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« Salut les Sorciers ! » – Épisode 3 – Le texte de l’Enfant maudit (critique)

Le livre sort en français le 14 octobre prochain, nous animons d’ailleurs une soirée à cette occasion, mais les rédacteurs de la Gazette se sont précipités dessus dès la sortie anglaise pour pouvoir se forger une opinion. Notre critique a finalement pris la forme d’un podcast rempli de spoilers, car la discussion nous semblait la meilleure manière d’extérioriser notre ressenti, mais un résumé sans ceux-ci est également fourni ci-dessous.

Nous ne parlons ici de L’enfant maudit que en tant que texte ; le quatrième épisode de notre podcast reviendra sur L’enfant maudit en tant que pièce de théâtre et sera le dernier épisode consacré à cet épisode de la vie de Harry.

Pantalaemon : Salut les Sorciers ! Et bienvenue dans ce nouvel épisode, ce nouveau podcast de la Gazette, où nous allons parler de Cursed Child, le texte. Comme d’habitude, l’épisode va durer à peu près une demi-heure. Et puis, nous aurons un autre épisode où nous parlerons de Cursed Child, la pièce de théâtre en elle-même, où nous reviendrons aussi un peu sur le texte et tout ceci va faire office de critique. Alors, nous sommes en compagnie de Abraxan !

Abraxan : Salut ! 

Pantalaemon : D’Helena Gray !

Helena Gray : Salut !

Pantalaemon : De Ipiutiminelle !

Ipituminelle : Bonjour !

Pantalaemon : Et de Linus !

Linus : Bonjour !

Pantalaemon : Alors, nous allons procéder par un petit rappel des faits. Donc Cursed Child qu’est-ce que c’est ? Et ensuite, nous allons discuter de trois points positifs et de trois points négatifs chacun, que nous avons trouvés dans le texte. Et puis, sur base de ça, nous discuterons pendant une petite demi-heure des personnages, de l’histoire. Donc on vous prévient à l’avance, ça va spoiler ! Donc Cursed Child, c’est une pièce de théâtre qui a été jouée pour la première fois en juin dernier à Londres, qui est écrite par Jack Thorne sur base d’une histoire créée par J.K Rowling, Jack Thorne et le producteur John Tiffany. 

Ipiutiminelle : Le metteur en scène.

Pantalaemon : Euh le metteur en scène, John Tiffany. Donc l’histoire est bien à la base créée par J.K Rowling en partie. Clarifions ça, parce que certains estiment qu’elle n’a fait qu’approuver le texte. Ce n’est pas tout à fait le cas. Le texte est donc sorti le 31 juillet, le lendemain de la première officielle de la pièce et il sortira en français le 14 octobre prochain, traduit par Jean-François Meynard comme les 7 tomes de la saga. Alors, pour des raisons que nous avons expliquées dans un très long article, nous allons parler de Cursed Child comme une fanfiction et pas comme une suite officielle de la saga, malgré le fait que J.K Rowling ait dit que c’était la suite officielle. Alors, on va commencer par trois points positifs et trois points négatifs. Quelqu’un veut se lancer ? 

Abraxan : Ben, c’est les points positifs qui vont être un peu compliqués je pense …

Linus : Moi je pense que l’intégration à la saga par la scène 1, on va dire, ça peut être un point positif quand même. Ils essaient de s’inscrire dans la saga.

Abraxan : Ouais, dans la continuité, même si pas mal de fans déjà avaient retiré l’épilogue des 19 ans plus tard de leur canon personnel. Alors ça rentre même plus, si on regarde ça dans la continuité de la saga, si on retire l’épilogue. Mais, c’est vrai que c’est pas mal, comme ça on a un lien avec l’histoire quoi, mais ça rentre aussi dans l’aspect fanfiction. Souvent, les gens vont aller chercher une scène et puis ils vont construire dessus quoi.

Ipiutiminelle : Ça en dit long sur la qualité de Cursed Child quand même si certains pensent que la première scène, c’est une scène de grande qualité alors que c’est peut-être ce qui est le plus décrié sur 7 tomes d’Harry Potter quand même. Si c’est le seul truc qu’ils ont en commun …

Linus : Non, un autre point positif, moi je vois Scorpius.

Helena Gray : Exactement. Moi, les Malefoy pour moi en fait.

Abraxan : C’est vrai que du coup « Cursed Child » réhabilite un peu Drago, ce qui est pas mal, parce que c’est toujours sympa d’avoir une facette différente de ce qu’on avait pu voir précédemment.

Linus : Et en même, moi je le trouve un petit peu out of character. Je le trouve un peu perso…

Helena Gray : C’est vrai, mais après moi je me dis, il a quand même grandi, il a quand même une histoire de famille pas facile du fait du décès d’Astoria, il a que son fils, donc pour moi, c’est un peu … 

Abraxan : Ouais, c’est ça. Je pense qu’en 19 ans, les choses peuvent évoluer suffisamment. La Websérie, 10 ans plus tard faisait aussi pas mal … 

Linus : Pas mal évoluer Drago, effectivement.

Abraxan : Elle faisait évoluer les personnages, ça ne choquait pas donc non, je pense que l’évolution de Drago est pas si choquante que ça.

Helena Gray : Elle est appréciable, pour moi, en tout cas.

Abraxan : Oui.

Linus : C’est lui quand même qui tire le plus son épingle du jeu sur toute la pièce.

Helena Gray : Ah oui oui.

Abraxan : C’est ça.

Pantalaemon : Et un troisième point positif ? 

Abraxan : Ben ça nous fait revivre, ça nous replonge dans l’univers quand même. Même si du coup, il y en a quand même qui sont ressortis déçus et qu’il y a pas mal de points négatifs, il y a plein de problèmes avec le Canon et tout ça, c’est toujours sympa de replonger dans l’univers avec quelque chose de nouveau. Donc moi, je me dis que c’est un point positif.

