Dumbledore, piètre directeur : Hagrid, Rogue et les autres
Beaucoup sont d’accord pour dire que Dumbledore était un génie, le plus grand sorcier du siècle dernier, un fin stratège auquel nous devons grandement la deuxième chute (définitive) de Voldemort. Cependant, son poste de directeur de Poudlard aurait du lui être retiré, tant il faisait passer ses obligations après ses préoccupations personnelles.
Le rôle de directeur de Poudlard implique certaines obligations, telles que nommer les enseignants. Dans cette tâche, Dumbledore fait souvent passer ses desseins personnels avant les intérêts des élèves. On le constate particulièrement avec les nominations des différents professeurs de défense contre les forces du mal, auxquels un article est consacré ICI, mais le maintien d’autres enseignants, ou de certains membres du personnel, montrent bien cette tendance qu’à le directeur à négliger l’ensemble de ses élèves.
Alors qu’il doit évaluer la capacité des futurs professeurs à transmettre leur savoir et vérifier que ceux-ci ne représentent pas un danger pour les étudiants, Dumbledore recrute pour des motifs loin d’être pédagogiques. Résultat, le niveau des enseignants à Poudlard est souvent douteux. Certains font exception, comme Flitwick, Chourave et McGonagall, mais la plupart devrait opérer une sérieuse remise à niveau.
Voici dons une liste des choix discutables de Dumbledore, autres que les professeurs de DCFM, et autant de raisons pour lesquelles il aurait dû être démis de sa fonction à Poudlard.
Nous discutons plus longuement de l’éducation à Poudlard dans notre podcast, à écouter ICI !
Trelawney
Dumbledore choisit le professeur Trelawney comme professeur de divination simplement parce qu’elle est celle qui lui annonce la venue de celui qui vaincra Voldemort et qu’il est plus prudent de la garder à l’abri à Poudlard. Bien que la plupart des prédictions de la voyante soient exactes, Dumbledore ne croit pas à la divination ; il traite donc l’enseignement de cette matière à la légère.
Trelawney est incapable de transmettre son savoir d’autant plus qu’il s’agit d’un don, et pas réellement d’un talent qu’il est possible d’acquérir. Obnubilée par sa théâtralité, elle ne propose pas à ses élèves d’étudier ce qu’implique la voyance (en termes philosophiques de destinée, de choix…), l’histoire de celle-ci ou même certains principes de base qui sous-tendent certaines prédictions (capter des signes de tension pour en tirer des déductions quant à des événements probables).
Piètre enseignante, sa place n’est pas à Poudlard ; si Dumbledore voulait la protéger, il pouvait l’héberger dans un lieux secret sans compromettre l’éducation des jeunes sorciers qui suivent ses cours.
Firenze
Quitte à parler de divination, autant poursuivre avec l’autre professeur nommé par Dumbledore à ce poste. Par sa nature de centaure, Firenze a des capacités magiques que les sorciers n’ont pas ; une nouvelle fois, difficile de transmettre un don. Il exprime également une certaine réticence à l’idée d’éduquer des humains (même s’il l’est moins que d’autres membres de son troupeau), et se montre souvent hautain, ce qui est loin de faciliter la transmission du savoir.
Les cours de Firenze sont probablement captivants et fournissent une perspective inédite sur la divination, ce qui en ferait un excellent conférencier ou intervenant ponctuel, malheureusement ce poste ne semble pas exister à Poudlard. Son enseignement est plus apprécié que celui de Trelawney, il est néanmoins plus limité en termes de diversité des méthodes enseignées.
Dumbledore ne le nomme que symboliquement, pour faire un pied-de-nez à Ombrage et lui imposer un collaborateur qu’elle ne pourra pas supporter. Il prend sans doute l’éducation des élèves en compte pour ce choix plus que pour d’autres, car personne ne pourrait être pire qu’un choix imposé par Ombrage et le Ministère de l’époque, mais la décision précipitée indique une certaine désinvolture en la matière.
Rogue
Si Dumbledore embauche Trelawney pour servir son plan d’action anti-Voldemort, que dire de la nomination de Rogue ? Il est, certes, expert en son domaine, les notes du manuel du Prince de Sang-Mêlé le prouvent, mais il traite ses élèves d’une manière intolérable. Il n’est pas non plus très pédagogue dans son enseignement, qui consiste en général à indiquer une recette au tableau ; seuls les élèves qu’il apprécie ont droit à quelques conseils supplémentaires pour corriger leurs erreurs.
Un bon directeur serait intervenu beaucoup plus rapidement et aurait pris des mesures pour que les cours de potions se déroulent dans de meilleures conditions. Mais Dumbledore a trop peur de perdre la loyauté de Rogue pour dire quoi que ce soit.
Slughorn
D’un maître des potions à l’autre. Quand il a besoin de faire revenir Slughorn à Poudlard, Dumbledore n’hésite pas une seconde ; à nouveau, il opère ce choix dans le but de servir ses plans de lutte contre Voldemort et, au passage, se sert de Harry comme d’un pion pour mettre son projet à exécution.
