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PODCAST ASPIC EP. 31 : La médecine dans Harry Potter

Pour notre nouvel épisode, nous nous sommes intéressées à un sujet que nous souhaitions aborder depuis la création du podcast : la médecine dans le monde magique !

Comment fonctionne le système de santé des sorciers ? Pourquoi les sorciers sont-ils incapable de soigner la myopie ? Quel est l’effet de l’auto-médication sur les jeunes sorciers ? L’existence de remèdes miracles est-elle crédible ?

Nous avons abordé ces questions et bien d’autres avec notre invitée du jour, Dr. Santa Perfettini, médecin généraliste, qui nous a partagé son expertise.
Bonne écoute !

Chroniqueuses : Marjolaine et Alix
Invitée : Santa
Perfettini
Graphisme : Salem
Montage : Marjolaine
Générique : Kalegula, d’après des thèmes de Patrick Doyle et John Williams
Transcription : Rowenaz

MUSIQUE 

Sorcières, sorciers et moldus, érudits ou curieux, bienvenue dans ASPIC, l’Académie des Sorciers, un podcast intéressant et captivant, une émission proposée par la Gazette du Sorcier. 

Alix (A) : Bienvenue dans ce trente-et-unième épisode de l’Académie des Sorciers, je suis Alix… 

Marjolaine (M) : Et je suis Marjolaine. Et vous vous en êtes rendu compte, j’imagine, que je le trentième épisode le mois dernier c’était un poisson d’avril ! On s’est beaucoup amusés à le faire. Evidemment, c’était un épisode jeu de rôle, assez léger. On revient aux choses plus sérieuses ce mois-ci avec un sujet d’épisode qu’on avait envie d’aborder depuis très longtemps. Enfin, on a l’invitée parfaite pour aborder la médecine dans le monde magique ! On a toujours voulu explorer avec une professionnelle comment fonctionne la médecine dans le monde magique, en quoi elle diffère de la médecine moldue et comment les sorciers se soignent, tout simplement. On a un médecin avec nous pour en parler. Bienvenue Santa ! 

Santa (S) : Merci, je suis très contente d’être là, avec vous ! 

M : Santa, tu es docteure en médecine et médecin généraliste, c’est ça ? 

S : C’est ça, médecin généraliste toute jeune. Je suis thésée depuis 6 mois ! 

M : On sait bien la longueur des études de médecine donc rien que d’être à ce niveau-là ça te rend on ne peut plus qualifiée pour parler du sujet ! 

S : J’ai fait mes preuves ! 

M : Tu es aussi fan d’Harry Potter, j’imagine ? 

S : Bien sûr, inconditionnelle depuis que je suis toute petite. Comme vous, je pense, j’ai attendu les sorties des livres une par une, je me suis disputée avec ma sœur pour pouvoir les lire en premier… Oui, une fan inconditionnelle d’Harry Potter. Je les relis régulièrement depuis la fin de la saga ! 

M : Dans quelle maison de Poudlard tu es ? 

S : Je suis à Poufsouffle ! 

M : Ah, chouette ! 

S : Je pense que ça me correspond bien, la patience ce n’est pas trop mon truc mais le travail, et je pense être loyale envers mes amis. Ça me correspond bien ! 

M : Est-ce que tu penses que Pousouffle c’est une maison pas mal représentée chez les médecins ? 

A : C’est exactement ce que j’allais demander, je trouve que ça va bien, c’est une bonne association. 

S : Je pense que ça dépend des spécialités. Chez les médecins généralistes je pense que oui. A mon avis, chez les chirurgiens on doit avoir un petit peu de Serpentard quand même ! Ça doit dépendre des spécialités mais les médecins généralistes oui, Poufsouffle ça correspond bien je pense. 

M : Oui et il doit sûrement y avoir des Serdaigle dans les spécialités très obscures. 

S : Oui, chez les médecins internes, les hématologues… Il doit y avoir des Serdaigle. 

A : Un Gryffondor ça serait quoi sa spécialité en médecine ? Il y a un quiz à faire, là ! 

S : C’est dur ! Gryffondor… courageux… Je ne sais pas. Les gentils chirurgiens, ils pourraient être Gryffondor ! 

M : Rires. 

S : Je ne sais pas. Gryffondor, je ne sais pas s’ils travaillent assez pour faire des études de 10 ans. A mon avis c’est trop théorique, ils ont besoin d’un peu plus d’action. 

M : Sauf si c’est un gryffondor qui s’appelle Hermione Granger. 

S : Oui, c’est vrai. 

A : Les Gryffondor peut-être qu’ils aiment plus le danger, ils sont peut-être plus vétérinaires, en fait. C’est plus le contact… exotique.

S : C’est possible. 

M : Pour revenir à notre sujet du jour, Santa, tu nous a fait la grande surprise de nous envoyer un article de trente pages rien que pour nous sur la médecine dans le monde magique. Chers auditeurs, j’espère qu’un jour vous aurez l’occasion de lire l’entièreté de cet article, il aura certainement une autre vie que dans ce podcast. J’étais curieuse de savoir : qu’est-ce qui t’a pris de te lancer dans un article de trente pages ? Et surtout, comment tu t’y es pris pour cet article qui est – on est d’accord avec Alix – très impressionnant et assez exhaustif. Tu nous a fait un inventaire exhaustif de toutes les mentions à du soin et à la médecine dans le monde magique. 

S : Merci, déjà. Oui, j’ai essayé d’être exhaustive . Au fur et à mesure où j’avançais dans mes recherches, j’allais plus loin, plus loin, plus loin, ça ne s’arrêtait jamais. Tout est parti du podcast. Ma sœur m’a fait découvrir ASPIC en décembre 2021, donc c’était il n’y a pas longtemps. 

M : Coucou Lena, merci Lena ! 

S : Elle m’avait parlé de votre émission sur l’éducation, sur l’art médiéval aussi, je crois, et je m’étais dit « Allez, je vais aller les écouter ». J’ai cherché votre émission sur la médecine et il n’y en avait pas ! Je me suis dit « Quand même, c’est dommage ». Donc je suis allée regarder un peu sur internet s’il y avait des gens qui avaient fait quelque chose sur la médecine dans Harry Potter. J’ai trouvé un article en espagnol, je n’ai pas arrêté l’espagnol au lycée donc j’ai été le lire mais ce n’était pas parfait. Après, je n’ai pas trouvé énormément de choses donc j’ai été assez étonnée. Donc je me suis dit que c’était à moi de le faire. J’ai repris tous les Harry Potter, un par un, ça m’a donné une excuse pour les relire encore. J’ai noté toutes les phrases qui avaient un rapport avec la médecine, quand ils vont consulter Madame Pomfresh, quand ils vont à Sainte-Mangouste… toutes ces phrases-là. Je les ai réunies, je l’ai fait un peu comme j’ai fait ma thèse. Ma thèse, j’avais interrogé des patients et j’avais recueilli les mots clés dans leur interview et après je les avais classés en catégories et en thèmes. Là, j’ai fait pareil : j’ai pris tous les mots-clés, toutes les phrases qui concernaient la médicomagie dans les bouquins et je les ai réunis en catégories, en thèmes. Après, je suis allée un peu plus loin : j’ai aussi regardé les articles sur Pottermore, je suis allée lire le livre sur les créatures magiques de Norbert Dragonneau, j’ai aussi lu Le Quidditch à travers les Âges… J’ai essayé d’être un peu exhaustive. Après j’ai classé en catégories, en thèmes et j’ai écrit mon article. Exactement comme j’avais écrit ma thèse ! Ça m’a pris moins de temps de faire l’article mais je pense que j’étais plus motivée, aussi. 

M : Il ne t’a pas fallu six mois après la fin de ta thèse pour te dire « Ça me manque déjà ! ». 

S : C’est ça. Je ne sais pas, je pensais quand même être un peu traumatisée en sortant de la thèse mais, finalement, Harry Potter c’est tellement bien que… 

M : Ça t’a redonné le goût de la recherche. 

S : C’est ça. 

A : Comme tu le disais, tu as classé en plusieurs catégories. Pour lancer, globalement, qu’est-ce que tu retiens de l’organisation et du fonctionnement de la médecine dans le monde magique ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui t’a particulièrement marquée, par similitude ou différence par rapport à notre système moldu, et français, aussi ? Parce qu’on est aussi dans un système britannique… 

S : J’ai trouvé que c’était quand même assez proche du système de santé moldu, même si c’est plus proche du système de santé britannique que du système de santé français. Ce n’est pas très éloigné non plus mais en France on va plutôt fonctionner avec soit des structures privées, soit des structures publiques et une assurance maladie qui paie les soins et après les mutuelles en complément si on en a ou pas. Dans le système britannique, c’est plutôt que du public même si en réalité ils vont payer quand même des trucs en plus, ce n’est pas un système parfait non plus. Comme c’est que du public, il y a moins de médecins, il y a plus de temps d’attente, il y a des temps de consultation qui sont plus courts chez les britanniques… Ils ont des centres de santé à côté qui sont plutôt gérés par des paramédicaux. C’est en ça que le système de santé magique se rapproche plutôt du système de santé moldu britannique parce que Madame Pomfresh c’est une infirmière et elle gère ce qui peut être l’équivalent d’un centre médical. A Poudlard, elle s’occupe de tellement de pathologies et elle a un rôle presque proche du médecin généraliste en France. Elle va gérer toute la petite pathologie et quand ça la dépasse elle va envoyer à l’hôpital. 

A : Madame Pomfresh est désignée à titre d’infirmière mais j’ai l’impression que, si on compare le rôle de Madame Pomfresh en tant qu’infirmière de Poudlard et une infirmière scolaire, les responsabilités ne sont pas du tout les mêmes. 

S : Ah non, c’est sûr ! C’est pour ça que moi je la rapproche plus d’une infirmière de centre médical comme ça peut exister en Angleterre. Dans les centres médicaux, les infirmiers peuvent gérer toute la petite médecine : les infections urinaires, les choses comme ça. En France, non, les infirmiers ne prescrivent pas. Ou des pansements oui, mais pas des antibiotiques par exemple. 

M : D’accord. 

S : C’est pour ça que je la rapproche plus de ça. Elle est quand même éloignée de l’infirmière scolaire française ! En plus, elle a des lits d’hospitalisation, presque. Elle les garde la nuit… C’est presque une petite structure hospitalière. 

A : Et elle est toute seule !

S : C’est vrai ! Ça ne doit pas être facile à gérer. 

M : Pour ce qui est de l’hôpital Sainte-Mangouste, on sait et tu l’as noté plusieurs fois qu’il dépend pas mal de bienfaiteurs, de dons…etc. Qu’est-ce que t’as noté là-dessus ? 

S : Je crois que j’ai dû noter que c’était un hôpital privé mais en fait en relisant un peu, je pense que c’est plutôt un hôpital public qui est géré par le Ministère et aidé par des contributions privées. On le voit avec Lucius Malefoy qui fait des dons à Sainte-Mangouste et qui, en échange, obtient une place dans la tribune du premier ministre pour la Coupe du Monde de Quidditch. On voit aussi que Harry Potter peut faire un don dans la fontaine du Ministère qui est dédiée à l’hôpital. Je pense que l’hôpital a bien besoin de contributions privées. A priori, les coûts sont assurés par le Ministère, il n’y a pas de coûts quand les personnes sont hospitalisées. Arthur Weasley, qui est un petit peu en manque d’argent… ce n’est jamais mentionné, quand il est hospitalisé, que c’est une charge pécuniaire pour sa famille. 

M : C’est vrai. 

S : Donc je pense qu’il n’a rien payé. 

A : Oui, même quand ils sont dans le hall, par exemple, et qu’ils dispatchent les malades dans les différents services, il n’y a aucune notion de frais non plus, de pouvoir payer, ils ne demandent pas s’il y a une assurance… 

M : S’il prennent une chambre individuelle ou plutôt collective… 

A : C’est ça. Ils ne prennent pas ton numéro de sécurité sociale magique pour vérifier si tu es bien affilié. 

