Les sorts créés pour les jeux vidéo Harry Potter
Flipendo, ça vous dit quelque chose ? L’un des sorts les plus connus de la saga Harry Potter a, avant toute chose, été créé pour les jeux vidéo. C’est même le tout premier sort que les jeunes joueurs apprenaient à leur arrivée à Poudlard, et qui leur était utile tout au long de leurs aventures. Mais c’est loin d’être le seul !
Le catalogue des sortilèges du monde magique s’est étendu bien au-delà des livres, à travers les films et le paysage vidéoludique notamment. Et, si chacun est libre de les considérer comme canons ou pas, c’est bien J.K. Rowling qui en est à l’origine. En effet, lors de la conception des premiers jeux, l’équipe n’avait pas suffisamment de contenu dans l’histoire pour développer un RPG : manque d’ennemis, de sortilèges de combat et d’aventures. L’auteur s’est alors fort impliquée dans le développement, en créant plusieurs listes d’éléments de son univers qui pourraient être utilisés.
Nous parlerons des créatures et personnages dans un futur article, mais concentrons-nous cette fois sur les sortilèges inventés pour les jeux vidéo Harry Potter !
Flipendo / Repulso
Le fameux maléfice de Repousse-Tout. Enseigné lors du cours de Défense Contre les Forces du Mal dès la première année, c’est donc le premier sortilège appris par Harry lors de sa scolarité à Poudlard. Utile pour affronter les créatures, pas vraiment pour les tuer mais souvent pour les repousser dans des cages ou des trous, Flipendo permet également de pousser les blocs de pierre pour créer de nouveaux passages ou des escaliers.
Dans les versions Game Boy Color et Advance, Flipendo Tria, qui est une forme améliorée du sortilège, permet de lancer une mini-tornade contre son adversaire.
Deux gestuelles différentes lui sont associées. Dans les anciens jeux vidéo, notamment Harry Potter à l’école des sorciers, il doit être lancé en dessinant une spirale avec sa baguette magique. Présent dans les jeux actuels, comme Hogwarts Mystery et Wizard’s Unite, sa gestuelle ressemble désormais à un « V » en jolie lettrine.
D’après l’ex-Pottermore, qui le qualifie de Maléfice de la Massue ou Maléfice de la Matraque, il est enseigné dans le livre « Forces obscures : Comment s’en protéger » écrit par Quentin Jentremble, qui fait partie de la liste des ouvrages à acheter pour les premières années. Comme aucun cours de Défense Contre les Forces du Mal n’est décrit dans le premier livre, on peut simplement imaginer son apprentissage, même si Harry et ses amis ne l’utilisent pas une seule fois durant leur scolarité.
C’est le sortilège le plus canon de tous les sortilèges issus des jeux, puisqu’il est repris, des années plus tard, dans la pièce de théâtre Harry Potter et l’Enfant Maudit lors de l’affrontement entre Harry et Drago Malefoy adultes.
On pourrait également ajouter que le sortilège possède sa propre carte dans le jeu de cartes à jouer sorti entre 2001 et 2002 (tout cela ne nous rajeunit pas…). Dans sa version française, il est alors traduit par Glissendo. C’est la seule fois où il subira ce mauvais sort, et gardera par la suite son nom originel dans la langue de Molière également.
Pourtant, il est remplacé, et ce, dès le troisième opus vidéoludique. Dans Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, le sort de Repousse-Tout devient Repulso. Beaucoup plus évident dans ses origines latines, son appellation a plus de sens. Présent dans les jeux 3, 4 et 5, on considère également que c’est le sortilège enseigné par Filius Flitwick aux élèves de 4e année dans le livre Harry Potter et la Coupe de Feu, sous l’appellation de Sortilège d’Expulsion.
Il apparait également dans le livre dérivé Le Quidditch à Travers les Âges, qui mentionne son utilisation par les spectateurs dès le 13e siècle durant les matchs de quidditch pour empêcher les vivets dorés de sortir des limites du terrain.
Le sortilège est totalement absent à partir du sixième jeu vidéo, et c’est bien Flipendo qui fera son retour pour les jeux LEGO Harry Potter quelques années plus tard. Tout est bien qui flipendo bien !
