Hogwarts Mystery : l’avis de la rédac’ !
Ce 25 avril sortait Hogwarts Mystery, le jeu mobile Harry Potter qui promet aux joueurs de vivre leur propre histoire en tant qu’élève de Poudlard. Après quelques jours de jeu, est-il à la hauteur des attentes des fans ? La Gazette vous propose une critique et présentation détaillée !
Retrouvez ci-dessous ce que nous avons à dire sur
Les avatars
Les graphismes
Le scénario
Les cours et activités
Le gameplay
L’énergie et les gemmes
Les astuces
Les soucis techniques
La coupe des 4 maisons et la connectivité
La Narration et la traduction
Notre conclusion
Avatars
L’aventure Hogwarts Mystery commence avec notre lettre de Poudlard, envoyée par le professeur McGonagall. Vient alors la toute première étape du jeu : la création de notre avatar. Et pour certains fans, c’est déjà là que les déceptions commencent.
Le jeu nous promettait des possibilités de personnalisations nombreuses (couleur de peau, forme du visage, des yeux, de la bouche, des sourcils, coupe de cheveux,…) mais, au final, moult options sont inaccessibles en début de partie. Certains traits physiques ou accessoires doivent être achetés avec des gemmes, une fois un certain niveau atteint : c’est le cas de toutes les paires de lunettes par exemple.
De même, de nombreux noms sont refusés sans préciser la raison, freinant à nouveau la personnalisation et l’immersion.
Si le but du jeu est d’offrir aux joueurs la possibilité de créer un avatar qui leur ressemble, l’impossibilité d’accéder à des accessoires basiques dès le début rentre déjà en conflit avec ce concept.
Les graphismes
Le design du jeu a été globalement bien reçu par les fans ; il rappelle tantôt les films, tantôt Pottermore (notamment pour la salle commune de Poufsouffle).
Les personnages connus sont assez ressemblants dans leur style cartoon (McGonagall, Flitwick, Hagrid,…) et on salue le choix d’avoir inclus Nick Quasi-Sans-Tête et Peeves !
On peut en revanche regretter que les protagonistes aient l’air beaucoup trop âgés pour des enfants de 11 ans. On note également quelques bugs d’affichage, tels des têtes qui disparaissent, des lignes en travers du visage, ou des textures très aléatoires – la différence de définition entre les emblèmes de maisons sur les tenues des différents personnage est frappante.
Le scénario
“Notre” histoire commence sur le chemin de Traverse, pour acheter nos fournitures avant de vous rendre à l’école. Les premiers défauts du scénario apparaissent alors. La cinématique chez Ollivander s’inspire tellement des films qu’on se demande comment le fabriquant de baguette parvient à trouver celle qui nous convient ; ici pas de mesures multiples comme c’est le cas dans les livres ou sur Pottermore, deux questions et une mauvaise baguette lui suffisent.
Le chemin de Traverse est également le lieu où nous faisons la connaissance de Rowan, qui sera notre BFF à Poudlard envers et contre tous. Rowan est obligatoirement du même sexe que nous (même si une erreur de traduction dans la version française présente toutes ses caractéristiques au masculin, on y reviendra) et ne nous lâchera plus d’une semelle quoi qu’il arrive.
Après une discussion passionnante sur la mode, qui ne nous laisse pas le temps d’explorer le chemin de Traverse (d’autant plus que nous ne pourrons vraisemblablement pas y revenir pendant un moment), nous voilà en route pour Poudlard.
Les développeurs ont pris une décision qui divise les joueurs concernant la répartition ; en effet, comme ils nous l’avaient expliqué aux Célébrations Harry Potter à Orlando, ils ont pris le parti de ne pas faire de test et de laisser libre choix à chacun concernant leur maison, estimant que les fans la connaîtraient déjà. Une décision qui en laisse certains sur leur faim, et qui peut sembler être une facilité, mais qui évite à d’autres des redémarrages intempestifs et des crises existentielles. [On se souvient tous de notre réaction quand [Pottermore ne nous a pas envoyé dans la maison de notre choix.]]
Il aurait pu s’agir d’une solution cohérente et intelligente si notre personnage ne déclarait pas quelques temps plus tard “je n’ai pas choisi d’aller à *maison de votre choix*” ; à nouveau, l’identification au personnage qui se tire une balle dans le pied.
