Podcast ASPIC ep. 30 : L’épaisseur des fonds de chaudron
Un épisode très spécial en ce 1er avril pour fêter le 30ème numéro de l’Académie des Sorciers un Podcast Intéressant et Captivant ! Il était grand temps que l’on aborde sérieusement ce grand sujet du monde magique : l’épaisseur des fonds de chaudron.
Nous reviendrons sur le terrible incident qui a ébranlé l’école Beauxbâtons il y a quelques jours, pour savoir exactement ce qui s’est passé, et en quoi cela questionne la sécurité des chaudrons alimentaires. L’accident a amené le Ministère à imposer une nouvelle réglementation, qui méritait un éclairage d’experts. ASPIC a l’honneur d’accueillir un panel de spécialistes pour une discussion bouillonnante. Henri Torpeur travaille au Service de Régulation de l’Artisanat Domestique du Ministère des Affaires Magiques. Thalie Capiste est fabricante de chaudron (les Chaudrons Capiste). Aulularia, elfe de maison, est membre du mouvement Elfes Avant la Maison. Sans oublier le précieux témoignage d’une victime de l’accident, le faune Bip-Bip.
MUSIQUE
Sorcières, sorciers et moldus, erudits ou curieux, bienvenue dans ASPIC, l’Académie des Sorcers, un podcast intéressant et captivant, une émission proposée par la Gazette du Sorcier.
Marjolaine (M) : Bienvenue dans cet épisode spécial de l’Académie des Sorciers, je suis Marjolaine et aujourd’hui je n’ai pas Alix avec moi en studio puisque, vous vous en rendrez compte un peu plus tard, elle est exceptionnellement sur le terrain. On est désolées que cet épisode arrive un petit peu en retard, on a dû s’adapter, une fois n’est pas coutume, à l’actualité brûlante et surtout à la disponibilité de nos invités du jour, invités assez exceptionnels, vous allez le voir. L’actualité, en fait, c’est cette nouvelle réglementation sur l’épaisseur des fonds de chaudron, qui vient d’être mise en place par le Ministère de la Magie – on vient d’avoir la confirmation. Comme c’est un sujet très sensible, surtout après l’accident il y a eu à Beauxbâtons il y a quelques semaines, vous en avez certainement entendu parler, on s’est dit qu’il fallait qu’on revienne déjà sur ce qui s’est passé et aussi sur cette nouvelle réglementation et les débats que ça provoque. On va essayer de rester dans notre ligne éditoriale de l’Académie des Sorciers, très pointue, avec plein de spécialistes pour essayer de vous apporter un maximum de clés pour comprendre tout ce qui se passe. J’ai le plaisir d’avoir non pas un, non pas deux mais trois invités avec moi, aujourd’hui ! Déjà, bienvenue à Henri Torpeur.
Henri (H) : Bonsoir.
M : Monsieur Torpeur, vous êtes représentant du Ministère puisque vous êtes au centre de régulation de l’artisanat domestique. Vous faites partie du groupe ministériel qui a élaboré cette fameuse nouvelle réglementation, merci beaucoup d’être avec nous, vous allez pouvoir nous expliquer tout ça.
H : Avec plaisir.
M : On a ensuite Madame Thalie Capiste…
Thalie (T) : Bonsoir !
M : Madame Capiste, vous êtes fabricante de chaudrons.
T : Tout à fait, oui.
M : Vous allez nous apporter un éclairage, notamment sur les conséquences économiques que cette réglementation va avoir sur votre profession, c’est bien cela ?
T : Exactement. C’est un coup très dur pour les industries Capiste.
M : Oui, on va revenir là-dessus. Et nous avons le plaisir d’accueillir Aulularia…
Aulularia (A) : Bonsoir.
M : Aulularia, vous êtes elfe de maison et vous êtes là sous votre casquette de représentante du mouvement Elfes Avant la Maison puisque vous êtes aux premières places, en tant que spécialistes d’un usage plus culinaire et pragmatique des chaudrons. Vous allez vraiment nous apporter votre vision du terrain, de l’utilisation des chaudrons.
A : Aulularia fera de son mieux.
M : Merci beaucoup. Maintenant qu’on sait qui est autour de la table, il faut, je pense, qu’on revienne un peu sur ce fameux accident qui s’est passé à Beauxbâtons. C’est quand même un accident qui a amené un peu un choc dans la communauté magique. je pense que c’était un peu l’origine de la prise de décision du ministère d’élaborer une nouvelle réglementation. Monsieur Torpeur, est-ce que vous pouvez nous rappeler dans les grandes lignes les faits de cet accident ? Il y a eu quand même beaucoup de fake news qui ont tourné autour de tout ça. Que s’est-il passé, exactement ?
H : Tout à fait. C’est vrai que l’école commençait juste à reprendre une activité un peu normale avec quelques années perturbées, comme tout le monde le sait. C’est au tout début du mois qu’a eu lieu cet accident. Il se trouve qu’après un repas, plusieurs élèves se sont mis à se plaindre de problèmes de santé. Quelques temps après, des faits vraiment très visibles et très marquants se sont manifestés. Il a fallu du temps pour que les médicomages puissent les soigner. L’enquête a pu montrer que des chaudrons qui avaient pu être utilisés par le passé pour la réalisation de potions avaient été finalement réutilisés en cuisine pour la confection des repas de l’école. Fort heureusement, il s’agissait d’un nombre réduit de chaudrons et tout le monde n’a pas souffert mais, tout de même, les élèves ont été relativement traumatisés, je pense. Sachant que, selon les espèces auxquelles ils appartiennent, les effets n’ont pas été tout à fait les mêmes.
