Ron Weasley : dans l’ombre du héros
Ron Weasley est l’un des personnages principaux de la saga Harry Potter. Il se tient dans l’ombre de personnes plus brillantes, plus courageuses et plus célèbres que lui… du moins c’est souvent ce qu’il pense !
Les qualités de Ron Weasley
Humour
La première qualité qui nous vient à l’esprit lorsque nous pensons à Ron, c’est son sens de l’humour. Dans de nombreuses situations les répliques de Ron sont particulièrement drôles et permettent de détendre l’atmosphère mais il a surtout un talent pour l’imitation.
À travers les livres, la tendance de Ron à imiter les gens semble faire partie de sa façon d’être et provoque bien souvent l’hilarité générale.
J’obligerai Goyle à faire des lignes, ça va le tuer, il déteste écrire, dit Ron d’un ton joyeux. Il crispa son visage dans une expression de concentration douloureuse et fit mine d’écrire en imitant les grognements rauques de Goyle : Je… ne… dois… pas… ressembler… à… un… derrière… de… babouin… Tout le monde éclata de rire mais Luna Lovegood laissa échapper un véritable hurlement de joie qui réveilla Hedwige.
Harry Potter et l’Ordre du Phénix – Chap 10)
Ce talent s’avère également très utile dans Les Reliques de la mort, lorsque Harry s’attaque à Queudver dans la cave du manoir des Malefoy :
“Que se passe-t-il, Queudver ? lança Lucius Malefoy, au-dessus d’eux.
HArry Potter et les Reliques de la Mort – Chap 23
Rien ! répondit Ron, dans une imitation acceptable de la voix sifflante de Pettigrow. Tout va bien !”
Si Ron n’avait pas correctement imité Queudver, ils n’auraient pas pu s’échapper avec la baguette de ce dernier pour sauver Hermione.
Sa capacité à imiter est également mise à l’épreuve quand Hermione et lui entrent dans la chambre des secrets, qui ne peut être ouverte que par une personne parlant Fourchelangue, une langue, mais surtout un don que très peu de personnes possède. Tout en étant incapable de le comprendre et de le parler, Ron produit une imitation de Harry sifflant sur le médaillon de Serpentard si convaincante qu’il parvient à se faire comprendre.
Loyauté
«Une telle loyauté est certainement admirable» (Scrimgeour à Harry – Harry Potter et les reliques de la mort)
Une des grandes qualités de Ron est que ses amis peuvent toujours compter sur lui.
Il n’hésite pas à voler la voiture de son père pour libérer Harry des Dursley dans le second tome.
De nombreuses fois, Harry s’est retrouvé confronté aux regards mauvais des autres élèves, notamment dans Harry Potter et la chambre des secrets lorsque tout le monde pense que celui-ci est l’héritier de Serpentard ou encore dans le quatrième tome lorsqu’il devient, à la surprise générale, le 4ème champion du tournoi des trois sorciers. Malgré le fait que les deux amis se fâchent suite à cette participation, Ron trouve le moyen de prévenir et d’aider – indirectement, certes – Harry sur la première tache.
Par ailleurs, Ron préfère suivre Harry dans ses aventures de chasse à l’Horcruxe plutôt que de finir sa scolarité ou rester confortablement chez lui, en famille. Il met en place un plan risqué, pour justifier son absence de Poudlard lors de la 7ème année : Déguiser une goule pour faire croire qu’il souffre d’éclabouille, une maladie très contagieuse. Une grande preuve d’amitié puisqu’il sacrifie son bien-être et sa famille pour suivre son meilleur ami.
Dans ces moments Ron a toujours été là pour le soutenir. Ron n’a jamais trahi Harry. De la même façon, lorsqu’une grande partie de la communauté magique est convaincue que Harry ment à propos du retour Voldemort dans l’Ordre du Phénix, Ron l’a toujours soutenu, protégé même. Il va même jusqu’à tourner le dos à son frère Percy lorsque celui-ci lui adresse une lettre lui conseillant de s’éloigner de Harry. A vrai dire, Ron est un bien meilleur ami pour Harry que Harry ne l’a jamais été pour lui…
Courage
«Pourquoi des araignées ? Pourquoi ça ne pouvait pas être «suivez les papillons » ?» (Ron – Harry Potter et la chambre des secrets)
Bien qu’il recherche rarement l’aventure ou l’adversité, préférant la routine et son confort, il surmonte toujours ses doutes et ses craintes en accompagnant fidèlement Harry dans ses aventures. Bien que la preuve du caractère héroïque de Ron ne soit pas grande en quantité, elle l’est en qualité. Certes, il ne participe pas à ces aventures aussi facilement qu’Hermione mais il se montre très courageux quand ses amis sont en danger.
