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Une théorie qui se tient : l’âme et la mort dans Harry Potter

La mort et son acceptation figurent au cœur de la saga Harry Potter, à tel point que certains voient une illustration de cette importance dans un élément récurrent tel que le quidditch. Mais qu’est-ce que la mort ? Comment la définir dans une saga où l’immortalité est rendue possible par des objets (les horcruxes) et où l’unité corps-âme n’est pas une nécessité ?

Comment fonctionne un Horcruxe ?

Certains considèrent les horcruxes comme les vies d’un jeu vidéo : une fois qu’on meurt, hop, on ne meurt pas parce qu’on a encore un bout d’âme présent. Les horcruxes sont donc ‘consommés’ au fur et à mesure.

Cette vision est bien trop simpliste. En effet, s’il s’agissait de simples “vies” consommées quand on tue le corps principal, il suffirait de “tuer le corps” de manière répétée. Pas besoin de détruire les horcruxes en eux-mêmes.

En réalité, les horcruxes agissent comme des ancres qui maintiennent l’âme dans le monde matériel. Tant qu’un horcruxe reste intact, l’âme qui s’y trouve ne bouge pas et le sorcier à qui elle appartient devient, de ce fait, immortel.

Le cas des détraqueurs

Le baiser du détraqueur est une autre source d’information quant à la relation entre l’âme et le corps. En effet, cette forme de punition permet d’aspirer l’âme du condamné dans son intégralité sans qu’il ne meurt. Contrairement à l’horcruxe qui n’abrite qu’une infime partie de l’âme en dehors du corps, le détraqueur en absorbe l’intégralité. Mais le corps reste fonctionnel, même complètement vide.

Définir la mort dans Harry Potter

Ces faits nous permettent d’en apprendre plus sur la façon dont la mort est définie dans la saga Harry Potter. En effet, la question peut se poser lorsqu’on parle de la dualité âme-corps. La perception la plus courante de l’âme est qu’elle donne vie à une matière inanimée : tant qu’elle est présente, le corps “fonctionne”. Cependant, selon Hermione dans le tome 7, l’âme cesse d’exister lorsque le corps cesse de fonctionner ; cette explication impliquerait que l’âme quitte le corps parce qu’il n’est plus viable, là où la tradition veut que le corps s’arrête de fonctionner parce que l’âme le quitte.

L’affirmation d’Hermione illustre sa pensée cartésienne et matérialiste. Elle présente le concept d’âme d’une manière différente de celui auquel nous sommes habituellement confrontés. Sa réflexion nous permettra pourtant d’approcher d’une réponse à notre question.

Selon certains scientifiques, le corps humain ne pourrait biologiquement pas survivre au-delà de 130 ans. Il y a cependant un exemple de sorcier qui a survécu au-delà : Nicolas Flamel. On sait donc que la règle scientifique de la mortalité du corps ne s’applique pas dans l’univers d’Harry Potter, même si on sait aussi que cette longévité est une grande exception. Grâce à la pierre philosophale, Nicolas Flamel est immortel ; ceci ne nous dit pas, cependant, si la pierre agit sur son corps ou sur son âme, et la source de cette immortalité demeure donc mystérieuse.

Revenons maintenant aux dires de Hermione, qui affirme que l’âme “cesse d’exister”. Cette idée semble aberrante ; si c’était le cas, comment reviennent les fantômes ? D’où viennent les voix derrière le voile ? Qui va dans les limbes et « continue » ? Ces manifestations indiquent clairement que l’âme existe de manière perpétuelle.

On sait donc :

  •  Que l’âme est perpétuelle.
  • Que le corps est mortel.
  • Que l’âme peut survivre en dehors du corps.
  • Que le corps peut survivre intégralement séparé de l’âme.
  • Qu’il existe un au-delà dans lequel l’âme existe sans le corps, un monde immatériel.

L’esprit matérialiste d’Hermione permet à nouveau d’avancer vers une solution. Hermione considère que l’âme une fois sortie du monde matériel est “morte”, mais l’âme continue sa vie dans le monde spirituel. La mort dans Harry Potter peut donc être définie par le moment où l’âme quitte le monde matériel pour le monde spirituel, pas le moment où l’âme quitte le corps.

Cette définition réconcilie habilement le fait qu’il ne soit pas nécessaire à la survie d’un être que son âme et son corps soient unis pour qu’il soit considéré comme vivant ; il suffit que ces deux composants résident dans le même “monde”.

