Interview de Warwick Davis à Orlando… un an plus tard.
Il y a un an se tenaient à Orlando les festivités célébrant les 10 ans de la franchise cinématographique Harry Potter. SnitchSeeker avait, à cette occasion, interviewé l’acteur Warwick Davis, bien connu des fans de Harry Potter pour avoir interprété les rôles du Professeur Flitwick et du gobelin Gripsec dans les films de la saga, alors qu’il prenait part à la promotion du Blu-Ray/DVD des Reliques de la Mort : 2e Partie, à Orlando, en Floride. Warwick a discuté de certains des meilleurs moments du tournage des films Harry Potter, de sa participation au Mode Interactivité Avancé [ndt : un ensemble de bonus accessibles sur le Blu-Ray] des Reliques de la Mort : 2e Partie, de la différence entre incarner un gentil et un méchant dans les films, et de son avis sur la visite des studios de Leavesden consacrée à Harry Potter.
SnitchSeeker : C’est la deuxième fois que vous venez ici [au « Monde Merveilleux de Harry Potter »], est-ce comparable à la grande ouverture ?
Warwick Davis : C’est comme si nous n’étions jamais partis. Il y a toujours des centaines de milliers de personnes qui essaye d’entrer pour voir le « Monde Merveilleux ». Il semble toujours aussi populaire. Tout le monde boit de la bièraubeurre et des choses de ce genre. C’est génial d’être de retour ici.
SS : Quelle est la partie que vous préférez, en y repensant ?
WD : Je pense que les Trois Balais ont ma préférence. La nourriture y est vraiment bonne. Je veux dire : parfois, vous allez dans des parcs d’attraction et la nourriture n’y est pas terrible, mais ici, vous avez droit à un bon repas. Et vous le voyez dans cet environnement – c’est vraiment très authentique. Vraiment, j’aime ça ; il y a de la nourriture britannique, ici. Vous pouvez prendre du fish & chips.
SS : J’ai regardé le Mode Interactivité Avancé auquel vous participez.
WD : En effet.
SS : Comment cela s’est-il passé ? Comment vous êtes-vous retrouvé impliqué dans ce projet ?
WD : Ils m’ont demandé de participer. C’est aussi simple que ça. Ils ont dit : « Est-ce que tu veux bien venir parler de Gringotts ? » Il s’agit juste de dire ce qui vous vient à l’esprit, au moment où vous pensez que ça intéressera les spectateurs. Espérons que j’ai dit quelque chose de vaguement intéressant (rires). Enfin, manifestement, s’ils en ont utilisé une partie, c’est sans doute vaguement intéressant.
SS : De quelle façon pensez-vous que cela améliore la vision du film ?
WD : Je pense que c’est une bonne chose parce que vous pouvez écouter les commentaires, mais cela vous donne un petit aperçu de ce qu’a nécessité la réalisation de ces films. Je ne pense pas que les gens réalisent toujours la masse de travail. Ils pensent qu’à présent tout est fait avec des ordinateurs et qu’il suffit d’un geek quelconque assis là, se contentant de programmer et vous obtenez ces visuels exceptionnels. Mais réaliser un film Harry Potter n’a rien à voir avec ça.
Il y a plusieurs milliers de personnes qui travaillent depuis des années – des artistes géniaux. Bien sûr, il y a une part d’infographie là-dedans, mais la plus grande partie se déroule comme vous le voyez en regardant le film. Il y a un autre bonus sur le DVD concernant la séquence de création des gobelins de Gringotts. Vous prenez conscience du nombre d’artistes impliqués, et du temps et de l’effort qui sont mis dans ce qui n’apparaîtra que quelques minutes à l’écran. Je pense que c’est un bon aperçu, et je le pense sincèrement – c’est pour ça que cette séquence me plaît tant.
SS : J’ai vu une partie du travail réalisé sur les prothèses. Cela vous a-t-il fait hésiter, parce ce que cela demande énormément d’investissement ?
WD : Pour moi, c’est le moyen de parvenir à nos fins. C’est la raison pour laquelle je peux être dans tous ces films, mais en même temps, ce n’est pas une expérience agréable d’être assis là depuis plusieurs heures, à la fin. Avoir quelqu’un qui vous étale de la glu et du latex sur le visage, à 4 heures du matin, et puis savoir que vous allez rester ainsi pendant 15 heures. Non, ce n’est pas drôle, mais sans cela, je ne pourrais pas jouer Gripsec ou aucun des autres personnages que je joue.