Il suit Harry dans la forêt interdite pour rencontrer l’accromentule Aragog malgré sa peur des araignées, prouvant une fois de plus son courage et son appartenance à la maison Gryffondor.
Les films dépeignent Ron comme le trouillard du trio, une façon de rendre le personnage plus drôle avec ses réactions exagérées face à certaines situations mais les livres montrent un Ron beaucoup plus courageux. Dans la version du film du prisonnier d’Azkaban par exemple, Ron se tord de douleur au sol avec sa jambe brisée tandis que Hermione se jette devant Harry pour le protéger de Sirius. Dans le livre, c’est Ron qui se lève malgré sa jambe cassée, pour se mettre entre Sirius Black et Harry, et lui lance « Si vous voulez tuer Harry, il faudra nous tuer aussi ! » sur un ton de défi.
Sacrifice
«C’est le jeu, répliqua Ron. Il faut savoir faire des sacrifices ! Je vais avancer et elle me prendra, ce qui te permettra de faire échec et mat, Harry !» (Ron à Harry – Harry Potter à l’école des sorciers)
Ron est souvent sous estimé et dévalorisé pour ne pas être aussi courageux que son meilleur ami mais, dès leur première année, il a prouvé qu’il n’était pas faible pour autant.
La partie d’échecs géante n’aurait pas pu être gagnée sans le sacrifice de Ron : une tâche que Harry aura plus de mal à accepter quand il entrera dans la forêt pour permettre à Voldemort de le tuer et d’éliminer ainsi l’avant dernier horcruxe.
Un tel sacrifice nécessite une vision globale, du point de vue d’un maître d’échecs. Ron sait reconnaître quelles pièces doivent être sacrifiées pour gagner le jeu ; bien qu’on puisse parfois le trouver égoïste, il sait faire passer son bien être personnel après celui des autres. Cet aspect rappel l’attitude de Dumbledore et est l’un des piliers de la théorie “Ronbledore”.
Ambition
«Oh, Ron, c’est tellement merveilleux ! Un préfet ! Tout le monde l’a été dans la famille !» (Mrs Weasley à Ron – Harry Potter et l’ordre du phénix)
Dans le premier tome, nous découvrons, via le miroir du Riséd, l’ambition de Ron ; il se voit préfet-en-chef, portant la coupe de Quidditch. Un rêve pour Ron, qui se réalisera plusieurs années plus tard, lorsqu’il permettra à Gryffondor de remporter la coupe de Quidditch en cinquième année, alors qu’il a reçu le titre de préfet quelques mois auparavant.
En lui attribuant ce titre, Dumbledore marque sa confiance en Ron et lui permet de prendre de l’assurance. Ces nouvelles responsabilités le font sortir de l’ombre et du rôle de second couteau qui lui incombe souvent.
Enfin, il rêve de devenir Auror, une nouvelle preuve tant de son ambition de son courage, étant donné les risques de ce métier, mais aussi de sa persévérance tant cette formation est intense et très sélective.
« Ils demandent au moins cinq ASPIC avec la mention ‘Effort Exceptionnel’ au minimum. Ensuite, il vous faudrait passer une série de tests d’aptitude et de personnalité très rigoureux au bureau des Aurors. C’est une carrière difficile, Potter, ils ne prennent que les meilleurs. En fait, je crois bien que personne n’a été accepté au cours des trois dernières années. » (Tome 5 – Chap 29)
Connaissances et logique
Souvent en position de spectateur plus que d’acteur, Ron est en mesure d’observer des événements d’un point de vue plus objectif et ses constats peuvent s’avérer essentiels aux activités du trio. Même s’il les formule sur le ton de la plaisanterie, il donne régulièrement des conseils raisonnables à Harry et à Hermione.
