Critique : Harry Potter à l’école des sorciers illustré par MinaLima
Dans la lignée de leurs classiques illustrés (Peter Pan, La Belle et la Bête, Alice au pays des Merveilles,…) publié en anglais chez HarperCollins (et dont certains titres sont à paraître en français chez Flammarion Jeunesse), cette édition s’accompagne, en plus des nombreuses illustrations, de plusieurs pop-up.
Après avoir admiré pendant plusieurs années leurss classiques illustrés, nous étions donc très curieux de découvrir cette nouvelle édition de Harry Potter, et tout particulièrement de voir comment les graphistes des films réinterprèteraient les descriptions des livres !
Le livre est très largement à la hauteur de nos attentes ; sa couverture reliée et embossée et ses dorures dans le style art déco, donnent l’impression que l’ouvrage est sorti tout droit de la bibliothèque de Poudlard ; la magie fait effet avant même de l’ouvrir.
Au fil des pages, on retrouve avec plaisir le style des graphistes, dans des scènes qui n’ont jamais figuré dans les films ; Vernon et Pétunia devant le journal télévisé annonçant les pluies d’étoiles filantes, les photos de chats chez Mrs Figg, les lettres glissées dans les œufs, les fantômes accueillant les élèves juste avant la répartition, Peeves, le professeur Binns, Fred et George lançant des boules de neige sur le turban du professeur Quirrell, l’énigme des potions lors des épreuves de la pierre,…
Le talent des graphistes nous frappe d’autant plus lorsque nous nous retrouvons face à certains personnages ou objets dont l’esthétique a été véritablement réinventée ; on pense à la clef de Gringotts (qui forme un beau G, et dans laquelle on peut même reconnaitre les initiales de Harry) mais aussi au ticket du Poudlard Express, au blason de Poudlard en début d’ouvrage, ou encore à l’apparence du professeur Flitwick !
Les images en pleine page s’alternent avec des dessins plus petits, plus anecdotiques, qui permettent de mettre en avant des petits détails de l’histoire, comme les nombreuses friandises, la carte postale de la tante Marge, les nombreux escaliers de Poudlard, manuels de cours, pièces d’echecs, rouleaux de parchemins, ou encore chauve-souris d’Halloween.
Les nombreux effets de perspective et autres plans en coupe des bâtiments du monde magique créent à l’intérieur du livre une atmosphère bien particulière, et on a la sensation de s’aventurer véritablement dans ces dédales de couloirs et d’escaliers !
Pour renforcer encore davantage l’immersion, on notera la mise en page unique pour certains textes, comme les lettres reçus par Harry, les chansons, et les articles de la Gazette du Sorcier, et les bordures qui viennent habiller le texte à chaque page (et qui s’agrémentent de feuilles lorsque les personnages en viennent à s’aventurer dans la forêt interdite !)

Les lecteurs les plus attentifs s’amuseront également à reconnaitre, à chaque début de chapitre, tous les dessins et symboles incorporés aux enluminures, qui font écho aux évènements du chapitre à venir.
Enfin, parmi les éléments les plus attendus figuraient les pop-up, dont plusieurs avaient été dévoilés en amont de la sortie sur les réseaux sociaux. Si on peut regretter qu’ils soient peu nombreux (huit dans tout l’ouvrage), et que l’interaction soit parfois un peu limitée (le turban du professeur Quirrell qui ne se soulève que très partiellement), la réalisation ne manquera pas de nous émerveiller.

Si la plupart d’entre eux représentent des moments forts du livre (lettre de Poudlard, arrivée sur le chemin de Traverse, partie d’échecs sous la trappe), certains permettent de mettre en valeur la magie plus « ordinaire », quotidienne du monde magique ; notamment la sublime montre de Dumbledore dans le tout premier chapitre, ou encore le banquet de Noël qui apparait sur les tables de la Grande Salle.
Sans surprise, cette édition illustrée est donc une immense réussite de MinaLima !
Lors de l’annonce, nous nous demandions s’il n’y avait pas de risque de doublon avec l’édition illustrée de Jim Kay, mais nos craintes ont été très vite balayées. Si les deux éditions sont sublimes (et nous serions bien en peine d’en choisir une préférée), celle de MinaLima s’adresse davantage à des collectionneurs adultes, en raison de la fragilité des pop-up, là où celle de Jim Kay est adaptée aux jeunes lecteurs (même si certaines illustrations peuvent faire peur).
Les deux éditions regorgent de détails et de clins d’œil et se complètent à merveille !

Le 30 octobre, MinaLima a annoncé que la série se poursuivrait, avec la sortie du deuxième tome, Harry Potter et la chambre des secrets prévue pour l’automne 2021.
Pour commander ce livre :
En anglais, sur le site de MinaLima (exemplaire signé).
En français :
Merci à Gallimard Jeunesse de nous avoir fait parvenir cet ouvrage.