Harry Potter bulgare qui expliquait notamment qu els noms des personnages bulgares dans Harry potter n’avaient pas beaucoup de sens, notamment que Krum devrait techniquement s’appeler Krumov parce que les noms bulgares ont tous des suffixes. En tout c’est ce qu’elle, en tant que personne bulgare, disait. Elle disait qu’il y avait quand même une question de représentation et d’exactitude culturelle dans Harry Potter qui était le résultat d’une vision de la part d’une autrice qui est occidentale, britannique, qui ne connaît pas forcément très bien cette culture et qui va écrire sur base de clichés. 

R : Un peu comme Cho Chang, en fait. 

A : C’est ça ! Ce sont des indications qu’il faut aussi lire avec cette grille de lecture qui est celle d’un cliché et d’une autrice qui a une vision forcément occidentale et biaisée de tout ça. 

M : Je pense qu’on est tous d’accord là-dessus mais voir Durmstrang à travers ce prisme soviétique ça fait quand même sens. 

A : Oui, bien sûr, mais je pense que c’était important de rajouter cette grille de lecture. 

M : C’est vrai qu’il y a un amalgame, dans le sens « mélange historique », parce que comme on dit, Durmstrang est beaucoup plus ancienne que l’union soviétique donc il y avait peut-être moins de raisons que la culture de base de Durmstrang soit aussi sombre. Par exemple, quand on parlait tout à l’heure de l’aura française, à la cour russe au dix-neuvième siècle ou au dix-huitième siècle, il y aurait pu avoir des liens entre Beauxbâtons et Durmstrang à certaines époques. Alors que là c’est construit dans le lore du monde magique comme étant vraiment deux trucs opposés. Alors qu’historiquement, culturellement, il pouvait y avoir des choses qui n’étaient pas si éloignées que ça. Mais ça marche mieux, effectivement, au-delà des clichés, d’avoir ces archétypes là. Ça parle aussi à l’autrice, évidemment, parce qu’elle a grandi pendant la Guerre Froide, et au lecteur. Mine de rien, nous on n’a pas connu mais on est quand même encore imprégnés de ça. Le rapport à la Russie reste encore aujourd’hui imprégné de ces idées de blocs même si ça a complètement explosé. 

R : C’est m’est venu pendant que tu parlais, les familles royales anglaise, allemande et russes étaient de la même famille. Les familles royales anglaise, française, russe et allemande, c’était vraiment la même famille, à la base. Est-ce que ce serait lié au fait qu’il y ait un peu cette amitié entre les écoles ? On sait que la famille royale britannique était vraiment cousine avec la famille russe du Tsar. 

M : Donc à la base c’était une histoire d’un Tournoi entre cousins, et en fait c’est devenu… – 

A : C’était une cousinade ! 

R : Peut-être. 

A : Un jour, ils étaient juste pas d’accord sur qui aurait la dernière part de gâteau donc ils se sont dit « Baston ! » et ça a créé le Tournoi des Trois Sorciers. 

R : Ça ne serait pas impossible ! 

M : Je pense qu’on a pas mal parlé des écoles magiques et de ce qu’on peut en déduire sur les rapports internationaux et les zones d’influence culturelle…etc. Comme on parlait de frontières – la géopolitique c’est aussi pour parler de frontières – elles sont floues, avec Durmstrang, avec Beauxbâtons… 

A : Justement, c’était un truc que j’avais envie de dire aussi sur les écoles. Non seulement on ne sait pas très bien où elles se situent mais justement, la raison pour laquelle on ne sait pas où elles se situent c’est parce qu’elles cherchent volontairement à se cacher. Poudlard, on sait que c’est en Ecosse, il y a Pré-Au-Lard mais c’est un peu : « derrière le Loch, troisième montage » ; on ne sait pas trop où… Beauxbatons, c’est dans les Pyrénées, Durmstrang c’est dans le Grand Nord… Les sorciers eux-mêmes ne savent pas où elles sont. ce n’est pas juste « on se cache des moldus parce qu’il ne faut pas qu’ils nous voient », c’est qu’il faut aussi que les autres sorciers ne puissent pas les localiser, avec les sorts d’incartabilité…etc. Parce qu’il faut protéger les secrets, c’est vraiment un truc qui revient avec Karkaroff, Dumbledore…etc. C’est un vraiment un protectionnisme très fort de chaque école vis-à-vis des autres sorciers et des autres nations. 

R : En cas de guerre, par exemple ? Est-ce que ce serait protéger les lieux d’éducation en cas de guerre ? 

A : Oui, ou vraiment une crainte de voler un héritage, des pratiques  qui sont controversées… je ne sais pas. 

M : C’est intéressant, les écoles ne sont pas du tout dans les capitales. C’est complètement excentré et paumé. 

R : Dans la nature. 

M : Spontanément  je me serais dit que c’était plutôt  pour se protéger des moldus, le fait qu’on éduque  les enfants à la magie donc c’est un petit bruyant et pas très discret donc il vaut mieux se mettre dans des endroits reculés, mais effectivement le fait qu’ils se cachent de leurs semblables, des sorciers… On retrouve un peu, comme tu dis, cette arrogance… ou plutôt cette fierté culturelle qui est contenue dans l’école plus que dans le pouvoir politique central finalement. C’est plus l’institution école qui est la vitrine de ce qui fait la culture britannique sorcière, de ce qui fait la culture européenne occidentale…etc. 

A : Il y a aussi le côté « école unique », mais il y a un peu ce côté de parler de Poudlard comme on parlerait de Harvard quoi ! Sauf que Harvard c’est super élitiste, tout le monde n’y va pas. Tu as l’impression qu’aller à Poudlard c’est un peu comme aller à Harvard, c’est le truc qui va te former pour être le plus grand sorcier du monde et qui fera de toi quelqu’un de merveilleux, éduqué… Quelque part, c’est une bonne chose aussi de se dire que tous les sorciers ont le droit à une éducation incroyable et extrêmement exigeante, qu’il n’y ait pas de discriminations à ce niveau-là. 

