Une place à prendre, et sans spoiler s’il vous plait !

Découvrez un premier avis sur le nouveau roman de J.K. Rowling, par la Gazette.

Une place à prendre est un livre perturbant par bien des aspects. Il va être difficile d’en parler sans spoiler, mais je vais tout de même tenter l’exercice.

La lecture se fait sans difficulté. Le style est bon et le langage plus soutenu que ce à quoi Rowling nous avait habitué. Dès les premiers paragraphes, on se rend compte qu’il n’était pas inutile de matraquer sans cesse le fait qu’il s’agisse d’un livre pour adulte. Alors que les pages défilent, les insultes se font de plus en plus nombreuses, et les thèmes abordés peuvent choquer.

Le livre est agréable à lire, et les nombreuses pages défilent finalement assez rapidement. L’histoire s’aborde facilement, et sert essentiellement de prétexte à la découverte des personnages et de leurs nombreuses tares. En effet, il y a peu de rebondissements. Il s’agit plutôt d’une exploration mentale : on erre dans les pensées et les réflexions des différents caractères.

Cependant, je ne peux pas me permettre de faire une critique complètement positive.

Si le style est bon, une utilisation excessive des parenthèses alourdit parfois le récit. Cette manière d’inclure des flash back semble peu naturelle, et un peu trop facile. De plus, si certaines insultes et mots crus sont entièrement justifiés par la personnalité de ceux qui les prononcent ou les pensent, il m’a semblé parfois que certains n’étaient là que pour faire « livre pour adulte ».

On trouve au fil des pages des comparaisons ou expressions qui n’étaient, à mon sens, pas nécessaires. De plus, et je vais ici confirmer ce qui a été dit dans différents articles, j’ai trouvé que certains personnages étaient caricaturaux. Simon, pour ne citer que lui. Cet aspect un peu limité de certains d’entre eux, le fait que parfois Rowling en fasse trop, a fait que je n’ai pu m’attacher à aucun des habitants de Pagford. Je n’ai ressenti aucune empathie. Au final, même leurs actions les plus déplorables ne m’inspiraient qu’un vague désintérêt. Seule Samantha, dont j’ai apprécié le cynisme, a éveillé quelques réactions chez moi.

Si, dans Harry Potter, Rowling essaye de nous montrer qu’il peut y avoir du bon en chacun (ou presque), elle nous démontre avec Une place à prendre que tout le monde a des secrets honteux ou mauvais qu’il faut impérativement garder cachés.

Il est tout à fait inutile d’acheter ce livre si vous cherchez l’étincelle qui vous a fait vibrer dans Harry Potter. Rowling signe ici un livre cru, qui présente des personnages à vif, dans toute la laideur de leurs actes. Un livre toutefois intéressant à lire, dont le style, et je me répète, est surprenant de subtilités. Sans être extraordinaire, cela nous change grandement des sorciers. Ne serait-ce que pour voir de quoi Rowling est capable, je vous conseille donc de vous rendre à Pagford au détour des pages.

Mais ne vous attendez pas à rire ; si quelques tournures de phrases peuvent faire sourire, le but du livre n’est clairement pas là.

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