Les marionnettes des Animaux fantastiques : donner vie aux créatures magiques
Donner vie à une créature fantastique n’est pas chose aisée, surtout quand la créature en question fait la taille d’un éléphant. Le marionnettiste Robin Guiver nous emmène dans les coulisses du film Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald pour nous expliquer son métier.
À bien des égards, animer une marionnette est un travail de précision et de doigté. Leurs mouvements doivent être suffisamment crédibles pour à la fois stimuler l’imagination des acteurs qui interagissent avec elles sur le plateau, et abuser les sens du public une fois le film porté à l’écran.
Dans une vidéo making-off des Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald, Robin Guiver, le chef marionnettiste du film, est revenu sur le procédé de création des créatures que nous voyons à l’écran . Vous y découvrirez un zouwu, mais aussi un niffleur incroyablement vif et mignon.
« Les marionnettes sont fabriquées par le département de Pierre Bohanna, chargé de la fabrication des accessoires. C’est là qu’ils construisent absolument tout, des créatures magiques aux machines à écrire dans les bureaux du ministère de la Magie. Tout ce qu’on voit dans le film provient de leur atelier. Ils prennent les modèles des concepteurs 3D, et ensuite ils font un moule de la tête, de la patte, ou de n’importe quelle partie du corps dont ils ont besoin. »
Pour donner vie au Zouwu, les accessoiristes n’ont créé que la tête de l’animal, au dos de laquelle sont fixées des poignées permettant aux marionnettistes de la bouger. Afin d’alléger son poids, les marionnettistes peuvent également la faire reposer sur leurs épaules grâce à un système de sangles. Bien que les marionnettes soient construites pour être aussi légères que possible, le travail de marionnettiste est physiquement très épuisant.
« Parce que c’est une chose de les tenir, mais il faut aussi leur donner un aspect vivant et dynamique. Il faut les soulever ou les faire ramper, puis les faire courir très vite. »
Il explique ensuite le travail de recherche nécessaire à l’élaboration du comportement des animaux :
« Avec David Yates, nous avons discuté des conditions de captivité au sein du cirque. Nous avons donc regardé des vidéos d’animaux sauvés de cirques, en particulier les félins, pour nous faire une idée de comment ils pouvaient se comporter, comment les dresseurs travaillaient avec eux. Nous avons également étudié la large palettes d’émotions que ces créatures pouvaient éprouver, comme la timidité, la tension, l’agressivité, ainsi que la manière dont ils les transmettaient à travers leurs mouvements. Avec David Yates et Eddie Redmayne, nous nous sommes efforcés de donner à chaque créature une personnalité propre, qui elles sont, ce qu’elles veulent, pourquoi elles le veulent et comment elles vont bouger et agir pour l’obtenir… Les interactions de Newt, tout en étant très brèves dans le film, sont vraiment chargées de l’envie de réhabiliter ces animaux qui ont été maltraités. »
Robin Guiver insiste également sur l’importance persuader les acteurs que l’animal est réel :
« Nous travaillons avec des outils très simples, mais le plus important, c’est l’interactivité. Ces créatures doivent être crédibles, nous devons faire croire qu’elles sont réelles. »
Le jeu des acteurs doit aussi être en accord avec celui des marionnettistes, car ils doivent également donner l’impression d’interagir avec un animal de chair et de sang. Robin Guiver a été bluffé par le jeu d’Eddie Redmayne :
« Je tire mon chapeau à Eddie Redmayne et à son imagination débordante. Malgré son emploi du temps très chargé, il trouve toujours un moment pour demander comment il devrait jouer telle ou telle scène. Il travaille vraiment très dur pour avoir le même niveau de connaissance de ces animaux que Newt. Car Newt ne les rencontre pas pour la première fois sur le plateau de tournage, il sait exactement ce qu’elles sont. C’est un expert, il travaille avec acharnement pour créer une connexion physique avec chacun des animaux. »
Le fait de travailler avec des marionnettes sur le plateau de tournage permet de créer des situations inattendues.
« Le réalisateur peut demander de faire quelque chose de différent lors d’une prise, histoire de dérouter les acteurs, de déclencher un jeu vivant et d’éviter les scènes trop figées. Ce sont des mouvements que nos corps font inconsciemment lorsque nous interagissons, ce sont de minuscules mouvements qui, sur grand écran, font une grosse différence. Notre but, c’est de créer des interactions aussi bien au niveau physique qu’émotionnel. »
La maîtrise démontrée dans la vidéo est impressionnante que la marionnette soit gigantesque ou minuscule, l’artiste lui donne véritablement vie. C’est un aspect peu mis en avant des films, qu’on espère découvrir un jour, peut-être, dans le cadre d’un événement spécial au Studio Tour !
Source : WizardingWorld