S : Il n’y pas de demande de carte vitale. Après, les chambres, je n’ai pas l’impression qu’il y ait beaucoup de chambres solitaires dans l’hôpital. 

M : Oui, c’est toujours partagé. 

S : Et à plusieurs quand même, ils sont quatre ou cinq à chaque fois. 

A : Y compris quand ils sont là pour des longues durées. Ce n’est pas encore les soins intensifs mais Arthur Weasley reste deux semaines, même pas, à l’hôpital, mais quand on voir le cas de Lockhart ou des parents de Neville, qui sont là pendant des années… Même quand ils sont résidents longs, ils sont quand même dans des chambres partagées. 

S : Oui, ce ne serait pas trop toléré, je pense, dans le moldu. 

M : Oui. Sous-entendu, pas sûr qu’il y ait tant de moyens que ça à Sainte-Mangouste. 

S : Oui, je ne suis pas sûre que ce soit… Bon, le public, quoi. 

M : Pour finir un peu sur ce système, avant de parler de tout ce qui est pathologies, soins…etc, tu as noté aussi qu’il n’y a pas spécialement de… On parle de médicomages mais on ne parle pas de médecins spécialistes de telle ou telle pathologie magique. C’est juste le titre médicomage. Peut-être que ça vient du fait qu’on ne passe pas tant de temps que ça à l’hôpital donc on n’a pas vraiment de personnage nommé qui soit médicomage, il ne me semble pas. 

S : Il y a un guérisseur, à un moment, qui est nommé. Augustus… je ne sais plus quoi. 

A : Qui s’occupe d’Arthur Weasley. 

M : Oui mais on n’a pas vraiment de personnage qu’on connaît plus que ça donc peut-être que ça vient de là, ce n’est pas impossible, peut-être, qu’il y ait des guérisseurs, des médicomages qui soient spécialisés. 

A : Le truc c’est qu’on ne connaît pas vraiment la différence. Il y a la notion de guérisseur en chef et de guérisseur stagiaire mais on ne connaît pas vraiment la différence entre les médicomages et les guérisseurs. 

S : Je ne sais pas si c’est deux noms différents pour désigner la même personne comme on pourrait dire médecin et docteur… On sait qu’il y a des guérisseurs stagiaires donc à priori ça fait penser un peu au système des internes. Donc, dans la formation, il y a une partie pratique. Ça peut être logique, en même temps. On n’a pas trop de notion de différentes spécialités ou même d’autres paramédicaux. On a les infirmiers, à priori il y a les sage-femmes mais ça je l’ai lu sur Pottermore, à un moment J.K Rowling évoque la sage-femme qui a aidé Alice Londubat à accoucher de Neville. On a des médicomages qui sont sur le terrain de Quidditch pendant la Coupe du Monde, est-ce que ce sont des médicomages du sport ou est-ce que c’est des médicomages généraux qui ont été recrutés pour l’occasion ? 

A: Parce que mine de rien, sur les terrains de sport comme ça, ça va être un peu des médecins urgentistes ou des pompiers… Ce n’est pas forcément exactement les mêmes équivalents. 

S : On voit que dans l’hôpital il y a quand même différents services, il y a des urgences, donc peut-être qu’il y a des médecins qui se spécialisent dans un service plutôt que dans un autre. C’est possible. 

M : Voilà, les Gryffondor, ils peuvent être plutôt urgentistes, justement ! 

S : C’est vrai ! 

A : Même s’il n’y a pas forcément de titres spécifiques qui leur est donné, on peut supposer que… Par exemple, quand on fait face à Sainte-Mangouste ils ont un département pour les empoisonnements avec des potions ou des plantes et un autre département avec les blessures par créatures vivantes. On peut supposer que si t’as été spécialisé en soin aux créatures magiques tu vas plus facilement travailler dans le département créatures vivantes parce que tu maîtrises un peu mieux le sujet. Après, la botanique ils en ont tous besoin mais il y a quand même une notion de spécialité qui peut se faire aussi en fonction des matières que tu as choisi d’étudier à Poudlard et qui peuvent te donner un avantage même si peut-être que l’intitulé du métier reste le même. 

M : C’est possible, oui. 

S : On sait que pour qu’ils soient sélectionnés… A un moment Ron lit une brochure et on sait qu’il faut qu’ils aient un E aux ASPIC en potions, botanique, sortilèges, métamorphose et défense contre les forces du mal mais je suppose qu’avoir aussi une bonne note en soin aux créatures magiques ça doit aider. 

M : Oui parce qu’on va y revenir mais les créatures magiques sont un peu impliquées dans ce qui peut arriver, à la fois dans les pathologies ou les blessures mais aussi dans le soin, dans un sens comme dans l’autre. Parler de tout ça ça donne envie d’avoir une série dérivée façon Urgences à Sainte-Mangouste. 

A : Clairement ! 

S : C’est vrai. 

A : On avait déjà parlé des séries Harry Potter quand on avait fait l’épisode spécial de la RITM l’an dernier de faire un peu une sitcom à la Scrubs, un peu humoristique, ou plus dramatique, avec le quotidien des urgences de Sainte-Mangouste. Avec les personnes à l’accueil… 

S : Ça serait drôle ! Avec tout ce qui leur arrive, on peut aller loin en plus ! Les pathologies, déjà, nous donnent un bon aperçu de ce qu’on peut voir à l’accueil de l’hôpital dans le tome 5, il y a une gamine qui vole au-dessus de la tête de son père, il y a un type qui se fait manger les pieds par des chaussures… 

A : Il n’y a quasiment pas de limites à tous les sortilèges ou tous les effets que tu peux imaginer. Il y a clairement à faire ! 

M : Justement, parlons de tout ce qui peut arriver aux sorciers. Avant de parler de pathologies propres au monde magique, tu as quand même noté les pathologies qui sont communes aux sorciers et aux moldus. Tu notes quand même que, dans l’ensemble, les sorciers sont beaucoup plus résistants que les moldus à pas mal de choses. D’ailleurs ça m’a beaucoup fait rire quand tu parles du Quidditch et de tout ce qui arrive, notamment à Harry ou à n’importe quel joueur de Quidditch qui serait juste un arrêt de mort pour la plupart du commun des mortels moldus. Ils ont l’air d’avoir un cuir plus épais ! 

S : Ils n’arrêtent pas de tomber de minimum six mètres, de se prendre des cognards en pleine tête… et avec ça ils sortent avec un poignet cassé, un nez cassé… ça va ! 

M : Et la remarque sur la Magicobus qui m’a beaucoup fait rire aussi ! Un voyage en Magicobus, n’importe qui en sortirait avec pas mal de blessures et eux non, ça va. 

A : Ils ont juste légèrement envie de vomir. Un petit mal des transports. 

S : Mais sinon ça va. Pour avoir travaillé aux urgences à Paris, on avait quand même pas mal d’accidents qui arrivaient dans des bus donc quand j’ai vu le Magicobus je me suis dit « Mais c’est pas possible, à chaque fois qu’il freine il y a quelqu’un aux urgences ! ». Chez eux, je ne sais pas, je pense qu’ils sont un peu résistants, en effet. 

M : A part les blessures, on mentionne quand même quelques maladies, virus…etc qui peuvent circuler aussi chez les sorciers. On sait qu’ils peuvent choper un rhume ou la grippe par exemple. 

S : Il y a des épidémies de grippe à Poudlard, à un moment ils disent que Rusard a la grippe… A priori, ils peuvent aussi attraper, l’hiver, quand il fait froid, les virus habituels. 

M : On se demande tous si l’épidémie de Covid a touché le monde sorcier ou pas. 

S : C’est une bonne question, je ne sais pas. Je crois que j’avais vu quelque part que Pétunia était morte en 2020 ou quelque chose comme ça donc je me suis dit « Est-ce qu’elle est morte du Covid ? ». Mais bon, elle est moldue. 

A : Je n’ai pas souvenir… 

M : On mentionne son décès dans Cursed Child qui a été écrit avant le Covid mais ça peut faire une fanfic, effectivement. 

S : Mais elle est moldue donc ça ne marche pas. 

M : C’est vrai. 

A : Les sorciers vont pouvoir attraper une grippe, un rhume… Tu donnais l’exemple du lumbago aussi, du collègue d’Arthur Weasley. Mais globalement, même quand ils peuvent attraper ou se blesser de la même manière que peuvent se blesser des moldus donc en se cassant le poignet…etc, quasiment tout peut se soigner. Toutes ces maladies que les moldus peuvent aussi développer se soignent pour la plupart en un clin d’œil. On a des potions, des sortilèges, Episkey… 

S : Pour le nez cassé. 

A : Oui, soigner des fractures, et des potions comme la Pimentine qui te soigne la grippe très vite et tu ne restes pas une semaine au lit à Poudlard, quand t’as la grippe ! 

S : Oui et je crois que Madame Pomfresh guérit une fracture du poignet, de cheville, Harry Potter a même une fêlure du crâne ce qui n’est quand même pas une petite fracture, on reste quelques temps à l’hôpital dans le monde moldu mais Harry Potter reste juste une nuit à l’infirmerie. Ça va assez vite. Par contre, le lumbago de Mr.Perkins, il le traîne pendant au moins trois ans. Il l’a dans le tome 4 et c’est pour ça qu’il prête sa tente à Arthur Weasley pour aller à la Coupe du Monde de Quidditch parce que lui ne peut plus faire de camping et, dans le tome 7, Hermione dit qu’il a toujours son lumbago et que du coup il a vraiment définitivement abandonné l’idée de faire du camping. On se dit quand même que le lumbago, chez les moldus, c’est soignable ! Peut-être qu’il ne fait pas sa kiné, c’est possible… 

M : Le lumbago c’est un exemple et l’autre exemple, évidemment, dont on parle souvent, c’est les troubles visuels. Rien que Harry, personne ne peut soigner sa myopie apparemment ! 

S : Je ne sais pas. Franchement, c’est quelque chose qu’on a du mal à comprendre. Dans les années 90, quand elle a écrit, c’est vrai qu’on avait quasiment que les lunettes. La chirurgie par laser ça a commencé dans les années 90 mais ça ne s’est démocratisé que depuis une quinzaine d’années. Peut-être qu’elle estimait que même dans le monde moldu on n’arrivait pas vraiment à soigner et qu’il fallait qu’on utilise une sorte de prothèse, les lunettes, pour aider à contourner la pathologie. Mais bon, maintenant, on arrive à le soigner donc j’espère que les sorciers ont aussi fait des progrès pour soigner la myopie, quand même ! C’est pas si compliqué. 

A : Ce qui est dingue c’est que les sorciers sont capables de faire repousser des os. Il y a un os qui a disparu et il réapparaît, ce qui est un peu contraire à pas mal de principes physiques, sur l’apparition-réapparition…etc. 

S : Madame Pomfresh fait réapparaître 33 os en tout, tout le membre supérieur ! 

A : Et ça se fait en une nuit. C’est douloureux mais ça se fait et sans être hospitalisé. Par contre, à côté, effectivement, soigner un œil… Là, on ne parle pas de faire disparaître ou réapparaître des parties de l’œil. Alors j’avoue que mes cours de bio sont un peu loin mais les causes de la myopie ne nécessitent pas de faire disparaître quelque chose. 

S : Maintenant, quand on fait la chirurgie par laser, le but c’est de changer un peu la courbure de la cornée. Ça enlève les troubles de la réfraction. Je suppose que c’est faisable avec une baguette magique ! 

M : D’autant, et ça tu le notes, que quand on perd totalement un œil comme Maugrey, on peut récupérer une prothèse qui est juste encore mieux qu’un vrai œil. 

