Le Prince au Sang-mêlé est lu! Vive le Prince!
Chers lecteurs,
Comme vous le savez, dans une politique de prévention et sauvegarde des yeux vierges de tome 6 et pour éviter toute dépravation au sein de notre pretigieux journal, la rédaction se doit -et s’aquitte de sa tâche avec une frénésie non dissimulée – de faire porter la mention:
ATTENTION TOI LECTEUR QUI N’A PAS LU LE TOME 6 TU PENETRES ICI SUR UN ARTICLE TRES LONG BOURRÉ DE
SPOILERS
Chers lecteurs,
Oui, ça fait tout drôle… Je n’avais pas auparavant vu les problèmes que pouvait engendrer le fait d’être un angliciste émérite (ou un « ça va, j’m’débrouille » en l’occurence). En fait il n’y en a qu’un de réellement important…
C’est que j’ai fini le tome 6. En quatre jours. Et encore je me suis freiner. J’ai pris deux repas quand même et suis allé une fois me laver les mains, vous vous rendez compte?
Donc ça y est, je sais qui est qui, qui tue qui, qui embrasse qui, qui complote contre qui, qui empêche qui d’être tué par qui, qui trahi qui et autre qui qui me feraient presque oublier les QUOI?????!!!, les DONC???, les HOUHOUHOUHOU, les LEQUEL??? et autres composés non moins captivants et servant de -non pas signes mais de sanglots, hoquets ou râles de ponctuation dans une lecture qui n’en aurait pas besoin… que faire? on ne se retient pas quand on lit ce genre d’Histoire…
J’oublierai bien sûr les Parce que qui parsèment ça et là l’ouvrage… Quand mes enfants me demandaient:
Papa, pourquoi Tu-Sais-Qui…?
Je ne répondais rien, me retournais… et là… Quand ils liront à leur tour ce tome 6, mes enfants sauront le pourquoi du comment, ils se plongeront dans la genèse du plus grand mage noir de tout les temps, ils comprendront comment toute cette histoire a pu se dérouler…
Dans ce splendide sixième tome, fini le bad-guy-aux-yeux-rouges-tout-vilain-qui-tue-tout-le-monde. Oui, Voldemort est un bad guy. Oui, il est toujours aussi vilain. Certes il a les yeux rouges et effectivement il tue tout le monde. Mais… il est plus que ca… il est devenu… un personnage avec une histoire (et quelle histoire!)… il a pris totale consistance (volonté que les tomes 2 et 4 traduisaient déjà, est il besoin de le mentionner une nouvelle fois?).
Et ce n’est pas le seul… Les personnages se développent, encore et toujours, deviennent encore plus humains (j’accepterai dans ma grande mansuétude l’exception que figure Trévor, le crapeau de Néville remplacé d’ailleurs très allègrement, l’avez-vous remarqué?, par sa plante exotique), des hommes et des femmes dans leurs plus belles et touchantes facettes comme dans leurs côtés les plus obscurs…
Et puis on se retrouve troublé… on ne sais plus quoi penser de qui… Narcissa Malefoy par exemple: personnage insignifiant dans le tome IV, consitante dans le tome VI…Touchante dans Spinner’s End, je voulais l’aider autant que je voulais l’exterminer et la pulvériser sur le Chemin de Traverse.