Parmi les grandes lignes du scénario, introduites très tôt dans le récit, figure celle de notre frère, Jacob, qui se serait fait expulser de Poudlard après avoir ouvert les mystérieuses caves maudites et a disparu depuis. Une intrigue qui permet aux créateurs de réintroduire le mystère policier des livres Harry Potter, mais dont la pertinence est discutable : le fait que notre personnage soit directement impliqué, via sa propre famille, freine à nouveau l’immersion. Ce n’est plus vraiment “notre” aventure si tous les personnages nous parlent d’une histoire de famille que l’on ne connaît pas.
Peut-être aurait-il été plus judicieux de faire tourner l’intrigue autour d’un PNJ (Rowan, Ben,…) et de moins jalonner le passé du joueur lui-même afin de plus facilement s’identifier à son avatar.
Par ailleurs, bien que nous n’en ayons pas encore véritablement vu le bout pour le moment, beaucoup s’accordent à dire que l’histoire des caves maudites semble peu attrayante ; les indices sont distillés au compte-goutte, il est difficile de véritablement s’y intéresser.
Un autre arc narratif se met en place dès les premiers cours ; notre grande rivalité avec Merula, Serpentard de première année autoproclamée meilleure sorcière de l’école (parce qu’elle sait jeter un Flipendo). Si les interactions entre notre avatar et Merula peuvent faire sourire pendant quelques brèves secondes, la guéguerre préadolescente qui s’installe entre eux tape vite sur le système.
Il est par ailleurs décevant de voir que Merula est toujours répartie à Serpentard, même si on est nous-même à Serpentard, et que Rogue soit désagréable avec nous et nous retire des points même si l’on est de sa maison. Ce manque d’adaptabilité crée une certaine incohérence quant aux relations mises en place.
Enfin, l’histoire, qui débute en 1984, promettait de redécouvrir un certain nombre de personnages connus ; Bill et Charlie Weasley, Tonks, mais aussi Hagrid, Dumbledore, McGonagall, Flitwick,… Si l’on voit bien Rogue, Flitwick, et Bibine lors des cours, les autres brillent dans un premier temps par leur absence, ce qui ne fait que décupler le sentiment de déception. Les joueurs répartis à Poufsouffle devraient être en présence de Tonks en permanence, ceux de Gryffondor partagent leur dortoir avec Charlie Weasley… mais il leur faudra attendre la 2ème année pour rencontrer un Weasley, nommément Bill, et la troisième pour rencontrer Tonks !
Charlie est dans notre année, dans notre maison si nous sommes Gryffondor, et même dans notre dortoir si nous sommes un Gryffondor masculin, et il ne fait même pas partie des PNJ avec lesquels il est possible d’interagir !
Cours et activités
Qui dit Poudlard dit bien évidemment cours. Pour avancer dans les chapitres du jeu, vous devez compléter une ou plusieurs leçons de vol, sortilèges ou potions pour la première année. La métamorphose vient s’ajouter en deuxième année. Les salles de divination, astronomie, ou défense contre les forces du mal sont bien visibles dans les couloirs, mais verrouillées jusqu’aux années suivantes, pour une frustration 100% garantie.
Le déroulé des cours en lui-même est d’une facilité déconcertante, puisqu’il s’agit de cliquer sur différents personnages ou objets (indiqués par un son et lumière comme sur Pottermore V1.0) pour acquérir les notions nécessaires ou bavarder avec notre voisin en dépensant de l’énergie.
On atteint là le point le plus problématique du jeu. En effet, on nous impose une durée limitée à chaque fois pour réussir nos cours (1h, 3h, ou 8h), pendant laquelle il nous faut récolter un certain nombre d’étoiles en cliquant sur les objets susmentionnés.
Cependant, l’énergie se dépense très vite ; une jauge pleine ne suffit pas à finir un cours, loin de là. Il faut donc quitter le jeu et penser à revenir avant la fin du temps imparti pour récupérer les étoiles manquantes. En cas d’échec, le cours n’a pas été appris, et toute l’énergie dépensée est donc perdue. Il est donc nécessaire de calculer exactement quand vous pourrez vous reconnecter sur le jeu pour récupérer les étoiles demandées… mais, parfois, même ça ne suffit pas, et le temps de récupération d’énergie est insuffisant pour achever la tâche en cours.