S : Elle est incroyable, sa prothèse ! Elle arrive à voir à travers les objets solides, elle arrive à voir derrière la tête, il peut la contrôler alors qu’elle n’est pas greffée à son corps… C’est un bel exemple de prothèse, quand même ! 

M : Finalement, on n’en a pas tant que ça à part Maugrey. Vu les capacités magiques qu’ils ont… Peut-être que c’est lié au fait que c’est de la fantasy et pas de la science-fiction mais on n’a pas vraiment d’humain augmenté magiquement. Avec un œil magique, avec… je ne sais pas… Ils ne touchent pas tant que ça à leurs capacités physiques, médicalement. 

A : Je pense qu’il y a quand même une méfiance, un peu, envers les modifications physiques que tu fais. Quand ils parlent un peu de métamorphose humaine, qu’ils abordent en fin de cursus à Poudlard sachant que la plupart ne font pas d’études après Poudlard donc ça reste un peu les études les plus poussées que tu puisses faire et il y a quand même beaucoup de « prévention », ou en tout cas de remarques qui sont faites. C’est quelque chose qui est dangereux, il y a cette notion que quand tu te transformes, même partiellement… si tu transformes un animal tu prends aussi la conscience de l’animal donc il faut quelqu’un d’autre pour te retransformer… Donc il y a peut-être un peu une certaine peur de l’auto-métamorphose. 

M : C’est vrai que Maugrey c’est peut-être un peu une exception. Il doit un peu impressionner. 

S : Maugrey n’a pas peur de grand-chose. On peut remarquer quand même que sa prothèse de jambe, par contre, c’est une vulgaire prothèse en bois. Ca, il ne l’a pas équipée d’une capacité supplémentaire. 

M : C’est dans le film qu’ils sont allés plus loin : ils lui ont fait une prothèse en métal qui est articulée et animée, presque. 

A : Je pense que le choix de la prothèse, on peut aussi supposer que, dans le cas de Maugrey, pour son œil, c’est quelque chose qui s’est justifié par son métier et par sa paranoïa, aussi. Ça pouvait lui être utile. Peut-être qu’il a moins trouvé un usage particulier qui pouvait être fait pour sa prothèse. Il n’y a pas d’usage visible mais je suppose qu’il y a sans doute un certain confort qui peut être apporté grâce à la magie. Par exemple, il me semble que certaines prothèses peuvent être désagréables à l’endroit où le membre a été amputé donc on peut supposer que la magie permet de rendre le port de la prothèse sans aucune douleur ou sans aucune gène. Ce qui serait déjà une avancée considérable. 

S : C’est possible parce que, pour le coup, la prothèse en bois ça doit être douloureux. On s’est améliorés chez les moldus mais la prothèse je pense que ça ne plaît pas trop aux personnes amputées. Il doit avoir quelque chose qui lui permet de ne pas trop souffrir. Dans Pottermore, elle dit que Dumbledore a offert un set de prothèses enchantées au professeur Brûlopot qui était le professeur de soin aux créatures magiques avant Hagrid pour sa retraite. Donc, à priori, si elles sont enchantées, elles doivent avoir des fonctions supplémentaires. Mais on ne sait pas lesquelles. 

M : Mystère… C’est intéressant, la prothèse magique. On en voit peu mais à chaque fois c’est assez marquant, quand même. Autre chose que tu mentionnes et qui m’a fait beaucoup rire, c’est le cas de l’alcool et de l’alcoolisme. En plus, on en a parlé, c’est dans quoi… ? Ah si, c’est quand on parlait de la Harry Potter Conference et des traductions de Harry Potter en arabe ! Ils avaient éliminé dans certaines des traductions les mentions de consommation d’alcool pour certains personnages. On avait tendance à dire « Ouais bon, décalage culturel, machin… ». Mais en fait il y a quand même un décalage avec les moldus. Hagrid, c’est quelque chose… bon, voilà. Mais c’est surtout la consommation d’alcool par les mineurs. Sur le coup on pensait que, bon, la Bièraubeurre ça va, c’est léger. Mais tu notes toutes les autres mentions d’alcool qui ne sont quand même pas de la Bièraubeurre. On parle d’hydromel jusqu’au whisky pur-feu qui sont proposés à des mineurs. 

S : Et souvent on parle des professeurs ! 

M : Encore mieux ! 

A : Même si la Bièraubeurre n’est pas une boisson forte et qui est à priori assimilable au degré d’alcool de la bière moldue – 

M : De la bière légère, je pense. Du cidre, même, peut-être. C’est peut-être plutôt du cidre.

S : L’elfe de maison… 

M : Winky. 

S : Voilà, Winky, elle devient saoule quand même ! Elle devient accro à la Bièraubeurre? Même si elle a un plus petit organisme que Harry et ses amis… Quand même, de la Bièraubeurre à treize ans en libre accès dans les bars, ils pourraient en boire une quantité astronomique s’ils avaient envie ! Je pense qu’au bout d’un moment ils peuvent quand même se saouler avec. 

A : Même si c’est un alcool en soi qui n’est pas fort, je trouve que c’est marquant de se dire que c’est accessible aussi jeune. D’autant plus sans contrôle. Ils vont aux Trois Balais, il n’y a pas de contrôle d’âge, de carte d’identité, de quoi que ce soit… A priori, ils ne sont pas spécialement limités sur le nombre de boissons qu’ils pourraient prendre… 

S : Ils peuvent même en ramener dans l’école, je crois. 

A : Oui, ils peuvent en ramener à l’école et les sorties qu’ils font à Pré-Au-Lard, il n’y a pas d’encadrement, il n’y a pas de chaperon. C’est considéré que comme ils sont juste à côté de l’école, que c’est un petit village…etc, c’est un peu « Vous avez quartier libre ».  Donc « Vous avez quartier libre pour vous saouler la gueule ». 

M : Quand même, le cas de professeurs genre Slughorn ou même Dumbledore qui proposent de l’hydromel à un élève de seize ans… 

S : Il lui fait boire de l’hydromel quand il va le voir chez les Dursley, ils boivent aussi du Whisky Pur-Feu alors, certes, c’est après le décès de Maugrey donc bon… Peut-être que ça peut expliquer mais Ginny elle en boit alors qu’elle n’a même pas seize ans. 

A : Au moment du décès de Maugrey, dans le tome 7, Ron et Hermione sont considérés comme Hermione. 

M : Oui mais c’est Ginny qui en boit. 

A : Pour Ginny oui, mais il y a vraiment juste pour elle. 

S : Harry n’est pas encore majeur. 

A : Oui, à quelques jours. 

S : Voilà, à quelques jours près. Mais bon, c’est du whisky quoi, c’est plus de la Bièraubeurre ! On a aussi le professeur Trelawney qui en consomme, enfin qui consomme de l’alcool, du xérès. 

M : Oui, elle est alcoolique carrément. 

S : C’est vu plutôt comme une excentricité, pas vraiment comme un vrai problème. Ça colle avec son personnage alors que c’est quand même… Un professeur un cache ses bouteilles de xérès et qui est clairement alcoolisé devant ses élèves, c’est discutable. 

M : On sent quand même que son alcoolisme est mis en parallèle avec le fait qu’elle ne va pas bien. 

S : Oui mais personne, à priori, ne lui propose de l’aide. 

A : Ça reste quand même un élément qui est là pour être comique, au final et qui n’est pas dénoncé comme étant un vrai problème de santé. D’un point de vue déontologique, aussi, que tu es enseignant dans un internat avec des élèves dont certains assez jeunes, en termes d’exemple et de comportement à adopter ce n’est pas très recommandable. 

S : C’est marrant parce qu’on parle pas mal d’alcool dans les livres mais par contre il n’y a personne qui fume. Moi j’aurais bien vu un Slughorn fumer la pipe, ça aurait pu coller au personnage. Non, personne ne fume. 

M : C’est vrai. 

A : Alors qu’avec toutes les plantes magiques qu’ils doivent avoir, ils doivent avoir de sacrés psychotropes ! 

M : C’est vrai, même pour la magie, il n’y a jamais de fumigation, de trucs… Ça doit venir de Rowling, je ne sais pas. Peut-être qu’elle aime boire. 

A : Elle fumait et elle a arrêté donc peut-être que c’était un peu… 

M : Ah bah voilà ! 

A : Elle ne voulait pas mettre de cigarette. 

M : Par contre, une comparaison que j’aimerais bien que tu développes… Tu mentionnes rapidement dans ton article la similitude entre le Felix Felicis et les amphétamines. Je voulais que tu détailles un peu pourquoi t’as comparé les deux. 

S : Je me suis rendu compte que… Je crois que c’est dans votre épisode dans les potions où vous avez fait parler un pharmacien et je crois qu’il a dit la même chose. 

M : Oui. 

S : Je l’ai écouté après et je me suis dit « Bon, on est d’accord ». Oui, le Felix Felicis… C’est plus marqué dans le film parce que Daniel Radcliffe a l’air complètement shooté quand il fait cette scène-là. Les amphétamines, c’est des drogues qui vont avoir tendance à désinhiber, rendre un peu euphorique, ça augmente les facultés de concentration et ça diminue tout ce qui est annexe : la faim, la fatigue… On se sent très très bien, on se sent capable de faire plein de choses et c’est un peu ce que le Felix Felicis donne. On a l’impression qu’à partir du moment où il en boit, il fait confiance à toutes ses décisions, il sait exactement ce qu’il faut faire, il est un peu plus rapide qu’à l’ordinaire, il parle vite, il fait plein de choses, il décide d’aller chez Hagrid et il est sûr de lui alors que c’était clairement pas l’objectif quand il a bu le Felix Felicis… Ça fait penser un petit peu à une prise d’amphétamines. En plus, comme c’est interdit dans les examens, dans les compétitions… Ca ressemble aux amphétamines moldues ! 

M : Ouais, une sorte de dopage. 

A : C’est une des rares potions, mine de rien, qui est encadrée. C’est ça que je trouve assez… On en reparlera un peu quand on parlera des remèdes…etc mais je trouve que c’est intéressant. C’est une potion qui peut être dangereuse…etc mais c’est la seule qui a l’air d’avoir un cadre juridique au niveau du monde magique. 

S : Il dit quand même, Slughorn, qui a ça a des effets indésirables quand on la consomme un peu trop. Je pense qu’ils sont un peu obligés. 

A : Oui mais, par exemple, quand on pense au philtre d’amour… C’est quelque chose qu’on a abordé plusieurs fois en filigrane dans les épisodes de l’émission mais il y a beaucoup de choses dans le monde magique qui ne sont pas réglementées et qui devraient l’être. typiquement, les filtres d’amour c’est quelque chose qui est super dangereux et contestable mais qui n’est pas vraiment réglementé. Il y a des potions comme le Veritaserum qui est théoriquement réglementé et dans les faits on voit que ce n’est pas du tout le cas. Je trouve ça intéressant que le Felix Felicis, même si on le voit peut-être trop peu pour se rendre véritablement compte à quel point la réglementation est appliquée mais je trouve ça intéressant de se dire qu’on a une réglementation pour ça alors qu’au final ils créent des trucs en cours de potion dix fois plus dangereux ! On ne mentionne jamais « Ça, si vous faites ingurgiter ça à quelqu’un, vous allez en prison ». 

S : C’est vrai. En plus, le Felix Felicis il y a quand même l’inconvénient de devoir le préparer et c’est une préparation qui est un peu difficile alors que les filtres d’amour on a l’impression qu’ils sont en libre accès un peu partout. Ils pourraient contrôler un peu plus les filtres d’amour que le Felix Felicis. 

M : C’est vrai. 

a : Ca nous amène un peu, quand on parle des potions…etc, à toutes les maladies que vont pouvoir développer les sorciers, qui sont directement dues à la magie. Tu avais classé plusieurs choses. Il y a des maladies magiques avec la dragoncelle, il y a aussi des blessures qui sont dues à des créatures magiques et des blessures qui sont dues à des sortilèges… Est-ce qu’il y a un peu des parallèles, pour toi, qui peuvent se créer entre les maladies magiques et toutes les causes de blessures magiques et des maladies moldues ? 