Helena Gray : Moi, le problème, c’est qu’en lisant « The Cursed Child », j’ai pas du tout replongé dans l’univers en fait. J’avais pas l’impression de lire Harry Potter. Je lisais, mais j’avais pas l’impression de vraiment lire un autre tome en fait. Moi, c’est pas le texte, mais le livre est beau. Moi j’ai bien aimé l’objet livre, je le trouve vraiment hyper beau. C’est pas du texte, mais bon !

Abraxan : Ah ouais ? Ben moi pas justement, c’est marrant. Si, à l’intérieur. Je l’ai feuilleté un peu parce que je l’ai lu en format électronique, donc je suis allé à la Fnac aujourd’hui j’ai dit « Ah tiens Cursed Child, à quoi il ressemble en vrai ? ». Bah la couverture, tout ça, ça me donnait pas forcément envie de l’acheter juste pour l’avoir dans ma bibliothèque. C’est vrai qu’à l’intérieur, la mise en page est peut-être sympa, mais en tant qu’objet de collection moi je le trouvais pas très terrible.

Linus : Moi, j’aime bien le design avec le nid et l’enfant dedans. Après très sincèrement, voilà, c’est un design parce que j’ai pas trop bien compris la symbolique par rapport au contenu de la pièce. 

Pantalaemon : Ça te fait, Linus, un point positif – le design !

Linus : Non j’ai parlé de Scorpius !

Ipiutiminelle : Mais j’ai un point positif ! Les grenades patacitrouilles ! 

Linus : Non ! 

Pantalaemon : Ce n’est pas un point positif ! 

Linus : Tu ne peux pas garder cette scène de toute façon dans son intégralité comme un point positif, ce n’est pas possible ! 

Ipiutiminelle : Il fallait bien qu’à un moment le livre il soit fun !

Linus : Ben, il peut être fun sans être ridicule. Non, il y a des passages qui m’ont fait retourner dans l’univers comme certaines fanfictions ont été capables de le faire. Les scènes au Ministère, ça pouvait passer, c’était pas extraordinaire, mais ça pouvait passer, où on croise les personnages dans les couloirs, ça marchait à peu près et je m’y retrouvais comme dans une fanfiction plus que dans les livres. Mais c’est vrai que l’univers, c’est compliqué.

Pantalaemon : La scène au Ministère, ça semble quand même être une grosse redite de la scène au Ministère dans le septième livre.

Abraxan : Tout à fait, ouais.

Pantalaemon : Et aussi du septième film, puisqu’on a quand même de nouveau Ron qui embrasse un autre personnage. Dans le cas présent, c’est Ron qui n’est pas Ron alors que bon, c’était Ron qui était quelqu’un d’autre, mais c’est quand même de nouveau une grosse allusion à ça et une grosse reprise de ça. Donc, c’est vrai que ça fait replonger là-dedans directement. Moi j’ai un point positif, c’est la manière dont la pièce a été romancée d’une certaine manière. Il y a les didascalies, qui ne sont pas du tout des didascalies de théâtre, par exemple, quand on dit  « Scorpius s’approche avec des grands espoirs et une valise aussi grande », c’est vraiment juste là pour les lecteurs en fait. Et souvent, c’est dans ces petites didascalies que j’ai retrouvé l’esprit des livres, un peu fantaisiste et un peu loufoque de certaines scènes du monde magique, où quand ils décrivent home pour vieux et pleins de magies, de folies, de machins, c’est tout ce que vous pouvez imaginer, c’est quand même pas une didascalie … Ils ont vraiment fait un petit travail, quand même, pour rendre le livre un peu plus imaginatif qu’une simple pièce de théâtre.

Linus : C’est vrai qu’ils ont pensé réellement aux lecteurs, mais parce que peut-être qu’ils anticipaient aussi l’erreur qui était faite par, pas tellement par les médias, mais par certains fans ensuite de penser que c’était réellement le 8ème livre, que c’était à nouveau un roman. Donc, ils se sont dit « Faut quand même qu’il y ait des choses à lire qui explicitent l’action ». C’était un script, mais à destination des lecteurs. L’équipe a vu le script évoluer au fur et à mesure.

Pantalaemon : Oui, ça, c’est quelque chose dont on reviendra sur les répétitions. Mais, pour avoir vu la pièce après la première officielle, donc quand le texte était censé avoir fini d’évoluer, il y a pas eu de grosses évolutions. Il y a peut-être eu quelques lignes qui ont changé dans la manière dont les acteurs les prononce, mais c’est pas énorme comme changement quoi. Il y a pas une scène qui m’a frappée comme étant complètement supprimée.

Ipiutiminelle : Des scènes rajoutées non plus.

Pantalaemon : On reviendra là-dessus dans le podcast suivant, mais du coup le texte a pas tellement évolué. Un autre point positif ?… Voilà… 

Ipiutiminelle : Moi j’aurais dit un point positif, c’est la relation Scorpius/Albus jusqu’à la scène 13 du dernier acte.

Helena Gray : Je l’ai pas lu assez de fois pour savoir … 

Ipiutiminelle : Tu vires la dernière scène, et voilà jusque-là c’est bien.

Helena Gray : C’est vrai que leur relation est géniale, elle me rappelle un peu … Plus celle d’Hermione/Harry, que Ron/Harry en fait.

Pantalaemon : C’est une relation extrêmement proche, extrêmement fusionnelle, et c’est les deux personnages qui portent la pièce en entier. Scorpius en texte, est-ce qu’il y a quelqu’un qui n’a pas trouvé que Scorpius était le personnage le plus attrayant dans ce texte ? 