M : C’est ambivalent. D’un côté c’est bien mais d’un autre côté c’est… j’allais dire «totalitaire», mais oui, tout le monde sort du même moule. 

R : Par exemple, à Durmstrang, il y aurait un risque d’endoctrinement. 

M : Il y a un risque dans toutes les écoles, Poudlard aussi d’une certaine manière, même si sous Dumbledore ça va. C’est dangereux mais ça va. Poudlard n’est pas du tout à l’abri d’un directeur qui imposerait une politique d’éducation plus problématique. 

A : On a fait tout un épisode sur l’éducation à Poudlard.

R : Qui était très bien ! 

A : Merci. Il était très long. 

M : Avec le panel de profs qu’on avait sous la main. 

A : On va revenir sur la politique internationale,  je crois que c’était de ça que tu voulais parler Marjolaine ? 

M : Oui, et sur cette idée de frontières. J’ai bien aimé dans ton texte que tu partes du principe que la frontière est difficile à faire respecter dans le monde magique vus les transports magiques, notamment le transplanage. Comment on fait pour contrôler le passage à la frint-re quand on peut juste se téléporter ? Je ne sais quelle était ta réflexion là-dessus ? 

R : Dans le monde, on a des frontières, chez les moldus, mais c’est vrai qu’on ne sait pas comment fonctionnent les frontières dans le monde magique puisque de toute façon, comme tu l’as dit, on peut se téléporter. A partir du moment où tu peux te téléporter… Si moi je veux me téléporter, là, demain, en Allemagne, on ne pourra pas m’arrêter. 

A : Il y a quand même cette notion de distance dans le transplanage. Par exemple, il me semble que Newt va aux Etats-Unis en bateau parce que transplaner de l’autre côté de l’atlantique serait extrêmement dangereux. 

M : Même pour aller de l’Angleterre à la France il prend un portoloin. 

R : Oui, ça semble évident que tu ne vas pas transplaner à l’autre bout de monde parce que c’est très dangereux. Mais si tu te mets en zone frontalière, à un kilomètre de la frontière… Tu transplanes de trois kilomètres c’est bon. 

A : On sait que Poudlard il y a un sortilège anti-transplanage, que tu as des sortilèges comme ça de protection qui empêchent d’entrer et sortir d’une zone, donc est-ce qu’on peut imaginer qu’autour des frontières d’un pays tu as une protection anti-transplanage qui t’empêche de franchir la frontière ? 

R : Je pense que oui, il y aurait ça. Mais comment ça marche pour les citoyens ? Les ressortissants du pays doivent pouvoir rentrer chez eux. Est-ce qu’ils doivent à chaque fois repasser par la douane ? 

A : Est-ce que la protection magique reconnaît ta nationalité ? 

R : Ça paraît fou quand même. Par contre on peut imaginer qu’il y ait des portoloins internationaux. Que, je ne sais pas, tous les lundis à 12h il y a un portoloin pour New-York, à 14h un pour Hong-Kong… 

M : Ils ont des moyens de contrôler les moyens de transport à longue distance. Le réseau de cheminette est contrôlé par le Ministère, les portoloins sont assez faciles aussi à contrôler – et à détourner ! Mais même dans le monde moldu, les moyens de transport, il y a toujours des pirates. Ca pose cette question de – 

R : Du respect de la vie privée, aussi. Ça veut dire qu’à chacun de tes déplacements on te piste ? 

M : Il y a un peu ce flou dans le monde magique, toujours, sur la règle, ce qu’ils acceptent comme contrôle ou pas… C’est assez mouvant. 

A : Même sur la question de frontières, il y a vraiment cette question de : est-ce que c’est important pour eux ? Newt, quand on le voit arriver à New-York, il passe par les douanes moldues puisqu’il montre sa valise version moldue, ce qu’il n’aurait pas besoin de faire s’il passait par des douanes sorcières. Est-ce qu’ils en ont vraiment quelque  chose à faire qu’un sorcier anglais débarque en Norvège ? Par exemple, quand Hagrid part en mission voir les géants en Europe de l’Est, il passe en France. Bon, il est avec Madame Maxime mais il n’y a absolument pas de notion de… Il y a cette notion d’espace, de déplacement, mais il n’y a aucune notion de frontière. 

M : On a quand même, dans le deuxième Animaux Fantastiques, Newt qui est interdit de voyages internationaux. C’est une sanction. Donc si on lui dit «Tu n’as pas le droit de voyager» et qu’il est obligé d’aller voir le passeur un peu louche et lui filer des sous pour passer c’est qu’il y a quand même un moyen de – 

A : C’est vrai, j’avais oublié. 

R : Ça veut dire que si on a un état sorcier qui est une dictature, il peut bloquer ses habitants et les empêcher de sortir. 

A : Comme nous, on a des états moldus qui font ça. 

R : Oui, ils feraient exactement la même chose. 

A : Je pense qu’en termes de contrôle, comme la population sorcière est super petite, ça facilite énormément le contrôle des flux de population. Tu n’as pas tous les jours deux-cent mille sorciers qui veulent partir, à mon avis. Si tu as deux-cent mille sorciers dans le monde c’est un maximum, quasiment. Forcément, ça facilite la gestion des flux humains. Tu n’as des millions de gens à gérer. 

M : En fait, disparaître du monde magique quand tu es sorcier c’est beaucoup plus difficile parce que tu n’es jamais… Ce qui est sous-entendu là-dedans c’est qu’un sorcier dans le monde magique n’est jamais anonyme. Je pense qu’on va revenir là-dessus mais c’est lié au Secret Magique. A partir du moment où ils ont décidé que toute la communauté magique devait être cachée et respecter le Secret, ça ne marche que si tout le monde joue le jeu. 

R : Tous les états du monde. ce serait assez dingue quand même que tous les états du monde s’y tiennent. 

A : Techniquement, c’est le cas. Est-ce qu’on se lance là-dessus ou est-ce que vous voulez dire d’autres trucs ? 

