Des scientifiques creusent dans la tête des lecteurs d’Harry Potter
Des chercheurs de l’université américaine Carnegie Mellon se sont servis du chapitre 9 de Harry Potter à l’Ecole des Sorciers, « Duel à Minuit », dans le cadre de leur étude pour mettre en évidence ce qu’il se passe dans les différentes régions du cerveau pendant que nous lisons. Ils ont fait lire ce chapitre à huit volontaires, et ont enregistré l’activité de leur cerveau grâce à une technique d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Cette technique permet de voir les régions du cerveau stimulées, qui se colorent à l’image tandis que les autres demeurent grises.
En associant les images ainsi collectées à des segments de quatre mots, les chercheurs ont été à même d’observer comment la lecture peut solliciter différentes zones du cerveau.
Ils se sont rendus compte, par exemple, que la région du cerveau qui analyse le mouvement des personnages est la même que celle qui gère la perception de nos propres mouvements !
Ou encore, que la région qui décrypte les personnages est la même que celle associée à la perception des intentions des personnes qui nous entourent.
Vous vous êtes toujours demandés pourquoi le Quidditch vous semblait aussi réel, ou pourquoi vous avez craint Rogue qui pourtant n’avait rien contre vous en particulier ?
Rassurez-vous : vous n’étiez pas les seuls, comme cette recherche le montre !
L’enquête a aussi permis de mettre en évidence les zones du cerveau impliquées dans les mécanismes de la lecture : lesquelles analysent une phrase, lesquelles déterminent le sens des mots, et lesquelles établissent les relations entre les personnages.
Il ne s’agit que d’une phase d’observation. Comment ces connections s’effectuent-elles, c’est encore un mystère. Mais la recherche avance. Elle nous permet d’appréhender de façon nouvelle ce qui se passe dans la tête d’un lecteur, mais aussi et surtout devrait nous faire mieux comprendre les troubles de l’apprentissage et du langage tels que la dyslexie.