Face à l’instinct fonceur d’Harry et à l’intellecte d’Hermione, Ron amène une connaissance intuitive du monde magique et apporte souvent des informations précieuses à son sujet. C’est le seul à avoir grandi dans une famille de sorciers et cela s’avère extrêmement utile dans leurs aventures, notamment lors de la chasse aux Horcruxes et de la quête des Reliques dans le dernier tome de la saga.
La meilleure illustration se produit, cependant, dans Harry Potter à l’école des sorciers :
Voyons, le Filet du Diable… Qu’est-ce que nous a dit le professeur Chourave, déjà ? Elle aime l’humidité et l’obscurité…
– Dans ce cas, allume un feu, dit Harry, à moitié étouffé.
– Oui, bien sûr, mais il n’y a pas de bois ! s’écria Hermione en se tordant les mains.
– TU ES FOLLE ? hurla Ron. TU ES UNE SORCIÈRE OU QUOI ?
– Ah, c’est vrai ! dit Hermione.Harry et Hermione ayant vécus dans des familles moldues, il ne leur vient pas directement à l’esprit d’utiliser un sortilège, contrairement à Ron.
Hermione et Harry passent souvent à côté de solutions simples… Ron en revanche, est capable d’analyser la situation et de faire des choix logiques et réfléchis : c’est lui qui émet l’idée d’utiliser le Felix Felicis pour obtenir les souvenirs de Slughorn. Au cours de la bataille finale à Poudlard, il fait preuve d’une capacité d’analyse et d’une intelligence trop souvent sous-estimés en identifiant une méthode de destruction d’un Horcruxe que personne n’avait envisager : se rendre dans la chambre des secrets et se servir d’un crochet de basilic.
Avec pas moins de sept BUSES sur neuf (6 Effort Exceptionnel, 1 Acceptable, en Astronomie), Ron obtient aussi des résultats scolaires très satisfaisants, d’autant plus qu’il ne s’applique pas et pourrait être meilleur s’il était plus concentré en classe. Il s’illustre après seulement deux mois de cours à Poudlard en assommant un troll grâce à ses connaissances pourtant limitées en magie. Il est également capable de produire un Patronus, un sortilège qui n’est même pas enseigné à Poudlard et tient tête à des Mangemorts à plusieurs reprises. Tonks, Auror de profession, le complimente même sur ses prouesses lors de la bataille des 7 Potter.
Ron : Personnage auquel on s’identifie facilement
«J’ai vu dans ton cœur et ton cœur est mien. J’ai vu tes rêves, Ronald Weasley, et j’ai vu tes peurs. Tout ce que tu désires est possible, mais tout ce que tu crains l’est également… Le moins aimé, depuis toujours, par une mère qui rêvait d’avoir une fille… Le moins aimé, aujourd’hui, par celle qui préfère ton ami… Toujours en retrait, éternellement dans l’ombre…»
J.K. Rowling a fait de Ron un personnage auquel il est facile de s’identifier, car il rencontre des problèmes connus de nombreux moldu.
Ron souffre d’un complexe d’infériorité contre lequel il lutte en permanence. C’est assez normal pour un adolescent de se sentir inférieur aux autres, surtout quand il côtoie quelqu’un d’aussi célèbre que Harry Potter.
Le contexte familiale joue également énormément, vu qu’il hérite de tous ce qui a appartenu à ses frères, ce qui a des conséquences directes sur sa magie : le fait de ne pas avoir sa propre baguette affecte la puissance de ses sortilèges. Même sa petite sœur, Ginny, semble la surpasser magiquement. Il a passé son enfance à être taquiné (voire traumatisé) par Fred et George et ses succès sont comparés à ceux de ses frères aînés
Ron se sent souvent jugé par les autres. Habitué à avoir une famille qui l’aime, il a plus de mal à supporter les mauvais regards, les insultes et la cruauté des Serpentard que Harry, qui a été élevé par les Dursley. Il est facilement déstabilisé face au regard des autres et perd ses moyens.