S : Oui. C’est ça pour tout, pour les blessures résultant de sortilèges c’est un peu difficile de faire le lien avec des pathologies moldues, mais les maladies infectieuses du monde magique sont clairement inspirées de pathologies moldues. La dragoncelle, déjà rien que le nom, en français c’est « dragoncelle » et en anglais c’est “dragon pox”, ça ressemble vraiment à la varicelle. Il y a le visage qui est grêlé, bon ils ont un teint verdâtre, nous on n’a pas un teint verdâtre avec la varicelle mais le côté grêlé ça peut faire penser un peu aux boutons de la varicelle… En plus, elle est dangereuse pour les personnes âgées, pour les plus fragiles, c’est aussi le cas de la varicelle. On peut mourir de la varicelle si on a une atteinte pulmonaire ou neurologique chez les adultes. La dragoncelle a quand même tué les parents de James Potter, elle a tué le grand-père de Malefoy, Abraxas Malefoy… En plus, on a l’impression qu’il n’y a pas vraiment de traitement ce qui est aussi un peu le cas de la varicelle. C’est un traitement symptomatique, si on a de la fièvre on donne du paracétamol et on attend surtout que ça passe tout seul. 

M : Sur les virus, ce qui était intéressant pour la dragoncelle c’est quand même que c’est précisé que c’est à la base un virus du dragon, je ne sais plus quel dragon, un dragon particulier – 

A : La dent de vipère du Pérou, il me semble ? 

S : Peruvian Vipertooth ouais. 

M : C’est ça. Il s’est transmis du dragon à l’humain puis entre humains et ça c’est quelque chose qu’on connaît bien. 

S : Nous, la varicelle par exemple, elle ne peut pas se transmettre d’un animal à l’humain. 

M : Plutôt des sortes de grippe, le COVID, peut-être… 

S : Pour le COVID ce n’est pas ultra prouvé. 

M : Non, justement c’est ce qu’on pensait, au final… 

S : Il y a une infection, la cow-pox, ce n’est pas ultra fréquent, mais c’est en gros la variole de la vache qui maintenant se transmet plutôt par les rats et les chats et qui peut donner ça, se transmettre d’animal à adulte. Ça va donner plutôt des lésions ulcérées qui vont évoluer vers des croûtes noires, ça peut donner un syndrome grippal, de la fièvre, des douleurs musculaires… Et ça, ça peut se rapprocher un peu de la dragoncelle. Il n’y a pas de traitement non plus mais c’est super rare. Pour le coup, je crois qu’on ne peut pas la transmettre d’homme à homme. C’est vraiment animal à homme et c’est tout. 

M : Par contre, il y une autre maladie qui est mentionnée dans les livres, c’est l’éclabouille, qui est absolument délicieuse. J’ai l’impression qu’il y a plein de versions d’éclabouille, en plus. C’est provoqué, apparemment, par un champignon. 

S : Ce n’est plus un virus, c’est un champignon.  Ron dit que ça donne des pustules violettes, de la fatigue et à priori les pustules peuvent aussi atteindre les muqueuses et quand ça atteint les muqueuses – lui parle de la luette donc dans la bouche – ça empêche de parler. Après, dans le Quidditch à Travers les Âges, J.K Rowling parle d’une forme cérébrale de l’éclabouille où on aurait une infection fongique au niveau du cerveau et qui donnerait une confusion, une perte de mémoire et à priori il y aurait eu une épidémie pendant la Coupe du Monde en 1877.  Les spectateurs et les équipes auraient oublié complètement la finale. C’est un peu… à rapprocher d’une maladie moldue, c’est un peu plus compliqué. Ca existe, il y a des maladies fongiques qui peuvent donner des troubles neurologiques graves comme la cryptococcose, c’est un nom un peu barbare. Ça va plutôt atteindre les personnes qui sont très très immunodéprimées, les personnes qui ont le VIH, le Sida, peuvent l’attraper mais c’est quand même ultra rare. C’est soignable mais difficilement. 

M : Je me demandais s’il y avait ce genre de maladies causées par des champignons, justement avec une forme cérébrale, je me demandais si ça existait… 

A : Ce ne sont pas des champignons mais il y a des bactéries qui peuvent atteindre le système neurologique et empêcher par exemple de marcher ou de parler, il me semble. 

S : Les méningo-encéphaliques, les méningites, les atteintes du système nerveux infectieuses, c’est souvent des bactéries. La cryptococcose c’est un cas de méningo-encéphalique qui est fongique, c’est pour ça que je l’ai plutôt rapprochée de cette maladie-là. Mais c’est vrai que la plupart du temps, même plus les maladies transmises par les animaux, c’est plutôt des bactéries et elles sont transmises par des morsures… Pas juste par un contact. On peut difficilement imaginer une épidémie de cryptococcose dans un stade qui atteint tout le monde ! 

A : Oui, parce que là l’éclabouille il n’y a pas de notion de morsure. Tu as l’impression que c’est une transmission dans l’air. 

M : Et que c’est très contagieux. 

S : Les champignons peuvent se transmettre sans nécessité de morsure donc c’est pour ça que l’éclabouille ça paraît logique qu’il n’y ait pas de morsure. Mais oui, ça a l’air très très contagieux. Et ça n’a pas l’air si grave que ça parce que la plupart des personnes qui ont eu cette éclabouille cérébrale n’ont pas eu de traitement, ils se sont juste réveillés un matin sans se souvenir de ce qu’ils avaient fait la veille. 

A : C’est un truc qui revient quand même souvent chez les sorciers : tu attends que ça passe, tu ne fais rien. 

S : Oui, ça j’avais marqué qu’il y avait quand même pas mal de choses où ils disent qu’il fait juste attendre. Par exemple, quand Ron commence à cracher les limaces, Hagrid lui dit « Crache tes limaces et ça va passer ». En réalité, les maladies virales c’est un peu ça chez nous aussi. Les champignons on a des antifongiques quand même mais les maladies virales, la plupart du temps, il faut juste attendre que ça passe. 

M : Les gastro, les trucs comme ça. 

S : Oui, c’est ça. Si on ne prend pas de médicaments, on peut en guérir quand même. Les médicaments servent juste à améliorer les symptômes. 

M : Autre chose, qui est liée plutôt à des créatures magiques plus ou moins dangereuses – même plus que moins – et tout ce qui est poison… Les créatures venimeuses, les serpents évidemment, on pense au Basilic mais aussi à Nagini… J’ai bien aimé, d’ailleurs, le fait que tu as comparé les blessures d’Arthur et de Harry puisque les deux se font attaquer par Nagini, même si Arthur bien plus gravement. La particularité des blessures d’Arthur c’est qu’ils ont beaucoup de mal à les guérir. Apparemment, tu as noté que c’est – 

S : Lié au venin. 

M : C’est ça, que c’est lié au venin mais ça c’est quelque chose qui est connu chez les serpents non magiques, même ceux qui n’ont pas été des femmes avant de devenir serpents ! 

S : C’est ça ! Je pense que J.K Rowling s’est bien renseignée, pour le coup, sur les morsures de serpents. En gros, les serpents peuvent donner trois choses différentes. Soit ils vont être cytotoxiques, c’est-à-dire qu’ils peuvent détruire les cellules, le venin va attaquer les cellules. Soit ils peuvent être neurotoxiques, ça va empêcher la communication entre les cellules et les personnes qui sont mordues vont plutôt se paralyser et avoir des difficultés respiratoires. Soit il est hémotoxique donc ça va perturber la coagulation. Ça la perturbe soit en créant des saignements qu’on arrive pas arrêter, soit au contraire en augmentant la coagulation et ça donne des thromboses et des AVC. C’est un peu toutes les manières de mourir d’un serpent. 

M : Ca ne va pas me réconcilier avec les serpents tout ça ! 

A : Quand tu disais qu’ils peuvent être cytotoxiques, destruction des cellules, donc c’est une plaie qui se referme pas, concrètement ? Il ne peut pas y avoir de régénération, c’est ça ? 

S : C’est plutôt que ça passe dans le sang, ça va dans les organes et ça détruit, nécrose de l’intérieur. Ça va vite ! 

A : Bon appétit ! 

S : C’est pas trop les serpents d’Europe ça. 

M : Rassure-nous s’il te plaît ! 

S : Ce n’est pas ultra fréquent, j’en ai pas tous les jours ! Je n’en ai jamais vu, en fait. Des gens qui ont été touchés par des venins de serpents j’en ai jamais vus en Europe donc ça va. 

A : Parce que tu ne peux pas les soigner en fait, si tu les vois tu fais l’autopsie ! 

S : On peut si on donne des anticorps ultra-rapides mais il faut savoir ce que c’est comme serpent… Peut-être que par exemple en Australie ils sont un peu plus formés que nous là-dessus. 

M : J’espère ! 

S : Généralement, ce n’est pas très drôle d’être mordu par un serpent venimeux. 

M : Certes. 

S : Moi j’ai réfléchi à cette histoire de Nagini qui mord Arthur Weasley et il a des lésions qui ne s’arrêtent pas de saigner, dès qu’ils enlèvent les bandages, ça ne s’arrête pas. Harry, qui lui a juste une petite plaie qu’ils arrivent à guérir avec du dictame… On se dit quand même qu’il a eu du bol, au final ! S’il avait eu une plaie qui saignait tout le temps alors qu’il était en camping avec Hermione ç’aurait été un peu compliqué à soigner. Donc je me suis dit que peut-être que Nagini il avait l’intention de tuer Arthur donc il lui a injecté son venin alors qu’Harry Potter il n’avait pas le droit de le tuer donc peut-être qu’il ne lui a pas injecté de venin et qu’il l’a juste mordu. 

A : Oui, juste pour l’affaiblir et par exemple l’empêcher de transplaner. 

S : Peut-être. 

M : Et c’est possible ça, qu’un serpent venimeux choisisse de mordre sans injecter son venin ? 

S : Je pense qu’à partir du moment où un serpent venimeux mord, il ne fait pas trop le distinguo entre tuer ou… 

M : »Je te mord mais c’est juste comme ça ! ».

A : « C’est juste pour jouer ! ». 

S : Je ne suis pas experte mais je crois que c’est possible qu’un serpent venimeux morde sans injecter le venin. 

M : On va demander à Agatha, on va appeler notre magizoologiste. 

A : Même de manière générale, est-ce qu’un animal venimeux – je pense aux araignées – peut avoir l’action de mordre sans libérer un venin ? 

S : Je pense que oui, après ce n’est pas trop dans son intérêt. Par contre, le Basilic on a l’impression que c’est plutôt neurotoxique son action. Il ne se met pas à saigner énormément mais il est plutôt tout faible, il sent que petit à petit la vie s’en va… 

A : Il voit trouble aussi. 

S : On a l’impression que les communications neurologiques ne se font plus trop. Je pense que le Basilic serait plutôt neurotoxique. 

M : Et là, il vaut mieux avoir un phénix – 

S : Sous la main ! C’est quand même pratique, le phénix. 

M : Autre cas de morsure qui entraîne des complications très importantes, c’est les loups-garous, n’est-ce pas ? Pour le coup, c’est assez connu pour les fans parce que ça a été pas mal discuté et ça a été sujet à controverse, c’est la comparaison entre la lycanthropie et le VIH. Qu’est-ce tu as noté dans la comparaison, sans rentrer déjà sur ce qu’est le problème de comparer les malades du VIH à des loups-garous, mais purement sur la description de la maladie de manière « clinique » ? Qu’est-ce qui est comparable ? 