Ipiutiminelle : C’est lui qui a les meilleures répliques. Je trouve qu’on a l’impression qu’il est plus au centre de la pièce, quelque part, que Albus quoi. 

Linus : Ben, c’est le seul qu’on ne perd jamais. Albus, il y a quand même plusieurs scènes dans lesquelles on ne le voit plus, pour certaines raisons qu’on ne ..

Pantalaemon : On peut le dire parce que, pour ceux qui l’ont lu … 

Helena Gray : Il s’est paumé …

Linus : Parce qu’il n’existe pas ! On le voit pas parce qu’il n’existe pas, alors que Scorpius existe, donc il y a quand même quelque chose.

Helena Gray : Puis c’est Scorpius qui le sauve en plus !

Linus : Ben qui sauve pas mal de monde si on veut.

Helena Gray : Là-dedans, c’est Scorpius qui le sauve, c’est lui le sauveur dans la pièce. Pour moi, il y a de bonnes surprises. 

Ipiutiminelle : Il y a des clins d’œil qui sont amusants aussi. Si on prend vraiment comme une fanfic, il y a des références à A Very Potter Musical qui sont funs à voir.

Pantalaemon : Si c’est des vraies références, mais c’est ça qui est bizarre, c’est qu’on sait pas très bien si c’est des vraies références ou si c’est du pur hasard, ce qui serait quand même surprenant. Pourquoi est-ce que Ron vient et dit « Est-ce quelqu’un a dit mon nom ? ». C’est vrai que ça ressemble à des références au fandom. Et, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle on en parle comme une fanfiction, c’est parce qu’il y a toutes ces références, ces moments comme McGonagall qui remonte les bretelles à Hermione en lui disant « Vous avez caché le retourneur de temps dans une bibliothèque dans votre bureau, vous vous rendez compte à quel point c’est ridicule ? », et à ce moment-là, c’est quand même un peu …

Helena Gray : C’est très meta …

Pantalaemon : C’est quand même un peu l’auteur qui dit au public « Vous vous rendez compte que c’était ridicule ce qu’on a fait là ? ».

Ipiutiminelle : « On a vraiment eu une idée de merde en écrivant ça, mais on savait pas quoi faire d’autre ».

Abraxan : Ah c’est vrai !

Pantalaemon : Mais c’est vrai que l’humour dans la pièce aussi est quand même un truc très positif, il y a quand même pas mal de moments dans le texte où on sourit quand même. Je vais rejoindre du coup un point négatif, c’est que c’est souvent aussi aux dépens de Ron.

Helena Gray : Tout le temps …  Ça fait une belle transition vers les points négatifs, c’est ça ? 

Pantalaemon : L’humour est génial, il y a des scènes où on rit beaucoup. Quand dans cette scène du Ministère justement, Albus sous les traits de Ron essaie d’empêcher Hermione de rentrer dans son bureau, et lui dit « je veux un bébé ou des vacances », c’est assez absurde comme réplique.

Abraxan : Ouais, tout à fait.

Pantalaemon : Mais, c’est vrai que pour le reste du temps aussi, Ron est réduit à un personnage comique, comme il l’était souvent au cinéma. Et ça, c’est le pont négatif, c’est qu’il y a beaucoup de personnages qui sont par défaut l’ombre un peu d’eux-mêmes, ou l’image du film qu’on a d’eux.

Linus : Il y a pas beaucoup de personnages approfondis tout court.

Ipiutiminelle : Et très caricaturaux je trouve, ils ont pas la profondeur qu’ils avaient dans les livres, ils sont complètement …

Helena Gray : Ben moi Ron en fait, il m’a vraiment fait penser au Ron qu’on retrouve dans les fanfictions pour justifier le fait qu’Hermione ne finit pas avec lui. Donc, par exemple, dans les fanfictions concrètement où Hermione finit avec Drago, c’est beaucoup où Ron est complètement ridicule et j’avais vraiment l’impression de lire ça dans la pièce.

Pantalaemon : Parce que j’ai lu des gens qui disaient « Oui, mais enfin, maintenant il s’est un peu détendu, il s’assume, il est avec Hermione, il est heureux », et c’est vrai qu’il y a une scène où on le sent bien, où il parle de ses rhumatismes et il parle de ses douleurs aux pieds, etc., on sent le pantouflard.

Helena Gray : Il a 38 ans !

Abraxan : C’est ça ! Il parle de ses rhumatismes et il a 38 ans …

Pantalaemon : Pas faux.

Abraxan : Bon, les maths et Jo, c’est jamais ça donc peut-être que dans sa tête…

Linus : Peut-être que chez les Weasley, on a des rhumatismes très tôt, ça arrive hein !

Pantalaemon : Ils vivent jusqu’à 110 ans …

Linus : Eh ben, il se tape 70 ans de rhumatisme !

Pantalaemon : Aïe ! 

Helena Gray : À côté, Dumbledore, à je sais pas combien, il faisait des super combats et tout !

Pantalaemon : Ils ont pas de potions pour annuler l’effet des rhumatismes.

Ipiutiminelle : Et puis, comme ils pondent tous des gamins à 20 ans, ils sont tous grand-parents à 40, ça les vieillit tout de suite à mon avis.

Pantalaemon : Moi, ce qui m’a surtout frappé avec Ron quand même, c’est l’histoire du philtre d’amour qu’il offre à Albus …

Helena Gray : Moi, ce qui m’a choqué avec Ron, c’est l’histoire de son mariage !

Ipiutiminelle : Aussi, ouais ! 

Pantalaemon : Ah oui, il était bourré à son mariage ! 

Helena Gray : Voilà, et donc il s’en souvient pas si j’ai bien compris. Ça passe pas en fait, je comprends pas …

Pantalaemon : Bon, mais en dehors de Ron qui est hors caractère, on a quand même aussi Ginny !

