Jonathan Strange & Mr Norrell de Suzanna Clarke
La Gazette du Sorcier vous recommande de nouvelles lectures, voici pourquoi…
Au début du XIXe siècle, la magie anglaise n’est plus pratiquée. Seuls quelques gentlemen l’étudient en théoriciens, pour tromper leur ennui. Mais voilà qu’un jour, depuis le lointain Yorkshire se révèle Mr Norrell, magicien véritable. Prétentieux, pédant et secret, il oblige les théoriciens à renoncer au titre de magiciens, s’arrogeant ce seul droit. Ses prouesses contre les navires de Napoléon lui acquièrent la notoriété dans tout le pays, l’amitié des puissants et la flatterie des faibles. Et beaucoup de candidats à devenir ses disciples. Le seul qui y parviendra se nomme Jonathan Strange, qui présente lui aussi de grandes capacités en matière d’enchantements.
Ensemble, les deux hommes réaliseront de grandes choses, mais Norrell, se refusant à révéler toutes ses connaissances et Strange, toujours plus attiré par une magie plus sombre, finiront par se séparer. La poursuite par Strange des connaissances du Roi Corbeau finira de brouiller les deux magiciens, précipitant l’Angleterre dans un ballet imprévu.
A première vue, ce livre fait peur. Disponible en deux versions, l’une noire, l’autre blanche, le premier choc vient de son épaisseur. Un peu moins de 850 pages d’une écriture serrée, ça en ferait fuir beaucoup. Mais une fois terminé le premier chapitre, il devient difficile de se détacher de cette histoire et de son ambiance si fascinante.
A l’instar de JK Rowling, Suzanna Clarke a créé tout un univers, et tout au long de la trame principale, des notes de l’auteur nous expliquent les anecdotes, personnages, anciens magiciens et personnages célèbres cités par les protagonistes, nous immergeant totalement dans un livre qui au final nous apparaît non plus comme un roman mais plutôt comme une biographie écrite peu après les faits, le style ressemblant véritablement aux auteurs de l’époque, tels Jane Austen ou les sœurs Brontë.
Un livre fantastique donc, nous faisant revivre cette époque pré-victorienne (elle a sûrement un autre nom, mais je suis nul en chronologie anglaise) séparée en quelques catégories, riches oisifs ayant à leur disposition terres et serviteurs qui ne vivent que pour leurs maîtres, tout en y instaurant une ambiance de magie si bien ancrée dans le décor que l’on se prend à se dire souvent, à la fin d’un chapitre : « Et si c’était vrai ? Et si c’était vraiment arrivé ? La magie anglaise renaîtra-t-elle encore un jour ? »
Un livre lent, il est vrai, comparé à un Harry Potter, mais où les sentiments des personnages aussi bien secondaires que principaux sont parcimonieusement distillés par l’auteur, où tout se met doucement en place jusqu’au dénouement final, sans à-coups, sans que rien ne nous paraisse véritablement spectaculaire, et pourtant…
Enfin, pour faire un hyper-résumé : Vous y en avoir aimé Harry Potter ?? Vous y en avoir aimer magie ? Angleterre ? Histoire ? Gros livres ? Classiques littérature anglaise ?? Oui ?? Alors ça y’en a être bon livre pour vous.
Ah oui, au fait : j’ai acheté la couverture noire, le livre en jette dans une bibliothèque 😉