S : Déjà, la transmission. C’est une transmission qui est plutôt sexuelle ou sanguine, chez les VIH. A priori, ça l’est aussi pour les loups-garous, alors ce n’est pas sexuel mais c’est sanguin puisque quand ils mordent ils peuvent transmettre. 

M : C’est une maladie de sang quoi. 

S : Voilà. Je pense que c’est pour ça aussi qu’elle a fait la comparaison avec le VIH parce que c’est une transmission qu’on considère un peu comme honteuse. L’attrapper de manière sexuelle ou sanguine – c’est souvent dans le cadre d’une prise de stupéfiants – donc je pense que c’est pour ça qu’elle a fait le parallèle. Aussi parce que les patients du VIH – maintenant c’est moins le cas mais surtout au début de l’épidémie – ils étaient très très mal vus. 

M : Et puis au moment où elle écrit Harry Potter, du coup. 

S : Oui, c’est vrai, dans les années 90 ils étaient quand même très très mal vus. Il n’y a pas de vrai remède. On doit vivre avec. 

M : Ouais. 

S : Il y a la potion tue-loup qui atténue les effets et ça peut ressembler un peu aux antiviraux qui vont atténuer aussi surtout la charge virale du VIH. Cela permet d’ailleurs à des gens atteints de VIH de vivre quasi normalement si ce n’est qu’ils doivent prendre leurs médicaments tous les jours. Ils peuvent même parfois avoir des rapports sexuels non portégés parce qu’ils ont une charge virale négative et ilsn »ont pas de risque de transmettre. 

M : On n’a pas d’autre équivalent dans le monde magique d’une maladie où il y a un traitement qui ne te guérit pas mais qui atténue les effets. C’est quand même assez particulier. 

S : On n’a pas beaucoup de cas de maladies chroniques, en fait. A part Lockhart et les parents de Neville qui, eux, ont des maladies qu’on pourrait associer à des maladies psychologiques. Mais sinon, on n’a pas beaucoup de cas de maladies chroniques. 

M : C’est vrai. 

S : Par contre, le rythme de la maladie chez les loups n’est pas du tout semblable à celui du VIH. Le VIH, on va plutôt avoir une aggravation progressive, avec des plateaux et des aggravations. 

A : La lycanthropie n’est pas du tout dégénérative, en fait. 

S : Elle est cyclique. Il y a une phase d’acmée, où ça ne va pas, un peu aiguë, et après une phase chronique. Tout le reste du temps, ils sont juste un peu attirés par la viande rouge. Ca fait plus penser à une maladie comme la polyarthrite rhumatoïde où on va avoir des phases aiguës avec des grosses poussées d’inflammation et des phases assez calmes ou ça reste contrôlable. 

A : Ou le paludisme aussi où tu as un peu des phases comme ça, que tu as en permanence et qui revient par crises, non ? 

S : Le paludisme, on peut en guérir. 

A : Ah OK, il me semblait que c’était une question de phases aussi, comme ça. 

S : J’avoue que je n’en vois pas tous les jours… Mais je pense qu’on peut en guérir. Après, si on ne guérit pas… Je ne sais pas dire, s’il n’y a pas les traitements pour, peut-être que ça donne des phases comme ça. Je ne sais pas. Ce n’est pas une maladie qu’on apprend beaucoup. 

A : Oui, c’est une maladie tropicale du coup c’est moins… 

M : On envoie aux spécialistes. 

S : Les infectiologues. 

M : Maintenant qu’on a parlé des choses pas cool, on va peut-être parler des remèdes, des choses qui permettent de guérir. 

A : Il y avait juste, quand même, sur les blessures des sortilèges… On a un peu parlé de Lockhart qui a un sortilège d’amnésie qui se retourne sur lui et des Londubat qui deviennent fous après avoir été torturés par le sortilège Doloris. Il y a une absence de remèdes dans ce cas-là puisqu’ils sont pensionnaires longue-durée à Sainte-Mangouste sans vraiment d’espoir, ou en tout cas très faibles, de guérison. 

M : C’est vrai que là on est dans de la psychiatrie… ? Je ne sais pas. 

S : J’ai dit psychiatrie tout à l’heure mais je me dis peut-être plutôt neurologie. Ça fait penser un peu aux patients qui ont des AVC et qui peuvent progresser au début mais après, parfois, il y a une phase où ils n’arrivent plus à progresser, ils restent avec leurs séquelles. Ou des gens qui sont devenus déments, aussi. Même s’ils n’ont pas l’air de s’aggraver alors que la démence ça s’aggrave avec le temps. Ou des gens qui ont manqué d’oxygène par exemple, après un arrêt cardiaque on peut se retrouver avec des capacités neurologiques  affaiblies, on est vivant mais on n’est pas capable de faire grand chose. Ça ressemble plus à ça. 

M : Je n’avais jamais pensé à ça pour les Londubat. C’est un sortilège de torture qu’ils ont subi et on pense plutôt à des dommages psychiatriques mais pas forcément neurologiques. Mais c’est vrai qu’au final, quand on y pense, ça ressemble plus à des dégâts neurologiques. 

S : Le fait que ça ne progresse pas du tout… Même des stress post-traumatiques, on arrive quand même à aider les gens. Là on a l’impression qu’on les laisse vivoter dans leur coin. Je ne suis même pas sûre qu’il y ait encore vraiment une thérapeutique active qui leur soit fournie. 

A : Ca fera un peu le lien avec ce dont on parlera sur les remèdes… Ce que j’ai l’impression qui ressort quand même beaucoup des maladies sorcières et moldues chez les sorciers c’est ce qui est soignable ou pas est très arbitraire. On parlait tout à l’heure du fait qu’on peut faire repousser des os très facilement mais par contre quelque chose comme annuler un sortilège d’amnésie, là, tout à coup, c’est impossible. D’un point de vue de médecin, est-ce que cette échelle te parait aussi complètement arbitraire ou est-ce que pour toi il y a un peu une logique dans ce qui se soigne et ce qui ne peut pas être soigné ? 

S : Oui, c’est vrai que c’est un peu étonnant qu’il y ait certaines choses, en un coup de baguette magique c’est bon, c’est réparé, et pour d’autres il n’y a vraiment aucune amélioration possible, aucun remède. Après, ça arrive aussi dans le monde moldu. Il y a des pathologies qui ont l’air pas graves et qui sont difficiles à soigner. Je ne vais pas dire que ce qui arrive à Lockhart ce n’est pas grave ! Moi, des fois, j’ai des patients qui me disent « C’est pas possible, vous ne pouvez pas me guérir de ma tendinite alors qu’on arrive à soigner le cancer ! ». Oui. On n’a pas trouvé des remèdes pour certaines pathologies pas super graves mais qui sont quand même handicapantes au quotidien alors qu’il y a des remèdes pour des maladies, des remèdes complètement spécifiques, pour des cancers, qui vont aller chercher dans l’immunothérapie… Même dans le monde moldu ça arrive qu’il y ait quand même un déséquilibre entre ce qu’on peut faire avec la médecine et ce qui est.

M : C’est vrai qu’on y pense pas… On se dit « Bon, la magie ça devrait être capable de tout faire ! ». Surtout qu’ils sont capables de faire des choses… Notamment quand on repense à tout ce qui touche au cerveau…etc. Rien que le principe de la Pensine, le fait qu’ils peuvent manipuler des souvenirs… Quand même ! 

A : L’occlumencie et la légilimencie par exemple, qui sont des pratiques magiques extrêmement précises et qui jouent sur la mémoire et les pensées. 

S : Je pense que ça permet, pour J.K Rowling, de rajouter au côté un peu tragique, le fait qu’il y ait des pathologies qui ne sont pas soignables. 

A : Clairement, c’est des choses qui ont été réfléchies pour leur intérêt littéraire et pas pour leur exactitude d’un point de vue clinique, leur crédibilité. 

S : Ca sert un peu son propos de dire qu’il y a pire que la mort. C’est un peu ce qui revient comme message dans les livres : il y a pire que la mort. On peut être comme les Londubat, on peut avoir un baiser de détraqueur… Ca fait penser à la mort encéphalique. Au réveil il n’y a plus rien, il y a juste le corps qui fonctionne. Je pense que ça sert un peu son propos. 

M : En parlant de ça… Je l’avais complètement oublié, je l’ai redécouvert dans ton texte. En parlant d’images qui sont juste de la métaphore mais qui sont tellement marquantes, c’est le cas de la blessure que les tentacules de cerveau ont infligée à Ron. Déjà, le fait qu’il y ait des cerveaux à tentacules… Bon, c’est le Département des Mystères, il se passe des trucs totalement what the fuck. 

A : C’est un peu le centre de recherche universitaire du monde magique. 

M : C’est complètement barré ! Et la citation que tu nous as ressortie : « A en croire Madame Pomfresh, les pensées pouvaient laisser des cicatrices plus visibles que n’importe quoi d’autre… ». C’est juste du pur… Et qu’ils utilisent un onguent d’amnésie du Docteur Oubli pour soigner les cicatrices ! 

S : Moi aussi je l’avais oublié. Quand je l’ai lu j’ai trouvé que c’était beau. Elle montre vraiment la répercussion physique que peut avoir un problème psychique. On pourrait dire, par exemple, la répercussion physique que peut avoir du harcèlement… C’est un peu ça, les pensées peuvent laisser des cicatrices plus visibles. Sachant qu’elle a traversé une phase de dépression, J.K Rowling, je pense qu’elle fait pas mal d’allusions à ça. 

M : Oui. C’est pour ça, il faudra aussi qu’on trouve l’invité parfait pour parler de psychologie et de psychiatrie dans le monde magique. Ça serait intéressant. 

A : Oui. 

M : Si on veut revenir aux remèdes… On en a mentionné tout à l’heure mais pour parler de ce que tu appelles « le roi des remèdes », le dictame. C’est vrai que, surtout dans les derniers tomes, on a l’impression qu’ils sortent le dictame à tout bout de champ ! 

S : On a l’impression qu’elle n’avait plus d’idées là ! Ou alors elle s’est dit « Il faut un truc pratique que Hermione peut emmener avec elle et qui l’aide pour tout ». C’est vrai que je l’ai appelé le roi des remèdes parce qu’au bout d’un moment je me disais « C’est pas possible, elle l’utilise tout le temps ». Le dictame c’est quelque chose qui existe mais qui n’est pas du tout utilisé dans la médecine actuelle. Il était utilisé dans la Grèce ancienne pour ses vertus antiseptiques. Ca servait sur les plaies et finalement c’est à ça qu’elle l’utilise : je crois qu’elle soigne les brûlures de dragon avec, les lésions de désartibulement… 

A : La morsure de Nagini, aussi. 

S : C’est vrai, bien sûr. Et Rogue le mentionne aussi pour les blessures de Sectumsempra de Malefoy. Il lui dit d’aller « prendre » du dictame à l’infirmerie. C’est marrant, « prendre », ça ne fait pas trop penser à quelque chose qu’on applique en cutané. J’ai vu qu’on pouvait aussi boire du dictame, à priori en phytothérapie on peut faire des infusions. Peut-être que c’est comme ça qu’il le prend, Malefoy. Je ne sais pas. En tout cas, ça a l’air d’être un traitement assez intéressant ! 

M : Carrément. 

A : On parlait tout à l’heure du parallèle entre le VIH et la lycanthropie… Quelque chose qui était assez spécifique, à priori, à la lycanthropie dans le monde magique, c’est le fonctionnement de la potion tue-loup qui est une potion qui est difficile à préparer et qui n’est pas facilement accessible pour les malades. 

S : Pour le coup, on parlait d’accès aux soins et de remboursement, la potion tue-loup elle est décrite comme chère, difficile à préparer et du coup pas accessible qui en ont besoin. Est-ce que c’est lié que les sorciers n’ont pas l’air de considérer qu’être un loup-garou c’est une maladie ? 

A : Et en même temps c’est très stigmatisé. Ca se rapproche plus à de la discrimination raciale qu’à de la discrimination médicale.

