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Critique du Monde de Charlie : nous sommes infiniment bons [archive blog]

Le cinéma de ma petite ville perdue a enfin décidé de diffuser The Perks of Being a Wallflower (Le monde de Charlie, en français) une semaine après sa sortie au Royaume-Uni. Ni une, ni deux, j’emmène un groupe d’amis voir ce film présenté comme une « comédie dramatique », sans insister sur l’aspect « il y a Emma Watson dedans, faut que j’écrive une critique pour la Gazette » et craignant que la plupart ressorte en se demandant « qui a proposé ce film et pourquoi ? c’était naze ». Alors, je vous livre ma critique, pile deux mois avant la sortie du film sur le continent. Le bon point, c’est que sur six d’entre nous, une seule personne n’a pas accroché ; l’autre bon point, c’est que cette personne n’était pas moi.

The Perks of Being a Wallflower, que l’ont peut littéralement traduire par « Les petits avantages de faire tapisserie » mais qui sortira en France (le 19 décembre 2012) sous le titre Le Monde de Charlie (a priori), est adapté d’un livre du même titre, connu en France sous le titre Pas raccord (qui va, à mon avis, être rapidement réédité avec le titre du film). Alors, pour plus de facilité, j’en parlerai comme The Perks. L’histoire est narrée par Charlie (Logan Lerman), un ado qui arrive au lycée un peu déboussolé, mal à l’aise, après avoir vécu plusieurs expériences traumatisantes dans sa jeunesse, dont une très récente. Le soir, il écrit des lettres à un ami imaginaire pour exprimer son mal-être et son désir de changer les choses dès son premier jour au lycée. Mais l’arrivée au lycée ne se déroule pas selon ses plans. Introvertis, isolé, mal dans sa peau, Charlie a du mal à trouver sa place, jusqu’à ce qu’il rencontre Patrick (Ezra Miller) et Sam (Emma Watson), deux élèves de dernière année qui vont le prendre sous leur aile, lui faire découvrir les soirées étudiantes et lui apprendre à prendre confiance en lui.

Originellement classé « R » aux États-Unis (soit « obligation pour les jeunes de moins de 17 ans d’être accompagnés d’un adulte pour voir le film »), le film a finalement reçu un PG-13 (certaines scènes peuvent être inappropriées pour des enfants de moins de 13 ans et une attention particulière des parents est souhaitable)… et cette classification « R » originelle montre à quel point l’Amérique est aveuglée par son puritanisme. Oui, il y a bien « une thématique mature, usage de drogue et d’alcool, allusions sexuelles (on parle de préservatifs et de toucher des seins à un moment, grands dieux !) et scènes de bagarre – tous impliquant des mineurs d’âge », mais l’ensemble est traité de manière très sensible ; la nouvelle classification me paraît vraiment plus appropriée, je conseillerais The Perks à des jeunes de 14 ans et plus. Charlie, le personnage, est d’ailleurs plus proche de ses 15 que de ses 17 ans.

Le film est réalisé par Stephen Chbosky, qui est également le scénariste et l’auteur du livre sur lequel le film est basé. Autant dire qu’on ne peut être plus proche de sa vision des choses. Et si l’on pouvait craindre qu’un auteur ne fasse pas un boulot extraordinaire en tant que réalisateur, il nous détrompe merveilleusement. Tout en restant agréable visuellement, les scènes durant lesquelles Charlie est drogué ou fait une crise de paranoïa sont vraiment efficaces ; suffisamment bien construite que pour que le public n’ait pas besoin de s’accrocher au jeu de l’acteur pour comprendre ce qu’il se passe, mais suffisamment soft pour ne pas nous rendre malades à notre tour. Point de vue visuel, le film est vraiment plaisant.

Et les acteurs ? Eh bien ils sont à la hauteur. J’ai particulièrement accroché à la performance de Ezra Miller en Patrick (et je ne suis pas le seul, au vu des quelques critiques que j’ai lues). Son personnage rayonne réellement dans le film dans son rôle de marginal bien dans sa peau mais, lorsqu’il se retrouve au plus bas, ses sourires forcés sont justes ; il transmet le mal-être sans sombrer dans le mélodramatique. La justesse est d’ailleurs l’un des qualificatifs que je n’hésiterais pas à associer à The Perks.