Bien sûr, si on veut tomber dans les « mais que penser de X personne? », on est obligé d’évoquer Séverus. Oui, chers lecteurs, après cette parenthèse lyrique, où je vous exposais un détail qui m’avait ému, je me vois contraint -mais je vis cette contrainte avec grand plaisir, soyez en sûrs, de revenir à ce que nous appelons dans le jargon journalistique – le notre à la Gazette du Sorcier comme vous le savez (« ne sommes nous pas le plus émminent des quotidiens sorciers? » me disais dernièrement une ancienne collègue et néanmoins amie, Rita Skeeter), revenons à la
Critique d’un lecteur lambda
Ces quatre mots résonnent encore dans la salle de rédaction vide à cette heure…
Que dire déjà du titre?? N’est il pas magnifique de se dire que le titre ne correspond à la fois pas du tout à l’intrigue du livre et à la fois totalement à la même intrigue??? De fait l’intrigue ne repose PAS – et c’est peut-être là l’un des derniers coups de théâtre que nous propose le tome 6 – sur la quète de l’identité du Half-Blood Prince (désolé, décidément, le terme français me chiffone…)… L’intrigue en soit est double… D’un côté on a Harry et Dumbledore qui vivent une aventure temporelle, dans la vie de leur ennemi. De l’autre, Malefoy et Rogue qui complotent aimablement dans le dos du monde entier et qui préparent l’invasion de Poudlard. Et puis les deux se mélangent… gràce au personnage de Rogue… L’agent double-double ou double-double-double -selon le degrès de confiance que vous mettez encore dans ce répugnant/au-fond-très-gentil personnage- est à l’origine de tout. Il est la cause de la traque des parents d’Harry… Il est -selon Harry- la cause indirecte du départ et de la mort de Sirius au Ministère de la Magie… Il est on ne peut plus directement la cause de la mort de Dumbledore…
Bon c’est jouissif, c’est grandiose… On peut certes reprocher, du fait de ces deux intrigues qui ne se regroupent qu’à la fin… une intrigue justement peut être pas suffisament étoffée… Même reproche que lisais à propos de l’Ordre du Phénix…
Ou peut-être comme cette lectrice avez-vous eu l’impression de:
Je sais pas… me retrouver dans un univers clos… C’était plus Poudlard… c’était les mêmes personnages mais… ils disparaissent petit à petit…
Oui… Seamus Finigan, Dean Thomas, Crabbe, Goyle, même Londubat, Lovegood… ils s’éclipsent c’est vrai, ils disparaissent au profit d’Harry, Ginny, Ron et Hermione… Même chez les profs, ils laissent petit à petit uniquement place à Rogue, Dumbledore et Cornimace. C’est certain, Poudlard se désagrège petit à petit, le mythe s’effondre. Le poudlard express par exemple s’apprête à disparaître avec Harry après avoir été le théatre du violent affrontement Harry/ Malefoy, le lieu tranquille, idéalisé où les petits sorciers s’étaient rencontrés pour la première fois retombe dans la dure réalité du nez cassé d’Harry.
Effectivement, Voldemort est de retour et l’ambiance, le château, le train, la forêt se nécrosent. Aussi, la fin de Poudlard, même si elle ne se concrétise qu’aux dernières pages, transparaît durant toute l’aventure… L’univers se ramifie et commence à laisser entrevoir cet affrontement final entre notre petit Harry et Tom Elvis Jedusor…
Peut-être cette ambiance vous a t’elle pris aux tripes… mais est-ce vraiment un défaut du livre…?
Dans le climat certes sombre de ce sixième tome (et ce n’est pas un reproche et cela n’exlut pas le fait que les autres tomes l’étaient également, à mon très humble avis), les aventures ne manquent pas et prière de prendre le terme à tous ses sens. C’éti pas merveilleux, chers lecteurs, de voir tous ces petits couples se chamailler, s’aimer, s’embrasser ( mon amie et néanmoins consoeur l’éminente Rita Skeeter m’a assuré qu’en cas de dépassement de ce stade, les lectrices de Sorcière Hebdo – journal très sympathique mais dont la ligne éditoriale n’est pas aussi approfondie qu’a la GDS – en seraient les premières informées), se marier et se séparer…
Je n’approfondirai pas les quelques nouveaux personnages (mes collègues rédacteurs (cf l’article de Tom) s’en donneront surement à coeur joie)… Ils sont facinants, drôles et intriguants à souhait! Cornimace m’a donné ce léger sentiment de personnage qui n’existe pas par lui-même mais que par rapport à ce qu’il peut apporter à Dumbledore et à Harry (un nouveau prof de potions et un souvenir raccomodé en l’occurence)…
Et ne parlons pas de la scène finale… Vous savez, quand on enter… Non. Ne parlons pas de la fin, ne parle-t’elle pas d’elle-même?
Voilà… Chers lecteurs, certains ont grandi, petit à petit, avec ces bonhommes et ces bonnes femmes, avec ces dirlos barbus, cette école aux X escaliers -Un bon point pour qui me rappelle le nombre d’escaliers à Poudlard cf Tome 1, ces trains à vapeur qui se font courser par des voitures volantes…
Tout ça pour dire quoi? ah oui!
Tout ça pour vous dire que je n’avais pas auparavant vu les problèmes que pouvait engendrer le fait d’être un angliciste émérite (ou un « ça va, j’m’débrouille » en l’occurence)… bref, je n’avais pas réalisé me rapprocher autant de la fin…
Bref, j’ai fini le tome 6… bref, ça fait chose… Je suis comme beaucoup, impatient de lire la fin… et refusant qu’elle soit si proche…