Critique : le jeu de société Harry Potter « Magical Beasts »
Lancé l’an dernier par Pressman Toy, le jeu de société Harry Potter : Magical Beasts est plutôt passé inaperçu au sein de la communauté de fans. La Gazette a eu l’occasion de le tester, et voici notre avis !
Le principe de Harry Potter : Magical Beasts est plutôt simple : des créatures magiques se sont échappées dans Poudlard, et les joueurs, incarnant Harry, Ron, Hermione, et Ginny, doivent les retrouver ; le premier joueur à attraper une créature a gagné.
Pour ce faire, les joueurs doivent collecter différentes cartes indices, permettant d’identifier les créatures. Les types de cartes sont au nombre de quatre : couleur, taille, classification du Ministère (degré de dangerosité), et continent d’origine.
Chaque joueur est équipé d’une plaquette du Ministère listant les caractéristiques de chaque créature ; le premier joueur à rassembler les quatre cartes correspondant à une créature remporte donc la partie.
Pour récupérer les cartes, les joueurs évoluent sur un plateau à deux faces, une représentant l’intérieur de Poudlard, et l’autre le parc de l’école et ses environs. Chaque face du plateau est divisée en cases, qui permettent de récolter jusqu’à deux types de cartes indices. Il est donc nécessaire d’explorer les deux faces du plateau pour réunir les quatre types de cartes.
C’est sur ce point que réside l’originalité de Magical Beasts ; le dé, qui permet aux joueurs d’avancer, dispose d’une face estampillée d’une lettre « P », pour « passage ». Lorsque le dé affiche ce résultat, le joueur qui l’a lancé place son pion sur une des cases « passage » du plateau, et fait pivoter celui-ci sur son autre face. Les cases passages étant symétriques sur les deux faces du plateau, ces cases ne sont pas affectées par le mouvement du plateau.
Si le ou les joueurs adverses n’étaient pas eux-mêmes sur une case passage, ils sont retirés du plateau, et le joueur dont c’est le tour replace leur pion où il le souhaite après avoir fait pivoter le plateau. Il peut également voler une des cartes indices à n’importe quel joueur qui n’était pas sur une case « passage ».
Si ce système de double plateau est sympathique et ajoute une dynamique originale à un jeu qui se veut familial et accessible aux enfants, l’ensemble manque cruellement de rebondissements dans sa globalité.
L’idée de devoir identifier des créatures magiques est plutôt original, et permet de mêler astucieusement les franchises Harry Potter et Les Animaux fantastiques. Cependant, tout le jeu ou presque se joue sur la chance, en fonction des cartes indices piochées ; le fait de pouvoir de temps à autre voler une carte à un joueur (ou de se faire voler une carte) peut ajouter un peu de piment, mais pas suffisamment pour que la moindre stratégie puisse être mise en place.
Sur chacune des faces du plateau, les divers lieux de Poudlard et de ses environs sont indiqués (salles communes, infirmerie, bibliothèque, cabane de Hagrid, terrain de quidditch,…), mais ceux-ci n’ont aucune incidence sur le déroulement de la partie, ils ne sont là qu’à titre décoratif. Les cases n’ont aucune autre fonction que de permettre la collecte d’une carte ou de faire bouger le plateau, ce qui est plutôt frustrant.
Dans l’ensemble, le jeu ne semble pas vraiment abouti ; les règles sont d’ailleurs très brèves, et semblent omettre certaines précisions (le plateau face Poudlard a clairement été dessiné de manière à ce que les pions ne puissent pas traverser les murs ; pourtant à aucun moment les règles ne mentionnent la moindre limitation dans les déplacements des personnages).
Identifier une créature se fait finalement assez rapidement (une quinzaine de minutes de jeu à deux joueurs dans notre cas) ; on peut décider de complexifier les règles en augmentant le nombre de créatures à identifier pour remporter la partie, et ainsi faire durer le jeu un peu plus longtemps, mais on aurait pu espérer que les créateurs du jeu pensent à proposer d’emblée plus de variantes et de challenge.
Magical Beasts peut néanmoins plaire aux fans les plus jeunes, pour lesquels les jeux plus stratégiques ne sont pas toujours accessibles, et qui préfèrent les parties rapides. Le jeu n’est disponible qu’en anglais, mais la maîtrise de la langue n’est pas nécessaire pour pouvoir jouer ; tous les éléments des cartes sont très visuels.
Vous pouvez commander le jeu ICI.
Merci à Pressman Toy de nous avoir permis de tester ce jeu.