Tribune: pour une refonte du programme scolaire à Poudlard
Dans son courrier des lecteurs, la Gazette donne aujourd’hui la parole à Drago Malefoy, membre du conseil d’administration de Poudlard et dont la famille est de longue date impliquée dans la gestion de l’école, au sein de l’opposition.
L’école des sorciers est en crise, et à travers elle c’est la société sorcière tout entière qui doit renouer avec la confiance. Pour que la société progresse, il faut que ses membres futurs soient mieux préparés à la comprendre et à la faire évoluer. Mais l’institution Poudlard ne s’y conforme pas, et présente une série d’obstacles dans la formation des sorciers.
Nous dénonçons l’archaïsme de l’offre de formation de Poudlard, qui incarne une idéologie d’un autre temps et ne permet pas d’analyser les enjeux actuels du monde sorcier. L’heure n’est plus aux apitoiements mémoriels sur la responsabilité des sorciers face aux moldus ou aux créatures magiques. L’heure n’est plus au révisionnisme historique. Oui ! Les sorciers ont bien dominé le monde magique. Et à vouloir imposer un égalitarisme forcené entre créatures de ce monde, on handicape lourdement ses élites.
Comment imaginer, dans un tel contexte, que notre société puisse se projeter vers l’avenir ? Nous exigeons que soient ajoutées au corps des enseignements obligatoires une géographie et une science sociale de la société sorcière, mais aussi les bases de la technologie magique pour mieux préparer nos enfants au monde du travail, et que les jérémiades sur les créatures magiques ou l’étude des moldus, par ailleurs trop souvent confiées à des personnels incompétents, en soient retirées.
Nous dénonçons ensuite la tendance généralisée à revoir les exigences scolaires à la baisse. Est-il normal que Ste Mangouste se trouve contraint de recruter ses stagiaires médicomages dans les rangs des diplômés de Beauxbâtons, pour palier à l’incompétence chronique de nos propres lauréats? Avec une hausse de 120% en dix ans des accidents graves liés aux erreurs d’administration de soins par des stagiaires, qui leur en donnerait tort? L’exigence et la rigueur qu’a su incarner, en dernier, le professeur Rogue, font aujourd’hui cruellement défaut à nos formations scientifiques.
Peut-être sont-ce donc nos professeurs, qu’il faudrait recruter à Beauxbâtons ? Le Ministère doit s’assurer que les programmes soient réécrits avec plus d’ambition, et créer des corps d’inspection permettant d’encadrer le rythme de progression des enseignants.
Nous souhaitons enfin renouer avec une politique scolaire ambitieuse. Les grandes figures sorcières de l’histoire de la magie, ou ayant contribué au développement de notre société, doivent être connues des générations futures pour les inciter à la grandeur. Une plus grande part d’apprentissages en autonomie doit être laissée aux élèves, qui devront être laissés libres de redécouvrir et approfondir les arcanes de pans entiers de la magie longtemps placés sous le sceau du tabou. Sur ce plan également, l’idéologie fascisante de l’époque Dumbledore doit être définitivement oubliée. Prend-t-on nos enfants pour des idiots incapables de maîtriser leurs pouvoirs, et s’imagine-t-on réellement que la meilleure façon de les en protéger est de ne pas leur en parler ? N’est-ce pas oublier un peu vite la crise des Obscurials dont le même Dumbledore avait pourtant fait les frais?
Nous suggérons que soit lancée, plutôt que cette politique du tabou, une politique du contrôle. Et à cet effet nous proposons que les enfants soient désormais scolarisés dès l’âge de leur maturité magique, à sept ans, afin de mieux encadrer les premières manifestations de leur pouvoir.