Critique – La Meilleure des vies de J. K. Rowling
Le 15 novembre dernier, Grasset publiait en français le discours donné par J. K. Rowling à la cérémonie de remise de diplômes à Harvard en 2008, déjà publié en 2015 en anglais. Présentation.
Une apparence sobre, une jaquette avec un fond blanc et titre tout en délié rouge qui se termine par le pompon caractéristique des toques de jeunes diplômés américains (toques qu’on retrouve sur la couverture du livre). Voilà comment se présente cette traduction du discours de Rowling.
Au premier abord, on peut se demander quel est l’intérêt d’acheter un livre reprenant un discours qui est facilement disponible en ligne et en version originale. De plus, en lisant un discours, on perd son oralité qui est tout aussi importante que le texte, mais Rowling sait y faire avec les mots. Ce livre permet aussi à de nombreuses personnes qui ne comprennent pas ou peu l’anglais d’avoir accès à ce discours inspirant.
Son discours commence avec humour quand elle parle du trac qu’elle avait de donner ce discours. Comme quoi même Rowling, habituée aux foules immenses, a besoin de s’imaginer dans un endroit familier pour se sentir à l’aise. Un conseil que tout le monde peut appliquer, au lieu d’imaginer que toute la salle est nue (quelle idée?), imaginer qu’on est dans un environnement familier et rassurant (un rassemblement de Gryffondors pour Rowling). L’auteur du sorcier à la cicatrice donne de nombreux conseils, leçons qu’elle a tirées de sa propre vie.
Deux grands thèmes se dégagent : les bienfaits de l’échec et l’importance de l’imagination.
L’échec n’est pas un chose agréable certes mais Rowling pense que l’on peut en tirer quelque chose de positif. Elle insiste sur le fait qu’échouer n’est pas une fin en soi mais un moyen de rebondir et de recommencer. Elle est en la preuve. Évidemment, elle conçoit que la chance a aussi eu sa part à jouer mais elle l’a « provoqué » en n’abandonnant pas son idée de petit sorcier à lunettes. L’échec, petit ou grand, fait partie de la vie et aide à se construire.
Selon Rowling, l’imagination est ce qui permet d’être empathique et de se mettre à la place de l’autre. Un message de tolérance qu’on retrouve dans ses livres et dans ses différentes déclarations. Elle appelle à agir ensemble contre l’injustice mais surtout à ne pas rester indifférent. Ce discours date de 2008 mais est toujours d’actualité.
L’auteure nous parle aussi de la pression familiale concernant les études en racontant sa propre expérience avec ses parents. Et si la société a évolué depuis l’adolescence de Rowling, ce type de pression est toujours d’actualité dans certaines familles. Ainsi, l’auteur encourage les jeunes à choisir ce qui leur plaisent et pas ce qu’il faudrait choisir par sécurité.
Ce livre de 70 pages est très court et rapide à lire. C’est un discours mais il n’a rien de rébarbatif, grâce la prose de Rowling mais aussi à la mise en page intelligente. Les pages sont aérées, on n’a souvent qu’une page de texte sur la double page. Le discours est agrémenté d’illustrations au trait simple mais efficace aux couleurs d’Harvard (noir et rouge) qui mettent en valeur le propos de l’auteur. En somme un livre agréable à lire.
À qui offrir ce livre ?
Pas forcément à des fans d’Harry Potter, il y a seulement deux petites références à l’univers. Ce discours de Rowling peut paler aux personnes qui sont en plein doute, un peu perdus dans leur vie, en plein période d’examens, qui se demandent s’ils ont fait les bons choix. Cet ouvrage véhicule un message bienveillant, positif et qui donne de l’espoir et permet de relativiser.
Vous pouvez vous procurer ce livre dans toutes les bonnes librairies, sur FNAC ou sur Amazon.