M : Justement, je pense que c’est une bonne transition parce que je pense que l’idée de frontière est vraiment liée à ça. 

A : Intrinsèquement liée, oui. 

M : S’il y a cette fameuse Confédération Internationale des Sorciers qui a décidé… Tu as la date ? 

A : 1692. 

M : Voilà, qui décide qu’on instaure le Secret Magique et on le fait respecter. C’est quelque chose qui ne peut être actif que si absolument tout le monde le respecte. Donc ça veut dire que cette Conférédaryon Internationale des Sorciers… Est-ce qu’absolument toutes les nations sorcières sont représentées là-dedans ? On n’est pas sûrs. Mais en tout cas, même s’il y en a qui ne sont pas représentées là-dedans, pour que le Secret Magique tienne, il faut asservir absolument le monde entier à ce Secret. Dans ce cas-là, les frontières ne sont même plus importantes. La seule frontière qui compte c’est la frontière entre le monde magique et le monde non magique, finalement. Ça veut dire qu’il y a une gouvernance internationale et une coopération sous cette gouvernance internationale qui est hyper forte ! Ça n’a rien à voir avec l’ONU là ! 

A : C’est la Confédération Internationale des Mages et Sorciers et c’est – spoiler pour Les Animaux Fantastiques trois – l’élection qu’on verra dans le film. C’est cette Confédération Internationale qui est là. Effectivement, c’est le poste le plus puissant que tu puisses avoir, être président de cette Confédération. 

M : Je pense que le président, effectivement, a une importance énorme dans la politique menée mais par exemple on sait que Dumbledore a été à la tête alors qu’il était déjà directeur de Poudlard. Là je me demande, le cumul des mandats – 

A : Et il était au Magenmagot ! 

M : Comment tu peux tout faire ? 

A : Le cumul des mandats dans le monde sorcier… 

M : Comment tu peux tout faire ? Va falloir m’expliquer. 

A : Avec un retourneur de temps ! 

R : Après, j’aurai un truc à rajouter sur cette Confédération des Sorciers. 

A : Vas-y ! 

R : C’est là qu’Alix, je te rejoins, dans cette idée que la Confédération des sorciers ne peut exister que si les états n’ont pas vraiment de patriotisme propre et donc les frontières entre pays n’ont pas vraiment d’importance. Chez les moldus, dans le monde, les états sont souverains, c’est le principe. Les états sont toujours souverains. Finalement, s’ils choisissent de ne pas respecter les règles internationales, il ne va rien se passer. Ils n’ont pas signé les traités, même s’ils ne les respectent pas tant que ça ce n’est pas très grave. Ils auront, au pire, des sanctions économiques. Là, on n’a pas vraiment une souveraineté des états puisque les états sorciers acceptent tout à fait qu’il y ait quelqu’un qui soit à leur tête. je ne sais pas si je suis très claire. 

A : Si si ! 

M : C’est vrai qu’on a l’exemple, qui était un contenu supplémentaire sur Pottermore pour le premier Animaux Fantastiques, avec la fuite qu’il y a eu et la grosse bourde de Dorcus Douzebranches qui a créé une brèche dans le Secret Magique aux Etats-Unis. C’est la Conférdartion Internationale des sorciers qui leur est tombée dessus, aux Etats-Unis, ne leur disant « Ça ne va pas du tout » et qui a mis un peu la pression – c’est ce qu’on peut lire un peu entre les lignes de la manière dont c’est présenté, en tout cas – sur le gouvernement américain pour mettre en place la loi Rappaport qui fait qu’aux Etats-Unis la ségrégation entre les sorciers et les non-maj est encore plus forte qu’ailleurs parce que c’est un peu un retour de bâton, comme une sanction, presque, de la communauté internationale sur le fait que le gouvernement américain a laissé une bourde pareille arriver. R : J’ai une question. La Confédération gère uniquement le Secret Magique ou elle gère aussi autre chose ? 

M : Non, elle gère plein de choses. Elle a une fédération internationale sur les sports, un équivalent du comité aux communauté olympiques… C’est eux qui organisent la Coupe du Monde. 

A : Ils ont une commission de Quidditch, oui. 

M : Ils ont plein de sous-trucs. A chaque fois qu’il y a de la coopération internationale on a l’impression que c’est chapeauté par la Confédération Internationale. Il y a juste un truc où on ne sait pas trop si c’est lié ou pas, c’est la police internationale, qui est juste mentionnée dans un journal dans le premier Animaux Fantastiques. On ne sait pas s’ils sont indépendants, comme Interpol. 

R : Interpol n’est pas une police. C’est juste un bureau d’information. Interpol donne juste des informations aux polices locales. 

M : A priori c’est à peu près ça, ils font circuler les avis de recherche, des trucs comme ça… Ça a l’air d’être à peu près la même chose. 

a : C’est les renseignements. 

M : Oui. 

A : Sur le texte de Pottermore il y avait aussi l’idée qu’il y avait un bureau de l’éducation qui permettait justement de superviser les écoles. Ça rejoint un peu ce qu’on disait avant. 

M : Oui, c’est ça ! Une école peut avoir un label « Confédération Internationale des sorciers » ou pas, quoi. 

R : C’est à se demander où ils trouvent tout ce budget ! Si on a aussi peu de sorciers, comment ils peuvent avoir un budget équivalent à celui du comité des J.O ou la fédération de football ! 

A : L’économie magique… En plus, au final, ce que je trouve assez dingue c’est à quel point il y a peu de souveraineté, dans le sens où il y a cette loi qui est au-dessus de tout, et en même temps il y a un protectionnisme qui est hyper fort, une protection totale de tous ces secrets… Est-ce que, justement, ce n’est pas parce qu’il y a une perte de souveraineté au niveau du gouvernement qu’il y a ce besoin de se raccrocher à un truc ? 

M : Oui, en contrepartie… 

A : Oui. « Notre éducation c’est vraiment la nôtre, ça ne vous regarde pas, ce n’est pas votre truc et vous n’avez pas à mettre votre nez dedans ». Ce n’est pas politique… « On respecte le code du Secret mais par contre mêlez-vous de vos fesses ». 

