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Accueil / Biographies de Harry Potter / 5ème tome - L'Ordre du phénix / Critique – Harry Potter et l’Ordre du Phénix, illustré par Jim Kay

Critique – Harry Potter et l’Ordre du Phénix, illustré par Jim Kay

Il est enfin là ! Après trois ans d’attente, le cinquième tome de Harry Potter illustré par Jim Kay. Pour ce dernier opus sous son crayon, l’artiste s’est fait aider de Neil Packer, afin de remplir quelques pages de plus. Après un tome quatre plutôt réussi et une longue pause, les fans ont de grandes attentes. Malheureusement, la fatigue de l’illustrateur combinée aux contraintes techniques se ressentent.

Ce qui frappe en premier lieu, c’est le poids de ce véritable pavé qu’est Harry Potter et l’Ordre du Phénix au format illustré. Avec ses 574 pages (sans compter les gardes), l’opus est extrêmement imposant. Il fallait donc limiter le nombre d’illustrations pour ne pas faire augmenter le nombre de pages au delà du raisonnable.

Cependant, ce n’est pas tant le nombre d’illustrations que l’on regrettera cette fois ; c’est leur moindre richesse. Le tome 5 est, dans l’ensemble, plutôt sombre, et cette tonalité se reflète dans le dessin. De nombreuses illustrations en pleine page font la part belles aux noirs, gris, et couleurs délavées. Au moins deux dessins sont répétés, en médaillon puis en filigrane derrière un texte.

Des portraits moins nombreux

Ceci ne veut pas dire qu’il n’y a absolument aucun portrait, ni aucun dessin débordant de couleurs vives. Il sont cependant moins nombreux, et cela se voit. La plupart a d’ailleurs été dévoilé en amont de la sortie du livre (Luna, Ombrage, Sirius et Harry au Square Grimmaurd…).

Ce sont pourtant ces illustrations d’une richesse incroyable qui retiendront notre attention pendant des heures. Par leur mise en scène, leurs détails nombreux (le mot croisé de Luna vous poussera à tenir votre livre à l’envers pour le déchiffrer dans un moment presque méta-littéraire), où leur explosivité (le départ de Fred et George de Poudlard). Le portrait de Ombrage, est, par ailleurs, terrifiant et débordant de symboles comme Jim Kay sait si bien en glisser dans ses œuvres.

Tous les nouveaux personnages d’importance ont bien droit à une apparition : Kingsley, Tonks, Graup, Luna, Mondingus, Kreattur, Bellatrix… mais celles-ci se font parfois dans un ensemble, ou dans un style qui les met moins en avant.

La patte immuable de Neil Packer

L’une des grandes nouveauté du livre, l’intervention de Neil Packer vient combler certain angles morts de Jim Kay. C’est à lui que l’on doit plusieurs illustrations clés, telles que la tapisserie des Black ou le plan complet du Ministère de la Magie. C’est également lui qui est derrière l’illustration et demie accompagnant la visite à Ste Mangouste (Un couloir de l’hôpital et un logo de chewing-gum).

Chacune de ses contributions est marquée d’un petit « NP », comme si elles n’étaient pas immédiatement identifiables. Contrairement au style versatile de Jim Kay, qui exploite des techniques diverses (crayonné, aquarelle, pastelles, linogravure), toutes les illustrations de Neil Packer sont réalisées de la même manière.

Bien qu’elles soient parfois riches en détails, comme pour la tapisserie des Blacks ou le plan en coupe du Ministère, cette uniformité de style (qui rappelle parfois un peu celui de l’édition illustrée de Minalima) contribue sans doute au sentiment d’appauvrissement de ce tome. C’est une impression potentiellement trompeuse, liée à leur nature globalement dichromatique ; mais elle est présente.

