Quand les films Harry Potter surpassent les livres – Top 10
C’est un éternel débat : les films Harry Potter ont-ils été à la hauteur des livres ? Si les films ont dû faire des choix d’adaptation, parfois assez controversés, on ne peut nier que l’ensemble de la saga cinématographique a fait honneur aux ouvrages.
Il se trouve même des moments que les films ont su rendre meilleurs, par des changements ou des ajouts, amenant de l’humour et de l’émotion bienvenus. Sélection de ces moments où les films ont surpassé les livres.
1. « On peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres. Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière. » (Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban)
Le professeur Dumbledore a prononcé bon nombre de répliques mythiques de la saga ; l’une d’entre elles provient du troisième film et est, en langue originale : « Happiness can be found, even in the darkest of times ; if one only remembers to turn on the light ».
Lors de son discours de rentrée, Dumbledore, dans le livre comme dans le film, avertit les élèves de la présence des Détraqueurs, et de la prudence dont il faut faire preuve à leur égard. Le film fait prononcer au directeur cette phrase, qui paraît simplette au premier abord, mais qui se révèle bien plus profonde en réalité. Elle s’applique certes aux Détraqueurs, puisqu’ils font littéralement revivre les moments les plus sombres à celui qui les croise, et seule la lumière d’un Patronus peut les faire fuir ; mais elle correspond aussi, finalement, à tous les moments tristes, terrifiants, angoissants, que chacun est amené à vivre dans sa vie.
C’est un appel de Dumbledore à être optimiste, à voir le verre à moitié plein, et à ne surtout pas se laisser envahir par des pensées négatives, car la joie se trouve dans les petits riens qui nous entourent ; il suffit juste de se souvenir que tout mauvais moment a une fin, qu’après la pluie vient le beau temps. Dumbledore illustre sa sagesse dans une très belle phrase et nous émerveille en nous faisant en plus la démonstration de sa puissance magique, en éteignant et allumant une bougie sans baguette. En résumé, sans doute l’une des plus belles phrases jamais prononcées par notre cher directeur de Poudlard ; ou, au moins, l’une des plus marquantes.
2. Harry et le Patronus (Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban)
Un changement discret mais ayant une forte symbolique : le souvenir de Harry pour faire apparaître son Patronus.
Dans le film du Prisonnier d’Azkaban, Harry invoque comme premier souvenir heureux son premier vol sur un balai. La tentative est infructueuse, et Harry trouve alors un autre souvenir qui lui permet de faire apparaître un bouclier de protection. Ce souvenir, qu’il indique lui-même ne pas savoir s’il est vrai, consiste à voir le visage de ses parents, de les voir lui parler. Un souvenir qui fait totalement sens, mais qui n’a en réalité pas été pensé par J.K. Rowling.
Dans le livre, Harry fait trois essais avant de réussir à lancer un début de patronus. Son premier souvenir est le même que dans le film : son premier vol sur un balai. Son deuxième est la victoire de Gryffondor à la Coupe des Quatre Maisons. Le troisième, son départ de la maison des Dursley pour aller à Poudlard, lui permet de créer un prémice de Patronus. S’il s’agit d’un véritable souvenir, et sans doute l’un des moments plus heureux qu’il ait vécu, on ne peut qu’approuver le choix de désigner James et Lily comme un plus beau souvenir encore.
Un élément notable dans les livres est le fait qu’Harry change constamment son souvenir heureux pour l’adapter à la situation dans laquelle il se trouve. Dans le labyrinthe de la Troisième Tâche, face à un Détraqueur/Épouvantard, il s’imagine sortir du labyrinthe et fêter la fin du Tournoi. Face aux Détraqueurs l’attaquant avec Dudley à Little Whinging, il pense à Ron et à Hermione ; ou encore, lors de ses B.U.S.E., il imagine Dolores Ombrage être renvoyée.
Il n’est pas précisé dans les films si Harry change de souvenirs au fil de la saga ; néanmoins, il serait tentant d’imaginer qu’il ne se focalise que sur ses parents, sachant que c’est ce souvenir qui lui a permis d’invoquer pour la première fois son Patronus. De plus, le fait de pouvoir changer de souvenir heureux très fréquemment atténue la très grande difficulté qu’est censé avoir ce sortilège.
Ce changement peut par ailleurs être mis en parallèle avec la scène du Miroir du Risèd : alors que, dans le livre, Harry distingue toute sa famille, seuls ses parents apparaissent dans le film, renforçant ce lien entre Harry et eux, et permettant de prendre encore plus conscience de la perte qu’il représente pour lui.
