Le Choixpeau fait des heures supp’ au MIT
Nataliya Kos’myna, post-doctorante au Massachusetts Institute for Technology (MIT), réalise une étude sur l’impact de la confiance en soi lorsqu’on effectue certaines tâches, comme des calculs par exemple. Elle cherche à répondre à la question : si on donne confiance en leurs capacités aux enfants, feront-ils mieux que sans encouragement ?
Pour vérifier sa théorie, elle souhaitait encourager les jeunes participants à travers une personne neutre en laquelle iels auraient confiance ou pourraient croire, et c’est pourquoi elle a opté pour un Choixpeau ! “Nos sources suggèrent que les gens ont tendance à croire qu’ils possèdent les traits de caractère que leur assigne le Choixpeau” ; s’il leur dit qu’iels sont courageux (Gryffondor), iels se pensent courageux.
Grâce à un haut-parleur dissimulé dans le Choixpeau (lui-même acheté sur internet), les chercheurs peuvent ainsi encourager les enfants ou les féliciter de leurs efforts et comparer le résultat avec une tâche effectuée sans encouragement du Choixpeau.
Mais le Dr Kos’myna ne s’est pas arrêtée là, car elle souhaitait assoir l’autorité du Choixpeau et convaincre les enfants de ses capacités magiques. Elle a donc équipé l’objet de 14 électrodes, ce qui lui permet de capter l’activité cérébrale. Lors d’une première phase du test, elle montre aux participants des objets (ou leur demande de penser très fort à un concept, comme une couleur, un mouvement) et enregistre la réaction électrique au niveau du cerveau ; le Choixpeau peut ainsi savoir quelles zones sont activées lorsque le sujet pense à un objet précis.
Lorsqu’on demande ensuite à l’enfant de choisir entre deux objets/concepts en secret, le Choixpeau reconnaît l’activité cérébrale et déclare à voix haute duquel il s’agit, créant ainsi l’illusion qu’il lit dans les pensées et est véritablement magique.
“Notre hypothèse est qu’en démontrant la capacité du Choixpeau à lire les pensées, l’enfant intègrera l’idée que le chapeau le connaît vraiment”, explique le Dr Kos’myna, et donc que, si l’objet affirme qu’iel est doué-e, iel l’est vraiment.
Enfin, suite à une série de choix de ce type, à la manière d’un test de personnalité, le Choixpeau peut “répartir” les participants, afin de convaincre de son authenticité et de rendre cette phase plus ludique.
C’est donc une démarche très différente du Choixpeaurdinateur de IBM, qui avait pour seul but de répartir les utilisateurs grâce à une intelligence artificielle. La répartition sert ici de camouflage à la phase préparatoire de l’expérience, elle n’est pas un objectif. Le MIT rappelle d’ailleurs que “Le Choixpeau pourrait être remplacé par n’importe quel objet dont l’enfant est convaincu des propriétés magiques”.
Sources : MIT et Boston Globe