Le plat d’hiver des Gryffondor : la bolognaise de Molly
Pour les lecteurs de la Gazette, d’anciens élèves de Poudlard reviennent sur les recettes qui ont le plus marqué leur scolarité, et nous livrent leurs astuces pour maintenir ces délices vivants.
Nous sommes aujourd’hui partis à la rencontre de Molly Weasley. C’est son époux, Arthur, à l’allure cambrée et au crâne dégarni, qui nous a ouvert. Il nous a invités à nous installer, puis est parti chercher sa femme. Tandis que nous attendions nos hôtes, nos regards se sont perdus sur les détails du petit salon dans lequel nous étions assis. Rien, dans la pièce, ne laissait envisager le chaos qu’avait dû être l’éducation de sept enfants. Et la cuisine, désormais vide, semblait comme désenchantée : un petit tas de vaisselle, relique d’un repas pour deux personnes, attendait patiemment sur le bord de l’évier qu’on s’intéressât à nouveau à lui.
Nous fumes arrachés à notre contemplation lorsque le fauteuil magique de la vieille femme manqua d’assommer notre photographe, débaroulant dans la pièce sans s’annoncer ni sans freiner.
« C’est pour Sorcière Hebdo? s’enthousiasma Molly Weasley en réajustant sa coiffure. Vous savez, j’ai tout appris en lisant vos pages, je ne suis pas sûre d’avoir grand chose à vous offrir… »
Mais derrière la feinte modestie de l’expérimentée femme au foyer, nous ne dûmes pas trop insister pour raviver la passion de la Gryffondor pour la cuisine, et pour qu’elle nous fasse part de ses recettes.
Ami lecteur, voici donc pour toi: la bolognaise de Molly Weasley !
Ingrédients : Pour 3 personnes- un tiers de ce que cuisinait Molly un jour ordinaire d’été
300g de viande hachée de bœuf.
300g de chair à saucisse.
100g de pancetta/lard.
125g de parmesan.
1 carotte.
6 grosses tomates.
2 oignons.
1 échalote.
1 gousse d’ail.
du persil
100 ml d’huile d’olive.
100 ml de vin rouge léger.
1 boite ou un tube de 60-80g de concentré de tomates.
250g de pates (les fetuccinisont les plus adaptées, mais des tagliatelles ou des pipe rigate font aussi l’affaire.)
Préparation- comptez bien 40 minutes de préparation, puis 2h minimum de cuisson
Étape 0, le préalable : Coupez toutes les tomates en quartiers, déposez-les dans une poêle avec un filet d’huile d’olive, laissez-les fondre et rendre leur jus, en mélangeant régulièrement, pendant 20 minutes à feu moyen. Rajoutez ensuite le concentré de tomates, mélangez à nouveau. Laissez cuire 20 minutes à feu doux puis éteignez le feu, et mettez la purée de tomates de côté.
Astuce de Molly : Ron n’aime pas les peaux de tomates. Pour les retirer, il suffit de passer la sauce à la passoire !
Étape 1: ensorcelez votre couteau, et faites-le hacher finement l’ail, l’échalote, l’oignon, les carottes et le lard. Les carottes et le lard, surtout, doivent être en tout petits morceaux.
Étape 2: Incendio !, posez un fait-tout sur le feu, versez-y un trait d’huile d’olive, jetez l’ensemble des légumes et du lard réduits en petits morceaux auparavant.
Étape 3: Quand les légumes commencent à dorer, déposez délicatement la viande de bœuf dans le fait-tout, mélangez-la au reste, puis versez par petites touches le vin rouge sur le bœuf. Ajoutez ensuite le persil, à votre convenance.
Étape 4: Lorsque le bœuf a bu le vin rouge, et que la sauce paraît homogène, lorsque la couleur rouge violette du vin est moins dominante que le gris brun du bœuf, rajoutez le porc, mélangez bien, puis couvrez votre sauce avec la purée de tomates. Vous pouvez poser un couvercle sur la casserole, et oublier votre sauce pendant deux heures à feu doux.
Dernière étape, le service: Retirez votre sauce du feu vingt minutes avant de manger. Faites bouillir de l’eau, plongez-y vos pâtes quand elle bout bien, laissez-les cuire une minute de moins que le temps indiqué pour les avoir al dente, passez-les à la passoire.
Pour chaque assiette, disposez : un fond de pâtes, une louche de sauce, puis saupoudrez de parmesan. Vous pouvez éventuellement ajouter une petite branche de persil pour la déco !
P.S : Bien qu’elle répugnât à s’adonner elle-même à cette pratique qu’elle juge barbare, Molly ne manqua pas de nous informer d’une tradition parmi les sorcières et sorciers italiens : ajouter, juste avant de servir, une cuillère de lait pour adoucir la sauce.
Dégustation :
Un jury de dix personnes, tirées au hasard parmi les citoyens britanniques, moldus et sorciers, a été rassemblé pour goûter à l’aveugle le plat préparé par Molly. Voici leurs impressions!
Dudley D. : « C’est incroyable, on dirait de la magie ! »
Marjorie D. : « J’en ai repris une de trop, je me sens toute ballonnée… »
Rubeus H. : « C’est pas mal, mais on perd quand même la consistance de la viande ! Pas très croustillant… »
Ronald W. : « Mouais… ça vaut pas celui de ma mère. »
Fleur D. : « Mais enfin, c’est indécent ! C’est bien trop riche, comme plat! En plus, mon Bill aime sa viande crue, pas bouillie !!! »
Lucius M. : « C’est de la bouffe moldue, ça? Il ne savent plus se servir de leurs dents, c’est ça ? »
Tom J. : « Si Mérope avait su en faire autant, je ne l’aurais sûrement pas quittée ! »
Romilda V. : « Woaaaaah, trop bieeeen ! Avec ça, fini les filtres d’amour ! »
Fred W. (ou est-ce George?) : « Ah, celle-ci, on la connaît bien! on s’en sert pour les Pastilles de Gerbe ! »
Dobby : « Dobby savait que Mme Molly était une grande sorcière, avec un grand cœur et une famille de très gentils sorciers, mais il ignorait qu’elle cuisinait mieux encore que Winky ! Dobby va se repasser les oreilles pour avoir un jour pensé que seuls les elfes savaient si bien cuisiner ! »