« Il y arrive quand il est sûr que personne ne l’observe, répondit Fred en levant les yeux au plafond. Samedi prochain, il suffira de demander à la foule de lui tourner le dos et de parler d’autre chose chaque fois que le souaffle s’approchera de ses buts. » Fred – (Tome 5 – Chap 26)
Ron montre également des difficultés avec ses relations amoureuses. Il n’ose pas rompre avec la fille qui l’aime, à savoir Lavande, alors qu’il n’a pas de sentiments pour elle. Extrêmement maladroit avec les filles, il n’ose pas demander à Hermione d’être sa cavalière pour le bal de Noël et oublie complètement sa propre partenaire, Padma Patil.
Il faut que ses frères lui offrent le livre “ Douze moyens infaillibles de séduire les sorcières” pour qu’il s’améliore en la matière. Il en offre d’ailleurs un exemplaire à Harry et lui explique : « Tu vas être surpris, ce n’est pas juste une question de baguette magique ». Cette découverte est un véritable soulagement pour Ron qui, comme nous l’avons évoqué plus tôt, est littéralement complexé par sa baguette !
Par la suite, il s’inquiète du sort de Mrs Cattermole avec une réelle tendresse lorsqu’il prend l’identité de son mari dans Les reliques de la mort et devient presque le petit-ami idéal en multipliant les petites attentions envers Hermione.
Plus humain que surhumain, Ron est le seul personnage du trio à exprimer son découragement et reconnaître la difficulté d’une tâche aussi énorme que sauver le monde. Très peu de gens seraient en mesure de faire face aux situations auxquelles le trio est confronté et Ron est celui qui craque, qui abandonne ses amis alors qu’ils traversent une épreuve difficile.
Le fait que Ron baisse les bras à ce moment là nous montre que même les meilleurs peuvent faire des erreurs, comme nous le faisons tous, et que cela ne signifie pas qu’ils sont méchants ou moins puissants ; cela signifie simplement qu’ils sont humains.
Ron : L’équilibre du trio
Harry a tendance à être un personnage très sombre : son passé le place dans des situations souvent mortelles et son vécu le rend prompt à la colère. Hermione peut facilement devenir agaçante avec son attitude assertive. Entre Harry, constamment poursuivi par la mort, et Hermione, donnant des leçons même dans les moments les plus critiques, il pourrait rapidement devenir difficile d’apprécier les personnages.
Harry et Hermione ne semblent pas s’accorder totalement, ils s’apprécient énormément mais lorsqu’ils se retrouvent à deux, ils ne communiquent pas si facilement. On s’en rend compte dans les Reliques de la Mort, quand ils visitent Godric’s Hollow et campent ensemble après le départ de Ron. Le style d’écriture de J.K. Rowling montre qu’il y a quelque chose de froid, l’histoire paraît figée. Harry n’arrive pas à partager avec Hermione son ressenti à propos de la destruction de sa baguette, Hermione n’arrive pas à avouer à quel point Ron lui manque, il y a une sorte de blocage entre les deux.
Ce qui ne va pas, c’est l’absence de Ron. C’est lui qui lie le trio, le rend dynamique et pousse souvent ses partenaires à revoir leur jugement. Il apporte ainsi un équilibre nécessaire à l’histoire, mais surtout à ses compagnons.
Dans son testament, Dumbledore lui lègue son déluminateur, un objet utile, certes, qui permettra à Ron de retrouver ses amis, mais aussi symbolique puisqu’il le met en mesure de “rallumer la lumière”, nécessaire dans l’obscurité.
Conclusion
Ron semble souvent se contenter de suivre le pas : ne prenant presque aucune initiative, il aime son petit confort et se retrouve embarqué dans une aventure malgré lui. Bien qu’intelligent, c’est un étudiant assez paresseux et, contrairement à ses frères aînés, il ne semble pas désireux de mener des expériences avec la magie. Il développe rarement ses connaissances ou ses compétences au-delà de ce qu’il est réellement obligé d’apprendre.
Représentation d’un adolescent « normal », imparfait, avec ses qualités telles que l’humour, la loyauté et l’intelligence, mais aussi avec ses défauts, Ron le personnage du trio qui évolue le plus : il n’est pas né héros, contrairement à Harry, mais il l’est devenu, ce qui est encore plus valorisant. Il contribue à l’équilibre du roman, mais aussi du trio, amenant à maintes reprises la solution à un problème dont il n’est pas à l’origine.
Il serait injuste de résumer son rôle à celui de ressort comique.
Librement inspiré d’un article de Mugglenet