Elasticus
Le Sortilège de Ramollissement permet de transformer une surface pour la rendre gélatineuse et rebondissante. Dit comme ça, ça ne fait pas rêver ! Mais c’est ce qui permet à Harry dès sa première année à Poudlard d’atteindre des endroits en hauteur, inaccessibles sans le sortilège. Présent dans les trois premiers opus du jeu vidéo, le sort n’apparaîtra jamais dans les romans ni les films. En même temps, on imagine mal Harry le lancer sur Dudley pour faire du trampoline durant l’été.
D’après l’ex-Pottermore, le sort est enseigné dans le Livre des sorts et enchantements, niveau 1, écrit par Miranda Fauconnette et utilisé par Filius Flitwick pour ses cours de Sortilèges pour les premières années.
Un succès qui ne s’est pas arrêté en 2004 avec le jeu Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, puisque, plus récemment, il a fait son apparition dans Hogwarts Mystery. Il est enseigné cette fois par McGonagall durant un cours de Métamorphose en seconde année.
Si dans les premiers jeux, la gestuelle associée au sortilège forme un ressort, en référence à l’élasticité, l’arrivée dans Hogwarts Mystery change la donne. En effet, le mouvement associé au sortilège est désormais une forme de « S« . Mais cette particularité ne sort pas de nulle part ! Elle provient de la première lettre de la version originale du sort : Spongify.
Le sortilège possède également sa propre carte dans le jeu de cartes à jouer et collectionner sorti entre 2001 et 2002. Sa version anglaise étant identique, il avait alors été traduit par Spongification plutôt qu’Elasticus. Soyons honnêtes, le sort n’aurait pas rencontré le même succès avec ce nom !
Verdimillious
Ce Sortilèges d’Etincelles n’apparait que dans les versions portables des jeux Harry Potter à l’école des sorciers et La Chambre des Secrets, ainsi que dans la version PS1 du premier jeu. Il devait apparaitre dans la version PC également, mais a été retiré du jeu et ses effets ont été remplacés par Lumos. En effet, le sortilège, en plus de créer une cage d’étincelles vertes lors des duels, sert également à révéler des endroits cachés.
Ectoplasmus
On ne sait pas grand chose du Sortilège d’Ectoplasmus qui ne figure que dans le jeu vidéo Harry Potter et la Chambre des Secrets. Utilisé pour nettoyer les traces d’ectoplasme et affronter les esprits frappeurs.
Il est enseigné par Filius Flitwick lors d’un cours de Sortilèges de deuxième année, et est présent dans le Livre des sorts et enchantements, niveau 2, écrit par Miranda Fauconnette. Son mouvement représente un trèfle à trois feuilles.
Mais il existe néanmoins une anecdote amusante à propos de ce sortilège. Dans les autres sorts du même type, on connait Récurvite qui apparait pour la première fois dans Harry Potter et la Coupe de Feu, sorti deux ans avant le jeu vidéo, et Tergeo, utilisé dans Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé pour nettoyer le sang sur le visage de Harry. On peut donc considérer Ectoplasmus comme un dérivé de ces sorts. Il est, en effet, catégoriser comme « l’un des nombreux sorts de récurage » dans le jeu vidéo.
Carpe Retractum
Carpe Retractum est un sortilège enseigné en 3e année, présent dans les jeux vidéos du Prisonnier d’Azkaban et de la Coupe de Feu.
Il permet à celui qui le lance de créer un lien entre lui et un objet, pour attirer l’objet à lui ou pour se projeter jusqu’à l’objet. Il est donc utile pour rejoindre des plateformes lointaines sans risquer de tomber dans le vide.
Son nom provient directement du latin et signifie « reprendre« , on ne pouvait pas faire plus clair.
Dans la version PC du troisième opus, seul Ron Weasley peut apprendre le sort. Il est enseigné lors d’un cours de Défense Contre les Forces du Mal par Rémus Lupin. Dans les autres versions du jeu, c’est Harry qui l’apprend, lors d’un cours de Sortilèges avec Filius Flitwick.
Dans le quatrième jeu, La Coupe de Feu, les trois personnages principaux maitrisent le sort… Ce qui s’avère bien utile, puisqu’ils doivent combiner leurs forces pour ouvrir certaines portes et descendre certains pont-levis du château !
Ce sort n’a jamais été repris, même sur Pottermore. On ne pourra donc jamais avoir le dernier mot de cette histoire : dans quel livre de cours était-il enseigné ?!