3. Le coup de poing d’Hermione (Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban)
Voilà un moment qui a réjoui un grand nombre d’entre nous : Hermione remettant Drago à sa place en lui assénant un violent coup de poing au visage.
Dans le troisième film, le trio surprend Drago et ses comparses alors qu’ils se rendent chez Hagrid pour assister à l’exécution de Buck, après avoir croisé le bourreau Macnair. Alors que Drago fanfaronne sur le sort de l’hippogriffe, c’est Hermione qui prend les choses en main et se précipite sur lui, baguette levée. La couardise de Drago se révèle, alors qu’il se met à gémir en craignant un maléfice. Bien entendu, jamais Hermione ne se risquerait à enfreindre le règlement de l’école en jetant un sort (comme lui dit Ron : « Il n’en vaut pas la peine »). Néanmoins, alors qu’elle abaisse sa baguette, Drago ne peut retenir un rire moqueur. Cette réaction, suffisante, fait perdre son sang froid à Hermione qui lui assène ce coup à la figure.
Cette scène n’existe pas dans le livre, mais elle a sans doute été fortement inspirée par une autre. Alors que le trio vient d’apprendre la condamnation à mort de Buck, Drago les nargue et se moque. Hermione, sans aucune hésitation, se dirige vers lui et le gifle. À noter qu’elle tente de le gifler une seconde fois, et qu’ensuite seulement elle sort sa baguette pour l’intimider.
Le choix d’avoir modifié cette séquence en la mettant juste avant l’exécution de Buck permet d’amplifier l’émotion et l’état d’esprit d’Hermione, à fleur de peau dans sa troisième année : entre ses disputes récurrentes avec Ron, tous les cours qu’elle doit suivre, et l’acharnement avec lequel elle a aidé Hagrid dans son combat pour sauver Buck, il n’est pas étonnant qu’elle soit à bout de nerfs. Ajoutez à cela la rencontre avec le bourreau et Drago qui se réjouit de la situation, et vous obtenez une Hermione qui n’hésite pas à exprimer sa colère. L’ordre dans lequel les événements se produisent dans le film (d’abord la baguette, puis l’apaisement, puis la violence) marque une escalade progressive ; alors que, dans le livre, Hermione perd le contrôle avant de se calmer.
Seconde différence : la gifle devient un coup de poing. Il est plus fréquent dans les films ou les séries de voir les hommes user de coups de poing, et les femmes de gifles ; on inverse donc ici les rôles. Il apporte également un impact visuel plus fort (la tête de Drago se cogne contre le menhir derrière lui). La volonté est de montrer Hermione asséner un coup bien plus fort et puissant qu’une simple gifle.
4. Le cours de danse de McGonagall (Harry Potter et la coupe de feu)
Le professeur McGonagall fait partie des personnages favoris des Potterheads. À la fois stricte mais juste, sèche mais bienveillante, elle enseigne à ses élèves et dirige sa maison d’une poigne de fer. Le professeur McGonagall connaît peu de moments de relâchement dans les livres, toujours prête à maintenir une distance avec ses élèves. Le film La Coupe de feu va adoucir cette carapace, en nous offrant une scène inédite de démonstration de danse.
Dans le livre, le professeur annonce à ses élèves à la fin d’un cours la tenue d’un Bal, et que la danse y sera de rigueur, mais sans entrer dans plus d’explications. Le film rend cette annonce plus solennelle, puisqu’elle réunit tous les élèves de sa maison pour leur expliquer en même temps le but de ce bal. Le comique de situation réside dans l’apparente austérité et la sévérité avec laquelle McGonagall s’exprime, et le sujet en lui-même : le fait que les Gryffondor devront danser convenablement, et faire honneur à leur maison. Et quoi de mieux pour faire prendre conscience du sérieux de cette consigne que de faire une démonstration !
Pourquoi choisit-elle Ron pour danser avec elle, le mystère reste entier ; mais quel délice que de voir la réaction de Ron au moment de poser ses mains sur les hanches de sa professeure ; sa moue quand ils commencent à danser ; McGonagall battre consciencieusement la mesure, ou encore Fred et George se moquant allègrement de leur frère !
Ce moment permet d’apporter une touche d’humour et de légèreté au personnage, elle devient plus humaine, plus attendrissante : de voir à quel point l’honneur de sa maison lui tient à cœur est touchant et ne fait que renforcer l’amour et l’admiration que l’on lui porte.
5. Drago et l’armoire à disparaître (Harry Potter et le prince de sang-mêlé)
La sixième année de Drago à Poudlard est sans doute la plus éprouvante pour lui. Les livres racontent l’histoire du point de vue d’Harry et, à de rares exceptions près, tous les évènements sont vus à travers ses yeux. Les difficultés de Drago et son mal-être ne sont décrits dans le livre que lorsque Harry le croise, ce qui rend les affaires de Drago très mystérieuses. Harry découvre à peine ce qu’il manigance : grâce à Dobby et à Kreattur, il comprend que Drago se rend souvent dans la Salle sur Demande, mais sans savoir pourquoi.
