Interviews en tout genre
Chers sorciers,
voici un article assez long traduit de l’anglais par Pruneau et tiré du site moldunet.
L’article commence ainsi :
Glencoe, Écosse – Daniel Radcliffe, que vous connaissez mieux sous le nom de Harry Potter, ne parle pas de lancer des sorts contre Vous-Savez-Qui. Au lieu de ça, ce jeune homme de 14 ans soupire après Cameron Diaz. » Je pourrais m’envoler vers Los Angeles pour me présenter à elle », a déclaré Radcliffe sur le tournage de » Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban « . » J’ai entendu dire qu’elle venait de se séparer de son petit ami. »
…et évoque ensuite les groupes préférés de Dan en ce moment (Blur et the Darkness).
Les conversations sur le tournage de » Harry Potter » ne sont pas des vulgaires badineries, mais plutôt des discussions sur ce qui se passe dans » Prisonnier d’Azkaban « , c’est-à-dire, si on enlève les matches de Quidditch et les Patronus, sur le passage à l’adolescence.
L’article note que les enfants grandissent plus vite que les personnages qu’ils incarnent, et que CdF pourrait être leur dernier film – mais TLC dit que ce n’est pas sûr. C’est encore 50/50.
Radcliffe et Watson ne sont pas seulement plus grands, mais aussi très beaux, malgré toute la boue créée par une bruine écossaise incessante. » Il fait humide et boueux, et les gamins sont mouillés et boueux « , dit Cuarón [le réalisateur]. » Vous ne trouvez pas qu’ils ont l’air sexy ? »
Il analyse le choix de Cuarón comme réalisateur, un choix risqué pour un studio à gros budgets comme Warner Bros., surtout quand on sait que le film va sortir en même temps que tous les blockbusters estivaux. Il dit aussi que JKR elle-même avait fait circuler une pétition pour que ce soit Terry Gilliam ( » Brazil « ) qui réalise EdS.
Alan Horn, président de WB, à propos de » La Petite Princesse » de Cuarón :
» Pour moi, ce film a confirmé qu’il pouvait vivre dans un monde fantastique et plein d’enfants sans tomber dans le sirupeux, et aussi qu’il pouvait faire des films un peu sombres… Et dans ‘Et… ta mère aussi’ [NdT : le dernier film de Cuarón] , il a su tirer tellement de choses de ces deux jeunes garçons. Les personnages principaux de » Harry Potter » ont 13 ans, ils entrent dans la puberté, et il comprend bien ça. La question était : est-ce qu’il peut gérer quelque chose d’aussi énorme ? Ça peut être intimidant. »
Cuarón, à propos de sa décision de prendre la relève de la série Harry Potter :
» Je dois avouer que je ne savais pas grand chose sur Harry Potter… Et puis ils ont commencé à en parler, et je me disais ‘Ouais, bon… Je sais pas.’ Et puis quelqu’un m’a dit ‘S’il te plaît, réfléchis-y, parce que je voudrais vraiment que tu donnes une réponse.’ Donc j’ai lu le script de Steve Kloves [le scénariste]. Et il était génial. Et j’ai tout de suite lu le livre. Et franchement, j’ai été époustouflé par le livre et le script. »
Cuarón, sur le fait que la série est déjà connue :
» Le contexte a déjà été présenté, donc ce n’est pas la peine que je fasse des scènes d’exposition… Chris et Stuart Craig [le chef décorateur] ont créé un univers vraiment éloquent. Et Chris a déjà établi toutes les règles, ce qui fait que je n’ai quasiment pas besoin de dire des choses comme ‘OK, ça, c’est Poudlard. Toi, t’es un Moldu. Et toi, t’es un sorcier.’… Comme ce n’est pas la peine de faire toutes ces présentations, je peux me concentrer sur les personnages et leur psychologie. »
L’article continue sur ce thème, comme quoi Cuarón ne pouvait pas changer les acteurs principaux [NdT : à l’exception du personnage de Dumbledore], ni engager un nouveau compositeur, etc.
Columbus, à propos de la production de PdA :
» Je voulais être sûr que le film ne s’éloignerait pas trop du monde duquel le public et les fans sont en quelque sorte tombés amoureux dans les deux premiers films… C’est comme ajouter des mamelons au costume de ‘Batman’ : le public pourrait trouver ça un peu trop insolite, un peu trop étrange… Si [les fans] sont confrontés à trop de modifications, ils pourraient être dégoûtés par le film. »
Cuarón a parlé avec son ami le réalisateur Guillermo del Toro avant de commencer le film :
» Guillermo venait de finir de réaliser ‘Blade 2′, et il m’a dit ‘Mon vieux, si tu fais ce film, je n’ai qu’un seul conseil à te donner : N’essaye surtout pas de faire un film d’Alfonso Cuarón. Essaye d’être au service du monde qui existe déjà. Et en étant au service de ce monde-là, tu vas peut-être te retrouver à faire un film d’Alfonso Cuarón.’ »
L’article dit que les enfants sont unanimes : Prisonnier d’Azkaban est leur livre favori (au moment où l’interview a été faite, le cinquième volume n’était pas encore sorti).