R : Mais en même temps, ils ont un comité d’éducation. 

A : Je suppose qu’il coordonne… 

M : C’est surtout pour les nouvelles écoles qui s’ouvrent, je crois. Ça m’étonnerait qu’ils aillent mettre le nez dans Poudlard, Durmstrang, Beauxbatons… C’est plutôt : imaginons qu’il y ait une nouvelle école qui s’ouvre en Suisse, ils vont aller voir si la manière dont ils veulent faire fonctionner l’école respecte… à mon avis c’est vraiment en lien avec le respect du Secret Magique. Je pense que c’est parce que, comme je le disais tout à l’heure, une école magique c’est chaud. Si on ne respecte pas une certaine distance avec les moldus, s’il n’y a pas certaines précautions… Le Secret Magique peut être vite mis en péril par une école magique. 

R : Donc ils ne feraient pas les échanges, par exemple, des Erasmus ou des choses comme ça… 

A : C’est ça que je trouve étrange. Alors que tu as un truc qui coordonne – je viens de vérifier, quelqu’un qui veut faire savoir qu’il y a une école et la faire approuver dans la région doit envoyer un hibou à la Confédération Internationale – il n’y a pas du tout cette notion d’échange entre les écoles, d’Erasmus… Il y a cette mention de Bill Weasley qui avait son correspondant dans l’école brésilienne. On ne sait pas trop comment s’est mise en place cette correspondance, il n’a jamais pu y aller, il s’est retrouvé avec un chapeau qui lui a desséché les oreilles parce que son correspondant était frustré… bon. 

R : Surtout que ça n’a pas été gardé, les correspondances n’ont pas été gardées. Charlie n’en a pas eu… 

A : On ne sait même pas si ça a été mis en place par Poudlard ! Est-ce que c’est Arthur Weasley qui a eu un pote qui est venu bosser au Ministère et qui a dit « Tiens, machin a un enfant au Brésil qui cherche un correspondant… ». On ne sait même pas si c’est fait par le biais de Poudlard, peut-être pas du tout. 

M : Il y a une époque, quand même, où Poudlard est dirigé par le Manitou Suprême de la Confédération Internationale des Sorciers. On peut très bien imaginer qu’à une réunion de la Confédération Internationale, Dumbledore tape la discute et va boire l’apéro avec un homologue brésilien et dit « Ah tiens, ça serait cool qu’on fasse un petit échange sur une promo entre nos deux écoles ». Voilà, je pense que ce sont des trucs qui peuvent se faire entre deux directeurs qui se rencontrent qui se disent « Ça serait cool, on fait ça » sans que ce soit… Bon, j’imagine ça dans le cadre de la Confédération Internationale des sorciers parce que ça veut dire qu’on sait que Dumbledore est en contact avec plein de gens du monde entier, depuis toujours puisqu’on voit dans les Animaux Fantastiques que c’est déjà le cas avec son petit réseau, son petit pré-Ordre du Phénix. Je pense que c’est plutôt… Comme on le disait, c’est tellement petit le monde magique en terme de personnes que c’est plutôt des choses qui peuvent se faire entre individus qui se rencontrent à une occasion et qui se disent « On met ça en place », sans que ce soit institutionnalisé. J’imagine bien que ça peut se passer comme ça. 

R : Surtout que les déplacements entre pays sont gratuits, si ça passe par des Portoloins. 

M : On ne sait pas si c’est gratuit les Portoloins. 

A : En tout cas, ça n’est pas mentionné que c’est payant. 

M : Sauf celui du passeur louche… 

R : Même s’il y a des frais de déplacements, en tout cas, ça devrait coûter très peu cher. Les déplacements entre sorciers devraient être vraiment accessibles. Il devrait y avoir un déplacement de personnes en continu, les gens pourraient s’installer où ils veulent dans le monde. 

M : Sauf qu’il faut respecter le Secret Magique. 

R : Si c’est entre sorciers, c’est bon ! 

M : C’est vrai qu’entre communautés sorcières il pourrait y avoir des mouvements plus évidents que ce qu’on connaît. 

A : Est-ce que justement le fait d’être… Même s’ils ont cette possibilité de se déplacer mais que ça reste très encadré par le code du Secret Magique, en plus il y a toujours un peu cette crainte… Quand on voit les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald, quand on est dans le Paris magique, on a toujours cette sensation qu’on ne sait jamais vraiment quand on est dans la partie magique du monde, la partie moldue… Il y a quand même très peu d’endroits, même en Grande-Bretagne, 100% sorciers. Il y a Pré-Au-Lard, il y a le Chemin de Traverse, il y a Poudlard… Il y a les institutions, c’est logique : le Ministère…etc. Mais des lieux, des villes, il y en a très peu. Donc il y a peut-être toujours ce risque de « On ne sait pas trop comment sont les moldus à côté de chez nous et on n’a pas trop envie de risquer d’être persécutés ». Il y a peut-être un mécanisme de peur qui se met en place de « Toute ma famille est là depuis très longtemps, les moldus dans le village d’à côté nous laissent tranquille, je n’ai pas envie d’aller risque cet équilibre en déménageant dans le pays voisin parce que je ne sais pas comment ces relations évolueront ». 

R : Surtout si on ne parle pas la langue, en plus ! 

A : Pour des britanniques où l’anglais est parlé dans plein de pays, la question se poserait bien mais il y a quand même ce truc-là. « Je suis héritier d’une population qui a été persécutée, je suis bien là où je suis, est-ce que j’ai envie de prendre des risques ? ». C’est une question, j’en sais rien. Mais je pense que ça rentre en ligne de compte. 

R : On a Charlie Weasley, quand même, qui reste en Roumanie après ses études. Il s’installe et il ne rentre pas. Pour le coup c’est vraiment un expat’. 

A : Oui, il émigre en Roumanie. Il travaille dans une réserve de dragons donc on suppose un endroit plutôt bien protégé des moldus, enfin j’espère pour lui. 