Transition : cause ou conséquence ?

Qu’est-ce qui cause le passage de l’âme d’un monde à l’autre ? Ou plutôt, cette transition est-elle la cause ou la conséquence de la mort ? Car si les deux phénomènes sont interdépendants, “corrélation n’est pas causalité”. En ça, la différence avec le dilemme d’origine (l’âme maintient-elle le corps en vie, ou l’inverse) n’est que minime : est-ce la présence de l’âme dans le monde matériel qui permet au corps de fonctionner ou est-ce la présence du corps fonctionnel dans le monde matériel qui empêche l’âme de rejoindre l’au-delà ? Il paraît difficile de répondre à cette question.

Et pourtant, la réponse est là, à notre portée : les horcruxes ! Des objets qui ancrent l’âme dans le monde matériel. Il semblerait donc que le passage de l’âme dans le monde spirituel puisse s’expliquer par l’absence d’un corps à habiter, ce qui signifie que c’est bien le corps qui maintient l’âme “en vie” (comprendre dans le monde matériel) ! La transition de l’âme vers l’au-delà, le monde spirituel, est la conséquence de l’absence de réceptacle intègre dans le monde matériel.

Hermione aurait raison

Dans la saga Harry Potter, la mort n’est pas définie par le moment où l’âme et le corps se séparent, mais bien par le moment où ces deux entités cessent d’habiter le même monde matériel. De plus, contrairement à la conception traditionnelle de l’âme, ce n’est pas elle qui maintient le corps fonctionnel ; c’est le corps qui maintient l’âme dans le monde matériel, qui fait office d’ancre (naturelle) à l’âme. La vie étant définie par la présence tant de l’âme que du corps dans le monde matériel, c’est donc le corps qui est à la source de la vie, et non l’âme.

Problème : les inferi

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Il s’agit de corps fonctionnels qui ne sont cependant plus vivants, comment est-ce possible si le corps maintient l’âme dans le monde matériel tant qu’il est intègre ?

La magie noire est, par définition, contre nature. Le corps des inferi a cessé d’être fonctionnel, leur âme a donc quitté le monde matériel et ils sont morts. Un mage noire a ensuite doué leurs corps de la capacité de se mouvoir, mais ceci n’implique pas que leur âme soit “revenue”, ni même qu’elle puisse “revenir”, dans le monde matériel. Ce sont des marionnettes ; de la matière inerte que la magie a doué de mouvement.

Problème : l’intégrité du corps

Si ce n’est pas l’âme qui rend le corps fonctionnel, comment un sorcier possédant un horcruxe peut-il survivre à un accident qui le viderait de son sang (par exemple) ? Sans sang, le corps n’est plus fonctionnel, et l’âme maintenue dans le monde matériel est alors coincée dans un corps inerte : une immortalité peu enthousiasmante. Il semblerait qu’en ce cas, il devrait se produire la même chose qu’il est arrivé à Voldemort ; l’âme demeure dans le monde matériel à la recherche d’un être à parasiter jusqu’à ce que son corps soit à nouveau rendu fonctionnel d’une manière ou d’une autre.

Les sorciers ont une endurance hors-norme, comme nous le prouve Harry en survivant à des chutes qui devraient le tuer, il est donc difficile d’abîmer un corps au point de le rendre non-fonctionnel (et qu’il cesse donc de rattacher l’âme au monde matériel). Il existe également de nombreux moyens de réparer le dit corps, même dans des situations en apparence désespérées ; le cas présenté ci-dessus doit donc être rare.

Conclusion

La relation corps-âme dans la saga est extrêmement complexe. Si l’on peut facilement en tracer les grandes lignes, les détails restent obscurs et se pencher sur ceux-ci résultera bien souvent en une forte migraine.
Toute hypothèse soulève inévitablement un grand nombre de questions parfois totalement insolubles sans résoudre à un sophisme : par exemple comment le Avada Kedavra cause-t-il la mort ? Et quelle conséquence aurait un tel sort pour un sorcier possédant un horcruxe ou la pierre philosophale ? On vous laisse méditer là-dessus.

P.S. :
Notez que l'auteur présente ici un point de vue à l'opposé complet de celui originellement proposé ICI. Vous avez aimé cet article ? Vous pouvez dorénavant soutenir financièrement la Gazette et ses projets sur Tipeee !
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