Le film a décidé de montrer ces moments, pour mieux mettre en avant l’impossible situation de Drago, et le désespoir qui l’envahit au fil de l’année. Nous assistons aux tests de l’armoire à disparaître, qui illustre des facettes jamais vues de ce personnage : la peur, la solitude, la pression, l’angoisse… Une analyse plus poussée de ces tests permet de rentrer plus profondément dans la psyché de Drago, et notamment celui avec l’oiseau. Lors d’un de ses essais, Drago envoie un petit oiseau à Barjow & Beurk via l’armoire. Le lien avec l’autre armoire fonctionne et l’oiseau disparaît. Quelques instants après, Drago récupère le corps inerte de l’oiseau, et se met à pleurer. Deux interprétations sont possibles :
- L’oiseau est décédé car l’armoire ne fonctionne pas encore, et Drago pleure car il sait qu’il doit réussir, il ne peut pas échouer à faire entrer les Mangemorts.
- L’oiseau est décédé car M. Barjow, de l’autre côté de la seconde armoire, l’a tué pour prouver que la liaison fonctionne (comme il a croqué la pomme d’un précédent test). Les pleurs de Drago illustrerait sa détresse face à cet exploit, car il signifie qu’il n’est plus possible de faire marche arrière, que les Mangemorts vont pouvoir venir, et qu’il va devoir aller au bout de sa mission.
La deuxième interprétation renforce encore plus « l’humanisation » de Drago et l’empathie que l’on ressent pour lui, personnage alors globalement peu aimé jusqu’ici.
Le choix d’avoir décidé de montrer ces tests, qui brisent l’effet de surprise amené dans le livre par la révélation face à Dumbledore, met aussi en avant l’intelligence et l’ingéniosité de Drago, tant dans l’idée d’utiliser l’armoire que dans les moyens mis en œuvre pour la réparer. Un premier pas dans la rédemption de ce personnage bien plus complexe que ce qu’il ne laisse percevoir.
6. « Obliviate » d’Hermione (Harry Potter et les reliques de la Mort – partie 1)
Contrairement à ceux d’Harry et de Ron, et même à ceux de Drago, les parents d’Hermione n’ont jamais eu une place prépondérante ni dans les films, ni dans les livres. Entraperçus dans le deuxième film et mentionné dans le sixième, ils demeurent très mystérieux et distants.
Harry Potter et les Reliques de la Mort décide de leur consacrer une scène très forte dans les premières minutes, durant lequel Hermione, pour les protéger, lance sur eux le sortilège d’Amnésie ; un sort qui a pour conséquence de la faire disparaître de la vie de ses parents, comme en témoignent les photos d’elle s’effaçant de la maison.
Cette scène est très différente du livre, dans lequel Hermione indique avoir modifié leur mémoire, pour qu’ils se considèrent comme des gens différents, et les amener à partir en Australie :
« J’ai aussi modifié les souvenirs de mes parents pour les convaincre qu’ils s’appellent en réalité Wendell et Monica Wilkins et que la grande ambition de leur vie est d’aller s’installer en Australie, ce qu’ils ont fait à l’heure qu’il est. »
Hermione Granger – Harry Potter et les Reliques de la mort
Le film relève d’un cran l’émotion de ce moment, d’une part en le montrant aux spectateurs (et non en l’évoquant simplement), et d’autre part en remplaçant le sortilège de faux souvenirs (qui peut être annulé) par un sortilège d’amnésie irréversible. Ce choix permet de mettre en avant le sacrifice d’Hermione, prête à perdre ses parents pour aider son ami et vaincre Voldemort.
7. La mort d’Hedwige (Harry Potter et les reliques de la Mort – partie 1)
Un bien triste sort, mais dont on parle trop peu : celui de la première amie de Harry, qui l’a suivi dès ses premiers pas de sorcier, qui lui a tenu compagnie lors de ses longs étés de solitude, qui a été sa messagère… bref, qui fut plus qu’une simple chouette de compagnie.
La mort de Hedwige dans le livre est soudaine et brutale, mais aussi passive : Hedwige se trouve dans sa cage, entre les jambes de Harry assis dans le side-car de Hagrid. Tout à coup, un sortilège de Mort destiné à Harry la touche, et la pauvre chouette meurt instantanément. Comble de la tristesse, sa cage bascule dans le vide et tombe. Malgré les suppliques de Harry, son corps ne sera jamais retrouvé.