M : On va revenir dessus d’ailleurs puisqu’on a un témoignage sur le terrain. Pour revenir sur les élèves, on a quand même entendu qu’il y avait des séquelles encore aujourd’hui. Est-ce que c’est vrai ou est-ce que ça a été un peu exagéré et que tout le monde a pu retrouver toute son apparence normale ?
H : Effectivement, certaines séquelles sont un peu plus durables que d’autres. L’enquête se poursuit, tout n’a pas été réglé. Il nous a semblé, au Ministère, que ce sujet méritait d’être creusé puisque ce n’est pas la première fois, bien évidemment, que ce genre d’incidents arrive. Les médicomages en ont témoigné à différentes reprises dans les médias. Mais c’est la première fois qu’il y a un accident d’une telle ampleur, surtout dans un lieu que l’on pensait…
M : Contrôlé et sécurisé.
H : C’est ça. On a pu se poser des questions sur la manière dont l’école était gérée.
M : On va peut-être revenir sur les causes que vous avez identifiées avec l’enquête un peu plus tard. Avant, on voulait partager aux auditeurs le témoignage de terrain qui a été récolté par Alix. On va écouter tout de suite ce qu’elle nous a rapporté comme témoignages.
Alix à distance : Bonjour à toute l’équipe d’ASPIC, je suis effectivement en reportage à Beauxbâtons et plus précisément dans l’infirmerie de Beauxbâtons parce que, depuis les quelques problèmes de réutilisation de fond de chaudron dont vous venez de parler, l’infirmerie est en ébullition, sans mauvais jeu de mot. C’est la catastrophe. L’infirmière ne sait plus où donner de la tête, tout le monde est touché… Les élèves, mais pas que ! Toutes les créatures magiques qui ont eu le malheur d’avoir eu un contact direct ou indirect avec ces fonds de chaudron douteux en subissent des conséquences pour le moins problématiques. J’ai rencontré là un jeune élève de première année qui bavait et qui avait… Comment dirais-je ? Je ne sais pas si on peut vraiment parler de bave puisque c’est plus une cascade qui lui tombait de la bouche. C’est très joli les cascades, mais pas quand ça sort de la bouche des jeunes sorciers ! C’est moins agréable, ce n’est pas un joli « glou-glou » c’est un plus « bleurghbloableugh »… Vraiment, je ne recommande pas ce type de cascades, ce n’est vraiment pas le genre de paysages qu’on a envie de venir admirer ici. Je sens que je m’égare… C’est vraiment un gros problème, l’infirmière envisage même de faire appel à des… comment ils appellent ça, déjà ? Les moldus qui essaient de réparer les dents… Des dentistes, je crois ? Pour essayer de comprendre comment agir sur les muscles des mâchoires des jeunes sorciers. C’est vraiment très compliqué à gérer, même avec la magie. Comme quoi, peut-être qu’il arrive que les moldus fassent les choses mieux que nous ! On vous tiendra bien évidemment informés de ce que donne cette petite collaboration entre moldus et sorciers.
Comme je vous le disais, les sorciers ne sont pas les seuls touchés. Nous avons aussi observé des centaures et des faunes qui sont très nombreux ici, à Beauxbâtons, il y en a vraiment beaucoup. Rien à voir avec Poudlard, si vous connaissez plutôt l’école britannique ! C’est vraiment très particulier comme atmosphère ici puisque les centaures semblent… comment dire ? Faire du carrousel à l’envers, je pense que c’est la meilleure description qu’on puisse en faire. Ils ne font que reculer. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de tirer à l’arc en reculant en permanence, c’est très très difficile. C’est quelque chose à voir ! C’est vraiment très intéressant. On espère quand même qu’ils trouveront une solution. Et les faunes… Je ne sais pas si tous nos auditeurs sont très familiers de cette espèce qui est un petit peu moins courante en Grande-Bretagne, mais pour les anciens élèves de Beauxbâtons qui nous écoutent, vous vous souvenez de ces merveilleuses petites créatures poilues qui gambadent partout dans le domaine. Eh bien ceux-ci ont perdu leurs poils ! On va aller à la rencontre de Monsieur le faune… Monsieur le faune, est-ce que vous pourriez nous expliquer un petit plus en détail ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui vous est arrivé, qu’est-ce que vous avez consommé ? Racontez-nous. C’est vraiment très très étrange et je pense que nos auditeurs ont vraiment très envie d’en savoir plus sur votre mésaventure.