Entre deux étoiles, les enseignants posent parfois une question à laquelle il faut répondre pour poursuivre la leçon. Une bonne idée en théorie, puisqu’elle permet de changer du simple point and click. En pratique, les questions ressemblent davantage à des quiz Harry Potter pour néophytes qu’à de véritables questions de cours à Poudlard ; on doute fortement que Madame Bibine demande à ses élèves, en parlant d’elle à la troisième personne, « Quelle partie du corps de Madame Bibine est jaune ? » pour leur apprendre comment manier un balai volant. Il n’était pourtant pas compliqué de trouver de vraies questions pertinentes en fouillant les livres ou le Quidditch à travers les âges. Les noms des actions que l’on réalise en cliquant sur les personnes et les objets sont parfois elles aussi complètement absurdes (« parler des cheveux », « reveiller Rowan » alors qu’il est clair qu’iel ne dort pas…)
Autre aspect décevant, ces questions ne rapportent pas de points pour notre maison et la validité de la réponse semble n’avoir que peu d’impact ! Non, à la place on remporte des points de courage, savoir, ou empathie, dont l’intérêt semble plus que limité.
Tant qu’un cours n’est pas terminé (même si celui-ci dure 8h), il est impossible de faire une autre activité, même s’il s’agit simplement d’aller parler à quelqu’un. Résultat, on se retrouve rapidement sans rien pouvoir faire 3 minutes après s’être connecté au jeu ; on a vidé notre jauge d’énergie pour une demi-étoile en cours de potion et on ne peut pas aller poursuivre les autres quêtes qui nous attendent.
Celles-ci consistent en général à aller parler à un ami, préfet ou professeur, ou à nous rendre dans une salle mystérieuse, mais elles nécessitent souvent elles aussi de l’énergie. De plus, il nous est régulièrement demandé de débourser une certaine quantité de pièces pour pouvoir débloquer les interactions avec nos amis (une bande de Picsou) !
L’accès à ces quêtes est par ailleurs ralenti en amont par le jeu, puisque vous devez attendre un certain temps avant de les réaliser après qu’elles se soient affichées dans votre liste de missions… à moins de payer un certain montant de gemmes.
Les missions doivent être réalisées dans un ordre assez précis pour débloquer les chapitres suivants. Aucun objectif secondaire n’est proposé ; pas de mini-jeux, pas de quête de Chocogrenouilles – comme c’était le cas dans les anciens jeux vidéos Harry Potter – que vous pourriez réaliser sans dépenser d’énergie. On est très loin d’un monde ouvert où l’on pourrait choisir l’ordre des quêtes et se déplacer librement dans Poudlard et les autres lieux magiques.
Le gameplay
Le jeu a été lancé avec le slogan « ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment« , reprenant la réplique de Dumbledore dans La Chambre des secrets. Pourtant, force est de constater que les choix proposés, lors des cours ou des interactions avec les autres personnages, n’ont pas de véritable influence sur le jeu.
Que vous choisissiez ou non d’affronter Merula en duel, duel il y aura. Les répliques suivantes pourront varier légèrement, mais en aucun cas vous ne pouvez véritablement décider du cours des évènements ; un échec cuisant pour Hogwarts Mystery, qui se vantait de faire vivre à chacun sa propre histoire à Poudlard.
Même en prenant en compte les limites des jeux mobiles, il reste extrêmement dirigiste. Impossible de s’éloigner d’un orteil de l’histoire préétablie : vos décisions impactent, au mieux, le montant de pièces que vous recevrez à la fin de votre interaction.
Les actions demandées sont toujours identiques ; il s’agit toujours de cliquer de manière répétée sur des objets, sans qu’il soit question d’adresse, de réflexion, ou de rapidité. Il y avait pourtant de nombreuses possibilités pour diversifier les activités.
Par ailleurs, de nombreux fans espéraient que Hogwarts Mystery leur donnerait l’opportunité d’explorer librement l’école. Là encore, la déception est au rendez-vous : les déplacements sont en réalité extrêmement limités. On a accès en tout et pour tout à 4 couloirs du château au début du jeu : tour est, tour ouest, étage inférieur ouest, et cachots, ainsi que le terrain du château (parc). Les déplacements ne se font que de manière latérale, on ne suit pas son personnage au fil de ses mouvements, ce qui ne contribue guère à l’immersion.