Même s’il est parfaitement compétent et qu’il semble avoir un savoir qui dépasse même son domaine de prédilection, le professeur n’est pas choisi pour sa maîtrise des potions, ce qui est problématique. Il est, par ailleurs, plus sympathique que Rogue en terme de traitement des élèves… mais il n’est pas réellement moins injuste, puisqu’il a également ses favoris qu’il chouchoute plus que d’autres, aveuglé par son ambition.
Il ne s’agit pas de la pire nomination de Dumbledore, on note cependant une nouvelle fois des motifs non-académiques douteux.
Binns
Binns propose des cours inintéressants, pénibles, n’a aucune autorité… il est mort mais a été autorisé à rester à son poste. En tant que fantôme, il ne va pas pouvoir changer son comportement ; inutile de tenter la remise à niveau pédagogique. Un directeur soucieux de l’enseignement que reçoivent ses élèves aurait dû remplacer Binns depuis longtemps.
Pas besoin de chasser le fantôme du château, il pourrait continuer à donner cours à une classe vide sans s’en apercevoir et/ou les élèves qui le souhaitent pourrait assister à ses conférences de manière volontaire s’ils sont intéressés à l’idée d’entendre des anecdotes de la bouche d’une personne qui était probablement en vie à l’époque des faits.
L’histoire de la magie est une matière potentiellement importante, mais elle est négligée à Poudlard. Et qu’importe si Dumbledore n’est pas le premier directeur à ne prendre aucune mesure, ce n’est pas parce que ses prédécesseurs n’ont pas agi que son inaction n’est pas critiquable.
Hagrid
Hagrid est un personnage extrêmement attachant et l’un des plus humains de la saga. Il est sensible, maladroit, passionné, loyal… une personne à qui on ne peut souhaiter que le meilleur et qui a été victime d’une certaine injustice lorsqu’il a été accusé d’avoir ouvert la Chambre des Secrets (par deux fois).
Il n’est cependant pas toujours bon professeur. Lui donner la position de Gardien des Clés et des Lieux de Poudlard était sans nul doute une très bonne idée de Dumbledore ; le titulariser pour les soins aux créatures magiques, plutôt que de donner le poste à Gobe-planche, est moins justifié.
Certains cours de Hagrid sont excellents, celui sur les niffleurs par exemple, mais d’autres projets n’ont pas leur place à Poudlard. Consacrer une année aux Scrouts à Pétard, une créature probablement issue d’un élevage interdit par le Ministère de la magie (non répertoriée dans Vie et habitat des animaux fantastiques), c’est de l’inconscience !
Hagrid se sert de son cours pour démontrer que les créatures qui font peur sont parfois simplement “incomprises”, ce qu’il fait très bien avec les sombrals, ou les hippogriffes… mais il dépasse facilement les limites et Dumbledore ne semble pas s’en soucier.
Rusard
Le concierge de l’école fait du bon travail, aidé dans sa mission par les elfes de maison et sa chatte, Miss Teigne… mais son amour des châtiments corporels et des punitions cruelles, voire violentes, devrait lui valoir une mise à pied. D’autant plus qu’on peut constater, lors du règne de Ombrage, qu’il n’hésite pas à profiter de la situation pour mettre en place des mesures qu’il n’oserait pas appliquer sous la direction de Dumbledore ; ce ne sont donc pas juste des paroles en l’air.
Rusard est potentiellement dangereux pour les élèves, mais Dumbledore imagine sans doute que son influence et celle d’autres professeurs suffisent à restreindre les risques. Il préfère donc garder une bombe à retardement dans l’école, plutôt que de la mettre à la porte.
Sans oublier que Rusard est dépourvu de pouvoirs magiques, et qu’il y a donc bien des situations auxquelles il ne peut pas faire face ; peut-être faudrait-il engager quelqu’un qui pourrait lutter à armes égales avec des élèves armés de baguette et des esprits frappeurs ?
Lucius Was Right
Ma conclusion demeure une évidence : Lucius Malefoy (et Drago) avait en quelque sorte raison lorsqu’il affirmait que la nomination de Dumbledore au poste de directeur était l’une des pires choses qui soit arrivée à Poudlard. Il y a ces titularisation douteuses, mais aussi les nombreuses fois où il s’absente de Poudlard pendant plusieurs jours “pour des affaires plus urgentes”.
Dumbledore lors de son procès pour incompétence
Albus néglige sa tâche au profit d’autres préoccupations, importantes certes, mais dont il aurait pu se charger sans être directeur. Loin d’être au service de l’école et de ses élèves, il se sert d’eux quand il peut et les laissent livrés à eux-mêmes (enfin, à des professeurs incompétent ou monstrueux, mais c’est pareil) quand ils ne lui sont d’aucune utilité.
Il admet lui-même qu’il n’était pas fait pour être ministre ; mais, en vérité, il n’était fait pour aucun poste à responsabilité, pas même directeur de Poudlard.