Bip-Bip le faune à distance : Bonjour… Je m’appelle Bip-Bip, je suis faune chez Beauxbâtons et comme vous l’expliquez, j’ai perdu tous mes poils. J’étais à table, tout à l’heure, en train de manger et puis… ce qui devait arriver arriva. Il y avait peut-être un peu de piment ou je ne sais pas quoi dans la recette. J’ai éternué et là… Atchoum ! Plus de poils, quoi ! Rien ! Alors que d’habitude, j’en ai partout, des cornes aux sabots, je suis tout poilu, et là… plus un poil sur le caillou, quoi. Sanglot. Vous savez ce qui me fait le plus de mal là-dedans ? C’est que j’ai froid. J’ai terriblement froid. Vous n’auriez pas une petite couverture ou quoi ? Je suis désolé, je suis en train de m’emporter mais… J’espère que les médecins vont réussir à trouver une solution parce que ça commence à peine à repousser mais je ne sais pas ce que je vais faire. Comment est-ce qu’on peut vivre sans tous ces poils ? Sanglot. Je suis désolé. Pleurs. Pardon. Je ne peux plus rien dire.
M : Merci beaucoup pour ce témoignage assez bouleversant, Alix. Peut-être des réactions autour de la table ? Peut-être Madame Capiste… Qu’est-ce que ça vous inspire ?
T : Je suis très touchée par ce drame qui s’est produit. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’avec les industries Capiste, nous avons décidé de lever un fond d’urgence à destination des élèves afin qu’ils puissent payer leurs soins médicaux. C’est vraiment quelque chose qui nous a tenu à coeur pour essayer de contrer aussi l’élan négatif de certaines personnes qui ont eu tendance à penser que la faute était dûe aux chaudrons alors que pas du tout. La faute était très clairement d’une mauvaise utilisation de ces chaudrons et non pas des chaudrons en eux-mêmes.
M : On va revenir, justement, sur ce sujet. Je crois que c’est le cœur du débat. Madame Aulularia, justement, en parlant de manipulation des chaudrons… Qu’est-ce que vous pouvez nous dire de votre expérience de terrain sur ce genre d’incidents ? Est-ce que vous avez déjà connu ça dans votre carrière et qu’est-ce que ça vous inspire ?
A : Aulularia savait que ça arriverait ! Aulularia a connu un elfe dont le bras a un jour été mangé par un chaudron rendu gourmand pas une potion défectueuse mal nettoyée ! Mal nettoyée par un sorcier ! Aulularia a aussi entendu un elfe qui travaillait à Beauxbâtons remarquer un jour la difficulté de convaincre le vieux professeur de potions de ne pas préparer sa soupe à l’oignon dans le chaudron-même qu’il avait utilisé pour réaliser une potion contre la cataracte. C’était quelque jours avant la mystérieuse disparition de ce professeur… en tout cas, de ce que savait le camarade elfe de notre mouvement !
T : C’est-à-dire qu’il a réalisé une potion contre la cataracte et après vous ne l’avez plus jamais vu ?
A : Mon camarade, du moins, ne l’a plus jamais vu.
M : C’est en effet des accidents assez inquiétants… Comme on l’a dit, c’est quand même un sujet qui pouvait de temps en temps être alerté par les spécialistes, mais de ce que vous nous dites Aulularia, c’était quand même un problème beaucoup plus important. Ce n’est qu’aujourd’hui qu’on s’en rend compte, c’est ça ?
A : Au mouvement, nous avons coutume de dire que ce qui n’arrive pas aux sorciers a tendance à ne pas être vu par les sorciers. Les elfes ont longtemps été les principaux agents de nettoyage des chaudrons. Les sorciers s’imaginent souvent que le nettoyage d’un chaudron s’effectue en un claquement de doigt. Mais même pour les elfes, cela nécessite du doigté ! Aulularia prend toujours soin de vérifier chaque millimètre du chaudron après nettoyage et à le rassurer lorsqu’elle sent qu’il en a besoin. Aucun sorcier ne se préoccupe des sentiments et de la fierté de ces chaudrons ! Aulularia aimerait adresser toutes ses pensées aux chaudrons de Beauxbâtons dont la perte de confiance doit être immense aujourd’hui après un tel accident, après avoir été à ce point mis en accusation. Comme on le dit dans le milieu, il est presque aussi difficile d’être un chaudron à Beauxbâtons qu’un elfe chez les Croupton ! Avec les élèves qui les déforment, les maltraitent, les accusent de tous les maux à chaque échec scolaire…
M : Merci beaucoup pour ce témoignage. Effectivement, on a trop peu l’occasion, je pense, d’adopter votre point de vue sur la question. Justement, c’est difficile de comprendre qui est vraiment fautif dans cette histoire. Mr.Torpeur, qu’est-ce que votre enquête a donné pour établir quelle était la réelle cause ? Et qu’est-ce qu’on peut faire face à ce genre de risques, pour que ça ne se reproduise pas ?
H : Écoutez, à priori, les résultats de l’enquête sont assez mitigés, je dois dire. L’origine des chaudrons a été identifiée, ils proviennent effectivement d’une salle de classe. Ce sont des chaudrons qui n’avaient pas servi depuis plusieurs années tout de même. Il est possible que cela ait joué. La manière dont ils se sont retrouvés dans les cuisines de Beauxbâtons, en revanche, est toujours soumise à discussion. Il y a plusieurs hypothèses qui s’affrontent. Un mauvais tour joué par certains adolescents n’est pas exclu bien que rien, pour le moment, ne permette de certifier cette hypothèse. Il est également possible qu’il s’agisse d’une maladresse d’un elfe de maison qui… –
A : Oh !