M : Non, les moldus roumains sont vraiment très chill avec les dragons… ça va. 

R : Ça veut dire qu’il vit avec des sorciers roumains… Il y a peut-être une communauté scientifique internationale mais… 

A : On avait parlé dans un épisode de ce côté un peu… Les dragons, c’est un peu dangereux, c’est un peu craignos pour le Secret International donc on va tous les envoyer en Roumanie et ça sera le problème des roumains. Mine de rien, c’est un peu la traduction d’une certaine dynamique dans le monde moldu. Il y a ce côté un peu « Nous on n’a pas envie de s’emmerder avec ça donc on refile la patate chaude à quelqu’un d’autre ». 

R : C’est pas sympa. Bon, OK, la Roumanie n’est pas minuscule mais ils auraient pu les mettre en Russie ou en Chine quoi. 

A : Surtout, tu as tes dragons chez toi, démerde toi avec tes dragons. 

R : Et en même temps, ça ne m’étonne pas tant que ça des occidentaux. On fait ça un petit peu avec les… – 

M : Oui, je pense que c’est un reflet de dynamiques qui existent. A la fois pour continuer sur cette idée de transition avec les conflits, on a parlé pas mal des Animaux Fantastiques et du Secret Magique, mais tout le cœur de Grindelwald c’est de briser ce Secret Magique. Je trouve que c’est assez intéressant de se rendre compte à quel point c’est quelque chose de fondamental dans la société magique et aussi d’hyper oppressif, mine de rien. Avec tout ce qu’on a détaillé, c’est une perte de souveraineté pour les états, ça impose un système totalitaire comme ce qu’on voit un petit peu avec la loi Rappaport, des trucs très violents dans la manière de cliver la société… Ça va être intéressant de voir comment Grindelwald joue peut-être sur des frustrations du monde magique pour les tourner à son avantage et joue sur cette géopolitique pour complètement rebattre les cartes en brisant ce principe de base. Sous couvert de beaux discours, mais avec l’idée quand même d’asservir les moldus, il ne faut pas l’oublier. Mais lui va certainement l’emballer en jouant sur ces problématiques anti-démocratiques qu’impose le Secret Magique. 

R : POur le coup, ce qui pourrait rallier le plus c’est des sang-mêlés, ce qui ont un parent de chaque côté et qui voudraient un petit peu réunir tout ça. 

M : Il pourrait jouer là-dessus, il pourrait effectivement ramener les sang-mêlés de son côté, bien en cachant… il ne veut absolument pas asservir les moldus, bien sûr, il veut permettre à la communauté magique de vivre au grand jour ! Et donc de rassembler les peuples. 

A : C’est vraiment présenté de manière anecdotique dans Harry Potter et les Coupe de Feu mais on a à nouveau cette mention de Ali Bashir qui est un sorcier étranger qui voudrait faire venir des tapis volants en Grande-Bretagne. C’est Percy Weasley qui en discute avec Croupton et Arthur Weasley et ils disent que ce n’est pas possible parce qu’il y a un embargo dessus, parce que par rapport au code du Secret Magique ce n’est pas conforme, ça ne correspond pas à ce qui est autorisé au niveau des objets ensorcelés…etc. On ne sait pas de quel pays exactement il vient et si ce pays est signataire du code du Secret Magique mais il y a peut-être aussi un peu ce côté-là : si dans certains pays il y avait des traditions très fortes qui étaient ancrées avant le code du Secret Magique et qui ont dû être abandonnées, et qu’ils ont envie de refaire vivre ces traditions. Ou, pour un aspect plus commercial, des personnes qui ont développé des choses et qui se disent « J’aimerais bien pouvoir vendre mes tapis volants parce que c’est une tradition familiale et, là, je peux voler de mon salon à ma chambre et ce n’est pas très optimal ». Je suppose que dans son pays c’est autorisé… L’interdiction ne doit pas dater du code du Secret Magique puisque la famille de Croupton dit que… – 

R : Oui, eux l’utilisaient à l’époque. 

A : Ses grands-parents en avaient. Ses grands-parents, à priori, n’étaient pas d’avant 1692. 

R : Donc il y aurait un peu l’équivalent de l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce, pour les sorciers. 

A : Oui. 

R : Même si on pourrait se dire qu’ils peuvent trouver un moyen de faire de la magie pour faire disparaître les tapis volants aux yeux des moldus. 

A : De la même manière qu’il y a un bouton d’invisibilité sur la Ford Anglia qu’Arthur a trafiquée, il pourrait y avoir un truc d’invisibilité sur les tapis volants. 

R : Ou pour ceux qui circulent en balai. Ca veut dire qu’il y a une volonté, quand même, de faire circuler les marchandises à travers le monde, qu’il y a un peu un début de mondialisation, ou une tentative de mondialisation. 

A : Peut-être aussi de protectionnisme économique ? Dans le sens où le balai, comme tu disais, n’est pas invisible non plus, et pourtant il est autorisé. Donc une volonté de protéger… si le Royaume-Uni ont leurs usines de fabrication de balais, ils n’ont pas spécialement envie d’avoir la concurrence des tapis volants qui débarque. C’est un peu une excuse facile à utiliser pour dire « Non, non, les tapis volants ce n’est pas très bon pour le code du Secret Magique dont on met un embargo pour ça ». 

M : Il a bon dos le code du Secret Magique ! 

R : J’avais lu dans la fanfiction d’Alixe, c’était… comment elle s’appelle ? 

A : Katie Bell qui travaille dans un atelier ? 

R : Non, c’est celle qui est en quatre tomes, sur les dix-neuf ans plus tard. 

A : Oui, c’est Alixe. Harry Potter 9 3/4. 