Quant à Emma Watson elle tire définitivement son épingle du jeu. Est-ce à cause de la coiffure, ou parce que le rôle de jeune fille sûre d’elle lui convient mieux, je ne saurais le dire, mais ce n’est pas Hermione qui apparaît à l’écran. Même si, a posteriori, on peut se dire « ah, là, il est possible de voir Hermione », ce n’est qu’a posteriori et on sait que c’est partiellement voulu : le directeur a décidé qu’il voulait Emma Watson après avoir vu la scène du Prince de Sang-Mêlé dans laquelle Hermione balance des oiseaux à la tête de Ron avant de fondre en larmes et d’être consolée par Harry. Le personnage reste éloigné de celui d’Hermione, plus fragile, plus provocateur, moins studieux et avec un accent beaucoup plus américain. Sur le moment, j’ai vu au mieux Sam, au pire Emma Watson.

Impossible de parler de The Perks sans mentionner la bande-son. Le pop-rock des années 70-80 est à l’honneur et colle si bien au film (/!\ les liens vous mèneront vers des extraits de « The Perks » /!\ : Come on Eileen, Heroes, Teenage Riot…). Je sais que c’est pas le cas de tout le monde mais, moi, ce genre de musique me donner envie de danser (je crois que j’ai repéré quelques battement de pieds autour de moi) et, dans le contexte du film, ça nous met vraiment dans la peau de Charlie. La musique a un rôle clé dans le livre et le film en tire parti merveilleusement. Le seul moment où j’ai trouvé que la bande-son collait moins, c’est lors de la traversée du tunnel, qui est malheureusement un moment clé (et une métaphore à peine voilée). Enfin, si vous connaissez le Rocky Horror Picture Show par cœur, vous aurez envie de chanter (à au moins deux reprises), puisque le spectacle a également une certaine importance. Résultat, on ressort avec la fâcheuse envie de faire comme les personnages qui s’échangent leur cassettes audio avec des « mix perso » dessus, mais en plus moderne ; j’écoute la bande-son du film tout en écrivant ce billet.

Au final, The Perks est ce que j’appellerais, sans nul doute, un feel-good movie ; les messages de « prise de confiance en soi » et « aime-toi, quelqu’un t’aimera » sont loin d’être subtils. Bien qu’on échappe à la classification « comédie romantique » par les thèmes abordés et quelques moments de tension, les tons doux du film et certains de ses aspects narratifs rappellent facilement le genre. Mais plus d’un rebondissement m’ a pris par surprise, au point de me faire douter de l’issue (n’ayant pas lu le livre ; lacune à laquelle le film m’a maintenant donné envie de remédier), les personnages échappent aux clichés (surtout Patrick, qui a tout pour être un gars populaire mais qui est pourtant en position de marginal, et Bill, le professeur d’anglais, qui offre son soutien à Charlie mais pas à la manière d’un Mr Keating.), les acteurs ne sombrent pas dans le mélodrame, la salle a ri plus d’une fois de bon cœur… nul doute que c’est pour moi une réussite (non, Emma Watson en corset dansant sur des musiques du Rocky Horror Picture Show et chantant « Touch-a, Touch-a, Touch-a, Touch Me » ne sont pas les seules raisons pour lesquelles ce film m’a plu ; je dirais même que c’est assez mineur) !

La seule amie qui n’a pas accroché reprochait au film d’être trop plein de bons sentiments, d’amitié « irréaliste » (car manquant de retenue ; un décalage purement culturel. Quelques minutes plus tard, elle me disait qu’un gars avec un kilt ça la choquait)… bref, elle n’aime pas les feel-good movies. Les quatre autres sont sortis conquis, certains assurant qu’ils retourneraient voir le film avec d’autres amis, les plus sensibles avec les yeux humides. The Perks Of Being a Wallflower atteint son objectif, si bien que, à mes yeux, impossible de ne pas achever cet article sur la « phrase culte ». Elle résume tellement bien l’histoire que, si on se prend au jeu, elle résonne longtemps dans la tête ; je suis sorti du cinéma en prenant une grande bouffée d’air frais et en songeant « Ouais. Ici, maintenant, il n’y a pas de limite (We are infinite). »

Vous trouverez des images du film dans notre galerie facebook ICI et pouvez vous jeter sans crainte sur le film lorsqu’il sortira sur le continent. Quant à la bande-annonce, que vous trouverez ICI sous-titrée en français, contrairement à de nombreux trailers, elle ne vous mentira pas le moins du monde sur le contenu du film. Sortie en France et en Belgique le 19 décembre.


Cet article fut à l’origine publié sur le blog de la Gazette le 20 octobre 2012. Afin de simplifier la navigation, nous rapatrions actuellement ces articles sur le site principal et en profitons pour ressortir certaines archives de leur tiroir.

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