Documentaire anglais sur J.K. Rowling lors de la préparation du tome 7
On en sait un peu plus sur le prochain documentaire sur J.K. Rowling, qui sera diffusé au Royaume-Uni le 30 décembre. Jo nous y fait part de ses impressions sur le dernier tome, le film 5, ainsi que sa vie d’écrivain. Elle explique également son choix en ce qui concerne le sort d’Harry.
On apprend entre autres que JKR a terminé l’écriture de Harry Potter et les Reliques de la Mort en Écosse, à Édimbourg, le 11 janvier 2007 et a soumis le manuscrit final le lendemain à 10 h 43 précises à l’aéroport d’Heathrow (Londres).
Le dernier tome
« Certains vont détester [le 7ème tome], ils vont viscéralement le détester. Mais le fait est qu’ainsi vont les choses et pour que certains l’adorent, il faut que d’autres le détestent. C’est simplement dans l’essence de l’histoire. Certains seront mécontents car ce qu’ils voulaient voir arriver n’arrivera pas.
Et dans une certaine mesure, il y a tellement d’attente des fans purs et durs que je ne suis pas sûre de pouvoir jamais être à la hauteur. À vrai dire, je suis vraiment, vraiment très heureuse comme cela et il est très étrange de penser que tout ceci sera diffusé après que tant de personnes l’auront lu et que des gens puissent en ce moment jeter des objets sur leur écran. »
Ses ambitions d’écrivain
« Je voulais être publiée et je voulais plus que tout au monde devenir écrivain… Il ne me serait jamais venu à l’idée que des gens fouilleraient mes poubelles ou me photographieraient sur la plage avec des téléobjectifs, il ne me serait jamais venu à l’idée qu’un journaliste taperait à la porte d’une des mes plus grandes amies et lui proposerait de l’argent pour qu’elle parle de moi. Ou bien que mes enfants seraient examinés à la loupe pour voir s’ils ne sont pas trop gâtés du fait que leur parent est célèbre. »
Le film 5
Trois semaines avant le lancement du dernier tome, Jo assiste à l’avant-première du film Harry Potter et l’Ordre du Phénix. Considérée comme une superstar, on attend d’elle qu’elle se comporte en tant que telle. Mais, en tant qu’écrivain, elle n’est toujours pas habituée aux implications d’une popularité holywoodienne. Jo admet qu’elle trouve encore certains aspects de ces événements tape-à-l’œil assez éprouvants.
« D’un côté, c’est amusant, et d’un autre c’est franchement horrible. Ce qui est amusant, c’est lorsque l’on en vient à parler aux gens qui ont lu les livres [NDLR : il y a encore des gens qui n’auraient pas lu les livres ?]. Là, c’est super. Ce que je trouve plus difficile, c’est cette espèce de mise en scène nocturne un peu business parce que je ne suis pas très douée pour cela. Je ne dis pas que c’est une qualité, mais je ne suis juste pas douée pour cela. Je ne suis ce genre de personnes naturellement à l’aise dans ces soirées. Je deviens anxieuse à l’idée de devoir faire ce genre de choses et je me sens un peu stupide.
Les gens attendent clairement que vous montriez que vous passez une bonne soirée et il me semble que c’était Quentin Crisp qui disait que le secret pour être bon à la télévision, c’était juste d’avoir l’air heureux d’être là et je crois que je n’ai pas toujours eu l’air heureuse d’être là. À vrai dire, j’ai parfois donné l’impression d’être franchement malheureuse d’être là et je sais que télévisuellement, ce n’est pas bon. »
Vivre avec JKR
« Lorsqu’elle devient très stressée, explique son mari, le docteur Neil Murray, elle s’isole et ne fait confiance qu’à une seule personne : elle-même. Du coup, elle met tout le monde dehors et devient de plus en plus stressée et de moins en moins capable d’accepter de l’aide. Elle s’enferme de plus en plus et ce n’est pas qu’avec moi, c’est avec tout son entourage. Elle ne fait confiance qu’à elle-même et elle doit tout faire elle-même bien que ce ne soit pas possible. »
Le 20 juillet, le jour fatidique approche. Au Muséum d’Histoire Naturelle de Londres, 1700 chanceux tirés au sort parmi 90 000 attendent JKR pour la lecture et la dédicace du livre. Jo admet qu’elle a du mal à appréhender le degré d’attente qui entoure le dernier tome et que son esprit vacille entre « j’ai fait du mieux que j’ai pu, j’ai toujours voulu en finir de la sorte alors cela devrait être bon » et parfois « comment vais-je jamais pouvoir y arriver ? »
Le sort d’Harry
« Je pensais que ç’aurait été trahir le personnage si je montrais Harry faire quoi que ce soit d’autre que vivre ce que durant toute l’histoire il a découvert être la vérité, à savoir que l’amour est le pouvoir le plus fort qui existe.
Je trouvais que tant de gens avaient traversé des choses terribles comme la guerre et devoir rentrer chez soi et vivre de nouveau normalement après avoir vu de telles horreurs m’est toujours apparu comme un acte extrêmement courageux. Atteindre de nouveau la normalité après un choc est bien plus difficile, il est bien plus dur de reconstruire que de détruire.
D’une certaine façon, ç’aurait été une belle fin, une plus belle fin, de le tuer [Harry]. Mais je voulais que mon héros, car c’est mon héros, fasse ce je crois être quelque chose de noble. Alors il est revenu de la guerre et il a essayé de rendre le monde meilleur je suppose – aussi gnangnan que cela paraisse – à la fois pour sa famille et également à une plus grande échelle ».
JKR a également répondu à un petit questionnaire de Proust.
Quelle qualité estimez-vous le plus ? Le courage.
Quel défaut méprisez-vous le plus ? La bigoterie.
Pour quelle faute avez-vous le plus d’indulgence ? La gloutonnerie.
Quel est votre principal trait de caractère ? Je tente ma chance.
De quoi avez-vous peur ? De perdre quelqu’un que j’aime.
Quelle est la qualité que vous appréciez le plus chez un homme ? La morale.
Et chez une femme ? La générosité.
Qu’estimez-vous le plus chez vos amis ? La tolérance.
Quel est votre principal défaut ? Je pète les plombs.
Quelle est votre occupation préférée ? Écrire.
Quel est votre rêve de bonheur ? Une famille heureuse.
Merci The Leaky Cauldron.