Jill Murphy apprécierait des remerciements de J.K. Rowling
Aucun livre n’est écrit sans influence et la saga Harry Potter ne fait pas exception à la règle. Les fans s’amusent donc souvent à chercher ce qui a pu inspirer tel ou tel élément à J.K. Rowling.
Selon certains, l’une de ces sources d’inspiration serait la série de livres écrits et illustrés par Jill Murphy, The Worst Witch (publiée en français sous le titre “Amandine Malabul”), dont le premier tome est paru en 1974.
Chaque livre raconte un semestre d’aventure dans une école de magie, avec des éléments « réels » rapportés au monde magique (chimie = potions, balai = vélo…) des professeurs laxistes et d’autres extrêmement stricts aux noms évocateurs (Miss Crotchet, prof de musique, par exemple), une directrice étrange qui montre une appréciation particulière des friandises…etc…
Loin de crier au plagia, contrairement à d’autres, Jill Murphy s’est néanmoins fendue d’un commentaire sur le sujet lors d’une interview récente : “On aimerait bien que les gens disent merci plus souvent… Mais il faut savoir être magnanime”. (“It would be nice, I suppose, if people would say thank you. But you have to be gracious.”)
Sans avoir lu les deux séries attentivement, difficile d’affirmer qu’aucun lien ne peut être établi. Les comparaisons les plus communes, cependant, ne semblent pas réellement justifier de tels remerciements : quelle histoire de sorcières ne reprend pas l’idée de potions et de balais ?
Là où l’argument pourrait se tenir, c’est si on considère que, avec son histoire, Jill Murphy a préparé le terrain culturel pour la saga Harry Potter, en popularisant l’idée des gentilles sorcières et des écoles de magie. La saga était à l’époque un best-seller, adaptée en téléfilm dès 1986 et en série télévisée en 1998, ce qui peut avoir joué un rôle dans l’intérêt de certains éditeurs pour les aventures de Harry Potter, et avoir inspiré inconsciemment Rowling.
Faudrait-il pour autant que Rowling remercie Jill Murphy ? Harry Potter est un phénomène culturel qui a bénéficié de nombreux facteurs, dont l’émergence d’internet à domicile et des forums grand public ; un univers qui puise dans de nombreux tropes, légendes et mythes culturellement répandus… S’il fallait que chaque auteur remercie et liste nommément ses influences ou ceux qui ont rendu leur projet possible en préparant le contexte culturel adéquat, on ne serait pas sorti de l’auberge !
Source : Telegraph