Headcanon – George Weasley est devenu Willy Wonka
Nous poursuivons notre exploration des headcanons, analyses, hypothèses et théories du fandom avec une nouvelle idée : et si George Weasley était devenu Willy Wonka ?
La plus ancienne mention de cette idée que nous ayons pu dater remonte à 2015, soumise anonymement sur le site TVtropes.
C’est un concept amusante qui, comme tout headcanon, n’a pas vocation à être vrai ou faux. Contrairement à une théorie, qui cherche à prédire les événements, ce headcanon n’est rien de plus qu’une invitation à étendre notre imaginaire personnel au-delà des livres en liant deux univers littéraires.
C’est qui Willy Wonka ?
Willy Wonka est l’un des personnages principaux du livre Charlie et la Chocolaterie, écrit par Roald Dahl. Le livre a été adapté par deux fois pour la télévision et le cinéma, en 1971 (Mel Stuart) et en 2005 (Tim Burton).
Willy Wonka est un chocolatier mystérieux, qui cherche un successeur pour reprendre sa chocolaterie. Pour ce faire, il organise une visite des lieux destinée à plusieurs enfants tirés au hasard. Entre les véritables rivières de chocolat, les bonbons qui donnent l’impression de manger tout un repas et les écureuils qui trient les noisettes, les invités découvrent des secrets de fabrication véritablement magique, mais non sans danger.
George et Willy ; deux génies excentriques
Le headcanon que nous décortiquons aujourd’hui repose principalement sur une liste des parallèles entre les deux personnages, sensée démontrer qu’il pourrait s’agir d’une seule et même personne. L’idée est que George Weasley serait, à un moment après Harry Potter et les Reliques de la Mort, devenu Willy Wonka.
Plus précisément, il serait devenu la version de Willy Wonka tel qu’incarné par Gene Wilder dans le film de (1971). En effet, ce dernier est roux, tandis que la description du personnage dans le livre de Roald Dahl laisse penser que le chocolatier aurait plutôt les cheveux noirs, comme dans le film de Tim Burton (2005). Oubliez d’ailleurs tout ce que vous croyez connaître de Willy Wonka sur base de cette dernière interprétation ; elle ne rentre ici pas du tout en ligne de compte.
Le parallèle entre George Weasley s’appuie sur les éléments suivants, présents dans le livre Charlie et la Chocolaterie comme dans le film de 1971 :
- Willy Wonka porte des vêtements excentriques, dont notamment un habit à queue couleur de prune, qui rappellent les couleurs associées aux frères Weasley et aux tenues des sorciers du Monde Magique.
- L’initiale W fonctionne pour « Wonka » et « Weasley ». George aurait choisi un pseudonyme avec une double initiale en W (Willy Wonka) en hommage à « Weasley & Weasley ».
- George Weasley comme Willy Wonka sont connus pour leurs confiseries magiques.
- Dans un chapitre abandonné de Charlie et la Chocolaterie, Roald Dahl parle même d’une sucrerie pour simuler la varicelle et rater les cours, qui évoque fortement la boîte à flemme des Weasley.
- Le comportement de Willy Wonka, plus précisément la manière dont il piège les candidats à sa succession qui lui déplaisent, n’est pas sans rappeler la manière dont George expérimente/punit Dudley avec sa praline longue-langue.
- Willy Wonka élimine d’ailleurs les enfants riches, imbus d’eux-mêmes, suffisants, cruels… qui ne correspondent pas aux valeurs de la famille Weasley.
S’ajoutent ensuite des éléments spécifiques au film de 1971 :
- Willy Wonka a du mal à entendre d’une oreille. Certains suggèrent que George aurait détourné une oreille à rallonge pour en faire une prothèse et remplacer son oreille manquante. Ceci explique que Willy Wonka ait, en apparence, deux oreilles, mais qu’il entend moins bien avec l’une d’elles.
- Tous les objets du bureau de Willy Wonka sont coupés en deux, suggérant une « moitié » manquante : Fred.
Deux univers qui correspondent
En allant plus loin, d’autres parallèles entre les deux histoires permettent d’imaginer que les deux histoires se déroulent dans un seul et même univers.
Dans un livre comme dans l’autre, deux mondes semblent coexister. Il y a « la réalité des moldus », dépourvue de magie, et la réalité magique cachée. Des moldus qui découvriraient Honeydukes (ou, pour rester dans le thème, Weasley & Weasley, Farces pour sorciers facétieux) vivraient la même expérience que les invités de Willy Wonka découvrant sa chocolaterie.