La plupart des lieux accessibles sont complètement vides ; pas d’objets à trouver, pas d’interactions possibles avec les personnages non-joueurs, qu’ils soient élèves ou fantômes. Les salles fermées en début de partie, elles, sont nombreuses, et il faudra persévérer longuement avant de pouvoir y accéder (4ème ou 5ème années pour une bonne partie d’entre elles). On note l’ironie de laisser l’infirmerie inaccessible jusqu’en deuxième année ; la sélection naturelle sans doute.
S’il semble logique que Pré-au-lard ne soit pas accessible dès la première année, difficile de trouver une explication tangible quant à l’impossibilité d’accéder à la volière ou à la cabane de Hagrid dès le début de la partie, quitte à ce que ces lieux soient vides et se remplissent le moment venu.
Énergie & gemmes
Le système d’énergie semble être le sujet le plus débattu en ce qui concerne le jeu.
Hogwarts Mystery étant gratuit à télécharger, il est nécessaire de proposer des options payantes pour le financer (ou des publicités intégrées).
Le système de jauge d’énergie, assez répandu dans les jeux mobiles, permet de limiter le temps de jeu mais offre la possibilité aux joueurs d’acheter de l’énergie supplémentaire s’ils ne souhaitent pas attendre.
Cependant, le mécanisme semble être poussé à l’extrême dans Hogwarts Mystery ; le temps de rechargement de la jauge particulièrement long (4min pour un point d’énergie) et les actions qui nécessitent des quantités d’énergie démesurées (une jauge complète ne suffit pas pour terminer une quête), laisse le joueur rapidement impuissant. Quelques objets dans le château permettent de récupérer de l’énergie supplémentaire (voir plus loin), mais ils sont loin d’être suffisants.
Par ailleurs, le fait de demander, en plus d’attendre plusieurs heures pour réaliser les quêtes ou de payer un certain nombre de gemmes, de dépenser des pièces pour interagir avec ses amis, ou encore de perdre potentiellement toute l’énergie dépensée si l’on ne finit pas son cours à temps, devient vite agaçant.
En conséquence, il n’est possible de jouer que par tranches de 5 minutes, ce qui ne permet pas de véritablement rentrer dans l’histoire. Une nouvelle fois le jeu se tire une balle dans le pied, puisque c’est bien ce scénario qui est censé être au cœur de l’expérience des joueurs.
S’il est logique que le jeu ait besoin de se financer, il pousse beaucoup à l’achat dans son état actuel, et crée beaucoup de frustration.
Astuces :
Quelques interactions dans le château vous permettent de récupérer de l’énergie. Vous pouvez sortir d’un cours pour aller chercher ces points d’énergie bonus et revenir dans votre cours :
le tableau de la jeune fille dans la tour est
le tableau avec les citrouilles dans la tour ouest
la torche à droite de l’entrée de la Grande Salle
les statues à droite de l’entrée de la Grande Salle
l’elfe de maison dans les cachots
le bâton de bois dans le terrain extérieur du château
les livres sur le banc à l’étage inférieur est (à partir de la deuxième année)
De nombreux soucis techniques
Lors de la sortie du jeu, de nombreux fans ont eu la mauvaise surprise de constater qu’ils ne pouvaient pas télécharger le jeu. Si c’est votre cas, nous vous conseillons de le chercher avec son titre français (Harry Potter : Secrets à Poudlard), et de vous assurer que votre téléphone dispose de 2Go de RAM.
Malheureusement, même après ces quelques vérifications, nombreux sont ceux qui ne peuvent accéder à l’application, faute de téléphone compatible. Si c’est votre cas, vous pouvez essayer de télécharger BlueStack qui vous permet de jouer à des jeux mobiles sur ordinateur (légal tant que le jeu est gratuit).
Pour ceux qui sont parvenus à installer le jeu, de nombreux problèmes techniques ont fait leur apparition ; cinématiques absentes, bugs d’affichages (visages coupés,…) et, plus récemment, des pertes de connexion internet qui font perdre toute progression dans la mission en cours sans pour autant réinitialiser l’énergie ou le chrono.
