Maggie Smith a-t-elle vraiment dit qu’elle n’avait pas aimé jouer dans Harry Potter ?
« Voilà une nouvelle qui va briser le cœur de nombreux Potterheads. Maggie Smith, alias Minerva McGonagall, professeure de métamorphose bien connue de Poudlard, n’a pas vraiment pris de plaisir à jouer dans la franchise adaptée de l’œuvre de J.K. Rowling.«
Ce sont les premières lignes de l’article relayé par Première, sortis de leur contexte initial, les propos de l’interprète du Professeure McGonagall peuvent sembler un peu durs, l’article original provenant du site Standard est beaucoup plus nuancé.
Une immense carrière
À l’aube de ses 85 ans, Maggie Smith a déjà joué dans pas moins de 80 pièces de théâtre, 56 films, 4 téléfilms et 4 séries télévisées. C’est également l’une des rares actrices à avoir obtenu la Triple Crown Of Acting qui regroupe Oscar, Emmy et Tony Awards.
À l’occasion de sa nouvelle pièce, A German Life, elle s’est confiée à un journaliste de Standard. Dans son interview, elle évoque sa carrière au cinéma, ainsi que son amour du théâtre, elle mentionne également sa participation à Downton Abbey et Harry Potter et c’est à ce moment qu’elle ajoute : «Je suis vraiment reconnaissante d’avoir travaillé sur Harry Potter, tout comme dans Downton Abbey, mais ce n’est pas vraiment une expérience que l’on pourrait qualifier de satisfaisante. Je n’avais pas l’impression de vraiment jouer là-dedans. Je voulais refaire du théâtre car c’est ce que je préfère et je pense que j’ai délaissé cela.»
Comme l’atteste son parcours, elle est avant tout une femme de théâtre. Cependant, sa dernière apparition sur les planches datait de 2007, année durant laquelle elle fut diagnostiquée d’un cancer du sein, dont elle s’est totalement remise en l’espace de deux ans.
«Je voulais tellement revenir sur scène, parce que le théâtre est fondamentalement mon médium préféré, et je sentais que je n’en avais pas totalement terminé avec lui. Mais rien n’est venu.»
Il faut savoir que jouer au cinéma et jouer au théâtre sont deux choses totalement différentes. Au théâtre, la mise en scène influe sur le jeu de l’acteur, car la scène est constamment ouverte au public. Mis à part les entrées et les sorties des comédiens, tout est visible, ce qui implique que le comédien ne peut pas sortir de son personnage et n’a pas droit à l’erreur.
Une relation complexe avec Harry Potter
Au cinéma, le jeu de l’acteur s’adapte au champ de la caméra, si la caméra se focalise uniquement sur le visage, le reste du corps ne sera pas nécessairement en train de jouer et c’est ce que reproche Maggie Smith à la franchise Harry Potter. Le journaliste de Standard rapporte également qu’elle «et son défunt ami Alan Rickman se plaignaient que leur travail sur les films Harry Potter consistait entièrement en des reaction shots.» Le reaction shot, est un plan qui est coupé de la scène principale afin de se focaliser sur la réaction d’un personnage, ce qui ne laisse donc pas beaucoup de place au jeu et nécessite parfois un grand nombre de prises.
Maggie Smith ne dénigre donc pas son expérience sur la franchise Harry Potter, à laquelle elle a consacré 10 ans de sa vie, mais constate seulement la manière très différente de jouer devant la caméra, pour une grosse production telle que celle-ci.
Souvent, lorsque des articles en langues étrangères sont relayés dans la presse francophone, celle-ci ne prend en compte que les phrases qui ont le plus d’impact, et qui, sorties de leur contexte, peuvent avoir une toute autre signification. C’est pourquoi il est toujours nécessaire de chercher d’autres références au sujet, y compris dans la presse française, afin de pouvoir recouper les informations.
L’article se termine d’ailleurs sur une note positive, puisqu’elle affirme qu’elle a participé à ces films pour faire rêver ses cinq petits-enfants, et que rien ne pourra remplacer l’immense joie qu’elle a ressenti en voyant «la mâchoire du fils de son ex-mari tomber quand il vu la grande salle de Poudlard», lorsque ce dernier l’a accompagnée sur le tournage du premier film.