Linus : Ou plutôt, on n’a pas Ginny. Parce que je suis désolé, mais pour ce qu’on la voit, pour ce qu’elle participe … 

Pantalaemon : Elle apparaît très peu oui …

Ipiutiminelle : Et on peut élargir à tous les personnages féminins de manière générale. 

Helena Gray : Rose … 

Ipiutiminelle : Ils sont tous hyper caricaturaux, c’est des pestes et elles sont là pour faire tapisserie, elles prennent aucune décision …

Linus : Il y a pas de vrai personnage fort, moi je trouve de toute façon.

Ipiutiminelle : Non ! 

Pantalaemon : McGonagall quand même, elle s’oppose à Harry, elle a quand même cette scène où Harry lui a demandé de garder un oeil sur Albus et Scorpius … Ça dérange quelqu’un si je dis Scorpius à partir de maintenant ? De garder un œil sur Scorbus …

Ipiutiminelle : On dirait un peu scorbut quand même … 

 Linus : Ben oui … Albius éventuellement ? 

Pantalaemon : D’accord Albius. Enfin bref, sur les deux, là. Et où elle les voit pas, parce qu’ils sont sous la cape d’invisibilité et elle dit « Si je vous ai pas vu, je vous ai pas vu » et elle s’en va, et elle s’oppose vraiment à Harry là-dedans. Et c’est peut-être un des personnages les plus forts. Et d’ailleurs, c’est aussi elle qui remonte les bretelles d’Hermione. Elle intervient aussi dans plusieurs réunions du Ministère, ce qui est quand même étrange. C’est vrai qu’Albus Dumbledore allait au Ministère, de temps en temps, pour des réunions et des trucs comme ça …

Abraxan : Ouais, mais il avait d’autres responsabilités que son poste de directeur.

Ipiutiminelle : C’était le président du Magenmagot, etc., donc c’était plus pour ces fonctions-là qu’on peut supposer qu’il allait au Ministère, pas en tant que directeur de Poudlard.

Pantalaemon : C’est ça, du coup, c’est quand même parfois étrange de dire « Ouais elle est directrice de Poudlard, elle va aux réunions du Ministère pendant l’année scolaire ». Mais bon, ils ont la poudre de cheminette après tout, ils en font beaucoup usage …

Linus : A côté de ça, Albus Dumbledore allait au Ministère et pas en balai, alors bon … 

Pantalaemon : On va un peu avancer quand même.

Linus : On va peut-être aller vite sur les points négatifs. Le retourneur de temps ? 

Pantalaemon : D’accord. Ça, c’est complètement pas canon, c’est pas cohérent avec les livres.

Helena Gray : Ou ce qu’elle a dit après aussi.

Ipiutiminelle : Je trouve que le problème, c’est pas seulement le fait que l’utilisation du retourneur de temps soit pas cohérente avec celle qu’on avait dans les livres. C’est qu’avoir un retourneur de temps et faire une histoire autour d’un retourneur de temps, c’est à peu près aussi facile que faire vivre des expériences trop cool à des personnages et dire à la fin « Et en fait, c’était un rêve et il se réveille ». Là, c’est vraiment, je trouve, une énorme facilité scénaristique, où ils sont à un point A, il y a un problème, ils disent « Ah ben tiens, on va retourner dans le passé, on va régler ce problème », ils retournent dans le passé, ils reviennent après 12000 problèmes qu’ils ont rajoutés au point de départ et l’histoire est finie. Et finalement on n’a pas avancé. Ça fait vraiment du remplissage dans l’histoire, alors qu’il y avait pleins d’autres choses qui pouvaient être exploitées sans toute cette énorme storyline qui ressemble à rien, et qui rajoute des incohérences et des personnages dont on a strictement rien à faire dans l’histoire, au lieu de se concentrer sur les intrigues familiales qui, quand elles prennent un peu d’importance, sont là vraiment intéressantes, mais elles sont trop peu importantes, parce qu’ils sont occupés avec Mademoiselle Delphi Augurey machin truc …

Pantalaemon : Enfin voilà, il y a aussi le fait que le retourneur de temps, il est pas cohérent au sein même de l’histoire puisque la couverture de Harry réagit déjà avant que Albus ne soit revenu dans le passé. Or, c’est pas possible. Elle devrait pas réagir la première fois. Mais le truc, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui disent, par exemple, que le retourneur de temps est important parce que c’est une métaphore du trauma, en fait, que Harry a vécu et qu’il y a du traumatisme qui est transmis sur Albus. Et c’est une histoire à propos de leur difficulté de gérer le passé et donc de le revisiter et voilà. Et je lis votre scepticisme sur vos visages, que les auditeurs ne pourront pas voir ! Donc voilà, il faut que je le dise qu’il y a des gens qui estiment que tout ça, c’est une manière de symboliser ces difficultés de vivre avec un si lourd passé. Mais c’est vrai que les rêves de Harry, où on revoit certaines scènes de la saga parfois telles quelles, et parfois où on voit des scènes légèrement différentes, seraient tout aussi efficaces pour symboliser ce trauma.

Linus : Comme tu dis. Moi, je pense qu’il y avait assez de matière, en tout cas, pour faire une histoire sur ces difficultés-là, sur l’héritage familial, sa pesanteur, etc., sans avoir besoin de voyager dans le temps, tout en restant peut-être plus crédible. Le problème, c’est que cette pièce explore quand même globalement au niveau de la psychologie de Harry, en tout cas les mêmes difficultés que celles qu’il vit, par exemple, dans la Websérie « 10 ans plus tard » avec presque moins de crédibilité encore que la Websérie qui, pourtant, faisait volontairement dans l’humour limite absurde parfois.