Le film offre un dernier combat à la chouette. Alors que son maître est poursuivi par un Mangemort, Hedwige, qui n’est pas en cage, se jette sur lui pour le détourner de sa cible. Malheureusement, le Mangemort stoppe la chouette dans son élan de bravoure en lui lançant un sortilège de mort. Comme dans le livre, le corps d’Hedwige tombe et disparaît.
Dans les faits, la version du livre est plus plausible, il est difficile d’imaginer Harry laisser Hedwige voler de son côté lors de ce long trajet, même s’il n’était pas prévu de tomber sur des Mangemorts. Néanmoins, cet acte de courage et de fidélité de Hedwige envers Harry est extrêmement touchant, et met en lumière l’amour que l’oiseau porte à son maître. Un amour difficilement montrable à l’écran, mais qui transparaît dans ce passage et qui rend hommage et remercie la chouette pour sa loyauté et son amitié sincère.
8. Neville face aux Mangemorts (Harry Potter et les reliques de la Mort, partie 1)
Un moment très court mais ô combien fort et juste : Neville tenant tête aux Mangemorts à bord du Poudlard Express. Lors du trajet vers Poudlard le 1er septembre 1997, les Mangemorts, à la recherche d’Harry, arrêtent le train et montent dedans pour le fouiller. Neville, dans un élan de bravoure, se lève et les interpelle :
« Hé, les losers ! Il est pas là. »
Neville Londubat – Harry Potter et les Reliques de la mort 1ère partie
Le personnage de Neville a été quelque peu négligé par les films, mais ce bref passage permet de souligner qu’il n’est plus le petit garçon timide, prudent maladroit des débuts, et prophétise son rôle de leader dans la résistance au sein de Poudlard. Il ajoute un marqueur temporel au film, permettant au spectateur de se situer grâce à un repère connu (les images du Poudlard Express), en plus de donner le ton quant à l’ambiance qui règne en l’absence du trio.
9. La danse entre Harry et Hermione (Harry Potter et les reliques de la Mort, partie 1)
L’une des scènes créées de toutes pièces les plus plébiscitées. Si elle peut avoir ses détracteurs, la trouvant trop « guimauve » ou interrompant le rythme de l’action, pour la majorité des spectateurs, elle fait office d’une respiration, d’une bouffée d’air, de tendresse et d’espoir dans la tension constante du film.
Ron est parti, sa dispute avec Harry a laissé ce dernier désemparé, et Hermione est anéantie par le départ de son ami. Lors d’une nouvelle soirée à deux, la radio diffuse la chanson O’ Children de Nick Cave and the Bad Seeds. Portés par la voix réconfortante du chanteur et les chœurs entraînants, Harry et Hermione se mettent à danser, d’abord de manière froide et distante, puis rapidement de manière plus proche, plus chaleureuse, plus légère. Cette scène illumine l’amitié qui existe entre Harry et Hermione, assez peu mise en avant dans les autres films, et leur offre l’opportunité de redevenir, le temps d’un moment suspendu, des enfants.
À noter que la chanson évoque le moment où Orphée se morfond d’avoir perdu sa bien-aimée Eurydice ; une évocation de la perte de Ron, un ami et membre indispensable du trio.
10. Le Conte des Trois Frères (Harry Potter et les reliques de la Mort, partie 1)
Qui aurait pensé voir une séquence d’animation dans un film Harry Potter ? C’est pourtant ce que nous a offert la retranscription du Conte des Trois Frères à l’écran.
Dans le livre, Hermione lit l’histoire à Xenophilius Lovegood, Harry et Ron, ces derniers l’interrompant de temps en temps. Il aurait été ennuyeux d’assister à cette scène de lecture dans le film telle quelle, la concentration du spectateur pour l’histoire aurait pu même en être atténuée. Écouter et comprendre ce récit est pourtant essentiel, et c’est pourquoi il nous est présenté sous la forme d’un film dans le film.
Animée par Ben Hibon, un directeur d’animation suisse, cette séquence plonge le spectateur dans l’ambiance mystérieuse du conte. Loin de représenter une rupture dans le film, elle permet au contraire d’avancer dans l’intrigue, tout en offrant un moment de répit et un régal pour les yeux des spectateurs. Les jeux de transitions entre les séquences du conte en font un spectacle visuel plus captivant que la lecture du texte.
Des romans à l’écran
Il existe donc un large panel de moments qui permettent aux films de surpasser, le temps d’une scène, les livres. Et les secrets des films ne s’arrêtent pas là, puisqu’il existe une pléiade de scènes inédites dématérialisées, jamais diffusées, qui enrichissent encore la saga cinématographique : à découvrir ici.