Lapifors, Draconifors, Rongifors et Avifors
Ces deux premiers sortilèges de métamorphose sont enseignés en troisième année. On les retrouve donc dans le jeu vidéo Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, et ils ne sont plus jamais utilisés depuis. Ils permettent de transformer les statues de lapin et de dragon en animaux bien vivants, et de les contrôler. Bien utile pour se déplacer dans des conduits trop étroits, s’envoler à la recherche de dragées surprises flottantes ou brûler un buisson sans utiliser Incendio.
Qui dit métamorphose, dit bien sûr McGonagall. Dans la version PC, c’est elle qui apprend les deux sorts à Hermione Granger, seul personnage à pouvoir les utiliser au cours de la partie.
Dans les autres versions du jeu, le sortilège est toujours réservé à Hermione. Néanmoins, elle apprend le sort de Draconifors dans un livre de la classe d’Histoire de la Magie ; on se demande comment il est arrivé là ! Le sort a un fonctionnement légèrement différent, puisque, plutôt que de pouvoir diriger le dragon, il ne sert qu’à faire souffler du feu par les statues de dragon pour brûler des tapisseries et dévoiler des passages cachés. C’est d’ailleurs le dernier sort appris par le joueur dans ces différents opus, contrairement à la version PC.
Le troisième sortilège, Rongifors, est une exclusivité des versions Xbox, GameCube et PS2 du jeu Prisonnier d’Azkaban. Il peut être acheté dans la boutique de Fred et George, et permet de transformer les livres ensorcelés en souris. Très spécifique !
Le dernier des quatre sortilèges, Avifors, apparaît dès le premier jeu Harry Potter à l’école des sorciers. Il est également enseigné lors d’un cours de métamorphose. Il permet de transformer une statue en nuée d’oiseaux pour la faire disparaitre. Le sort est repris dans le jeu Harry Potter et la Chambre des Secrets, puis, plus tard, dans La Coupe de Feu où il peut également être lancés sur les ennemis.
Lapifors et Avifors possèdent tout deux leur propre carte dans le jeu de cartes à jouer et collectionner sorti entre 2001 et 2002. Lapifors existait donc bien avant son apparition dans le jeu vidéo. C’était un sort de métamorphose extrêmement puissant, qui obligeait l’adversaire à se défausser d’une créature, avant d’aller nous-même en chercher une dans notre deck pour l’ajouter à notre main.
Glacius
Voilà un sort qui n’a pas fait long feu (J’aurais aimé pouvoir faire cette blague sur l’Incendio, malheureusement, il ne fait pas partie de cette liste de sorts, alors on se décharge comme on peut). Le Sortilège de Glaciation est enseigné aux élèves de troisième année à Poudlard. Il permet de geler un liquide pour pouvoir marcher dessus, et d’entourer certaines créatures d’un bloc de glace pour les paralyser. Il est également très important pour rafraîchir les salamandres de feu et éteindre leur nid pour éviter qu’elles ne réapparaissent.
Comme pour les précédents sorts évoqués dans le jeu du Prisonnier d’Azkaban, il est réservé à l’usage d’un seul personnage. Dans la version PC, c’est Harry qui l’apprend lors d’un cours de Sortilèges avec Filius Flitwick. Il s’en sert notamment pour la création de toboggans, parce qu’il faut quand même savoir s’amuser dans la vie !
Dans les autres versions du jeu, c’est Hermione la seule à pouvoir utiliser ce sort. Elle l’apprend lors d’un cours de Défense Contre les Forces du Mal avec Remus Lupin, ce qui n’est pas totalement aberrant au vu de son usage contre les salamandres notamment.
Le sort apparait également dans les versions portables (Game Boy Advance et Nintendo DS) du quatrième opus, La Coupe de Feu. Il sera repris en 2010 pour les deux opus des jeux LEGO Harry Potter, notamment pour enfermer les autres élèves dans des blocs de glace.
Les nombreux sorts de la Coupe de Feu
Le quatrième opus des jeux vidéos Harry Potter a multiplié les sorts visuels, plus inutiles les uns que les autres. Déblocables via des cartes supplémentaires, ils permettent surtout d’agrémenter les parties et n’ont aucune utilité propre.
Leur fonctionnalité première est de transformer les créatures en différents éléments, et selon les conditions du combat (notamment la présence d’eau aux alentours) :
Bullitor : Transforme la créature en bulles
Citrouillétafors : Transforme la tête d’une créature en citrouille évidée. Le sort existait déjà dans la version PS2 du jeu Prisonnier d’Azkaban, et il a été repris dans Hogwarts Mystery sous le nom de Melofors ! On le retrouve également dans la version DS du jeu LEGO Harry Potter : années 1 à 4.