Ipiutiminelle: Voilà, si on part du principe que voilà, c’est une fanfiction, etc., que c’est une parodie, alors non seulement c’est une parodie alors que c’est présenté comme telle, il y a un peu l’impression qu’on nous ment sur la marchandise. Et en plus, c’est beaucoup moins drôle et beaucoup moins intéressant et ça va beaucoup moins en profondeur que « 10 ans plus tard » ou la trilogie des Starkid ou pleins d’autres même petit fanfilm qui ont été faits. Et comme vous disiez tous les deux tout à l’heure, les rêves de Harry, ils auraient pu expliquer ce trauma et en plus, ils auraient pu approfondir toute cette histoire-là. Parce que finalement, les Dursley sont un peu là. Du coup, on a l’impression qu’ils sont là pour faire « Eh regardez, on vous montre des personnages que vous connaissez » et tout ça.

Helena Gray : Regardez, Pétunia est morte ! Surprise ! 

Ipituminelle : Mais du coup, on explique pas tout ça et c’est pas vraiment exploité, et on sait pas comment Pétunia est morte, et on sait pas comment Dudley l’a vécu, et on sait pas du tout comment ça s’est passé ni à quel moment, parce qu’elle était pas si vieille que ça Petunia. 

Linus : 19 ans plus tard, elle avait une cinquantaine d’années, même pas.

Ipiutiminelle : Elle avait pas 60 ans, je sais plus j’avais calculé, mais elle était encore jeune.

Pantalaemon : Et ça aurait pu aussi être l’occasion de voir Dursley, de voir Harry qui va à l’enterrement de Pétunia, éventuellement, et qui fait la paix avec lui. Qu’éventuellement, Vernon aurait changé aussi, Dudley aurait changé. Je veux dire, il donne la couverture à Harry, on dit qu’à sa mort, il a donné la couverture à Harry, donc c’est qu’ils ont gardé contact. Comment leur relation a évolué ? Tout ça, c’est des trucs qui effectivement auraient pu se trouver. Et même si on voulait faire revenir certains personnages pour le plaisir du public, comme par exemple Severus Rogue 

Ipiutiminelle : À tout hasard …

Linus : Les flashbacks étaient plus intéressants.

Pantalaemon : Ben, il pouvait aussi revenir sous forme de tableau comme Albus Dumbledore.

Helena Gray : Rogue, aussi, je l’ai trouvé vachement éloigné de ce qu’on a pu connaître dans la saga.

Pantalaemon : Il est complètement hors caractère.

Helena Gray : C’était vraiment pour plaire aux fans.

Ipiutiminelle : Complètement !

Pantalaemon : Et en plus, son apparition n’a aucun sens puisqu’il est là en tant que maître des potions dans un univers où Voldemort a gagné. Il devrait au moins être directeur de Poudlard, à la place d’Ombrage.

Linus : Il était directeur juste avant.

Pantalaemon : Il devrait être directeur de Poudlard ou au moins professeur de défense contre les forces de mal. Parce que si on lui avait dit « Ben finalement tu seras pas directeur, parce qu’on va remettre Ombrage », ben on lui aurait quand même donné le poste donc … 

Linus : Il y a même pas de raisons pour qu’il soit rétrogradé en fait.

Ipiutiminelle : Oui, c’est ça, ça tient juste pas la route. C’est juste pour avoir ce clin d’œil de Rogue, professeur de potion.

Linus : Moi je pense moi que la grosse erreur, de toute façon, de ce livre, c’est le choix du méchant. Pour traiter le sujet de, justement, les difficultés familiales entre Harry et Albus, c’était quand même le sujet à la base qui devait être abordé, je suis pas sûr qu’il y ait eu besoin d’un méchant pour ça. Et avoir choisi d’en mettre un et de mettre celui-là en plus, je pense que c’est la grosse erreur.

Pantalaemon : Celui-là étant, on va quand même à un moment le dire franchement, si on y arrive … Delphi, qui est donc la fille de Voldemort et Bellatrix. Ce qui n’a aucun sens pour de nombreuses raisons, on va pas s’appesantir dessus parce que ça sert à rien, parce qu’on peut en parler pendant une heure et énumérer les mille raisons pourquoi ça n’a aucun sens.

Linus : Ça fait énormément plaisir à certaines personnes dans le fandom.

Helena Gray : Mais même dans les fanfictions, c’était très critiqué et là, le fait que ce soit J.K Rowling qui l’écrive, enfin qui approuve, c’est assez étonnant quand même.

Pantalaemon : Mais c’est vrai qu’on avait pas besoin d’elle, même si elle s’était pas révélée la fille de Voldemort et Bellatrix, elle aurait pu être simplement une Mangemort qui aurait pensé faire revenir Lord Voldemort à la vie, ou l’empêcher de réaliser la prophétie. Elle n’avait pas besoin d’avoir un lien de parenté.

Abraxan : D’ailleurs, ça peut toujours être le cas. Je sais plus, j’avais lu quelque part qu’ils disaient qu’elle pouvait juste être folle et penser que …

Pantalaemon : Là, du coup, on revient dans les interprétations du fandom en fait. Ça revient, en fait, à dire que le fandom va corriger l’absurdité en suggérant qu’elle est complètement folle et qu’il y a aucune once de vérité.

Helena Gray : Ça pourrait être la fille de Bellatrix.

Ipiutiminelle : Après, il y a quand même aussi le fait qu’elle parle fourchelangue et qu’elle sache voler et c’est quand même deux grosses caractéristiques de Voldemort et je pense pas qu’il y ait un « le fourchelangue pour les nuls » à la bibliothèque de Poudlard.

Linus : Ben Poudlard, c’est quand même un endroit dans lequel elle a jamais mis les pieds.