H : … nouveau venu à Beauxbâtons et trouvant ces chaudrons dans cette salle de classe qui, justement, devait être nettoyée et réaménagée il y a peu, les aurait récupérés pour la cuisine. Je dis elfe de maison par habitude, excusez-moi Madame Aulularia, mais nous savons très bien vous et moi qu’il y a bien d’autres personnels domestiques à Beauxbâtons que les elfes. En l’occurrence, ce sont quand même souvent eux qui sont chargés de l’entretien des salles de classe et de la cuisine. Cela ne signifie pas, bien sûr, que d’autres personnels ne puissent être responsables.
M : Si je vous entends bien… Parce que là, c’est quand même assez confus, toute cette histoire. Vous pensez donc que c’est une erreur humaine – ou non-humaine d’ailleurs, disons de manipulation – qui en est à l’origine, et pas un défaut qui viendrait de l’équipement lui-même. Ca irait dans le sens de Madame Capiste.
H : Bien sûr que si. L’accident en lui-même vient de l’usage qui a été fait de chaudrons qui n’étaient plus adaptés à celui-ci. Ces chaudrons, comme je vous l’ai dit, n’avaient plus servi depuis des années mais ils servaient auparavant à la concoction de potions. Ils se sont retrouvés dans une cuisine à préparer les repas des élèves de l’école et cela n’aurait jamais dû arriver !
M : Madame Capiste, du point de vue de vos produits, par exemple… Est-ce que vous donnez des consignes particulières aux clients sur ce cas de figure, sur les risques potentiels que peut entraîner une utilisation de vos produits dans certains contextes ?
T : Tout à fait. Tous nos produits sont fournis avec une notice. Pour les personnes novices pour lesquelles c’est le premier achat de chaudron, on peut même leur proposer une petite formation dans les boutiques où ils les achètent. Monsieur Torpeur disait tout à l’heure que le problème était dû à des vieux chaudrons et à une mauvaise utilisation de ceux-ci, eh bien, effectivement, c’est là-aussi un problème que nous soulevons. Cela fait plusieurs années que nous sommes en discussion avec l’école de Beauxbâtons pour essayer de faire renouveler leur stock de chaudrons et, à chaque fois, nous nous heurtons à des refus justifiés par le fait qu’ils n’auraient pas les fonds suffisants pour pouvoir renouveler leur stock de chaudrons puisque le Ministère n’octroie pas assez d’argent à l’école de Beauxbâtons. Dans leurs investissements, ils ont dû faire le choix de ne pas renouveler leur stock de chaudrons, ce qui pourrait être la cause d’un accident comme on l’a vu aujourd’hui !
H : Bien sûr que non. Madame la directrice de Beauxbâtons est trop polie avec vous, je pense. Si ces chaudrons n’ont plus servi, c’est bien justement parce qu’ils ne correspondaient plus aux critères pour fonctionner dans une salle de classe. Tous les chaudrons utilisés à Beauxbâtons répondent aux catégories du Ministère issues des règlements de ces dernières années. Certes, certains sont encore aux normes d’il y a dix ou vingt ans, mais c’est quand même relativement minime. Nous parlons de chaudrons qui n’avaient pas servi depuis près d’un demi-siècle ! Je vous rassure, l’académie est très bien dotée. Elle a l’un des premiers budgets du ministère, ce n’est pas l’achat de chaudrons qui lui pose souci. Je pense qu’effectivement, votre lobbyisme a pu déranger.
T : Lobbyisme, tout de suite ! Je me préoccupe de l’utilisation qu’en font ces enfants. S’ils n’apprennent pas sur du bon matériel, s’ils ne se nourrissent pas avec des chaudrons adaptés, eh bien on peut arriver à des accidents. Je pense qu’Aulularia le confirmerait, s’ils n’ont pas du bon matériel pour faire la cuisine, tout leur travail en pâtit ! Si l’école en elle-même ne fournit pas, n’achète pas ce matériel – qui plus est qui doit être renouvelé régulièrement puisque nous avons aussi des consignes du gouvernement sur la fabrication des chaudrons qui changent très régulièrement et nous devons mettre à jour nos productions pour pouvoir les suivre – on arrive à des drames !
H : Nous nous sommes pas…-
A : Aulularia aimerait profiter de ce moment pour signaler que le mouvement Elfes Avant la Maison revendique depuis longtemps la fin des modifications permanente des réglementations qui conduisent les elfes à remplir de plus en plus les placards au point de n’avoir plus de place dans les maisons ! Nous portons cette revendication depuis plusieurs années.
T : Un problème sur lequel je peux vous apporter une solution. Nous avons, dans notre nouvelle gamme –
H : Oh là là.
H : …des chaudrons de forme cubique qui sont bien plus faciles à ranger. On peut en ranger beaucoup plus dans un même placard et nous nous heurtons au gouvernement qui refuse ce nouveau modèle !
H : Est-ce vraiment le moment ?
M : Merci Madame Capiste mais je crois que ce n’était pas l’objet de notre émission de faire la promotion de votre nouvelle gamme.
H : Nous avons déjà eu l’occasion d’en discuter d’ailleurs, et l’acharnement de Madame Capiste à vouloir promouvoir ses chaudrons… –
T : Chaucubes.
