Interview exclusive de Stan Ianevski (Viktor Krum) – Hero Festival 2019
En novembre dernier, à l’occasion du Héro Festival à Marseille, nous avons eu le plaisir de retrouver Stanislav Ianevski, l’interprète de Victor Krum dans la saga Harry Potter.
Devenu un habitué des rassemblements de fan depuis plusieurs années, il est revenu pour nous sur sa perception du fandom. Et parmi les créations de fan qu’il reçoit, nous avons discuté de son intérêt pour les fanfictions.
Retrouvez notre interview en vidéo ci-dessous !
Visite de Brocéliande
Le HeroFestival promet un « voyage à travers le temps et l’espace », en rassemblant dans les immenses espaces d’exposition du Parc Chanot une multitude d’univers de l’imaginaire. Le voyageur, pour s’y retrouver, peut se référer aux divers quartiers thématiques : Krypton (super héros, science-fiction…), Konoha (manga et culture japonaise), Ludopolis (jeux vidéo et nouvelles technologies… Mais les sorciers se retrouveront à Brocéliande, qui rassemble les univers de fantasy.
Les Potterheads pouvaient y visiter l’exposition « Baguettes & Sortilèges » proposé par Animatoys. Celle-si proposait d’admirer la collection complète de toutes les reproductions de baguettes officielles de Noble Collection mise en scène au milieu de nombreuses autres produits dérivés, principalement d’autres répliques d’accessoire des films.
Les revendeurs de produits officiels ne manquaient pas, mais quelques artisans et artistes étaient aussi présents pour proposer des créations originales : baguettes, bien sûr, mais aussi sculptures, bijoux, potions, t-shirts et accessoires peints à la main… De nombreux cosplayeurs arpentaient les allées et le camp médiéval, installé en extérieur.
Le samedi, un rassemblement de cosplayeurs Harry Potter a d’ailleurs eu lieu, l’occasion de croiser plusieurs professeurs de Poudlard.
Un peu de philo à Durmstrang
Le festival accueillait également des invités. Après Natalia Tena en 2016, c’était, vous l’aurez compris, Stan Ianevski (aka Victor Krum) qui était présent pour l’édition 2019. Entre deux séances de dédicaces et photos, Stan est monté sur la grande scène pour un long entretien sur sa carrière en générale, et son expérience de tournage pour La Coupe de Feu en particulier.
Au rang des anecdotes probablement déjà connues des fans les plus attentifs, il rappelle qu’il était scolarisé dans la même école qu’Henry Melling (aka Dudley Dursley). La directrice de casting Fiona Weir avait régulièrement un œil sur Mill Hill School pour dénicher ses jeunes acteurs. Stan a partagé son enthousiasme quant au fait que Victor Krum ait enfin sa figurine Funko Pop, qui fait partie de la dernière vague de sortie autour du bal de Noël. Il est particulièrement heureux que les fans puissent rassembler Victor et Hermione sur leurs étagères.
La discussion devient bien plus sérieuse lorsque la philosophe marseillaise Marianne Chaillan, autrice de Harry Potter à l’école de la philosophie, le rejoint sur scène. En faisant référence au fait que J.K. Rowling utilise les prophéties pour ouvrir le débat autour des notions de destin et de libre arbitre, Stan Ianevski se retrouve face à une question existentielle : « Est-ce que tu crois en la liberté ou est-ce que tu penses que nous avons un destin ? ».
C’est l’occasion pour l’acteur de mettre en perspective son propre parcours. « Je crois en le destin, mais je pense que l’on se créé son propre destin. Par exemple, je faisais 110kg, très enveloppé, les cheveux longs… Je ne prenais pas soin de moi. Donc je ne trouvais pas de travail en tant qu’acteur. J’ai décidé de me transformer, ce qui voulait dire prendre en main mon destin. Et les choses ont commencé à changer. J’ai des films qui vont bientôt sortir, et c’est parce que je me bouge. Je sais ce j’ai à faire pour être là où je veux être. Donc, d’une certaine façon, tu te crées ton propre destin. »
La philosophe l’interroge ensuite sur la question de la mort, et la vie après la mort, un thème au centre de la saga. « Est-ce que tu crois à la survie de l’âme après la mort ? ». Stan est enthousiasmé par cette question. « Je suis à fond dans l’ésotérisme. Notre âme a un poids et elle s’échappe à notre dernier souffle. L’esprit quitte le corps, le corps est temporaire. Mais personne n’est revenu pour nous dire ce qui se passe après. Mais je crois qu’il y a une énergie qui reste. »
Après ce moment d’échange, Marianne Chaillan occupe à son tour la grande scène. Disney, Game of Thrones, et bien sûr Harry Potter, elle nous présente ces différents ouvrages à travers quelques exemples de croisements entre des grands philosophes et les histoires que nous connaissons tous.
En reprenant les vignettes video qu’elle avait produites pour le site konbini, elle présente la philosophie sartrienne de J.K. Rowling concernant la liberté humaine. Elle détaille aussi le dialogue que Rowling développe entre Platon, Tolkien et elle-même, à travers la cape d’invisibilité.
« Quel usage vous feriez vous-même de la cape d’invisibilité ? Est-ce que vous commettriez le mal ou est-ce que vous resteriez au fond la personne que vous êtes ? Bref, est-ce que l’on est véritable moral ou est-ce qu’on n’est moral qu’en apparence parce qu’on a peur d’être puni ? Tolkien, dans Le Seigneur des Anneaux a une vision très pessimiste de la nature humaine puisqu’il considère que personne n’est à même de porter l’anneau, tous se laissent corrompre par le pouvoir du Précieux. J.K. Rowling est plus optimiste puisqu’elle créé un héros qui résiste au pouvoir de faire le Mal sans craindre d’être puni grâce à la Cape. »
Chez Platon, ce débat autour de la morale est présenté à travers le mythe de l’anneau de Gygès. Gorgias, du même Platon, est aussi mentionné à travers les Horcruxes et l’idée que faire le mal déchire l’âme. Pour en savoir plus, vous pouvez vous plonger dans le passionnant ouvrage de Marianne Chaillan.
Débat philosophique, rencontre d’acteur, cosplay, shopping magique, il y en avait donc pour tous les goûts au HeroFestival l’an dernier !
Merci au Héro Festival pour leur invitation.