Ipiutiminelle : Oui, non je veux dire, même dans le monde sorcier, je pense pas que ce soit quelque chose qui s’apprend facilement. Et voler, c’est pareil, c’est pas quelque chose que les sorciers savent faire sans balai sans rien. Ça fait quand même deux grosses caractéristiques, deux gros pouvoirs qui sont associés à Voldemort, dont elle dispose on sait pas comment.

Linus : Et il y a un problème surtout avec ces deux pouvoirs, c’est qu’autant pour une raison ou pour une autre, le fourchelangue peut être une capacité héréditaire. Effectivement, tous les Gaunt en ont été capables parce qu’ils descendaient de Serpentard, Harry en était capable parce qu’il avait un morceau de l’âme de Voldemort. Pour autant, voler, c’est pas une capacité héréditaire, c’est un acte de sorcellerie très avancé que Voldemort a découvert ou inventé, et qu’il a ensuite enseigné à Rogue, notamment. Du coup, il y a absolument aucune raison pour qu’elle sache voler, parce qu’il leur a rien appris de toute façon.

Ipiutiminelle: C’est vrai.

Pantalaemon : Mais même, si elle était restée simplement la nièce d’Amos Diggory, elle aurait pu vouloir, en effet, remonter dans le temps, etc. sans motif ultérieur. C’est juste qu’en fait, la pièce dans son troisième acte doit trouver un nouveau souffle, parce que au bout de trois actes Albus et Scorpius, ils se sont rendu compte que ce qu’ils faisaient, c’était un peu des erreurs et des conneries. Et du coup, dans le troisième acte – « Bon, il faut qu’on continue pendant encore un acte, c’est quand même une pièce en deux parties, il va falloir qu’on trouve un méchant ». Parce que le méchant qu’on avait jusqu’à présent, qui aurait pu être super nuancé puisque, enfin voilà, c’est Albus. On aurait vraiment pu avoir un méchant, enfin un antagoniste qui n’est pas méchant. Ça aurait quand même été vachement intéressant, surtout dans l’univers d’Harry Potter où on parle parfois, justement, de nuance ou du manichéisme.

Abraxan : Tout à fait.

Pantalaemon : Et aurait pu avoir un antagoniste qui n’est pas un méchant. Et là, ça ne tient pas jusqu’au bout de la pièce. Du coup, boom ! On met quelqu’un qui est vraiment un méchant méchant méchant, tellement méchant que c’est l’héritier de Voldemort.

Helena Gray : Ridicule.

Linus : Vu que tu parles de nuance, je trouve pas Albus très nuancé. Albus, clairement, c’est la photocopie de son père dans l’Ordre du Phénix ou même éventuellement encore le Prince de Sang-Mêlé.

Pantalaemon : Oui oui, je suis d’accord, mais je parle de nuance dans le manichéisme et dans l’idée il y a des bons et des mauvais. Et ici, on aurait eu un antagoniste, quelqu’un qui crée les problèmes, qui n’est clairement pas méchant, c’est-à-dire il ne crée pas de problèmes dans le but de faire subir le monde.

Linus : Non, c’est un adolescent quoi.

Pantalaemon : Et ça aurait été très intéressant. Et en fait là au final, ce qu’on a dit, ça se rejoint dans l’idée que cette pièce de théâtre, elle est quand même là pour le grand spectacle, elle est là pour le visuel, et c’est dans l’intention qu’elle pèche. C’est-à-dire, s’ils avaient l’intention de faire beaucoup de spectacle, ils avaient l’intention de faire plaisir aux fans, ils avaient l’intention de faire venir pleins de personnages sur scène, ils avaient l’intention de faire beaucoup de chose, ils n’avaient pas l’intention d’en faire une pièce de théâtre dramatique, intimiste, avec un petit nombre de personnes, qu’on visiterait les difficultés psychologiques des personnages dans un cadre limité. Et, donc, c’est cette intention-là qui, au final, a guidé la pièce plus que la pièce qui a guidé le résultat final.

Linus : Mais même ça, je suis pas d’accord. Parce que même avec une pièce intimiste, ils avaient tout à fait moyen, avec l’univers en question, de faire du monumental, de faire des beaux effets. Il y avait pleins de choses à faire, mais pas ce qu’ils ont fait …

Ipiutiminelle: Je vais rebondir sur ce que tu dis, parce que justement, quand on a vu la pièce, je me disais « Voilà, ça va réussir à justifier cette histoire qui tient pas la route, parce que les effets spéciaux vont être extraordinaires, et ça a été écrit pour ça, ça a été écrit pour en mettre pleins la vue, ils ont remis le tournoi des trois sorciers en se disant que ça allait en mettre plein la vue ». Et, en fait, les moments les plus impressionnants, c’est des moments très anodins de magie du quotidien. Je reviendrais de toute façon là-dessus dans l’autre podcast, mais voilà. C’est juste pour dire que, finalement, je trouve que la pièce ne justifie pas ce côté « Voilà on veut en mettre plein la vue dans l’histoire », parce que finalement, c’est pas ça qui est impressionnant sur scène. Donc si c’était vraiment ça leur idée, ils ont un peu échoué là-dessus. On en reparlera dans le podcast vraiment dédié à la pièce.

Helena Gray : Je pense qu’ils ont voulu mettre trop de choses, faire plaisir à trop de monde. Par exemple, aux gens qui aimaient bien Malefoy – le rendre un peu plus gentil, enfin voilà. Ceux qui aimaient bien Rogue, ben il est revenu. Et, à la fin, ils se sont perdus et pour moi, il y a beaucoup de choses qui ont été bâclées tout au long du livre.