M : Pour revenir justement à ce qui nous rassemble aujourd’hui, ces fameux nouveaux règlements, est-ce qu’on pourrait essayer d’y voir un peu plus clair Monsieur Torpeur ? Qu’est-ce qu’ils contiennent exactement ? En quoi c’est une réponse aux problèmes qu’a mis en évidence l’accident ?
H : Déjà, il faut savoir que ce nouveau règlement, qui entre en vigueur ce 1er avril, suit des recommandations qui ont déjà été appliquées depuis plusieurs années dans d’autres pays. Nous avons justement été contraints de faire des règlements à la baisse… Le dernier règlement date d’il y a un peu plus de cinq ans maintenant et il avait déjà été revu à la baisse à la demande de l’industrie chaudronnière.
T : On vous en remercie.
H : On en voit les résultats actuellement. Nous avons décidé de renforcer ces règlements…-
T : On ne vous en remercie plus.
H : … sur plusieurs points. C’est un périmètre assez vaste mais qui ne concerne tout de même pas tous les chaudrons, fabriqués notamment par Madame Capiste mais également par ses concurrents – qui ne sont pas tous aussi vindicatifs, je tiens à le souligner, concernant cette réglementation.
T : souffle.
H : Qui leur bénéficiera notamment sur l’export. Ce nouveau règlement concerne deux catégories de chaudrons, dont une qui n’est même pas entièrement concernée. Il s’agit de la catégorie 2, pour les chaudrons destinés à l’alimentation, et la catégorie 3, les chaudrons destinés au potionnisme. Sont exclus de cette réglementation d’autres catégories telles que la catégorie 1 des chaudrons destinés à un usage décoratif, bien évidemment – qui n’est pas le moins rentable de votre industrie Madame Capiste, je tiens à vous le rappeler – et les chaudrons de catégorie 2b qui, eux, sont soumis à un délai de mise en place puisque ce sont les chaudrons destinés à l’alimentation animale. Les délais ne sont pas encore complètement fixés, nous sommes encore en discussion avec les syndicats pour cela.
M : Qu’est-ce que ça concerne exactement ces changements ? Est-ce que ça les rend plus sûrs ? Vous n’êtes pas encore entré dans le fond du sujet, Monsieur.
H : C’est tout l’objectif, effectivement. Il faut bien se rendre compte que l’accident qui nous a encouragés à adopter ce nouveau règlement était dû à l’accumulation de matière magique, de substances magiques, dans les fonds de chaudron, qui n’étaient pas forcément tous – bien que certains l’aient été, je ne tiens pas à vexer Aulularia – extrêmement bien nettoyés à chaque fois. Ces substances magiques, évidemment, se sont incrustées, ont imprégné les fonds de chaudron et lors de cet usage impropre après des années de non-utilisation, ces substances sont remontées et ont contaminé la nourriture. C’est pourquoi nous avons adopté quelques règles sur le matériau des ces chaudrons. Sans aller dans le détail, nous avons proscrit différents métaux, certains qui l’étaient déjà, nous avons proscrit l’or pour les chaudrons de catégorie 2, sachant que les chaudrons en or de farfadet étaient déjà interdits depuis plus d’un siècle, depuis l’ordonnance de 1896. On comprend aisément pourquoi quand on se souvient du directeur du Département de la Santé Magique qui s’était retrouvé avec une potion sur les pieds après que son chaudron en or de farfadet a eu disparu en pleine concoction. De même, les très chaudrons à la mode il y a encore vingt-cinq ans et plus ponctuellement ces dernières années, en mercure, en gallium magiquement stabilisé, sont formellement interdits pour tout usage non-décoratif. Le plomb, pour des raisons de santé bien évidentes, est forcément interdit également pour les chaudrons de catégorie 2, donc pour les chaudrons alimentaires, et pour les chaudrons de catégorie 3 si leur diamètre est supérieur à 12 pouces, pour des raisons évidentes aux yeux de tous les potionnistes qui s’y connaissent un petit peu.
T : Je tiens juste à réagir sur ces métaux choisis. Vous disiez tout à l’heure que les nouvelles recommandations suivent celles qui sont déjà appliquées par d’autres pays et c’est une chose sur laquelle nous sommes très favorables puisque cela va permettre une exportation de nos produits. Il faut savoir qu’en France nous sommes de très bons producteurs de chaudrons et beaucoup de pays sont intéressés par nos produits. Le fait d’avoir les mêmes recommandations qu’en France, on va pouvoir exporter encore plus et faire montrer la renommée de la qualité française dans les autres pays. Cependant, le fait de proscrire l’or pour les chaudrons destinés à l’alimentation, ça va nous fermer tous les marchés de l’Europe du Nord où beaucoup d’oligarques achetaient à prix très cher ces chaudrons. C’était un pan très important de l’économie de notre pays !
