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Enfant maudit, ‘Les Animaux fantastiques’, nouveau livre : J.K. Rowling répond aux questions des fans

jk-rowling-t.jpg Ce 30 mai, J.K. Rowling a publié un nouvel article sur son site, où elle répond à cinq questions sur son processus d’écriture, et sur ses projets actuels.
Nous avons traduit intégralement cet article.

1. Qu’écrivez-vous en ce moment ?

Je viens de terminer le quatrième roman de Robert Galbraith [[le nom de plume sous lequel elle écrit les aventures de Cormoran Strike]],Lethal White, et je suis maintenant en train d’écrire le scénario pour Les Animaux fantastiques 3. Après ça, je m’attellerai à un autre livre pour enfants. Je travaille sur cette histoire (qui n’a rien à voir avec Harry Potter ou le monde magique) depuis environ six ans, il est temps que je la couche sur papier.

2. À quoi ressemble une journée normale d’écriture ?

J’essaye de commencer à travailler avant 9h. Ma salle d’écriture est sans doute mon endroit préféré au monde. Elle est dans le jardin, à une minute de marche de la maison. Il y a la pièce principale où je travaille, avec une bouilloire et un évier, et une minuscule salle de douche. La radio joue de la musique classique la plupart du temps, car les voix humaines ont tendance à me distraire lorsque je travaille, bien qu’un bourdonnement de fond, comme dans les cafés, a plutôt tendance à me rassurer. J’adorais écrire dans les cafés et j’ai dû arrêter à regret, mais le but d’être seule dans une foule est d’être anonyme et libre de regarder les autres ; lorsque c’est vous que l’on regarde, on devient trop mal à l’aise pour pouvoir travailler.

Plus tôt je commence à travailler, plus je suis productive. Ces dernières années, j’ai passé quelques nuits à travailler sur les scénarios des Animaux fantastiques, mais autrement, je m’efforce de ne travailler que dans la journée. Si j’ai commencé vers 9h, je peux écrire jusqu’à 15h avant d’avoir besoin d’une bonne pause. Pendant cette période d’écriture, je suis capable de boire huit à neufs tasses de thé. Comme je suis incroyablement maladroite, je préfère manger des choses qui ne détruiront pas mon clavier si jamais elles venaient à être renversés dessus. Le pop-corn est plutôt idéal pour cela.

3. Vous avez collaboré sur plusieurs projets. Comment cela fonctionne ?

Je suis de nature plutôt solitaire, alors les romans et moi nous nous accordons très bien, mais les collaborations sur lesquelles j’ai travaillé ont été un vrai bonheur, principalement grâce aux personnes impliquées.

Pendant dix ans, j’ai refusé toutes les propositions d’adaptations de Harry Potter sur scène ; il s’agissait la plupart du temps d’adapter les livres déjà publiés, souvent sous forme de comédie musicale. Alors, quand j’ai rencontré les producteurs Sonia Friedman et Colin Callender, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je savais simplement qu’ils voulaient faire quelque chose de novateur, ce qui était intriguant, car je n’avais aucune envie de revenir éternellement sur ce que j’avais déjà fait.

Je n’aurais pas pu rêver de meilleurs collaborateurs pour la pièce de théâtre que John Tiffany (le metteur en scène) et Jack Thorne (le dramaturge). C’est assez incroyable, mais John et moi nous nous étions déjà rencontrés, à l’époque où j’écrivais au café du Traverse Theatre à Édimbourg. Lorsque nous nous sommes vus pour la première fois pour L’Enfant maudit, je l’ai fixé, et je me suis dit ‘je l’avais déjà vu quelque part, mais où ?’ Il m’a répondu, et j’ai eu la sensation que tout cela était prédestiné.

J’ai dit à John et Jack comment je voyais Harry, Ron, et Hermione dix neuf ans plus tard, et l’intérêt que j’avais pour le fils de Harry, Albus, qui avait reçu le fardeau de non pas un, mais trois noms légendaires, et ensemble nous avons créé l’histoire que Jack a écrit par la suite.

J’ai tant de merveilleux souvenirs des premières répétitions, de la découverte des costumes et des tours de magie pour la première fois, mais mon meilleur souvenir de nos séances de travail tous les trois, ce sont nos fous-rires. J’ai adoré tout ce processus, du début à la fin.

Je me souviens tout particulièrement du tout premier filage que j’ai vu. À ce stade, je connaissais le texte par cœur, je l’avais entendu être lu du début à la fin, et vu plusieurs scènes être jouées, mais rien ne m’avait préparé à le voir dans son intégralité, au sein même du théâtre. J’ai trouvé ça particulièrement émouvant, ça a déclenché un véritable tsunami de souvenirs liés aux dix-sept années passées à façonner les personnages et écrire les livres de Harry Potter. John et Jack ont fait un travail fabuleux. Peu de gens se sont glissés dans cet univers avec moi de cette façon, et cela créé un lien tout particulier.