Pantalaemon : C’est vrai que la relation Harry/Malefoy est intéressante aussi. Mais voilà, on va devoir conclure. C’est difficile, parce qu’il y a pleins de trucs qu’on n’a pas tout à fait abordés, on n’a pas parlé des régimes sans sucres …

Linus : Il y a un gros point négatif dont on n’a pas parlé et que je tiens à mentionner, c’est toute cette scène dans le Poudlard Express, ou plutôt, non pas dans le Poudlard Express mais … 

Pantalaemon : Sur le Poudlard Express ! 

Ipiutiminelle: Sur le Poudlard Express ! 

Linus : Sur le Poudlard Express. Et c’est une scène qui n’aurait jamais dû, mais, quitter le cerveau de la personne qui l’a pensé. Je suis désolé, mais c’est pas possible ! 

Pantalaemon : On a parlé des grenades patacitrouille.

Abraxan : Oh la la … 

Ipiutiminelle: Je suis pas tout à fait d’accord, parce que cette scène est comique. Bon certes, c’est du grand n’importe quoi, on a l’impression qu’ils ont fait un kamoulox en écrivant cette scène …

Helena Gray : Exactement !

Ipiutiminelle: Mais vraiment, c’est drôle et ça n’a pas une grande influence sur l’histoire. Je veux dire, c’est un moment unique drôle et voilà, et après on passe à autre chose et c’est pas ça qui va définir la suite de l’histoire. Donc, je trouve pas ça si dérangeant que ça en soi.

Pantalaemon : Elle est complètement absurde, mais ça a moins d’impact, en tout cas, sur les personnages que Harry, qui a peur des pigeons.

Ipiutiminelle: Oui voilà …

Helena Gray : Moi je sais pas, j’ai peur des pigeons donc c’est pas … tout le monde dit « Ouais c’est impossible » !

Linus : Non mais Harry, il n’a peur que de la peur …

Helena Gray : Ça aurait été drôle que dans le trois, ça devienne un pigeon !

Ipiutiminelle: Ouais ! 

Pantalaemon : Il y a déjà quelqu’un qui a fait le montage avec Harry face à un pigeon géant qui sort de … 

Helena Gray : Ah je veux le voir !  

Pantalaemon : Mais ça va te terrifier !

Ipiutiminelle: C’est juste que cette peur des pigeons, c’est pas cohérent avec la personnalité de Harry et tout son discours sur la peur et sur le dépassement de la peur, dont il parle et dont il fait preuve avec les détraqueurs à partir du tome 3 et un peu jusqu’à la fin de la saga en fait. C’est ça qui est gênant.

Pantalaemon : Si on veut conclure aussi en mentionnant les scènes qui n’auraient jamais dû quitter le cerveau des auteurs, on peut quand même parler de la scène 14 de l’acte 4.

Ipiutiminelle: Oui ! 

Linus : Oui ! 

Ipiutiminelle: On peut parler de queerbaiting, parce que quand même je trouve c’est … 

Abraxan : Oui, c’est peut-être important dans les points négatifs.

Ipiutiminelle: C’est quand même un gros problème de la pièce.

Linus : Ben, de lancer tout le monde sur une piste et puis finalement dire « Non, voie sans issue, on va partir sur le petit sentier à côté, avec les petites fleurs roses ».

Pantalaemon : Les roses !

Ipiutiminelle: Les roses ouais.

Abraxan : Faut être un peu plus explicite, parce que tout le monde ne sait pas forcément ce que c’est le queerbaiting.

Pantalaemon : De toute façon, on a dit qu’on spoilait !

Ipiutiminelle: Oui.

Linus : Scorpius est amoureux de Albus, voilà, point ! 

Abraxan : Voilà, c’est ça.

Linus : Il ne peut pas être amoureux de Rose !

Abraxan : Clairement … 

Pantalaemon : Il y a un sous-texte.

Abraxan : Tout le monde le sent comme ça. Voilà le sous-texte, c’est clair que Scorpius et Albus sont amoureux l’un de l’autre, sans que ce soit … 

Helena Gray : Il y a de la jalousie etc.

Abraxan : C’est ça, il y a de la jalousie quand ils sont avec d’autres gens, etc. Au final, Scorpius va avec Rose et on se demande un peu « Tout ça pour quoi ? ».

Ipiutiminelle: Et surtout que ça sort de nulle part en fait, c’est vraiment que Rose est quasiment inexistante dans la pièce.

Helena Gray : Et elle est hyper méchante avec Scorpius !

Ipiutiminelle: Et elle arrive à la fin, comme ça, et c’est pas justifié. Ça tombe vraiment comme un baobab sur la soupe !

Pantalaemon : On voit que c’est Scorpius qui, de temps en temps, essaie de flatter Rose, etc. Mais ça parait plus, quand même, comme un moyen de se …

Linus : D’entrer dans les bonnes grâces de la famille quoi.

Pantalaemon : De réconcilier Rose et Albus. Rose, elle cesse de parler à Albus parce qu’il devient ami avec Scorpius quoi. Ça peut quand même être vu aussi comme une manière de réconcilier et de former en fait limite leur propre trio.

Linus : D’ailleurs, pour moi, c’est aussi, même si c’est un personnage qu’on ne voit quasiment pas, qu’on connait pas Rose quasiment dans l’épilogue, c’est leur caractère aussi. Parce que vu de qui elle est la fille, je suis désolé mais, dépasser les préjugés, ça m’étonnerait qu’on le lui ait pas enseigné. Donc ça me paraît … 

Helena Gray : Ben, elle a pris les mauvais côtés de ses deux parents en fait – elle a pris le miss-je-sais-tout d’Hermione et …

Pantalaemon : Et les préjugés de Ron.

Helena Gray : Exactement, c’est ça.

Ipiutiminelle: Et l’immaturité de Ron aussi, un peu sur les premiers …

Helena Gray : Exactement.

Pantalaemon : Donc voilà. Donc effectivement, dans cette scène 14 où Scorpius, soudain, dit qu’il essaie de sortir avec Rose.