S : Ils ne sont pas considérés comme des vrais humains. C’est stigmatisé comme « C’est une créature » mais on ne peut pas en guérir. 

M : C’était dans Les Animaux Fantastiques je crois, dans le livre, qu’ils parlaient du fait qu’il y a deux services qui gèrent les loups-garous : il y en a un qui dépend du service de régulation des créatures et un service qui est censé fournir une espèce d’aide, d’insertion pour les loups-garous, mais bon… 

S : C’est ça. C’est un peu triste… C’est vrai que Lupin, il en aurait eu bien besoin. 

M : Et ça paraît injuste ! 

A : Quelque part, Lupin, il a de la chance dans le sens où il peut trouver quelqu’un qui peut lui fournir cette potion. 

S : Et encore, que pour un an ! 

A : Que pour un an. Mais au final, il y a sans doute pas mal de loups-garous qui n’y ont jamais accès, qui n’y auront jamais accès parce que ce n’est pas quelque chose qui est démocratisé. En tout cas, il n’y a rien qui est fait pour faciliter l’accès au traitement. Là, il y a quelque chose de très vicieux dans le fonctionnement de la médecine de ne pas chercher à guérir, de compliquer l’accès aux soins. 

S : Au moins, pour le VIH, on est meilleurs ! Les patients y ont accès, il n’y a pas de problème, c’est remboursé. 

M : Il y a certains trucs dans lesquels les moldus sont meilleurs que les sorciers, il faut le reconnaître. 

S : On considère quand même qu’ils sont humains, les patients atteints de VIH ! 

M : Heureusement. J’avais noté aussi… Justement, ça sert apparemment aussi à cicatriser mais pas que, c’est la solution de tentacule de Murlap. Le fait que tu nous l’aies rementionner ça m’a fait repenser aux Animaux Fantastiques. En fait, le Murlap, on le voit dans le premier Animaux Fantastiques, il mord Jacob. Ils nous en rajoutent une couche dans les films puisqu’il fait une réaction à cette morsure, que soigne d’ailleurs Newt, on pourrait rajouter un chapitre à ton article. 

S : Exact, sur les Animaux Fantastiques. Je ne les ai pas inclus, comme c’est pas fini en plus… 

M : Je voulais rementionner le Murlap parce que je vois dans la description que ça permet aussi de résister aux sorts et maléfices et c’est vrai que ça avait été tout une théorie dans les Animaux Fantastiques que cette fameuse morsure de Jacob avait pu contribuer au fait qu’il ait résisté à la pluie… – 

A : Qui effaçait les mauvais souvenirs. 

M : Après ils ont plutôt parlé du fait que c’était parce qu’il n’y avait pas de mauvais souvenirs et tout mais, quand même, ils ont continué à faire référence à chaque fois que Jacob pense à la magie, surtout quand il pense à Queenie, il touche son cou là où il y avait sa morsure. Ils nous ont refait le coup dans le dernier film, dans les Secrets de Dumbledore ! 

A : Je n’ai pas fait attention ! 

S : Ah, je ne l’ai pas vu, encore. 

M : Eh oui ! Ce n’est pas un spoil, c’est juste une micro scène. On voit Jacob à un moment, il est dans une situation où il est face à de la magie, tu verras, et il touche son cou à l’endroit de sa cicatrice. Ce n’est pas un hasard, à mon avis ! C’était juste pour glisser ça mais c’était intéressant de repenser aux usages du Murlap. 

S : Dans le livre, il dit que pour avoir droit de résister aux sorts et aux maléfices, il faut consommer les excroissances du Murlap. Là, il n’en a pas mangé, c’est plutôt l’inverse ! Mais peut-être que ça marche quand même. Par contre, Hermione s’en sert pour les plaies de Harry quand il fait ses retenues avec Ombrage. 

A : Ah oui, c’est vrai ! 

S : Ça a l’air de bien fonctionner. Après, il y a même les jumeaux Weasley qui s’en servent pour effacer leurs furoncles, liés à leurs boîtes à flemme, je crois. 

A : Oui, ils le mettent dans leurs boîtes à flemme pour contrer les effets indésirables. 

S : C’est plutôt bien, le Murlap. 

M : D’ailleurs, est-ce qu’on en parle des boîtes à flemme ? Qu’est-ce que t’en penses, en tant que médecin ? 

S : Oh là là là là… Déjà, des médicaments – je ne sais même pas si on peut dire ça, mais des substances qu’on prend pour se rendre malade… bon. C’est vrai qu’ils ont l’antidote avec donc ça va, à la rigueur. Mais les frères Weasley ils ne pourraient pas fonctionner dans le monde moldu. Pour le coup, la vente de médicaments est contrôlée, chez nous. Chez eux, ils vendent tout et n’importe quoi dans leur magasin de farces et attrappes. Ils vendent des anti-acnéiques, des produits qui sont constipants, des philtres d’amour – bon ça, c’est pas trop des médicaments… En plus, ils les testent de manière pas très recommandée ! Souvent, ils les testent que sur eux deux, ça ne fait pas un gros échantillon. 

A : Et sur les élèves de première année, ils les paient pour les tester ! 

S : C’est pas super non plus. Ça ne passerait pas la pharmacovigilance des moldus. 

M : C’est bien ce que je pensais mais je voulais avoir la confirmation d’une professionnelle. 

S : Ils fonctionnent plus comme les médecins d’avant, quoi, qui étaient des chercheurs et qui testaient leurs inventions sur des pauvres gens, généralement. Après, ça a fait avancer la médecine mais bon ! 

A : Après. 

S : Voilà. 

M : En parlant de la médecine d’avant. Les mandragores : apparemment il y a des usages anciens à la mandragore dont J.K Rowling aurait pu s’inspirer pour l’usage dans le deuxième tome, pour fabriquer le philtre qui contre les pétrifications du Basilic. 

S : Je ne connaissais pas non plus, avant, j’ai fait mes recherches. La mandragore, c’est assez utilisé en phytothérapie. Elle, elle en parle sur Wizarding World, elle dit qu’elle avait vu que ç’avait des effets anti-inflammatoires et que c’est pour ça qu’elle l’a utilisée. Moi j’ai vu que c’était aussi souvent utilisé, il y a longtemps, au dixième siècle, ça faisait partie des antidotaires qui permettaient de se défendre des venins de serpent, justement. Aussi, la mandragore c’est très lié à la sorcellerie. Avant, on soupçonnait les sorciers de l’utiliser à fortes doses pour ses effets hallucinatoires. Je pense que c’est pour ça qu’elle l’a utilisé. C’est intéressant de voir qu’elle fait quand même des parallèles avec la médecine d’il y a longtemps. 

M : Je crois que c’était exploré dans l’exposition History of Magic. 

A : Oui. 

M : Notamment sur le fait que l’association à la sorcellerie venait aussi du fait que c’est une plante qui peut avoir une forme plus ou moins humaine avec ses racines et que ça fait un peu… « Ouh, les gens qui cultivent de la mandragore ou qui vont cueillir de la mandragore… ». 

A : C’était un peu une curiosité. 

M : C’est ça. 

A : D’ailleurs, je trouve qu’il y a un peu une absurdité sur le traitement de la pétrification dans la Chambre des Secrets. On a ce professeur Chourave qui a ses mandragores et des gens qui sont pétrifiés et elle se dit « Bon, je vais attendre six mois que mes mandragores soient matures pour créer un philtre » plutôt que d’envoyer les élèves à l’hôpital et ne pas les laisser végéter pendant six mois, inconscients, dans une forme de coma. 

S : On pourrait se dire « Est-ce qu’il n’y a pas quelqu’un d’autre dans le monde magique qui a des mandragores ? ». 

A : Il y avait peut-être un philtre de mandragore tout prêt à Sainte Mangouste, par exemple ? 

M : Oui, ou quelque part ! La communauté magique… On a des attaques de Basilic, ça ne doit pas arriver tout le temps. Il ne peut pas y avoir une petite solidarité internationale pour nous faire parvenir… je ne sais pas. 

S : Peut-être qu’elle s’est dit que tant qu’ils sont pétrifiés il ne peut rien leur arriver de pire. 

M : Sympa, c’est des gamins et ils sont privés de six mois de leur vie ! 

A : Hermione ne peut même pas réviser ! 

M : C’est terrible ! 

S : La pauvre. Après, c’est la particularité des sorciers. Ils n’ont pas l’air d’être paniqués par ce qui arrive. Les parents laissent aussi leurs enfants pétrifiés à l’infirmerie de l’école sans que ça ne pose problème. 

A : D’ailleurs, c’est aussi quelque chose que tu avais fait remarquer dans ton article, c’était la question de l’auto-médication et l’absence de recours à des médecins pour se soigner parce que justement on se soigne facilement, on ne s’inquiète pas trop… « Je te mets du dictame, je te file ceci… ». Au final, on voit quand même les sorciers s’auto…- 

S : C’est vrai qu’ils s’auto-médiquent beaucoup. Ils ont aussi une formation, un peu, à la médecine que nous on n’a peut-être pas dans notre formation au collège ou au lycée. Par exemple, on voit que Harry apprend dès la première année quels soins on peut faire pour les morsures de loups-garous, il apprend les propriétés du dictame… Ce serait comme si nous on apprenait à quoi servent les anti-inflammatoires à l’école. Ça pourrait être utile ! 

A : Il dit quand même, au début du tome 7, quand ils se préparent à partir à la chasse aux Horcruxes, qu’il n’a jamais appris à soigner une plaie et que ça lui semble être une grosse lacune dans sa formation. 

S : C’est aussi que Harry ne s’intéresse pas à grand chose. 

A : Il n’est pas très attentif. 

S : Parce qu’Hermione, à priori, elle sait le faire. On voit qu’ils vont chercher quand même dans des livres. Il y a plusieurs livres qui sont mentionnés, même Molly Weasley elle va chercher. Il y a « Le guide du guérisseur », « Le traité des indispositions et affections magiques les plus communes »… Ils ont accès à des éléments pour se soigner. C’est vrai que la plupart du temps ils essaient de se guérir tous seuls et ils ne vont pas forcément demander l’avis de professionnels. Des fois, ça rate. Lockhart fait quand même disparaître tous les os du bras de Romain, heu – 

A : De Romain ? 

S : De Harry ! Tout va bien, c’est mon copain qui s’appelle Romain, je le vois passer… 

M : Fallait être mentionné, coucou Romain ! 

A : Romain Potter, tu es un sorcier. 

S : Hermione, par contre, elle ne va pas tenter. Elle connaît ses limites, elle le dit à un moment : « Je sais qu’il y a des sortilèges pour le désartibulement mais je ne vais pas tenter parce que j’ai peur de faire pire que ce qui est déjà. ». C’est bien de connaître ses limites, quand même. 

M : C’est clair, surtout quand on essaie de soigner. 

S : Ouais. Après, par exemple, il y a Rogue qui est ultra sollicité alors qu’il n’est pas professionnel de la médicomagie. C’est vrai que sa connaissance des potions et sa connaissance de la magie noire doivent bien l’aider… Mais par exemple, Dumbledore, il va le voir lui quand sa main est complètement cramée par la bague de Gaunt. Il va voir Rogue et il ne va pas consulter un médicomage alors qu’il aurait pu. Les médicomages, je suppose qu’ils sont soumis au secret médical. 

A : C’est vrai que c’est un peu une limite dans les soins et la guérison, c’est la magie noire. La main de Dumbledore elle est condamnée et de manière générale il sait que lui-même est condamné, George Weasley qui ne peut pas se faire repousser son oreille parce qu’elle a été coupée par magie noire donc ça ne peut pas repousser… On peut supposer que la jambe de Maugrey, c’est peut-être aussi pour ça qu’il l’a perdue et qu’elle n’a pas pu repousser, sinon elle aurait pu repousser avec du Poussos. Si c’est la magie noire… 

S : Après, peut-être que le Poussos ne marche que sur les os et ne fait pas repousser les muscles, les tendons et tout ce qu’il y a autour. 