Les ascenseurs de la chocolaterie rappellent d’ailleurs ceux du ministère de la magie britannique. Ils sont capables de se mouvoir tant à l’horizontal qu’à la verticale. Les Oompas-Loompas, ouvriers de Willy Wonka, pourraient être des elfes de maison, ou un autre type d’être magique.
Une nouvelle histoire pour Willy Wonka
Ce headcanon nous ouvre donc les portes d’une nouvelle histoire. A la fin des Harry Potter et les Reliques de la Mort, George Weasley aurait décidé de produire ses confiseries de manière industrielle et de les vendre aux moldus.
Certains ajoutent à cette idée l’usage d’un retourneur de temps pour renforcer son changement d’identité. Selon eux, George aurait voulu complètement couper les ponts avec le monde magique pour échapper à son chagrin. Cette notion n’est cependant pas nécessaire ; peut-être que Willy Wonka est simplement le nom qu’il se donne pour les moldus, mais que les sorciers le connaissent toujours sous le nom de George Weasley. Les secrets de la chocolaterie étant bien gardés, George joue sans doute avec une zone grise du Secret Magique pour maintenir son activité.
Qu’est-il advenu de Angelina, Fred jr. et Roxanne ? Un divorce, peut-être. Une séparation douloureuse et malheureuse, qui correspond facilement au comportement mélancolique et parfois misanthrope de Willy Wonka.
Au final, cette idée enrichit cependant plus l’histoire de Charlie et la Chocolaterie que la saga Harry Potter. Elle complète le passé mystérieux de Willy Wonka, lui donnant une origine crédible. Elle explique également la présence de bonbons et d’êtres magiques dans un monde qui en est a priori dépourvu. George Weasley et le monde magique de Harry Potter servent à renforcer la cosmogonie de l’œuvre de Roald Dahl et à l’ancrer dans un univers plus large.
Comment en vient-on à imaginer un truc pareil ?
Si les fans se sont mis à jouer avec l’idée de points communs entre différents univers imaginaires, c’est parce que le processus de références inter et intra-univers est une pratiques réelle.
En effet, de nombreux artistes et réalisateurs glissent des clins d’œil dans leur œuvre, qui permettent de lier leurs créations entre elles. Par exemple, les extraterrestres de E.T. qui apparaissent dans Star Wars, ou R2-D2 et C3PO qui apparaissent dans Indiana Jones. Ces références intentionnelles ont popularisé l’idée que plusieurs œuvres de fiction pourraient se dérouler au sein d’un même univers.
On peut également comparer ce processus aux tentatives de remettre les jeux Zelda dans un ordre chronologique. Chaque aventure est différente et indépendante mais il est généralement admis que l’ensemble forme un tout cohérent. Enfin, les univers Marvel et DC Comics ont véritablement cimenté cette approche et donné vie à l’idée qu’une myriade d’histoires indépendantes peuvent, au final, être liées.
Le concept de Noosphère, un inconscient collectif duquel toutes les idées créatives seraient issues, permet également d’étendre ce fonctionnement à tous les univers de fiction.
Il ne s’agit donc pas d’un phénomène sorti de nulle part. Inconsciemment, nous avons assimilé que des histoires distinctes pouvaient être liées. S’il est amusant d’établir des parallèles entres certaines personnages et archétypes, il est parfois possible de pousser plus loin l’imaginaire et d’envisager qu’ils appartiennent, en réalité, à un seul et même univers.
Le verdict de l’archiviste
Bien entendu, Rowling n’a pas écrit Harry Potter ou le personnage de George Weasley dans le but de donner un passé au personnage de Roald Dahl. Personne n’affirme que ce parallèle est « vrai« , ou « canon« . Dans l’univers de Harry Potter, George Weasley ne change pas d’identité pour devenir Willy Wonka.
Cependant dans nos univers étendus personnels, nos headcanons, pourquoi pas ? C’est une idée cohérente, qui enrichit deux œuvres de fiction. Libre à chacun de l’adopter ou non.
On peut également la prendre dans un sens plus symbolique, et se dire que George Weasley est probablement devenu « comme » le chocolatier fantasque ; un ermite mélancolique qui voudra trouver un jour son digne successeur et le soumettant à une série d’épreuves morales.
La prochaine fois, on vous prouve que Mary Poppins a étudié à Poudlard ! Ah non… on l’a déjà fait (même si on ne vous l’a pas vraiment présenté ainsi).