Abraxan : Elle dit oui aussi, non ? 

Pantalaemon : Elle dit qu’elle pourrait, mais … 

Linus : Mais c’est peut-être qu’Albus a enfin utilisé la potion offerte par son oncle ! 

Helena Gray : Peut-être !

Linus : Mais qu’il s’est planté … 

Pantalaemon : Du coup, c’est très problématique parce que en fait, pendant toute la pièce, on nous tend à faire croire qu’il y a un potentiel couple homosexuel qui serait crédible, qui serait génial pour certains, pour d’autres on s’en fout, leur sexualité n’a pas d’importance.

Abraxan : Mais au moins, ça permet la représentation de couples homosexuels.

Ipiutiminelle: C’est exactement ça.

Pantalaemon : Et si ça n’a pas d’incidence, pourquoi pas ? 

Linus : Voilà, il fallait que ça reste dans le non-dit éventuellement.

Ipiutiminelle: Et puis, ça avait pas besoin d’être, enfin je veux dire jusqu’à cette dernière scène, c’était pas l’histoire principale. Il y avait leur relation, mais je veux dire, ça pouvait rester dans la subtilité. Et, à la fin, juste au lieu d’avoir Scorpius qui demande à Rose d’aller au bal, on pouvait juste avoir Scorpius qui demandait à Albus d’aller au bal, et ça pouvait se terminer comme ça. On n’avait pas besoin de monter un truc, que ça monte ça monte ça monte ça monte, et qu’à la fin « Ah en fait non ».

Pantalaemon : Ou bien même n’avoir rien du tout ! Les avoir, juste, qui discutent de leur aventure, qui discutent « Ah oui, ben je comprends maintenant que voilà, il va falloir avancer et il faut arrêter d’essayer de ressasser le passé ». Voilà, et puis rien de plus, parce qu’il y a pas besoin du tout même d’amener Rose, ou d’amener Albus ou d’amener une quelconque relation amoureuse, ça n’apporte rien à l’histoire.

Linus : Et je vois pas non plus l’intérêt de finir d’ailleurs à Poudlard.

Abraxan : Sur ça.

Linus : Moi je trouve qu’à la limite, ils auraient eu cette conversation dans le Poudlard Express, en repartant de Poudlard vers Londres et en ayant limite, du coup, une petite pensée pour Poudlard qu’ils sont en train de quitter et se dire « Tiens, finalement, c’était pas si mal », là on aurait vu justement qu’il y avait eu une évolution, alors que là … 

Helena Gray : Exactement !

Pantalaemon : Mais il y a aussi une réécriture de cette scène 14 qui est superbement écrite, qui est extrêmement crédible, qui paraît meilleure que la version originale.

Ipiutiminelle: C’est pas difficile … 

Pantalaemon : Et qu’on mettra sans doute dans l’article, enfin moi je la mettrai parce que je l’adore, parce que je trouve que cette scène est extraordinaire et que si j’avais le livre, en fait je crois que je l’imprimerais et je la collerais sur les pages pour remplacer le texte, parce qu’après tout c’est une fanfiction. On va conclure ce podcast en disant que, voilà, on a énuméré quelques points positifs, on a énuméré de l’humour, certains personnages qui sont quand même attachants, on a certaines relations entre personnages qui sont bien, on a quelques touches de nostalgie qui sont efficaces. Mais, on a beaucoup de points négatifs, on a des incohérences, on a des personnages qui ne servent à rien, on a un problème dans l’intention. Et, donc, je crois que la meilleure conclusion, c’est de rappeler qu’on le prend tous comme une fanfiction, comme une occasion de se replonger éventuellement dans l’univers et que c’est une pièce de théâtre. Et, ça, on va revenir dessus dans le podcast suivant, merci de nous avoir écouté !

Linus : C’était Pantalaemon et toute sa joyeuse troupe ! Allez au revoir et à bientôt !

Tous : Au revoir ! 

Au cours de la discussion, nous faisons plusieurs références à la websérie Harry et les 10 ans plus tard ; à la comédie musicale parodique A Very Potter Musical ; à notre analyse sur pourquoi Harry Potter & The Cursed Child ressemble à une fanfiction ; et à cette réécriture de la Scène 14 de l’Acte 4.

Notre conclusion sans spoiler, pour ceux qui souhaiteraient ne pas écouter la discussion :
Tant qu’on considère la pièce comme un hommage à la saga, pas une suite officielle – même si elle est écrite par J.K. Rowling et présentée comme telle – on peut lui trouver des qualités. L’humour est présent, certains personnages sont attachants et leurs relations, quand elles prennent le dessus sur l’action, sont intéressantes. On apprécie aussi l’effort fait pour adapter le texte à la lecture avec quelques élans presque poétiques.

Cependant, les défauts sont bien trop nombreux pour qu’on les oublie avec de si faibles compensations. De nombreux personnages connus, et moins connus, sont hors caractère ; des intrigues incohérentes et inutiles prennent le pas sur le fond, trahissant une intention mal placée ; et les auteurs cèdent à la facilité à plus d’une reprise.

Au final, le livre fera plaisir à certains, mais l’histoire en elle-même ne parviendra jamais à prendre une place définitive dans le cœur, dans l’esprit ou sur les étagères d’un grand nombre de fans.
A lire pour l’aspect nostalgique, pour l’hommage, pour le partage avec le reste de la communauté… et à oublier aussitôt.

Quant à Cursed Child en tant que pièce… nous y reviendrons dans un prochain épisode !

N’hésitez pas à laisser des commentaires et à nous faire parvenir des remarques directement sur Soundcloud ou via notre publication Facebook (lorsqu’elle sera disponible à 20h30 ce soir).

Retrouvez également le podcast sur ITunes !

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