Transplanage dans Poudlard ; une actrice des Animaux fantastiques défend Rowling
Lors du visionnage de la bande-annonce des Animaux fantastiques : Les crimes de Grindelwald, de nombreux fans se sont insurgés lorsque, dès les premières minutes, un groupe de représentants du Ministère de la magie transplane dans l’enceinte de Poudlard.
Nous avons abordé le problème dans notre analyse détaillée du trailer, mais le débat ne semble toujours pas clos, alors que tous les éléments sont bien disponibles pour résoudre le mystère.
Ainsi, une actrice du film, Jessica Williams, dont le rôle est encore inconnu, a pris la parole pour répondre à ceux qui critiquent déjà la scène : “David Yates et Jo [ont écrit le scénario]. Qui connaît mieux l’univers d’Harry Potter que celle qui l’a créé ? Personne. Per-sonne. Donc, LOL, c’est quoi cette histoire ?! Vous ne pensez pas que ça sera abordé dans le film ? Vous ne pensez pas qu’il y a une raison ? Vous pensez en savoir plus qu’elle en la matière ?”
Si certains ont interprété cette déclaration avec soulagement comme indiquant que la réponse serait effectivement donnée dans le film, d’autres restent sceptiques.
En effet, ces dernières années, J.K. Rowling a montré que, effectivement, elle en savait parfois moins que certains fans sur son univers. Même lorsqu’elle rédigeait les livres, elle admettait consulter les encyclopédies en ligne compilées par des fans pour retrouver certains éléments car ils étaient plus forts qu’elle en la matière. Ce n’est pas une surprise et ce n’est pas une insulte envers l’auteur que de l’affirmer.
L’auteur n’a pas la connaissance absolue ; elle oublie simplement parfois certaines de ses affirmations et elle crée une nouvelle “règle” par facilité, qui convient mieux à ses besoins (ou à ceux du projet auquel elle contribue).
Comme de nombreux fans l’ont rapidement signalé, J.K. Rowling avait ainsi affirmé dans un texte de Pottermore que les sortilèges anti-transplanage sont en place depuis toujours. Revenir là-dessus serait donc bien une contradiction et les événements du film se déroulant en 1925 ne peuvent pas expliquer la mise en place de ces protections. D’autant plus que, si on en croit Rita Skeeter dans son livre Vie et Mensonges d’Albus Dumbledore (et il n’y a pas de raisons de douter d’elle à ce sujet, car elle n’a aucun intérêt à mentir sur un fait aussi facilement vérifiable par les sorciers), Grindelwald n’a jamais cherché à étendre son règne de terreur au Royaume-Uni.
Certes, dans le tome 6, lors des cours de transplanage, il est temporairement possible de transplaner à l’intérieur de Poudlard grâce à l’autorisation expresse du directeur. Cependant cette impossibilité n’est levée qu’au sein même de la Grande Salle, pour aller DE Poudlard À Poudlard ; cela ne permet pas aux élèves de sortir de l’enceinte du château. Ils doivent d’ailleurs se rendre à Pré-au-Lard, à pied, pour passer leur examen, qui nécessite de transplaner à une distance plus grande. Le sortilège qui bloque la traversée de l’enceinte est donc toujours en place ; sinon, pourquoi ne pas leur permettre de passer l’examen en transplanant directement depuis le château ?
Dumbledore doit également lui-même se rendre à Pré-au-Lard avec Harry pour pouvoir transplaner vers la caverne de l’horcruxe, avant d’en revenir en balai. Il lève les protections anti-balais qui, elles, ont bien été mise en place plus tardivement, mais ne s’attaque pas aux protections anti-transplanage alors qu’il y a urgence (la marque des Ténèbres flotte au-dessus du château) ! Certains diront qu’il ne peut lever la protection que depuis l’intérieur du château… auquel cas, il aurait quand même pu partir en transplanant !
La seule véritable exception à cette règle apparaît dans les films, où Dumbledore affirme en effet qu’être directeur implique des privilèges tels que transplaner dans/hors de Poudlard. Rogue en profite également lorsqu’il fuit la Grande Salle lors de la Bataille de Poudlard. Cette explication a toujours été acceptée comme une facilité scénaristique nécessaire aux films et pourrait donc être considéré comme “canon dans les films” si on estime que ceux-ci constituent un univers à part entière. Elle n’est simplement pas réconciliable avec les livres.
En conclusion, il n’y a effectivement aucune raison de débattre si on estime que films et livres sont deux univers distincts avec des règles différentes. En revanche, si on cherche à justifier et incorporer le transplanage à Poudlard dans un univers commun et unique, il en résultera inévitablement une incohérence.
On croise donc les doigts pour que J.K. Rowling déclare “dans les livres c’est impossible, mais dans les films ça l’est”.
On a cependant un gros doute ; ces derniers temps, l’auteur et les ayant-droit ont plutôt cherché à mélanger les canons, par exemple en incorporant dans Harry Potter et l’Enfant maudit le viaduc du Poudlard Express, aperçu dans les films mais jamais mentionné dans la saga littéraire.
Enfin, si ça se trouve, les images du transplanage de la bande-annonce ne figureront même pas dans le montage final du film.