R : Oui, on dit que c’est toute une économie basée sur l’artisanat. Donc forcément c’est une économie qui est très fragile, dès qu’ils ouvrent les frontières ça va créer une concurrence entre les pays et l’économie pourrait s’effondrer. Ce qui est vrai. Forcément, ça créerait une délocalisation. C’est ce qui s’est passé avec nous, la délocalisation dans les pays du tiers-monde a ébranlé complètement l’économie, ça l’a redessinée. C’est aussi ce qui pourrait se passer. D’un autre côté, si on a… je ne sais pas, un petit village de je ne sais  quel pays qui fait des tapis persan et qui ne veut pas les vendre juste à trente personnes, qui voudrait les vendre à l’international… Il a besoin de cette autorisation. 

A : C’est le bureau d’enregistrement des objets à ensorcellement prohibé. C’est un truc qui est un peu géré par Arthur Weasley. Donc on se dit pourquoi interdire l’un et pas l’autre ? Pourquoi interdire le tapis ? Je pense qu’il y a ce côté un peu de protectionnisme économique, oui. 

R : Et protection de l’État, ça serait la même chose avec les armes, les produits dangereux… 

M : Ca ouvre plein d’aspects du fonctionnement de l’économie au sens large. Je voulais quand même qu’on finisse sur un sujet qu’on a touché un peu, notamment la question des conflits internationaux. Entre moldus, entre sorciers, ou les deux… Et l’implication des grands conflits internationaux. On l’a évoqué au début, quand on parlait du bloc de l’est, est-ce que les sorciers suivent toujours la redéfinition des frontières des conflits moldus ? Oui, en tout cas dans les années 90, on a l’impression que les sorciers qui se définissent d’une certaine nation ça correspond à peu près aux nations moldus. On n’a pas de contre exemple en tout cas. On se pose la question, on a l’évocation dans les Animaux Fantastiques des guerres mondiales, en tout cas de la première. Dans Pottermore c’est évoqué, il y avait eu un peu un débat dans la communauté magique britannique sur « Est-ce qu’on s’engage dans le conflit mondial des moldus ou est-ce que ce n’est pas notre problème ? ». Au final, on sait qu’il y a des sorciers qui se sont impliqués, notamment Theseus [ndlt : Thésée en français] puisqu’il a un titre de héros de guerre, et Norbert aussi puisqu’il dit qu’il était sur le front est avec les dragons. Ça pose un peu cette question : quand il y a une guerre qui se déclare, est-ce que les sorciers vont se battre aux côtés de leur nation moldue ? C’est un peu plein de questions. 

R : Ils ne font jamais référence, dans Harry Potter, à la famille royale. On ne sait pas du tout s’ils se considèrent comme citoyens de la couronne ou pas. 

M : Ils dépendent d’un ministère qui répond en gros guillemets au Premier Ministre moldu. 

R : Est-ce qu’ils savent même qu’ils ont une reine ? 

A : Il ne répond pas, ils communiquent. 

M : Non, il n’a aucune influence. 

A : Il y a le Ministre de la magie qui est un peu l’équivalent du Premier Ministre moldu mais clairement il ne se considère pas comme subordonné. 

M : Il n’est pas subordonné mais il va quand même… pas lui rendre des comptes mais, encore une fois, quand le Secret Magique est menacé, il va quand même le voir. 

A : Oui mais il va plus le voir à titre informatif, plus dans un côté « On a besoin de collaborer là-dessus.  Typiquement quand Sirius Black s’évade d’Azkaban et qu’il est perçu comme un criminel. « Là on a besoin que vous diffusiez un avis de recherche, et voilà ». En plus, le fait que mine de rien les sorciers puissent, notamment le Ministre de la magie, très facilement se rendre chez le Premier Ministre moldu mais que le Premier Ministre moldu lui-même n’ait pas moyen de contacter à sa convenance le Ministre de la magie, d’une certaine manière c’est un peu « Tu te démerdes, tu ne peux pas me donner d’ordre parce que tu n’as pas moyen de me contacter ». Ça crée quand même une dynamique assez particulière entre les deux. Pour moi, le ministre moldu est là pour « Tu peux m’aider, tiens, au fait, on fait venir des dragons et un sphinx, bisou, mais je ne te demande pas ton avis, je te préviens parce que les petites lignes en bas du contrat disent qu’il faut que je te prévienne mais ça s’arrête là ». 

M : C’est assez symptomatique du sentiment de supériorité des sorciers vis-à-vis des moldus, c’est évident. 

A : L’idée qu’ils n’ont pas les mêmes problèmes, qu’ils ne parlent pas des mêmes choses… 

M : Justement, ça serait vraiment intéressant de savoir ce qu’il se passe, notamment pendant les guerres mondiales, mais aussi dans d’autres conflits. Quand on parlait de l’URSS, qu’est-ce qu’il s’est passé concrètement dans la communauté magique ? On imagine aussi qu’à l’intérieur de la communauté magique, si les définitions de leurs communautés suivent ce qu’il se passe du côté des moldus, ils doivent avoir leur avis sur la question, même s’ils vivent séparés d’eux. Il y en a peut-être des qui trouvent le système soviétique bien et d’autres qui le trouvent pas bien… Ils ne sont pas tous d’accord, je pense. 

R : On ne sait pas si, par exemple, les sorciers coréens ont aussi une Corée du Nord version sorciers ou si les deux Corée sont réunies chez les sorciers. 

M : C’est une vachement bonne question. 

R : Idem avec les sorciers allemands pendant toute la période du mur de Berlin. Si ça se trouve, les sorciers pouvaient passer de l’Allemagne de l’est à l’Allemagne de l’ouest, ça ne leur posait absolument aucun problème. 

M : Ça serait génial comme chose à explorer, de voir la Corée ou l’Allemagne du point de vue sorcier. Si eux décident « Non, on reste une Allemagne ou une Corée » et que du coup les sorciers se déplacent comme ils veulent, ils vivent quand même dans un monde… Ils ne sont pas complètement indépendants des moldus. Ne serait-ce que quand ils sont dehors, ils voient ce qui se passe ! 