H : Jusqu’il y a dix ans, Madame Capiste, vous le savez très bien. La Scandinavie a banni la vente des chaudrons en or il y a dix ans et les personnes qui s’en procurent encore le font au marché noir, sur les marchés de l’Est ou en Amérique du Sud. Cela ne changera pas grand chose pour vous, en réalité. Ils ne pourront juste plus venir en acheter en France et repartir avec. Pour poursuivre sur nos prescriptions, nous avons demandé également à ce que soient interdits certains autres minéraux, notamment tout ce qui est pierre calcaire qui sont des pierres extrêmement poreuses et qui nous conviennent absolument pas pour la confection de chaudrons. Cela a été relativement bien accepté par l’industrie chaudronnière puisque de toute façon assez peu de chaudrons en pierre calcaire sont vendus tous les ans.
T : C’était principalement pour du jardinage.
H : Tout à fait et cela est toujours possible, évidemment. Et puis divers alliages et plaquages sont toujours autorisés mais sous condition d’approbation par notre département qui va vérifier leur composition pour éviter d’autres incidents de ce genre.
M : Je consulte Madame Aulularia, est-ce que des organisations comme les vôtres sont consultées pour des retours sur la réaction qu’ont certains alliages dans l’usage que vous en faites au quotidien ? Vous êtes quand même en première ligne, si je puis dire, sur le terrain pour se rendre compte de quels sont les alliages les plus adaptés à votre usage.
A : Absolument pas. Merci pour cette question, absolument pas.
H : Vous êtes de mauvaise foi !
A : Cette émission est la première qui donne enfin un espace de discussion à un membre du mouvement Elfes Avant la Maison ! Nous vous en remercions, par ailleurs.
H : Tout de même, je tiens à signaler que le sous-directeur de la Santé Magique est un elfe lui-même, donc les elfes sont consultés. Peut-être pas votre mouvement… Si vous ne refusiez pas toutes les invitations, cela pourrait peut-être aider. Des elfes participent à l’élaboration de ces règlements, de même que des sorciers, des centaures, des gobelins…
A : Il est facile de confondre un elfe avec l’ensemble des elfes, notamment les elfes travaillant dans les domaines ménagers !
M : Si on revient sur les règlementations, il me semble qu’il y en a aussi sur l’épaisseur des chaudrons, puisqu’on l’a mentionné, c’est quand même un aspect assez important de…-
T : Au cœur du sujet, même !
M : … la sécurité, j’imagine.
H : Tout à fait. C’est un point qui vient en remplacement du décret de 2016 sur le sujet, décret qui avait suivi un embargo sur l’importation de chaudrons britanniques à l’époque. Vous voyez, Madame Capiste, il n’y a pas que les chaudronniers qui sont visés par les règlements du Ministère. De nos jours, à partir de ce mois d’avril, il y aura des épaisseurs un tantinet plus importantes qu’auparavant. C’est-à-dire qu’auparavant il y avait deux minimum qui existaient, maintenant il y en aura trois. Les fonds de chaudron devront faire au minimum un quart de pouce s’ils sont dédiés à l’alimentation des êtres. Pour les chaudrons de potionnistes, ils devront faire au moins de tiers de pouce sur leur diamètre est inférieur à dix-sept pouces et sept tiers de pouce pour les diamètres supérieurs, pour des raisons évidentes de sécurité. Nous avons évidemment travaillé avec le centre de recherche du Ministère ainsi qu’avec les syndicats d’apothicaires et les sorciers chaudronniers volontaires.
M : Justement, je crois que c’est un point qui a particulièrement inquiété votre profession, Madame Capiste, puisque tout le monde imagine que ça influe bien sûr sur vos coûts de production.
T : Exactement. Sur le fond, si je puis dire rires, nous sommes tout à fait d’accord avec les propositions du gouvernement puisqu’elles visent à augmenter la sécurité des chaudrons. Seulement, le problème vient du fait qu’un fond plus épais implique plus de matériaux et vous savez qu’en ce moment nous vivons une crise des matières premières, ce qui fait que ces matières premières sont très chères. Plus de matériaux très chers, le prix de revient du chaudron est très élevé et, pour conséquence, les gens n’achètent plus de nouveaux chaudrons. Ils continuent d’utiliser leurs anciens chaudrons qui ne sont plus aux normes actuelles demandées par le gouvernement, et au final, cette préconisation qui avait pour but de renforcer la sécurité créé encore plus d’insécurité puisque les gens utilisent des chaudrons qui sont complètement dépassés parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’en payer. Et nous, nous ne pouvons pas réduire les prix parce que les matières premières ne nous le permettent pas.
M : Quelle solution vous proposez ? Est-ce que vous proposez une aide ?
H : J’ai une remarque à faire à Madame Capiste. Le prix des chaudrons sur les vingt dernières années a été multiplié par trois là où le prix des matériaux a été multiplié par deux seulement dans le monde magique. Donc vous ferez vos calculs vous-mêmes, je pense que certains amassent un peu plus qu’ils ne veulent bien le reconnaître.
T : Parce qu’il n’y a pas que les matériaux qui rentrent dans le jeu ! Nous avons aussi augmenté le salaire de nos employés, nous employons par exemple beaucoup d’elfes de maison et nous avons décidé de mieux les rémunérer pour qu’ils puissent produire une meilleure qualité de chaudrons.
H : La loi vous y oblige.
T : Et si on décide de baisser le prix, on va réduire les salaires des elfes de maison.
A : On partait déjà de pas beaucoup ! Il est facile d’augmenter un salaire inexistant !
