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PotterAfter : les « Half-Blood Poems » de Christine Lowther [archive blog]

Les poèmes de sang-mêlés, voilà une idée bien intrigante. Cette collection de courts poèmes inspirés par la lecture de la saga Harry Potter nous vient du Canada et est en Anglais ; mais, qu’à cela ne tienne, je suis sûr que ça peut vous intéresser quand même !


harry-potter-half-blood-poems.jpg Nombre d’entre nous ont dû relire plusieurs fois le passage de la mort de Hedwige pour l’assimiler, certains ont pleuré à la mort de Fred ou à la lecture du récit du Prince, beaucoup ont rit aux plaisanteries des jumeaux et d’autres ont lancé un « enfin » victorieux lorsque Hermione et Ron échangèrent leur premier baiser. Des yeux émerveillés se sont imaginés sur le Chemin de Traverse, parcourant les couloirs du ministère de la magie ou les passages secrets de Poudlard. Quelques-uns allèrent même jusqu’à arracher les pages des livres qui ne leur plaisaient pas. Tout ça pour dire qu’il y a une chose que nul ne peut nier : la lecture de Harry Potter nous a marqué, chacun de manière différente, mais tous aussi profondément.

Lorsque certains ont souhaité prolonger la magie aux travers des théories ou des potterfictions, Christine Lowther a voulu partager son expérience au travers de poèmes. À peu près septante (soixante-dix) textes, plutôt courts, répartis en 7 sections et basés sur les points de vue des personnages, des lecteurs ou parfois de ressentis personnels, retracent l’évolution et les impressions à la lecture de la saga Harry Potter que l’auteur a souhaité diffuser

Car, si l’auteur a en commun avec nous d’avoir lu Harry Potter, elle a en commun avec Harry ses parents tués, sa cicatrice au front acquise peu après, les souvenirs indirects légués par des proche de la famille et les yeux de sa mère. Ces poèmes sont donc également autobiographiques ; les traces d’une guérison lente et difficile, d’une recherche, d’une acceptation, parsèment ces textes bourrés d’allusions à l’univers de Rowling, mais également à quelques autres grands auteurs de Fantasy tels que Tolkien (dont la forêt de Fangorn est brièvement associée à la Forêt Interdite) ; le recueil ayant pour vocation de diffuser une poésie dont les principales références sont ancrées dans la littérature populaire. Les sept parties du recueil rappellent les sept livres par leurs titres et contiennent des poèmes liés à ceux-ci ; Stones of Sorcery / Pierre de Sorcellerie, Secretive Chambers; Heart and Mind / Chambres Secrètes ; Cœur et Âme, Freed from Azkaban / Libéré d’Azkaban, Goblet of Healing Fire / Coupe de Feu Guérisseur, Tears of a Phoenix / Larmes d’un Phénix, Half-Blood Mudblood / Sang-de-Bourbe de Demi-Sang, et Embracing The Deathly Hallows / Embrassant les Reliques.

Comme dans les livres, une ligne revient régulièrement « I have my mother’s eyes J’ai les yeux de ma mère« , telle une incantation, invoquant cet amour venu de l’au-delà, ce droit « d’écouter leurs échos to listen to their echoes« , cette protection offerte par « nos mères aux bras grands ouverts our wide-armed mothers« . En ce sens, ces poèmes sont entièrement fidèles à la morale des livres, à cette louange de l’amour maternel qui, lorsque l’on connaît le sens de la saga, empli chaque page, chaque mot, chaque non-dit. Même la première tâche est qualifiée de terrorisme « contre les dragons-mères, / les traumatisant alors qu’elles luttaient /pour protéger leurs oeufs. …terrorism/against mother-dragons,/traumatizing them as they fought/to protect their eggs. »

Peu de rimes dans les Poèmes de Sang-Mêlé, principalement des rythmes, des sons et des images potteriennes trahissant ce désir de partager un sentiment profond ; la description d’une expérience que nul ne peut saisir, sinon par des ressentis que tous, lecteurs d’Harry Potter, nous connaissons. Les vers sont tranchés, le passage à la ligne sert à ajouter du sens ou à modifier celui du vers précédant. Il est souvent intéressant de lire le texte jusqu’à un certain point, puis de le relire en ajoutant la suite pour se rendre compte des effets produits. Pour reprendre un passage cité plus haut, celui des dragons-mères, le dernier vers « pour protéger leurs oeufs to protect their eggs. » change tout et son importance est soulignée par sa mise à l’écart ; s’arrêter juste avant fait cependant sens, mais poursuivre la lecture resitue le lecteur dans l’axe de l’amour maternel, après être passé par le traumatisme et le combat.

Bien que les textes légers ne soient pas absent, comme « Shoulda Thoughta That ‘rait dû y penser » qui en quelques lignes présente Harry se demandant à quoi servait le polynectar pour entrer dans la salle commune des Serpentard alors qu’il a une cape d’invisibilité, ou « Life Before Email La vie avant les mails » ; que les moments d’émerveillements soient bien présents comme lors de la découverte du Chemin de Traverse dans « Initiation » ; les piliers de l’ouvrage résident clairement là où l’Amour perce au travers des mots. Christine Lowther livre une création lyrique emplie de sentiments personnels à laquelle chacun peut se raccrocher grâce à toutes ces références à la culture populaire. Elle parvient à révéler la poésie cachée des livres de Rowling et en retransmet la substance sous une autre forme, plus personnelle et pourtant aussi universelle.

Dans cet ouvrage, le sang de l’auteur se mêle à celui de Harry, mais aussi à celui des lecteurs, et tous partagent un moment la même histoire, retournent sur les pas de Poudlard et replongent au fond des yeux plein d’amour de leur mère. Et s’il « n’existe pas de mot poétique pour dire serial killer / sauf peut-être Voldemort. There is no poetic word for serial killer, / except perhaps Voldemort.« , l’auteur a également trouvé en l’œuvre de Rowling les mots Lily, Molly, Kendra, Lupin, Tonks, et d’autres encore, pour dire « parents » en langue de poète.

Vous pouvez acheter ce livre (en anglais uniquement) via ;

Un grand merci à l’auteur de nous avoir contactés pour partager sa vision de l’œuvre avec nous.

Traductions ; Pantalaemon, réalisées avec l’autorisation de l’auteur.


Cet article fut à l’origine publié sur le blog de la Gazette le 17 janvier 2012. Afin de simplifier la navigation, nous rapatrions actuellement ces articles sur le site principal et en profitons pour ressortir certaines archives de leur tiroir.

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