A : Comme on le disait tout à l’heure, à part dans une notion de menace internationale ou même nationale, au sein même d’une nation – Voldemort qui veut tuer tous les moldus, qui a une volonté d’asservissement, de remise à leur place…etc… – je pense qu’il y a vraiment cette notion de : est-ce que les sorciers se reconnaissent dans les revendications des moldus ? Il y a des conflits et, clairement, certaines guerres mondiales, où il se reconnaissent. Mais est-ce que, dans tous les conflits qui ont pu avoir lieu, ils partagent les avis ? Ou est-ce que leur société est tellement décorrélée de ces préoccupations qu’ils… ils vont peut-être venir en aide à leur compatriotes moldus, mais ils n’ont pas forcément de griefs vis-à-vis des sorciers du pays « ennemi ». 

M : Rebecca, je crois que tu avais un point hyper intéressant qui est lié aussi à ça… On a quand même une grande partie de la population magique qui a des ascendances moldus. Quand ils intègrent le monde magique, il y a quand même tous les nés-moldus et les sang-mêlés qui ont quand même des… C’est toute la question de : est-ce qu’à partir du moment où tu entres dans la communauté sorcière tu abandonnes toutes tes ascendances moldues ? mais tu ne peux pas abandonner complètement la manière dont tu as été élevé dans les premières années de ta vie, ton bagage culturel, tes ascendances… 

R : Tes proches. 

A : Ta famille ! 

M : Donc on peut imaginer que là, dans des moments de guerre ou de conflit, il doit y avoir une grande différence entre les sorciers qui ont ces attaches moldues familiales…etc et qui veulent s’engager pour des raisons vraiment personnelles. 

R : Il y a peut-être eu des sorciers juifs qui ont voulu se battre contre les nazis parce qu’ils estimaient que c’était normal de défendre leurs valeurs et leur pays. Il ne faut pas oublier que Londres a quand même été bombardée en 40, pendant des semaines ! Les sorciers ont dû s’en apercevoir ! C’est peut-être aussi pour ça qu’ils sont impliqués, c’est peut-être à ce moment-là. 

M : C’est là que je pense que les Animaux Fantastiques vont être intéressants. La seconde guerre mondiale c’est particulier parce qu’il y a deux conflits en parallèle, à priori. On va voir à quel point ils sont liés ou pas mais il y a eu le conflit moldu de la Seconde Guerre mondiale et il y a eu le conflit sorcier avec Grindelwald. Tout le monde est en guerre ! Je pense qu’il y a les deux qui vont se superposer, ce n’est pas un hasard que le duel avec Grindelwald et Dumbledore se passe en 1945. Je pense que la Seconde Guerre mondiale, pour le coup, ça a dû être un bazar pour les deux communautés. T’as raison, je pense que les sorciers ont dû être touchés. C’est pour ça aussi, moi ça m’intéresserait vraiment qu’ils explorent… est-ce que Grindelwald, tout en ayant un discours qui a des accents fachistes, clairement, ne va pas utiliser justement la menace du nazisme pour rallier des sorciers à sa cause ? 

R : C’est déjà ce qu’il fait ! 

A : Il l’utilise clairement puisque dans le cimetière au Père Lachaise il montre des images un peu du futur…-

R : Hiroshima, d’ailleurs. 

M : Oui, il n’utilise pas le nazisme, il utilise la guerre moldue et les outils de la guerre moldue. « Voyez ce qu’ils vont faire ! ». 

A : Là, il y a vraiment deux conflits, effectivement, qui se superposent. En l’occurrence, ils arrivent en même temps, mais ça ne veut pas dire que… Ils pourraient arriver complètement différemment. Il pourrait y avoir aussi des moments où le monde moldu est en paix mais où il y a des conflits sorciers. Quelque part, on sait qu’il y en a eu. Pas forcément entre sorciers mais des conflits entre sorciers et créatures magiques. C’est un truc dont on n’a pas trop parlé mais on sait qu’il y a eu les guerres des géants, les révoltes de gobelins dans lesquelles les sorciers se sont impliqués… On s’éloigne un peu de la notion de frontières mais il y a quand même ces conflits qui sont là. On ne sait pas trop dans quelle mesure parce que comme Harry n’est pas très attentif aux cours d’Histoire de la Magie, on ne connaît pas trop le contenu de ses cours… Mais il y a quand même des conflits avec des populations d’êtres magiques au sein du monde magique mais on ne sait pas forcément si les conflits dont il est question sont des conflits qui ont uniquement lieu en Grande-Bretagne, si c’est des conflits à l’échelle de l’Europe, à l’échelle du monde, s’il y a eu des conflits similaires ailleurs… Il y a quand même une échelle différente. 

R : Gobelins de tous les pays, unissez-vous ! 

M : On a quand même l’exemple de Voldemort, c’est une période de guerre civile pour le monde des sorciers britanniques à l’époque où, chez les moldus, il y a des conflits sociaux mais il n’y a pas de guerre civile. C’est l’exemple premier qu’on a dans Harry Potter. Il y a une guerre civile dans le monde magique et, justement, le Ministre de la Magie essaye de cacher ça ou de rassurer le Premier Ministre moldu : « Oui, bon, ça chauffe un peu chez nous mais ne vous en faites pas, on fera en sorte que les moldus ne s’en aperçoivent pas et ne soient pas trop touchés ». 

R : Est-ce que dans les pays où les régimes moldus persécutent les sorciers vraiment, interdisent la magie… Je pense aux pays musulmans qui interdisent la magie. Est-ce qu’ils pourraient persécuter les sorciers ? Est-ce que par exemple les sorciers, en Syrie, on droit à l’asile au Royaume-Uni ? 

M : On n’a aucun exemple de la sorte mais c’est vrai qu’on a l’exemple des Obscurus, et donc l’exemple de Newt qui parle de la fillette au Soudan. Il n’y a pas de contexte culturel particulier, mais il donne quand même un exemple que c’est un Obscurus récent alors que, du point de vue des américains, ils disent que les obscurus n’existent plus, qu’on a dépassé ça. Mais il donne quand même un exemple assez culturellement marqué de dire « Si, ça existe au Soudan ». 

A : Ça n’existe pas mais est-ce que ça n’a pas été un truc un peu caché, dont on n’a pas parlé… ? 