H : N’exagérez pas, Madame Aulularia. Le salaire minimum des elfes de maison a été établi en 1850 en France, tout de même. Certes, il ne s’élevait pas très haut, mais il a été augmenté un siècle plus tard et il y a douze ans, si je ne m’abuse.
M : Si je peux me permettre, qu’on évite de s’écarter du sujet, on sait que le débat du la rémunération des elfes de maison est encore loin de faire l’unanimité, y compris entre les différents syndicats des elfes. Je pense qu’on peut garder ce sujet pour une autre émission.
H : Le calendrier est tendu, effectivement.
A : Pour en revenir sur la question précédente, excusez-moi, le mouvement Elfes Avant la Maison avait proposé, déjà, une solution concernant ces problèmes de matériaux. Pourquoi ne pourrions-nous pas ramener nos anciens chaudrons afin qu’ils soient à nouveau fondus pour en fabriquer de nouveaux ? Ça désengorgerait nos placards !
H : Tout à fait.
T : Ça, c’est une proposition sur laquelle nous sommes tout à fait d’accord puisque nous pourrions, dans nos chaînes de production…-
A : Pourquoi n’avez-vous pas répondu à nos multiples courriers sur le sujet, en ce cas ?
T : Moi, je n’ai reçu aucun courrier ! C’est vraiment une très bonne idée que je découvre ce soir. Si j’avais reçu un courrier sur le sujet, je vous aurais bien évidemment répondu. D’ailleurs, je prendrai contact directement avec vous, maintenant que nous nous sommes rencontrées, pour pouvoir avancer sur cette idée.
H : Je vous rappelle que ce sujet est interdit pour le moment par une vieille réglementation et que cela ne devrait pas changer, en raison des dangers qu’impliquerait cette pratique.
M : J’allais justement revenir sur ce potentiel risque. Comme l’ont rappelé les rapports qu’ont fait les différents scientifiques publiés ces derniers jours, on a bien compris que si l’accident était survenu, c’était justement à cause d’une imprégnation des matériaux des chaudrons par les potions. S’il y a une réutilisation, d’après ce que j’ai compris, les matériaux devraient subir un traitement assez lourd pour les rendre à nouveau aptes à être réemployés. Je ne me trompe pas ?
T : Tout à fait, ils doivent être fondus à très haute température et ensuite passer sous plusieurs procédés et sortilèges que nous ne pouvons pas révéler, puisqu’il ne faudrait pas que des personnes essaient de faire des choses similaires à la maison. Pour l’instant, nous ne pouvons recommercialiser des chaudrons qui auraient subi ce processus puisque le gouvernement ne nous y autorise pas…-
H : Nous l’autorisons pour les chaudrons de catégorie 1 !
T : …mais nous pouvons expérimenter pour essayer de montrer l’importance de la réutilisation et de remettre sur le marché les chaudrons qui ne servent plus et qui sont dans le placard.
H : Ce point-là est important et nous ne l’oublions pas, évidemment. Il nous a semblé important de faire sortir du placard ces vieux chaudrons oubliés. Nous avons d’ailleurs, dans ce nouveau décret, demandé aux professionnels du potionnisme de s’astreindre à une révision bi-annuelle des chaudrons qui permettra de les autoriser ou non à continuer de les utiliser dans leur pratique professionnelle et qui mettra en place, évidemment, en lien avec la filière chaudronnière, des systèmes de compensation pour récupérer les chaudrons qui ne seraient plus « valides » et permettre aux professionnels de se procurer de nouveaux outils de travail. Il ne s’agit évidemment pas de la brimer.
M : On comprend, en vous écoutant, que tout cela rend la circulation des chaudrons assez complexe. Ça a ammené un marché parallèle à se développer, on a eu des nouvelles assez inquiétantes à ce propos, concernant un marché noir animé par des sorciers peu scrupuleux qui transforment des crapauds en chaudrons pour réduire les frais et vendent ces chaudrons qui ne répondent évidemment à aucun des réglementations en vigueur. Je voulais avoir votre réaction sur cet inquiétant phénomène qui a tendance à se développer.
T : Vraiment très scandaleux ! Non seulement puisque ces chaudrons sortent de nulle part, ils ne subissent aucune réglementation et, de plus, c’est vraiment extrêmement irrespectueux pour les crapauds qui sont ainsi transformés. Je pense que cela doit faire de mauvaises surprises si le sort vient à être annulé. Imaginez qu’Aulularia soit en train de cuisiner et que son chaudron redevienne un animal ! Le danger est vraiment très grand. Il faut faire attention à acheter ses chaudrons chez un professionnel spécialisé. N’hésitez pas à demander le catalogue par hibou pour acheter dans des filières qui sont agréées.
A : Sans compter les risques d’allergies !
T : Aussi !
H : C’est vrai. Mais, je pense qu’Aulularia ne me contredira pas… Je n’ai jamais vu, pour l’instant, sur toutes les enquêtes qui ont été conduites sur ce type de chaudons, d’elfe de maison concerné puisque, soyons honnêtes, l’apparence des ces chaudrons est assez claire pour tout spécialiste.
A : Tout à fait.