Profil, coupe des quatre maisons et connectivité
Comme nous l’avons évoqué, les différentes actions effectuées permettent d’accumuler des points de courage, pouvoir, ou empathie, qui sont indiqués dans notre profil. Malheureusement, l’utilité de ces points n’est pas très clair à ce stade ; ils donnent de légers avantages lors des duels, mais cela reste très limité.
En revanche, notre profil omet des indications essentielles comme les caractéristiques de la baguette magique, que l’on ne peut retrouver nulle part dans le jeu.
On y trouve également le classement de la coupe des quatre maisons ; cependant, il semblerait que notre maison soit toujours dernière, et les possibilités pour gagner des points sont rares. Le classement des élèves qui rapportent le plus de points fonctionne quant à lui de manière obscure, listant des inconnus alors qu’il aurait pourtant été facile et beaucoup plus intéressant de le lier à nos contacts Facebook. C’est là une interaction qui pourrait être ajoutée à l’avenir, comme nous l’ont laissé entendre les développeurs ; encore faut-il qu’il reste des joueurs pour en profiter.
Narration et traduction
Le retour de plusieurs acteurs des films pour doubler la voix de leur personnage dans le jeu avait été annoncé lors de la promotion de Hogwarts Mystery ; cependant en dehors de la voix de Maggie Smith lors de la séquence d’introduction, les voix de Warwick Davis ou Michael Gambon brillent par leur absence jusqu’à présent. On peut certes brièvement entendre Flitwick prononcer une ou deux formules de temps à autre, mais c’est plutôt rare.
Par ailleurs, la traduction française du jeu est incomplète et ratée : la lettre de Poudlard au début n’est traduite que partiellement ; des termes qui ont pourtant eu droit à une traduction française officielle apparaissent en anglais ou sont traduits différemment (‘Bathilda Tourdessac » reste ‘Bathilda Bagshot’, on parle de « vif doré » plutôt que de vif d’or, du livre « Bêtes fantastiques » plutôt que de « Vie et habitat des animaux fantastiques« )… sans parler des formulations calquées sur l’anglais, ou des erreurs dans la présentation de Rowan (qui est donc une fille si votre avatar est une sorcière, mais qui est présentée comme “un lecteur” en VF).
On note aussi le choix absurde en matière de typographie de laisser tous les caractères accentués en minuscule, alors que tout le reste du texte est en majuscule.
CONCLUSION
Le concept de base de Hogwarts Mystery n’est pas mauvais, le graphisme est réussi, mais les développeurs ne semble pas avoir poussé le raisonnement au bout. Le jeu laisse un goût d’inachevé, tant en terme de potentiel que de rendu final. L’exploration et les interactions sont inexistantes, les cours répétitifs, le jeu haché à cause de l’énergie limitée. L’histoire est très dirigiste, et les choix ne semblent avoir que peu d’influence sur le scénario, alors que c’était pourtant l’idée première du jeu.
Nous étions conscients avant de tester le jeu qu’il ne fallait pas s’attendre à un MMORPG, ni à une version améliorée des jeux vidéos Harry Potter 5 et 6, mais Hogwarts Mystery n’est pas à la hauteur de ce qui était proposé ; au lieu d’un “livre dont vous êtes le héros” virtuel, on se retrouve avec un “roman interactif”.
Finalement, plusieurs aspects du jeu rappellent la première version de Pottermore ; les graphismes sont beaux, on peut lancer des sorts en traçant le mouvement sur son écran et créer des potions qui échouent lamentablement si votre énergie vous fait défaut (ça change du plugin Flash qui plante) ; on nous indique clairement où cliquer pour réaliser une action… Les attentes du public n’ont pas été bien assimilées ou mesurées et le jeu ne tire pas les leçons du passé. Reste à espérer que Hogwarts Mystery aura un destin un peu plus joyeux que la première version de Pottermore.
Peut-être que ce concept – un véritable RPG dont les joueurs sont les héros – aurait d’avantage trouvé sa place sur console ou ordinateur, avec un monde ouvert, des quêtes accessibles plus librement, et un prix fixe de départ pour le financer.
En attendant, Hogwarts Mystery vivra un temps sur nos téléphones et nos tablettes, par curiosité, avant de sombrer dans l’oubli aussi vite qu’il a débarqué dans nos vies.