En particulier, je n’aurais pas eu la possibilité de jouer plusieurs personnages différents dans le même film. Voilà ce que ça me permet de faire. C’est absolument génial. Les gens du maquillage – c’est super d’avoir ça sur le DVD comme un hommage envers eux parce qu’ils sont vraiment fantastiques. Ce sont les héros méconnus. Moi, je suis le chanceux. Je devais le porter et frimer devant la caméra, et pas eux.
SS : Pouvez-vous nous faire part de vos meilleurs moments dans les Reliques de la Mort ?
WD : Je fais partie des fans, de toute façon, et rien que participer à tout ça… Il m’arrivait souvent de m’asseoir et de penser « Hé, je suis le gars qui les aide à s’introduire dans Gringotts, là. Je suis sous la Cape d’Invisibilité. » C’est formidable. Quand vous voyez ces choses dans les films et que vous les avez lues dans les livres – participer à ça… La première fois que j’ai transplané, c’était cool. Je me disais « Hé, on transplane, là ! C’est super ! » Ça a l’air bête mais, même en tant qu’acteur, c’est formidable de jouer ces choses-là.
SS : Était-ce un plus grand défi d’être Gripsec que d’incarner Flitwick, ou un quelconque autre personnage ?
WD : Le plus gros défi pour moi était surtout de faire en sorte que ces personnages soient suffisamment différents pour que personne ne se dise « Attend un peu, c’est le même type. » Le plus grand compliment que j’ai eu, c’est d’entendre des gens dire « Je n’avais pas réalisé que vous étiez aussi Gripsec. » C’est formidable. C’est passé à la trappe. J’avais l’air suffisamment différent. C’était une décision parfaitement consciente. Toutes mes attitudes se devaient d’être différentes : ma posture, ma façon de marcher, ma façon de me tenir, ma façon de parler, ma voix, le rythme. Tout devait coller au personnage, mais ça devait être différent.
SS : La bataille finale. Pouvez-vous nous parler de cette scène épique, du fait de travailler sur le plateau de Poudlard en ruine ?
WD : Il y avait beaucoup de choses. Nous avons eu des explosions insensées et du feu comme ça dans tous les autres films, et des tas de gravats et de poussière partout. C’était triste. Mais dans le film c’est touchant, vraiment. Nous avons ce magnifique bouclier au-dessus – on le voit commencer à se briser, puis l’assaut. C’était un tournage épique ; nous avons filmé de toutes petites séquences – toutes les pièces du puzzle s’assemblant entre elles pour créer cet objet final. C’était émouvant et excitant à la fois. Ça ne ressemblait à rien que nous ayons fait auparavant dans aucun des autres films.
SS : Lorsque vous vous retournez sur la dernière décennie, quels sont vos meilleurs souvenirs, vos plus grands défis relevés ?
WD : Je pense que mes défis sont tous en lien avec le maquillage. Mes principaux souvenirs concernent véritablement les gens, les acteurs et tous ceux avec qui il était si fantastique de travailler, et cette espèce d’atmosphère, d’ambiance familiale durant tout le projet. Et ce sentiment d’accomplissement, d’avoir tous contribué à ces huit films et de s’asseoir maintenant en sachant qu’il y a des gens qui les apprécient. Ils les regardent et Harry Potter continue à vivre à travers le parc d’attraction et les visites des studios que nous allons ouvrir à Londres. C’est vraiment incroyable d’avoir pris part à ça. Je me sens très honoré.
SS : Vous avez dû jouer successivement un gentil et un méchant personnage. Comment était-ce ?
WD : C’était sympa. Heureusement, je n’avais pas besoin de sauter continuellement d’un personnage à l’autre. À cause du maquillage, on devait tourner à des dates distinctes. Mais j’ai eu plusieurs fois l’occasion de jouer Gripsec un jour et Flitwick le suivant. Ça me plaisait. C’était cool.
Jouer un traître est probablement plus gratifiant pour un acteur car il est certainement plus évident d’y être théâtral, et tout le monde aime un méchant. Les gens se souviennent toujours du vilain. Gripsec a tellement d’épaisseur, tellement d’aspects différents.