H : On voit très bien qu’ils ne peuvent pas convenir, que ce soit à un usage alimentaire ou encore moins à un usage potionniste. En général, ce sont des gens peu scrupuleux qui vendent à d’autres personnes peu scrupuleuses ou fortement dans le besoin. Nous avons dû fermer, effectivement, deux restaurants dans le pays qui s’étaient approvisionnés chez un fabricant de ce type – si on peut parler de fabrication. Ce terme de « marché noir » laisse peut-être croire que le phénomène est plus important qu’il ne l’est réellement, soyons honnêtes.
M : Je pense que c’est tout de même bien d’informer le public que ce risque existe et qu’il faut être vigilant.
H : Tout à fait !
A : Tout elfe de maison qui se respecte repérerait un tel chaudron au premier regard. Mais justement, Aulularia en a déjà vu deux par ses propres yeux ! Le phénomène semble ainsi plus fréquent que ce vous semblez penser
T : C’est bien plus conséquent…
H : Nous surveillons attentivement ce phénomène, je puis vous affirmer qu’il y a très peu de chaudrons de ce type en circulation et qu’ils sont très vite repérés. Les responsables sont fermement appréhendés. Evidemment, cela devrait d’ailleurs faire plaisir à Madame Capiste, nous allons également restreindre les autorisations de vente de chaudrons par les professionnels de type apothicaires et alchimistes. Cela va renvoyer fatalement les gens vers des boutiques spécialisées telles celle de son entreprise mais également d’autres, tenues par des elfes de maison ou des gobelins, notamment, dans le quartier du Ministère. Les apothicaires et les alchimistes, eux, ne pourront désormais plus faire commerce de chaudrons de catégorie 2 c’est-à-dire les chaudrons destinés à l’alimentation. Il ne sont plus autorisés qu’à vendre des chaudrons destinés au potionnisme. J’encourage tous nos auditeurs à ne se fournir que chez des professionnels, quelle que soit, évidemment, la catégorie de chaudron recherchée, notamment les chaudrons de potionnistes qui requièrent souvent des températures élevées et donc des chaudrons particulièrement résistants aux effets secondaires.
M : On peut bien imaginer, oui.
A : Comptez-vous également agir sur la distribution de l’ouvrage « Cinq manières d’utiliser votre crapaud au quotidien » qui comporte justement le sort permettant de transformer son crapaud en chaudron ?
H : Ecoutez, je pense que cela sort de notre débat d’aujourd’hui.
M : En effet, je peux confirmer, Madame Aulularia, que ce sera probablement un débat sur la responsabilité des éditeurs qui dépasse, je pense, les compétences du service de Monsieur Torpeur.
H : Le bureau de la censure n’existe plus au Ministère depuis bien plus d’un siècle maintenant.
A : Aulularia ne parlait pas de censure, Aulularia se demandait si le Ministère, et donc notamment votre département, en tant que centre de régulation de l’artisanat domestique, avait une action sur tout ce qui concerne le fait d’encourager à des pratiques illégales.
H : Écoutez, il me semble que la loi réglemente déjà cela. Cet incident montre bien au grand public les dangers de mal utiliser un chaudron ou un chaudron non-adapté. Je peux vous affirmer, sans trop de craintes de me tromper, que les élèves qui ont été victimes de cet accident et leur famille ainsi que les professeurs ne risquent pas de faire confiance à n’importe quel chaudron dorénavant.
M : Sur ces mots, je pense qu’on arrive au bout de notre temps à moins que l’un de nos invités ait un dernier mot à ajouter. Madame Capiste, peut-être, si vous vouliez ajouter un dernier mot ?
T : Je pense que ce nouveau décret du Ministère comporte pas mal de points très intéressants mais il y a encore des choses sur lesquelles il faudrait retravailler, notamment ce que vous avez dit, effectivement, consulter les elfes de maison, consulter nos associations de chaudronnistes pour pouvoir permettre d’obtenir un décret qui convienne à tous et surtout donner plus de moyens à cette industrie pour que nous puissions proposer des chaudrons à des tarifs plus abordables et éviter les réutilisations désastreuses comme il est arrivé dernièrement.
M : Merci à tous pour ce débat passionnant. On espère que tous nos auditeurs auront retenu les informations essentielles pour comprendre ces nouvelles réglementations et surtout les nouveaux conseils pour éviter des accidents comme celui de Beauxbâtons. Merci encore à tous et, bien sûr, on se retrouve le mois prochain pour le retour à notre format habituel. Vous pouvez retrouver nos épisodes habituels sur tous les réseaux de la Gazette du Sorcier, nous avons nos replay sur Youtube et nous sommes présents sur toutes les plateformes de podcast. Le meilleur moyen de rester au courant c’est de suivre la Gazette du Sorcier sur son site internet mais aussi sur ses réseaux sociaux : Facebook, Instagram et Twitter. On remercie Salem pour les visuels de l’émission, Kalegula pour le générique et Salem, aussi, pour le montage, peut-être ? Je ne sais pas qui fait le montage…
Salem/Thalie Capiste : Oui, c’est moi !
M : On vous dit à très vite pour le prochain épisode. Et cher auditeur, n’oublie pas…
Tous : PASSE TES BUSE D’ABORD !
Pour aller plus loin, nous vous invitons à lire notre enquête sur les dangers des chaudrons carrés.
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