Encore Cuarón :
» Harry fait un voyage où il se rend compte que les démons ne sont pas seulement des choses qui surgissent au milieu de la nuit mais peuvent aussi être des émotions douloureuses, des inquiétudes au sujet de la famille, des amis, du futur, des monstres qui viennent de l’intérieur. C’est une question classique à l’adolescence. »
Dan Radcliffe à propos de Harry :
» Il y a beaucoup de craintes liées à l’adolescence dans ce film, sans doute plus que dans le livre… Les enfants se découvrent eux-mêmes, surtout Harry. Et il est nettement plus à l’aise dans les confrontations, surtout avec [le Professeur Severus] Rogue. Il est beaucoup plus en colère. Si vous aviez à vivre tout ce qu’il vit, vous seriez pas mal en colère aussi. »
Emma Watson :
» Hermione devient une rebelle… Elle en a assez d’être maltraitée et elle ne veut plus se laisser faire. Ce film laisse une part plus grande aux filles. »
David Heyman :
» Je pense que le public verra le lien avec les deux premiers films, mais que c’est une œuvre très différente. »
Encore Columbus, cette fois sur les costumes :
» Jo Rowling a toujours voulu que les personnages portent des habits modernes sous leurs robes… Quand on a essayé ça dans le premier film, ça ressemblait à un mauvais costume d’Halloween, comme s’ils allaient demander des bonbons. [NdT : Traditionnellement, le soir d’Halloween, les enfants américains se déguisent et vont demander des bonbons à leurs voisins.] Alfonso voulait essayer autre chose. Ce sera intéressant. En tout cas, c’est ce que Jo voulait au départ, donc il est un peu plus fidèle que moi. »
Stuart Craig, le chef décorateur :
» [Cuarón] aime particulièrement les petits détails excentriques… Par exemple, il y a une centaine d’animaux étranges dans la cabane d’Hagrid. Certains sont des animaux magiques bizarres, et il y a aussi des chauve-souris et des lézards. En fait, Alfonso a pris ce qui existait déjà et l’a embelli avec cette profusion de détails. Dans les deux premiers films, le Chaudron Baveur sortait tout droit d’un film historique ; il était plein d’antiquités, à la Dickens. Maintenant, il y a une foule de personnages, habillés d’une façon plus moderne, et il y a un jeu de fléchettes. »
L’article explique que Cuarón a fait des longs plans qui nous feront beaucoup plus visiter Poudlard que les autres films, notamment des plans qui suivent les enfants de la Grande Salle jusque dans leur salle commune ; il dit aussi que le film a été tourné en Écosse pour faire mieux ressentir l’atmosphère du monde Harry Potter.
Michael Gamblon [NdT : l’acteur qui remplace Richard Harris pour jouer Dumbledore], en parlant de Cuarón :
» On dirait un enfant, avec son enthousiasme, ses manies, son énergie… Il n’arrête pas de rire sur le plateau. »
L’article révèle que le budget atteint 200 millions de dollars (160 millions d’euros), alors que » Et… ta mère aussi » n’a coûté que 5 millions de dollars (4 millions d’euros).
Cuarón :
» Quel que soit le budget, il manque toujours 20%… Qu’on fasse un film à petit budget ou à gros budget, on voudrait toujours 20% de plus. Il y a un moment où on rêve de pouvoir faire tout ce qu’on voudrait. Travailler avec Steve Kloves, c’était du rêve. Et puis il y a eu la frustration, le moment où quelqu’un a dit ‘Le budget est de tant, et tu ne peux pas faire ça.’ La vraie question, ça a toujours été de savoir ce qu’on voulait faire avec les ressources qu’on avait et essayer de tout faire rentrer dans le budget qui, je dois bien l’admettre, est impressionnant.
C’était de la folie, mais c’était génial. Le défi, avec les films comme celui-là, ce n’est pas la réalisation, c’est l’endurance. Ça n’en finit jamais. Et il ne faut jamais perdre de temps. Si le montage est en retard, tous les autres secteurs en souffrent. C’est comme un marathon. Des fois, on est en pleine forme. Mais d’autres fois, on a mal partout.
Quand on emmène une série dans une nouvelle direction, il faut en saisir l’essence, ce qui la fait vivre… Jo Rowling m’a dit ‘Ne répète pas les livres mot pour mot. Préserve juste l’atmosphère et l’esprit.’ Il y aura des succès et des échecs. Mais ce qui est sûr, c’est que ce sera rafraîchissant. »