A : S’il y a une potion qui fait repousser les os, est-ce qu’il y en aurait pas une qui régénèrerait la peau et les muscles ? 

S : Je ne sais pas parce que je crois que c’est Cédric qui est brûlé par le dragon et elle lui met une sorte de graisse de peau de je ne sais pas quoi pour l’aider à reconstituer sa peau. 

A : Oui, une espèce de pâte…

S : Elle ne lui donne pas une potion, à ce moment-là, c’est une pâte. 

A : En tout cas, il y a quelque chose… Au final, ce qui est un peu paradoxal c’est que les sorciers ont appris à soigner les maladies moldues et un certain nombre de choses sorcières mais ils ne savent pas soigner la magie, au final. Ils ne savent pas soigner certains effets. 

S : C’est le drame de pathologies magiques. C’est qu’elles sont trop graves pour être soignées. En même temps, c’est logique aussi. 

A : Ils sont résistants pour des blessures normales mais pas pour des… 

S : Pas pour la magie. 

M : C’est un peu le problème des sorciers. A la fois, leur plus grande force c’est la magie mais leur plus grand risque c’est la magie aussi. Mais bon, ils ont quand même des remèdes miracles. On a parlé un peu des larmes de phénix, c’est quand même bien pratique.  L’autre chose qui est bien pratique et qui existe, pour le coup, c’est le bézoard. Ça, je pense que comme tous les gamins de onze ans j’ai découvert ce qu’était un bézoard avec Harry Potter. Ce que j’ai découvert, maintenant, en lisant ton article – peut-être que c’était dans l’expo aussi, je ne me souviens pas – 

A : Oui, c’était dans l’expo je pense. 

M : Mais là, tu nous reparles un peu des propriétés qui ont été attribuées au bézoard dans la médecine ancienne, encore une fois… 

S : Dans la médecine moldue, par contre, ce n’est pas du tout quelque chose qui fonctionne. C’est merveilleux chez les sorciers mais pas trop chez nous. 

M : Oh non… 

S : Oui, dommage ! Déjà, ce n’est pas très ragoutant parce que c’est quand même des débris alimentaires qu’on retrouve dans les estomacs des ruminants ou des hommes, parfois. Ça ne donne pas très envie de l’avaler ! 

M : C’est une espèce de crotte en fait, non ? 

S : Oui, quelque chose qui n’a pas été vraiment digéré mais… ce n’est pas très… bon. Pendant longtemps, ça a été réputé comme pouvant soigner les venins et la majorité des poisons, aussi. C’est Ambroise Paré qui a démontré que ça ne servait à rien. En plus, c’est assez marrant parce qu’il l’a démontré grâce à un type qui a été condamné à mort et qui avait dit qu’au lieu d’être pendu ou guillotiné, je ne sais plus, il voulait boire du poison et qu’on lui donne un bézoard derrière et que si ça marchait, on lui laisse la vie sauve. Ça n’a pas marché ! Le pauvre. 

A : Du coup, ce n’est peut-être pas un bézoard qu’on lui a donné en fait… 

S : Peut-être que ce n’était pas le bon ! 

M : C’était un vulgaire cailloux ! J’adore ! Le mec était tellement sûr de lui… 

S : C’est ça. 

A : Peut-être que le bézoard doit être prélevé à la pleine lune… 

S : Peut-être. Il a fait avancer la science, en tout cas. C’est déjà ça ! 

M : Heureusement qu’il y avait un médecin à côté pour dire « Regardez, vous avez vu ? Ça ne marche pas ! ». 

S : Après, il y a plein d’autres remèdes… Il y a la pimentine, aussi. 

M : Oui, la pimentine ça a l’air cool mais ça fait fumer les oreilles, c’est ça ? 

S : Oui, ça fait fumer les oreilles. Après, pour guérir de la grippe rapidement, moi je veux bien. 

M : Oui, ça va. Franchement, ça a l’air bien. La pimentine j’aime bien parce que tu mentionnais que c’est utilisé contre la grippe… machin. C’est utilisé aussi pour réchauffer, pour lutter contre l’hypothermie… 

S : Oui, Madame Pomfresh le donne à Harry de manière un peu paternaliste, d’ailleurs. Elle l’oblige à le boire quand il sort du lac. C’est pas très déontologique. A priori, ça l’aide bien, ça a l’air de réchauffer. C’est vrai que je n’avais pas réfléchi avant de faire ma recherche mais on les a quand même plongés dans un lac au mois de février, en Ecosse, pendant une heure… Je veux bien qu’ils soient résistants mais quand même, c’est pas très sympa ! 

M : C’est des sorciers donc… Ils survivent. 

S : C’est ça. 

A : La plupart de ces remèdes… Il y en, on voit Madame Pomfresh les donner, mais il y en a qui s’achètent sur le Chemin de Traverse, ou tu achètes les ingrédients chez l’apothicaire, et il n’y a pas vraiment de réglementation sur la vente de médicaments, sur les quantités à prendre, la posologie… 

S : Ils peuvent avoir tout ce qu’ils veulent à la maison. Fleur Delacour, par exemple, elle a du Poussos à la maison. Je trouvais ça marrant parce que ça n’arrive pas tous les jours d’avoir un os qui disparaît ! A priori, quand elle s’en sert, elle l’utilise pour… – 

M : Les fractures. 

A : Oui, les fractures de Gripsec. 

S : Voilà, pour des fractures complexes alors peut-être que ça aide aussi à ressouder les os alors dans ce cas-là c’est plus logique qu’elle l’ait à la maison. Je ne sais pas si ça a une date de péremption mais ce n’est pas censé leur arriver tous les jours… Après, il y a des remèdes qui sont plus faciles d’accès, il y a le chocolat quand même, pour les Détraqueurs. Ça, ça va, c’est en vente même dans le monde moldu ! 

M : D’ailleurs, on le voit, Lupin n’a pas les moyens d’avoir de la potion tue-loup par contre il a toujours du chocolat. 

S : Il y a des priorités dans la vie ! 

M : C’est pratique, le chocolat. 

S : J.K Rowling a dit qu’elle l’utilisait pour remonter un peu le moral, un peu comme on l’utilise nous quand on ne va pas bien et qu’on va manger du chocolat pour aller mieux. 

M : On sent le vécu, quand elle parle du chocolat face aux Détraqueurs. 

S : Sur Wizarding World, elle précise que ce n’est pas un traitement à long-terme. 

A : Tu avais aussi soulevé, par rapport à ces traitements et aux maladies de manière générale, l’absence complète de prévention. 

M : En parlant de chocolat ! 

A : En parlant de chocolat, en parlant de médicaments qui peuvent se prendre comme on veut… On n’est pas non plus contrôlé par notre pharmacien et notre médecin quand on prend nos médicaments mais il y a un nombre précis de pilules qui vont être données, il faut renouveler les ordonnances…etc. 

M : Une prescription. 

A : Là il n’y a pas du tout tout ça. Et de manière générale, il n’y a pas du tout de prévention sur ce qui peut arriver et comment éviter les maladies magiques ou moldues. 

S : Ouais. J’avais surtout noté que l’alimentation à Poudlard était quand même un peu critiquable. A chaque fois que c’est décrit, je me suis amusée à les relever tous, toutes les descriptions de banquets… c’est du lard, des pommes de terre, beaucoup beaucoup de viande, il y a parfois écrit « légumes divers » mais ils ne précisent jamais ce que c’est. On voit d’ailleurs Fleur Delacour qui s’en plaint dans le tome 4, elle dit qu’elle prend du poids parce qu’à Poudlard on mange n’importe quoi. C’est vrai que l’alimentation n’est pas très recommandable. 

M : C’est peut-être notre point de vue français, on fait toutes les Fleur Delacour. « Oh là là, qu’est-ce qu’ils mangent mal à Poudlard ! 

S : Ils sont quand même à l’école, c’est l’hiver, il fait froid, ils ont besoin de plats de résistance… 

M : Les vitamines, c’est bien aussi !

S : C’est ça, comme ils n’ont pas de soleil, ce serait bien qu’ils aient des vitamines ! Il n’y a pas grand monde qui est décrit comme étant en surpoids, quand même. Il y a Slughorn, il y a Crabbe, il y a Molly Weasley… Mais après, il n’y en a pas énormément qui sont décrits comme étant en surpoids. 

A : Ombrage qui est assez ronde aussi, il me semble. Peter Pettigrow… Mais lui il vit dans le corps d’un rat donc c’est un peu différent. 

S : C’est vrai ! Par contre, à côté de ça ils ne font pas du tout d’activité physique, ou très peu. Il y a ceux qui font du Quidditch mais si tu n’as pas envie d’en faire, tu peux passer à côté. Ils sont obligés d’en faire en première année mais c’est surtout pour apprendre à voler sur un balai, après ils n’ont pas inclus de cours de sport. 

A : Et puis le Quidditch dans Harry Potter, ce n’est pas le Quidditch moldu qui est très physique. Ils sont quand même sur un balai. 

M : Ils sont gainés quand même. 

A : Oui, cela dit l’équitation on est sur un cheval et ça reste quand même physique. 

M : Je pense que c’est physique le Quidditch, même sur un balai volant. Par contre, à Poudlard, il y a des escaliers, beaucoup d’escaliers… 

S : Ça les sauve. 

A : C’est vrai que faire tous tes allers-retours à tous les étages de Poudlard, tout ça, tout ça, tout ça… 

M : Tu rigoles mais je pense que ça fait de l’exercice ! Surtout ceux qui font leurs cours de Divination, quand ils doivent monter…- 

S : Tout en haut de la tour. 

M : C’est ça. Après, ça dépend des maisons. Effectivement, je pense que les Serdaigle sont plus en forme parce qu’ils ont plus d’escaliers ! Par contre, les Poufsouffle… 

S : Ils sont juste à côté de la cuisine. 

M : Au rez-de-chaussée… 

S : Dans le monde moldu de J.K Rowling, ils ne sont pas mieux. Pour le coup, Dursley, les deux sont obèses, la tante Marge est obèse… 

M : C’est vrai. 

S : Peut-être qu’elle s’inspire juste de la population du Royaume-Uni parce qu’il y a quand même un fort taux d’obséité, je crois que c’est un tiers de la population qui est obèse au Royaume-Uni donc c’est énorme. 

A : Là on tombe sur un autre sujet mais je pense qu’il y a aussi une grosse grossophobie sur certains personnages, notamment les personnages méchants. 

S : Il y a Molly Weasley, il a Slughorn, c’est quand même des gentils… 

A : Il y en a quelques uns mais il y a aussi ce critère-là, globalement. Mais sinon, c’est sûr qu’ils n’encouragent pas particulièrement à faire du sport, il y a quelques autres sports de balai à part le Quidditch mais c’est vraiment présenté comme quelque chose de super marginal. 

S : Il y a les bavboules mais ça n’a pas l’air d’être ultra physique non plus. 

A : Tu joues aux billes quoi ! C’est comme la bataille explosive, c’est plus du jeu de société… 

M : Ou les jeux d’échecs. 

A : Oui, c’est ça. Par contre, quand tu deviens la pièce d’échecs, la je pense que c’est un peu plus sportif ! 

M : Là, je pense qu’on a déjà balayé pas mal de choses que tu mentionnais, même si on n’a pas tout pris… Comme on a dit, c’est un dossier de trente pages que tu nous a fait. 

S : On ne peut pas aller tout voir. 

M : C’est ça. Je ne sais pas si tu as une conclusion, même si on a parlé de ça un peu au début, sur ce que tu retiens, pas de l’organisation du monde magique et tout ça mais plutôt du rapport des sorciers à leur santé, plus généralement. Quelle impression ça te donne, finalement ? 