M : Ariana en serait la confirmation, pas besoin d’aller jusqu’au Soudan. 

A : Voilà. 

M : On a évidemment Croyance mais si après on la confirmation d’Ariana, c’est sûr que ça va remettre les choses en perspective. Mais on peut effectivement imaginer qu’il y a certaines régions du monde où il y a plus d’Obscurus que dans d’autres, c’est possible. Ça doit leur poser d’autres types de soucis, niveau Secret Magique. 

R : C’est sûr. 

A : On ne sait pas forcément s’il y a vraiment des pays dans le monde magique où le code du Secret Magique est plus difficilement applicable, pour certaines raisons, et donc où il y a encore des persécutions… 

R : Ca peut être pour des questions de religion, tout simplement. Les pays très musulmans interdisent la magie donc on ne sait pas comment ils gèrent leur compatriotes sorciers. 

M : Pas que, dans plein de pays où il y a n’importe quelle religion qui est très présente… Et puis il y a d’autres pays où ce n’est même pas lié à la religion, c’est plus lié à leur rapport à la sorcellerie, qui n’est pas du tout le même en fonction des pays. Indépendamment de la religion, on va utiliser la sorcellerie comme prétexte de persécution mais ce n’est pas une raison religieuse, c’est plutôt parce que la sorcellerie est un outil… – 

A : C’est un inconnu qui fait peur, c’est une chasse aux sorcières au sens très large. C’est ce truc qu’on ne maîtrise pas et qu’on veut étouffer. 

M : Et puis dès qu’il se passe un truc, on utilise la sorcellerie comme prétexte pour accuser son voisin mais ce ne sont pas forcément des raisons religieuses derrière. C’est sûr qu’on s’éloigne encore un peu du sujet mais ça pose cette question. On parlait tout à l’heure du Secret Magique comme règle absolue partout mais, encore une fois, je pense que c’est un point de vue peut-être un peu « occidento-centré ». Peut-être qu’effectivement le monde magique a ces mêmes biais là. La Confédération Internationale des Sorciers a peut-être ce biais là aussi et peut-être qu’il y a une partie du monde magique qui est beaucoup moins soumise, dans tous les sens du terme, à ce contrôle qu’on à l’impression absolu du Secret Magique. Encore une fois, ça brouille les frontières ! 

R : Est-ce qu’on ne pourrait pas imaginer qu’il y a des cultures moldues qui accepteraient la magie parce qu’ils y croient eux-mêmes ? Je pense aux cultures animistes, par exemple. Est-ce que eux ils pourraient ne pas avoir de problèmes avec la magie ? 

A : J’imagine bien des petits villages, comme il y a des villages où les gens vivent en autarcie un peu, où tu as des sorciers qui vivent avec les moldus et cohabitent comme ça au milieu de nulle part… Un côté un peu hippie. 

M : Au début, quand ils ont annoncé qu’au prochain film Animaux Fantastiques on irait au Bhoutan, je me suis dit que niveau isolement c’est pas mal pour avoir une espèce d’endroit où moldus et sorciers peut-être vivent ensemble sans que personne ne s’en inquiète au niveau international. Bon, maintenant il y a une mention de village sorcier au Boutan mais au final peut-être que c’est un village sorcier où il y a des moldus qui vivent. Ça pourrait être l’inverse, plutôt qu’un village moldu où il y a des sorciers qui vivent ça serait un village majoritairement sorcier mais où les moldus peuvent venir s’installer quand même. Ça pourrait être drôle ! 

R : Moi je suis convaincue que les sorciers ont infiltré Hollywood et que c’est pour ça qu’on a des films avec autant de magie. 

M : Les vrais sorciers ce sont ceux qui sont derrière les effets spéciaux. 

R : Ou juste ils écrivent les histoires ! 

M : C’est une bonne théorie, on va garder ça.

Merci beaucoup Rebecca parce que tu nous a donné plein de pistes de discussion et on en a bien profité dans cet épisode pour aborder plein de sujets différents ! On a plus picoré à droite à gauche au niveau des sujets que certains de nos épisodes où on est très focus sur quelque chose de très précis mais je trouve que c’était assez… Je ne sais pas ce que les auditeurs en penseront, n’hésitez pas à nous dire, mais moi j’ai vraiment bien apprécié ce format de discussion. 

A : Oui ! 

M : Donc merci beaucoup Rebecca. 

R : C’était un plaisir. Merci encore ! 

M : Et puis on se donne rendez-vous après Les Secrets de Dumbledore pour débriefer les futures élections pour la Confédération Internationale des Sorciers, n’est-ce pas ? 

R : Pourquoi pas ! 

A : Grand merci à toi, merci de nous avoir écoutées, on vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode… on ne peut même pas vous annoncer le thème parce qu’on ne sait pas. 

M : Chut, c’est un secret ! 

A : De Dumbledore ! En attendant vous pouvez nous dire ce que vous avez pensé de l’épisode sur les réseaux sociaux : sur Facebook sur L’Académie des Sorciers, sur Twitter @aspic_gds. Vous pouvez aussi laisser une note et un commentaire sur les plateformes d’écoute que vous utilisez si vous avez apprécié cet épisode. On est aussi très actives avec marjolaine sur le discord de la Gazette du Sorcier qui a un salon de discussion dédié à ASPIC donc n’hésitez pas à la rejoindre et à venir discuter des épisodes avec nous et nous faire vos retours, ça nous fait toujours très plaisir ! C’est le Kiosque des Sorciers. Merci à Salem pour les visuels, à Marjolaine pour le montage et à Rowenaz qui fait la transcription. Peut-être que vous ne le savez pas mais il y a maintenant des transcriptions des épisodes d’ASPIC ! 

M : Ouiiiii ! 

A : Merci beaucoup à Rowenaz qui fait cet énorme travail. 

R : Qui doit avoir un gros travail, oui ! 

A : Oui ! On a mis des petites blagues donc ça va. A très bientôt pour un prochain épisode ! 

M : Et cher auditeur, n’oublie pas… 

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