La grande différence entre le théâtre et le cinéma pour moi, c’est l’echelle. Lorsque je me rends aux studios Warner Bros à Leavesden, que je vois des milliers de personnes en train de travailler sur Les Animaux fantastiques, construire des décors, confectionner des costumes, développer des effets spéciaux, fabriquer des maquettes, des accessoires, et des centaines d’autres choses qui font partie de la réalisation d’un film, ça peut être étourdissant. J’ai des pensées terrifiantes qui me viennent en tête comme « je ne dois surtout pas me casser le bras, le travail de toutes ces personnes dépendent du scénario que je dois terminer. »

Cependant, au cœur du processus, on a une collaboration assez similaire de celle que j’ai vécu avec Cursed Child, cette fois avec David Yates, le réalisateur, et Steve Kloves, le scénariste de sept des huit films Harry Potter, et un des producteurs des Animaux fantastiques.
Malgré toutes ces années où j’ai pu voir Steve à l’œuvre, être scénariste m’a paru très différent d’être auteur de roman, et très difficile dans un premier temps. Concrètement, j’ai appris à écrire un scénario sur le tas, en sachant que le film verrait de toute façon le jour, ce qui est pour le moins atypique. Steve m’a fait des remarques concises et constructives. Celle qui m’a fait le plus rire est celle concernant un personnage dans une scène coupée, dans une des premières versions du script qui disait « mais ce ne sont que des enfants ! ». Il avait écrit « oui, à moins qu’on soit vraiment tombé à côté de la plaque sur le casting, ça paraîtra plutôt évident. »

David connaît l’univers de Harry Potter intimement à présent, après avoir réalisé quatre des huit films originaux. J’adore travailler avec lui. J’apprends énormément simplement en l’écoutant parler d’images. Même si j’ai une imagination très visuelle, je dois apprendre à reconnaître ce qui peut être dit à l’écran sans le moindre mot, et David et Steve m’ont appris cela.

Ce qu’il y a avec les films c’est que quelque soit le degré de frustration que vous atteignez lors de la rédaction du scénario, et juste au moment ou vous vous dites « plus jamais, c’est vraiment trop dur », vous vous rendez sur les plateaux de tournage, vous rentrez dans ce jeu de paraître et de faux semblants, avec les meilleurs acteurs du monde qui prononcent vos propres mots, qui portent les plus fabuleux des costumes, avec ces lumières, et ces effets de fumée, et cette musique, et vous retombez soudainement amoureux de tout ce processus une nouvelle fois.

4. Quel est votre rôle en tant que productrice ? À quel point diriez-vous que vous êtes responsable de l’ambiance et des visuels des films ?

Warner Bros et David Yates, le réalisateur, m’ont toujours laissé mon mot à dire, même si pas forcément le dernier. C’est vrai pour tous les producteurs, dont je ne suis qu’un parmi d’autres : notre investissement est pris en considération mais c’est plutôt un effort collaboratif. Le réalisateur est responsable de tout ce qu’il y aura à l’écran à la fin. En tant que scénariste, la majorité de mes contributions viennent plus en amont dans le processus.

5. Ecrivez-vous pour les lecteurs ou pour vous-même ?

C’est une question piège en quelque sorte, parce que si un auteur écrivait uniquement pour lui-même, il est probable qu’il n’essaierait pas d’être publié. Dans le même temps je suis d’accord avec cette citation de Cyril Connolly : « Il vaut mieux écrire pour soi-même et ne pas avoir de public que d’écrire pour le public et ne pas être soi-même ».

J’écris évidemment pour moi-même dans le sens où je me dois d’écrire. C’est presque compulsif. J’ai besoin de le faire. Je ne me sens pas moi-même si je n’écris pas pendant une certaine période et me sens agitée et bizarre si je n’ai rien à écrire, ce qui n’arrive jamais en ce moment parce que j’ai tellement de projets en cours, par choix. J’écris aussi pour moi dans le sens où j’ai besoin de me sentir excitée par une histoire que j’ai envie de coucher sur le papier. Je crains d’être incapable d’écrire quelque chose parce que les gens le veulent. La volonté doit toujours venir de l’intérieur.

D’un autre côté, aucune histoire ne perdure s’il n’y a personne pour l’entendre. En tant qu’écrivain, mon plus grand souhait est de toucher le cœur des gens, de créer des liens, d’amuser et de consoler. Qu’est ce qui est plus merveilleux que d’entendre que vos livres ont aidé quelqu’un à se sortir d’une mauvaise passe ? Je repense à l’époque où les livres étaient ma plus grande consolation et source de force, et je suis fière au-delà des mots quand j’entends que quelque chose que j’ai écris a eu le même effet sur quelqu’un d’autre.

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