Gonflus : Fait gonfler la créature pour la faire s’envoler. Ce sort est également utilisé par Harry sur la Tante Marge dans le jeu vidéo du Prisonnier d’Azkaban.
Herbivicus : Fait pousser considérablement une plante.
Kanarpalmus : Transforme un Scroutt à pétards en canard en caoutchouc.
Lièvrétafors : Transforme une salamandre en lapin (le sort Lapifors aurait pu être utilisé à la place).
Orbis : Fait disparaitre une créature dans un tourbillon.
Veracrassus : Transforme une créature en Veracrasse.
Volatilors : Transforme une créature en poulet.
Le seul sortilège qui mérite qu’on s’y penche un peu plus, est celui de Ventus. Il permet, dans le jeu, de créer un tourbillon de vent à l’extrémité de notre baguette. Mais son histoire ne s’arrête pas là, puisque c’est le seul sortilège qui est repris dans la saga plus tard. En effet, il est lancé par Norbert Dragonneau dans le film Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald, pour échapper à l’auror qui le poursuit. Mais son origine est donc bien vidéoludique.
Mention spéciale : Cracbadaboum
Le Sortilège de Découpe est enseigné dès le premier jeu vidéo Harry Potter à l’école des sorciers. Il est utile dans les leçons de botanique, notamment pour découper les ronces et les toiles d’araignées ! Et, même s’il n’a pas été inventé spécialement pour les jeux vidéo, il possède, lui aussi, une histoire très intéressante.
En effet, s’il fait son apparition avant la sortie du jeu, dans le livre Harry Potter et la Coupe de Feu, il sert à ce moment de traduction française au sortilège Diffindo. Harry l’utilise pour découper le sac à dos de Cédric Diggory et faire tomber tous ses livres au sol. C’est la seule et unique fois où le nom du sort sera traduit, puisqu’il redeviendra Diffindo, même en version française, dès le tome 5 et la bataille du Ministère.
Il est donc présent avec la formule Cracbadaboum uniquement dans les deux premiers jeux vidéo, parus avant la sortie du cinquième tome. Dans le Wonderbook : Le livre des sorts sorti en 2012, il n’est donc pas traduit. D’après l’ex-Pottermore, il est enseigné dans le Livres des sorts et enchantements, niveau 1.
Mention spéciale : Confringo
Le Sortilège d’Explosion, utilisé notamment par Harry dans le livre des Reliques de la Mort pour détruire le side-car de la moto de Sirius lors de la Bataille des Sept Potter, fait sa première apparition dans un jeu vidéo. Même s’il ne possède pas encore le nom de Confringo, le Sortilège d’Explosion est mentionné dans la carte de chocogrenouille d’Alberta Toothill. C’est l’une des cartes à collectionner qu’on peut retrouver dans le jeu vidéo Harry Potter et la Chambre des Secrets. Il faudra attendre le septième tome pour en avoir la formule.
Conclusion
Les trois premiers opus des jeux vidéos ont une histoire importante dans la création de l’univers étendu Harry Potter. On apprend dans le livre Dans les Coulisses des jeux vidéos Harry Potter de Gaëtan Boulanger, que lors du développement du premier jeu, les développeurs avaient demandé à J.K. Rowling quelques idées de créatures qui pourraient servir d’ennemis à Harry lors de son aventure. L’auteur avait alors apporté une liste dont les créatures citées ressemblent étrangement à celles trouvées dans le livre « Les Animaux Fantastiques : Vie et Habitat« , qui sortira quelques mois plus tard… avant la sortie du jeu, mais après le début de sa conception !
J.K. Rowling a réellement fait un travail d’accompagnement tout au long de la création de l’univers vidéoludique, et les sortilèges ne sont pas en reste. Ils sont très nombreux à être propres aux jeux vidéo, parfois même repris plus tardivement dans la saga, mais dans tous les cas, ils étendent l’univers des sorciers au-delà de ce que l’histoire originelle a pu apporter (on peut enfin imaginer transformer Crockdur en poulet, à quand la fanfiction ?!) !
Pour travailler sur cet article, j’ai utilisé différentes sources :
– Wiki Harry Potter
– Harry Potter Fandom Wiki (Anglais)
– Dans les Coulisses des jeux vidéos Harry Potter, par Gaëtan Boulanger
– Mes connaissances personnelles sur l’univers vidéoludique de la saga
– Des images proviennent de ce blog : Les Sortilèges Geeks