Vous ne savez pas si vous pouvez le croire ou non. Il se passe énormément de choses derrière ses grands yeux noirs. C’était agréable d’incarner un personnage dont les actions avaient un poids dans l’histoire. Il joue un rôle important dans ce qui se déroule au début du film. Je me sentais très chanceux, vraiment. Je suis ravi que David Yates [le réalisateur] ait eu foi en mon talent d’acteur pour me donner ce rôle.
SS : Quel est votre meilleur souvenir de tout le travail accompli en compagnie de Dan, Rupert et Emma ?
WD : Dan – son sens de l’humour, sa motivation. Il était vraiment un élément moteur de la production. Ça peut paraître étrange mais, parfois, même s’il n’était pas concerné par la scène, il se devait d’être là pour donner un coup de main. Il avait une énergie phénoménale et un incroyable pouvoir d’entraînement, et si tout le monde se sentait un peu – les journées étaient longues parfois – un peu fatigué et que nous en avions assez, Dan venait nous rejoindre avec son enthousiasme, sa détermination, et nous soutenait. C’était formidable.
Et Rupert – c’est Rupert. C’est comme une peluche rassurante, si vous voulez. Un nounours. Il est tellement détendu. Rien ne le perturbe. Et Emma – simplement élégante. Et ce sont tous de grands acteurs. Ils se sont vraiment épanouis, des bons acteurs qu’ils étaient enfants, ils sont devenus d’excellents interprètes. Je suis certains que s’ils souhaitaient continuer à jouer, ils auraient une grande carrière devant eux.
SS : Voudriez-vous travailler à nouveau avec eux ?
WD : Bien sûr, oui. Ce serait fabuleux de faire quelque chose avec eux parce qu’ils sont géniaux.
SS : Vous avez mentionné la visite des studios, à Leavesden. Vous avez pu les visiter.
WD : J’étais là lors de l’ouverture de la vente des tickets il y a quelques semaines. Tout n’est pas encore terminé, mais c’est vraiment génial de marcher à nouveau dans la Grande Salle et de la voir telle que nous nous souvenions l’avoir laissée. S’asseoir à nouveau à la table des professeurs, à ma place. C’était étrange de s’y asseoir sans le maquillage. Je pensais « Hé, c’est différent. » Mais oui, les gens vont pouvoir marcher à travers la Grande Salle.
Ils vont aussi pouvoir entrer dans le bureau de Dumbledore – et c’est super, ils vont pouvoir se rendre compte de ce dont nous avons pu profiter depuis 10 ans, et c’est aussi réel que vous l’imaginiez. D’accord, il n’y a pas de plafond enchanté, mais tout le reste ressemble à ce que vous attendiez. Et il y a tellement plus. Des choses dont je ne peux pas encore vous parler. C’est une véritable expérience interactive pour tout le monde.
Ce n’est pas un parc d’attraction. Ce n’est pas un musée. Ce n’est pas une exposition. C’est une visite interactive qui vous donnera un fantastique aperçu des coulisses de Harry Potter. Et puis, à part ça, le studio est en cours de réaménagement pour offrir des installation à la pointe du progrès aux réalisateurs qui viendront dans le futur. C’est un peu triste que ça n’ait pas été fait pendant que nous y travaillions (rires). Les Studios de Leavesden n’était pas le lieu le plus prestigieux du monde avant ça.
SS : Y a-t-il un endroit qui compte particulièrement pour vous, auquel vous vous sentez personnellement attaché, dans la visite ?
WD : La Grande Salle, je pense. Quand je regarde en arrière, nous y avons eu des festins, des funérailles, les célébrations du Bal de Noël. J’ai fait mon premier plongeon dans la foule entre ces murs. La destruction de la Grande Salle dans le dernier film alors que nous y étions. Tant de choses différentes ont eu lieu ici que nous nous y sommes attachés. Normalement, un plateau est construit puis démonté en l’espace de quelques mois, dans un film, puis détruit. Mais celui-ci est debout depuis 10 ans et le restera encore pour de nombreuses années, à présent, et recevra des visiteurs du monde entier. C’est comme un monument historique. Ça devrait en être un ; il devrait être protégé, dans un sens, parce qu’il fait partie de l’Histoire.
SS : Merci beaucoup. Amusez-vous bien ici ce week-end !
WD : Vous aussi !
(Traduction Gazette du Sorcier 2012.)
(Merci à SnitchSeeker|en.)