Les grands manques…

Le livre est également parsemé de nombreuses pages blanches, sans même de petits ornements. Et celles ornées de dessins préliminaires (ci-dessous) semblent nous faire miroiter ce qu’elles auraient pu être, mais ne sont finalement pas. Ces grands vides sont d’autant plus frappants que même certains passages illustrés paraissent sous-exploités. L’hôpital Ste Mangouste, que nous ne verrons plus jamais, est balayé en une illustration qui ne rend aucunement justice à son ambiance chaotique et loufoque, uniquement à son côté institutionnel et austère d’hôpital magique.

Ces vides se ressentent d’autant plus qu’il n’y a ici plus véritablement de fil rouge, à l’image des elfes de maison du quatrième tome. Si les sombrals apparaissent trois ou quatre fois, ils sont présents pour accompagner le récit, pas pour créer une suite d’illustration indépendante de celui-ci.

Rares sont les moments anecdotiques, jamais représentés dans les films, qui s’offrent la gloire d’une illustration. C’est pourtant la force des éditions illustrées, de pouvoir mettre en lumière ces petits instants de magie en arrière plan. Représenter certains passages emblématiques et incontournables est une évidence, mais on y perd la force de la surprise ; de découvrir avec plaisir, au détour d’une page, « ah, ils ont décidé d’illustrer ça ! »

… et les grandes réussites

Néanmoins, ce tome recèle encore quelques perles. Quelques trésors éblouissants qui nous feraient presque oublier ses défauts.

Du côté des petites anecdotes mises en image, la double page de doxys (Jim Kay, si-dessus), ou la planche explicative sur les géants (avec leurs divers couvres-chef, de la barque à la cabane en passant par la cloche – par Neil Packer), font sourire. Sans parler du plan en coupe du ministère et l’arbre généalogique des Black, dont les nombreux détails raviront les fans (on regrette juste l’erreur sur la Fontaine de la Fraternité magique).

Les couleurs du coucher de soleil, lorsque Harry s’isole sur une balançoire de Little Whinging, et le rendu impressionniste du survol de Londres en sombral sont époustouflants. De même que le départ des Weasley de Poudlard, passant devant Peeves au garde-à-vous, ces images font partie de celles qu’on aimerait encadrer pour pouvoir les admirer des heures durant.

La séquence finale, le combat au ministère, fonctionne également merveilleusement bien. la frénésie et l’évolution du combat transpercent les pages. Les traits vifs des personnages baignés des lumières rouges et vertes des sortilèges suggèrent parfaitement l’horreur de la situation. C’est là une quinzaine de double pages, toutes comportant une illustration, qui s’enchaînent avec une superbe fluidité.

Sans oublier les images chargées de symboles et de clin d’œil, comme celle de Harry et Arthur Weasley dans une rue de Londres, en route pour le Ministère ; ou le susmentionné portrait de Ombrage.

Une fin douce-amer

Au final, ce cinquième tome semble donc retomber dans les mêmes défauts et pièges que le troisième ; avec encore moins de petites touches humoristiques et anecdotique. On y retrouve de superbes fulgurances, mais on sent également que le cœur n’y était plus.

Dire que cet opus est « mauvais » serait injuste envers le superbe travail de Jim Kay, et les efforts indéniables, bien que moins éblouissants, de Neil Packer. Dire qu’il est réussi serait mentir, au vu des tomes précédents. On aurait aimé plus et mieux pour dire au revoir à Jim Kay comme il se doit.

Mais le tome est ce qu’il est. Un peu inachevé ; légèrement désuni ; un peu vide ; parfois glorieux. Peut-être aurait-il fallu le scinder en deux, pour pouvoir laisser plus de place aux illustrations ? Il n’est pas encore trop tard pour offrir cette chance aux deux prochains tomes.

Au final, on en demande plus et encore ; c’est sans doute le signe que la magie opère toujours.

Et vous, que pensez-vous de cette édition illustrée de Harry Potter et l’Ordre du Phénix ? Dites-le nous en commentaire !

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