S : Je pense qu’ils sont quand même assez insouciants. Ils vont aller se mettre dans des situations à risque, ils s’approchent de créatures magiques dangereuses, même au sein de l’école, ils ont l’air d’être assez insouciants, de se dire « Bon, de toute façon on peut réparer, il n’y a pas de problème, au pire on va aller voir à Sainte-Mangouste et il vont bien trouver un remède ! ». 

M : D’ailleurs, ce qu’on n’a pas mentionné avec le problème de l’alcool mais tu mentionnais que peut-être que cette insouciance vis à vis de la consommation d’alcool, y compris pour les mineurs, ça peut venir du fait qu’il y a la poudre d’une corne de je ne sais quoi qui… –

A : Qui efface les effets de l’alcool. 

S : J’ai l’impression que c’est quelque chose qui aide à résister aux gueules de bois mais je ne suis pas sûre que ça améliore l’addiction. 

M : Ou que ça protège le foie… 

A : En voyant tout ce que tu avais noté, c’est vraiment la question du rapport au risque et comment tu évalues vraiment les risques quand tu es sorcier. Comme tu le disais, tu joues au Quidditch, tu fais une chute de quinze mètres, tu as légèrement le crâne fêlé mais ce n’est pas grave, Madame Pomfresh va me réparer en deux temps trois mouvements… Sirius, aussi, quand il range le Square Grimmaurd où il tombe sur une tabatière qui est pleine de poudre de verrue et il se retrouve avec la main recouverte de croûtes, il donne un petit coup de baguette c’est réglé, c’est fini ! Il y a des choses, justement, qui sont véritablement dangereuses et qui ne peuvent pas être soignées, mais tu as quand même l’impression qu’il y a une insouciance qui est généralisée. 

S : Ils ont une confiance un peu aveugle dans leurs capacités de guérison et dans les capacités des médicomages. Souvent, ils vont voir Madame Pomfresh et ils ont n’importe quoi et ils lui disent « Guéris-moi ». 

A : Elle aura réponse à tout. 

S : C’est ça, alors qu’ils avalent du Polynectar avec des poils de chat… Elle ne sait pas guérir ça ! A priori, rien n’est insurmontable. 

M : Sacrés sorciers ! On en revient à ce rapport au risque qui est vraiment différent, j’ai l’impression, chez les sorciers et chez les moldus. 

S : S’il ne leur arrive rien de catastrophique, pas de sortilèges comme Avada Kedavra, ils peuvent vivre très très longtemps. Peut-être que ça vient de ça. On a plusieurs personnages qui ont plus de 110 ans et qui sont sur leurs deux jambes, qui travaillent encore… 

M : C’est vrai que la longévité des sorciers… C’est lié, comme on le disait, à leur métabolisme, leur résistance à un peu tout. C’est vrai que tu mentionnes que, en tout cas dans la saga Harry Potter, il y a des sorciers qui vivent aussi vieux mais il y a quand même beaucoup de sorciers qui meurent beaucoup trop jeunes. 

S : On a l’impression que soit ils meurent à vingt-trente ans, soit ils meurent à 110 ! Ils n’y en a pas beaucoup entre les deux. Les parents Weasley, entre les deux… 

M : A priori, ils ne sont pas morts donc ils devraient… – 

S : Ils vont arriver à cinquante, cent… je ne sais pas. 

A : La tante de Ron aussi, qui dit qu’elle a 107 ans. 

S : Bathilda Tourdesac, aussi. Mais elle est morte assassinée, quand même. 

M : Les seules personnes qui ne meurent pas, à priori, à plus de cent ans mais qui meurent de maladies ou de trucs comme ça c’est les cas des dragoncelles. On a l’impression que c’est ça qui fait le plus de dégâts autres que les assassinats, la dragoncelle ! 

A : Tu disais aussi qu’il y a quand même un rapport à la mort qui est un petit peu différent dans le monde magique, justement lié un peu à cette longévité, à cette résistance… 

S : C’est marrant parce qu’à la fois ils ont quand même de belles espérances de vie et en même temps on a l’impression qu’ils se tuent à essayer de trouver des moyens de prolonger encore plus leur vie. 

M : Surtout Voldemort. 

S : Surtout Voldemort. Il y a quand même Nicolas Flamel qui arrive à trouver un moyen, la Pierre Philosophale, c’est quand même incroyable. 

M : On a l’impression qu’il réussit parce qu’il a abordé ça de manière… – 

S : Un peu détachée. 

M : Oui, désintéressée. Ce n’est pas parce qu’il avait peur de la mort qu’il s’est motivé à faire la Pierre Philosophale, en tout cas j’ai l’impression. C’est plutôt le chercheur pur qui est allé au bout de ses recherches théoriques et « Oh, tant mieux, ça m’a fait une Pierre Philosophale, je vais l’utiliser pour prolonger ma vie pour voir jusqu’où je vais aller et on va étudier ce que ça fait d’avoir 600 ans ». 

S : Il a quand même été ultra réglo avec ses histoires. Il aurait pu la vendre, il aurait pu… Bon, après ça lui fabriquait aussi de l’or donc il n’avait pas vraiment besoin d’argent. Il n’a pas essayé de contrôler le monde avec son invention, il l’a juste utilisée pour lui et pour sa femme. 

M : C’est ça, il est complètement désintéressé. C’est le pur Serdaigle, lui. Pas une once de Serpentard, pas une ! 

S : Voldemort, il a quand même trouvé plein de moyens. Entre le sang de licorne, les Reliques de la Mort – enfin il ne les a pas trop cherchées – 

A : Surtout la baguette de Sureau. 

S : Oui, finalement ce n’était pas trop pour prolonger sa vie, c’était plus… – 

M : Pour réduire celle des autres. 

S : C’est ça ! Les horcruxes, évidemment… 

M : Alors qu’il fait partie de ceux qui sont morts plus jeunes. 

S : Il a quand même atteint 70 ans, je crois. Il aurait pu vivre beaucoup plus longtemps s’il était resté tranquille. 

M : C’est ça ! 

S : Il avait aussi soif de pouvoir, Voldemort. 

M : Eh ouais, au final, Dumbledore et Grindelwald ont vécu plus longtemps que Voldemort. 

S : Il y a quand même un truc que je veux dire, j’ai été choquée, c’est qu’il y a rien qui est mentionné sur la contraception… Même sur les règles ! Il n’y a rien qui est mentionné,  ou sur les infections sexuellement transmissibles… 

M : Tout ce qui touche à la sexualité, c’est assez… 

S : Tout ce qui touche à la sexualité : oublié ! D’ailleurs, ils ont tous des enfants très jeunes. Enfin beaucoup. 

A : Et pour autant, on se doute qu’il doit y avoir une forme de contraception puisque les familles sorcières n’ont pas toutes vingt gamins. C’est qu’il doit y avoir une forme de contraception qui existe, des sortilèges, des potions… Mais ce n’est pas du tout mentionné alors que ça pourrait être un truc, justement. A Poudlard, dans un internat… Madame Pomfresh, peut-être qu’en tant qu’infirmière elle pourrait dire « Vous avez telle potion qui existe pour la contraception…etc ». Peut-être que les sorciers auraient une contraception, justement, qui ne serait pas forcément centrée sur les femmes ! 

S : Hommes et femmes pourraient boire la même potion, faire le même sortilège… c’est vrai ! Ça serait une avancée incroyable. 

M : Ca je pense que c’est plutôt lié à la temporalité de l’écriture de ses romans. Je pense que ce n’était pas un sujet qui était abordé dans la littérature jeunesse de cette époque. Maintenant, je pense que ça pourrait l’être. Au contraire, ça serait même cool que ça le soit. 

A : Sex Education version Harry Potter. 

M : Un autre projet de série ! Ça existe en fanfiction ça, y a pas de problème. 

A : Je pense qu’on a fait un bon tour. 

S : Ouais. J’espère qu’on a restauré un peu la vision du médecin. Ron est quand même très critique envers les médecins moldus, il dit qu’on est des fous qui découpons les gens ! J’espère que j’ai rétabli un peu la vérité. 

M : Que les médecins moldus sont tout à fait respectables et à respecter et qu’ils ont leur mot à dire aussi sur la médecine magique. 

S : On n’est pas d’accord avec eux sur tout non plus. 

A : Et qu’ils sont parfois bien plus compétents que les sorciers pour certaines pathologies. 

S : C’est vrai ! 

M : Voilà, sur ces beaux mots, pouvoir aux moldus, n’est-ce pas ? Merci encore Santa. Comme on le disait au début, c’était un épisode qu’on avait envie de faire depuis très très longtemps et on est ravies que tu nous aies donné l’opportunité de le faire. Je pense que les auditeurs et auditrices vont être ravi⋅e⋅s ! 

S : J’espère ! Moi ça m’a bien plus, en tout cas. 

M : Si jamais on trouve un autre angle ou si tu as une autre idée d’un angle très spécifique en lien avec la santé qu’on pourrait aborder, je pense que nos portes te resteront ouvertes. Alixe ? 

A : Tout à fait. Je pense qu’il y a plein de… On a fait un balayage assez large mais il y a sans doute pas mal de points spécifiques auxquels on pourrait consacrer une émission entière. 

S : C’est vrai. 

M : Et si parmi nos auditeurs il y a des médecins qui ont des spécialités particulières et qui se disent « Tiens, on pourrait aborder… « …- 

A : On parlait de psychiatrie par exemple. 

M : Oui, la psychiatrie. Je cherchais un truc un peu loufoque mais je ne sais pas, je n’ai pas d’idée. Ou alors, proposer justement de l’ophtalmologie sorcière… Ça pourrait être pas mal donc n’hésitez pas à nous contacter, à nous envoyer un mail à redaction@gazette-du-sorcier.com pour nous donner vos idées ou nous contacter sur les réseaux sociaux. 

A : Ca peut être aussi sur la page Facebook de ASPIC donc L’Académie des Sorciers, sur Twitter aspic_gds. N’hésitez pas, si vous voulez nous faire un retour sur l’épisode aussi, passer un message à nos invités, on peut aussi transmettre par ce biais. Merci beaucoup de nous avoir écoutées, merci beaucoup à Santa pour ta présence dans cet épisode. On vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode. Si l’émission vous a plu, vous pouvez laisser une note sur vos applications de podcast préférées. 

M : Et tant que vous êtes sur vos applications de podcast préférées, n’oubliez pas d’aller écouter les autres émissions de podcast de la Gazette. On a le Rappel’tout, c’est notre nouveauté depuis quelques temps, des épisodes très courts pour vous mettre à jour tous les quinze jours sur l’actualité du monde sorcier, et évidemment Salut les Sorciers, tous les mois. On a ces derniers temps des supers épisodes qui vous attendent ! 

A : Le dernier en date qu’on a un petit peu mentionné – on parlait des Animaux Fantastiques 3 tout à l’heure – dans le dernier épisode en date, on débriefe justement le film. N’hésitez pas ! 

M : Après avoir vu le film, on précise ! 

A : Vous pouvez aussi soutenir l’émission si vous le souhaitez sur Tipee, sur la page de la Gazette du Sorcier. Marjolaine et moi, on sera aussi aux Imaginales fin mai. 

M : Du 21 au 22. 

A : N’hésitez pas, si vous passez par le festival, à venir nous faire un coucou sur le stand de la Gazette, ça nous fera toujours très plaisir de discuter avec vous ! 

M : Cher auditeur, n’oublie pas…

Toutes : PASSE TES BUSE D’ABORD ! 

Vous pouvez aussi consulter notre article sur les plantes du monde magique utilisées en pharmacologie !
Et pour un peu de légereté, faites notre test « quelle maladie magique es-tu ? » !

VOUS POUVEZ ÉCOUTER L’ACADÉMIE DES SORCIERS (ASPIC) SUR

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