Top des illustrations fantastiques – Les Animaux fantastiques illustré
Jean-Claude Götting, Mary GrandPré, Jim Kay, Kazu Kibuishi… Si vous avez, comme nous, vécu les vingt dernières années dans le monde magique de J.K. Rowling, ces noms ne vous sont sans doute pas inconnus. Il s’agit d’une petite partie des artistes ayant entrepris d’illustrer l’univers de Harry Potter. Depuis l’automne dernier (en France), une petite nouvelle s’est essayée à l’exercice, pour une édition cent pour cent illustrée du manuel des Animaux fantastiques : Olivia Lomenech Gill.
Petit florilège des créatures apparues sous sa plume… en forme de top & flop !
Le livre est magnifique, comme on pouvait s’y attendre, aussi n’a-t-il pas été simple de faire un choix. Vous verrez assez peu de créatures étudiées, ou même croisées, par Harry et ses amis au cours de leur scolarité dans le « classement » suivant… au profit d’animaux moins connus.
Top 10
10 • Le musard (streeler) : Cet escargot venimeux a su se hisser à la dixième place de ce top grâce à son originalité technique, il est à lui seul une forme de synthèse de l’esprit créatif ayant présidé à cette édition illustrée.
9 • Le snallygaster : Une grosse bébête d’apparence préhistorique, à tête de ptérosaure, queue d’alligator, ailes de cygne et pattes de raptor… Charmant. Les yeux vert vif accentuent encore davantage son aspect maléfique, sur un dessin par ailleurs en noir et blanc.
8 • Le grapcorne (graphorn) : Encore une créature sortie tout droit des Enfers ! On comprend au premier coup d’œil pourquoi le Ministère l’a classée XXXX…
7 • Le vivet doré (snidget) : Enfin, un peu de douceur et de mignonnitude ! Ce petit oiseau nous entraîne à sa suite dans un morceau de tapisserie médiévale.
6 • La goule (ghoul) : Eh ! Elle n’est pas très jolie, ça, c’est sûr… mais au premier regard, elle nous ramène quelques années en arrière, lorsque nous découvrions le tome sept de la saga du petit héros binoclard. Et là encore, les rayures rouges de son pyjama sont les stars, au milieu d’un dessin crayonné.
5 • Le verlieu (lobalug) : Il est tout petit petit, oui, mais il est tellement mignon, avec sa forme de poire et ses couleurs flashy !
4 • Le chaporouge (red cap) : Bien qu’il vienne d’Europe du Nord, il se présente en costume de Commedia dell’arte, tel un petit Arlequin… couleur de sang.
3 • Le serpent cornu (horned serpent) : Nous voilà sur le podium ! Et au fond d’une grotte, aussi, avec cette représentation façon art pariétal – à l’aspect un peu naïf d’album pour enfant.
2 • Le kelpie (kelpy) : On l’a tous aimé dans le film des Crimes de Grindelwald, pour son rodéo avec Norbert. Olivia Lomenech Gill nous en propose une version plus sombre, en aquarelle toute en nuances de verts.
1 • L’hippocampe (hippocampus) : Comment le concept de l’hippocampe est-il apparu dans un esprit humain ? Allez savoir… En tout cas, les deux illustrations du livres sont sublimes, tant la grande aquarelle de cet étrange hybride rouge (il vous faudra un TRÈS grand aquarium pour accueillir la bête !) que la petite gravure façon histoire naturelle d’un squelette de poulaintêtard dans son œuf. J’adore.
• Mention spéciale pour l’erkling : Un petit coup de cœur hors classement pour cette petite bande dessinée à l’ancienne, où une histoire se raconte en quatre cases confondues… au détriment de l’erkling (qu’on n’a guère envie de plaindre, à la lecture de l’article concerné).
Flop 9
Bon, déjà, autant vous prévenir : ça n’a pas été simple. Je ne peux que saluer le travail de l’artiste, qui a su produire des illustrations incroyables pour cet album. Malgré tout, certaines d’entre elles m’ont (un peu) moins plu que les autres… Voici donc un petit « flop » tout à fait subjectif !
9 • Les dragons : Oui, j’ose rejeter les dragons dans le flop ! Ah ah, même pas peur ! Alors qu’ils sont très beau, c’est vrai, et ils ont d’ailleurs frôlé le top ci-dessus… mais on s’éloigne de l’aspect encyclopédique de l’ouvrage, et les illustrations ne correspondent pas suffisamment (à mon goût) à leur description.
8 • Les êtres de l’eau (merpeople) : Eh oui, eux aussi ! L’aquarelle est pourtant très belle, également. Malheureusement, je regrette le parti pris très anthropocentré de la représentation, où un être de l’eau porte une redingote, un autre un haut-de-forme…
7 • Le veaudelune (mooncalf) : C’est un dessin tout simple et pas laid du tout. Mais peut-être trop simple, justement, surtout à côté de ses semblables apparus dans le premier volet de la biographie de Norbert Dragonneau (ou de ceux croqués pour nous par Lexh).
6 • Le tébo (tebo) : Encore un dessin trop simple ! Bon, il est efficace, d’accord, mais tout de même…
5 • Le crabe de feu (fire crab) : S’il « ressemble à une grande tortue », effectivement, il était certainement possible d’aller plus loin que l’image de tortue à la carapace multicolore présentée. Même le jeu mobile (Harry Potter : Secrets à Poudlard) a su en faire une représentation plus originale.
4 • Le hodag : La créature est terrifiante, certes… mais le lien avec la description est ténu, beaucoup trop. Où est sa tête si caractéristique ? Pourquoi est-il haut comme un immeuble et non simplement comme un grand chien ?
Pour finir, nous voilà au podium du flop… et les trois « vainqueurs » y sont tous pour la même raison : le manque d’originalité.
3 • L’éruptif (erumpent) : Oh, un rhinocéros.
2 • Le malagrif tacheté (mackled malaclaw) : Oh, un homard. (On nous parle d’une « ressemblance superficielle », bon sang !)
1 • Le ciseburine (chizpurfle) : Alors, là, que dire ? Oh, un crabe… avec des dents de vampire !? Je vous l’accorde, c’est la description qui en est faite, mais il était certainement possible d’être moins terre à terre, malgré tout !
Allez, je vous libère : sortez de ma valise !
(Et ne vous y trompez pas : malgré quelques flops, ce livre est très beau. Beaucoup de créatures oubliées de ce classement sans prétention méritent le coup d’œil : centaures, griffon, augurey, horglup…)